Fosse no 3 - 3 bis des mines de Lens
Fosse no 3 - 3 bis des mines de Lens dite Saint-Amé ou Amé Tilloy | |||
La fosse no 3 - 3 bis, à gauche, le chevalement métallique du puits no 3 bis, toujours existant, à droite, le chevalement en béton armé du puits no 3, détruit en 1983. | |||
Puits n° 3 | |||
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Coordonnées | 50,426014, 2,779739[BRGM 1] | ||
Début du fonçage | 1858 | ||
Mise en service | |||
Profondeur | 548 mètres | ||
Étages des accrochages | 179, 288, 348 mètres... | ||
Arrêt | 1972 (service et aérage) | ||
Remblaiement ou serrement | 1972 | ||
Puits n° 3 bis | |||
Coordonnées | 50,426375, 2,779739[BRGM 2] | ||
Début du fonçage | 1881 | ||
Profondeur | 788 mètres | ||
Étages des accrochages | 179, 288, 348 mètres... | ||
Arrêt | 1960 (extraction) 1978 (service et aérage) |
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Remblaiement ou serrement | 1978 | ||
Administration | |||
Pays | France | ||
Région | Hauts-de-France | ||
Département | Pas-de-Calais | ||
Commune | Liévin | ||
Caractéristiques | |||
Compagnie | Compagnie des mines de Lens | ||
Groupe | Groupe de Lens Groupe de Lens-Liévin Groupe de Lens-Liévin-Béthune |
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Unité de production | UP de Lens | ||
Secteur | Secteur Ouest | ||
Ressources | Houille | ||
Concession | Lens | ||
Protection | Inscrit MH (1992) Patrimoine mondial (2012)[note 1] |
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Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
Géolocalisation sur la carte : France
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La fosse no 3 - 3 bis dite Saint-Amé ou Amé Tilloy de la Compagnie des mines de Lens est un ancien charbonnage du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, situé à Liévin. Les travaux commencent en 1858, et la fosse no 3 commence à extraire en 1860. Un terril cavalier no 233, Cavalier du 3 de Lens, la relie aux autres fosses. Des cités sont bâties près de la fosse, ainsi qu'une église et des écoles. Le puits no 3 bis est ajouté en 1881. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale. Elle est reconstruite suivant le style architectural des mines de Lens d'après-guerre. Le puits no 3 est doté d'un chevalement en béton armé, alors que le puits no 3 bis est équipé d'un chevalement métallique. Les cités, les écoles et l'église sont également reconstruites.
La Compagnie des mines de Lens est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Lens. Les puits nos 3 et 3 bis sont ravalés, respectivement à 432 et 535 mètres. En 1952, le Groupe de Lens fusionne avec le Groupe de Liévin pour former le Groupe de Lens-Liévin. La fosse no 3 - 3 bis concentre la fosse no 16 en 1956 mais cette première est reliée par bowette en 1960 à la fosse no 11 - 19, causant l'arrêt de l'extraction. La fosse no 3 - 3 bis continue d'assurer le service et l'aérage. Le puits no 3 est remblayé en 1972. Quarante-deux mineurs périssent dans une explosion le vendredi 27 décembre 1974. La fosse ferme en 1978, et le puits no 3 bis est comblé. Le chevalement en béton armé du puits no 3 est détruit cinq ans plus tard, alors que le chevalement métallique du puits no 3 bis est conservé.
Il est inscrit aux monuments historiques le . Le carreau de fosse est reconverti en zone industrielle. Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 3 et 3 bis. Un sondage de décompression S55 est entrepris en 2004 à 600 mètres de la fosse. Une route passe sur le terril no 233. Les cités, les écoles et l'église ont été rénovées. Le chevalement a été classé le au patrimoine mondial de l'Unesco.
La fosse
[modifier | modifier le code]Fonçage
[modifier | modifier le code]La fosse no 3 est entreprise en 1858[C 1] par la Compagnie des mines de Lens à Liévin, à 170 mètres à l'est du chocher de l'église de Saint-Amé, et à 410 mètres de la route de Liévin à Lens[SB 1].
L'orifice du puits est situé à l'altitude de 59,10 mètres[JC 1],[SB 1]. Le niveau a été passé sans grandes difficultés à l'aide de deux pompes de 41 centimètres de diamètre, marchant à cinq coups par minute. La venue d'eau maximale a été de 1 000[C 2] ou 2 000 hectolitres[SB 1] à l'heure. La puissance de la machine d'épuisement est de 200 chevaux[C 2]. Le diamètre utile du puits est de 4,08 mètres[SB 1]. Le terrain houiller est atteint à la profondeur de 141 mètres[JC 1].
La fosse est baptisée Saint-Amé en l'honneur d'Amé Tilloy[A 1].
Exploitation
[modifier | modifier le code]La fosse commence à extraire en 1860[C 1],[SB 1],[note 2]. Le puits est profond de 298 mètres. La houille tient de 30 à 40 % de matières volatiles[C 2].
Le puits no 3 bis est entrepris en 1881 à quarante mètres au nord du puits no 3. Il a recoupé les mêmes terrains que le premier puits, et a été arrêté à la même profondeur[SB 1]. Le niveau, qui a donné au maximum 2 500 hectolitres à l'heure, a été passé à l'aide de deux pompes de 55 centimètres de diamètre battant cinq coups au plus par minute. Le diamètre du puits est de 4,60 mètres[SB 1]. Il a été creusé dans le but d'assurer l'aérage du puits no 3[A 2].
Dans les années 1890, les accrochages de la fosse sont établis à 179, 288 et 348 mètres de profondeur. Le puits no 3 est profond de 356,52 mètres[SB 1].
La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale[A 3]. Elle est reconstruite suivant le style architectural des mines de Lens d'après-guerre. Le puits no 3 est doté d'un chevalement en béton armé, alors que le puits no 3 bis est équipé d'un chevalement métallique[1].
La Compagnie des mines de Lens est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Lens. Des essais sont menés en 1949 avec un rabot. Les puits nos 3 et 3 bis sont ravalés, respectivement à 432 et 535 mètres. En 1952, le Groupe de Lens fusionne avec le Groupe de Liévin pour former le Groupe de Lens-Liévin[B 1]. La fosse no 16, sise à Loos-en-Gohelle[A 4] à 1 557 mètres au nord-nord-ouest[note 3], est concentrée en 1956 sur la fosse no 3 - 3 bis, mais cette dernière est raccordée en 1960 par bowette à la fosse no 11 - 19, sise à 2 018 mètres au nord-nord-est[note 3] à Loos-en-Gohelle[A 5]. Elle cesse alors d'extraire, mais continue d'assurer le service et l'aérage au profit de la concentration[B 1].
Le puits no 3, profond de 548 mètres[A 1], est remblayé en 1972. Une explosion se produit le vendredi 27 décembre 1974 dans un chantier d'extraction, et tue 42 mineurs et en blesse cinq autres[B 1]. Avec cette catastrophe, la fosse est menacée de fermeture. C'est en 1978 que la fosse no 3 bis cesse toute fonction. Le puits, profond de 788 mètres, est comblé cette année-là. Le chevalement en béton armé du puits no 3 est détruit en 1983, mais le chevalement métallique du puits no 3 bis a été conservé[B 1].
Reconversion
[modifier | modifier le code]Le carreau de fosse est reconverti en zone industrielle. Le chevalement métallique du puits no 3 bis fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [2].
Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits nos 3 - 3 bis. Le BRGM y effectue des inspections chaque année[3]. Un sondage de décompression S55 est entrepris du 13 au à 600 mètres à l'est-nord-est[note 3] de la fosse no 3 - 3 bis. D'un diamètre de quatorze centimètres, il est profond de 212 mètres[BRGM 3],[note 4]. Le seul vestige de la fosse est l'un de ses deux chevalements[4]. Le chevalement du puits no 3 bis fait partie des 353 éléments répartis sur 109 sites qui ont été classés le au patrimoine mondial de l'Unesco. Il constitue le site no 70[5].
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Puits no 3, 1858-1972.
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Le puits no 3 dans son environnement.
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Le puits no 3 dans son environnement.
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Puits no 3, 1881-1978.
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Le puits no 3 bis dans son environnement[note 5].
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Les molettes du chevalement.
Le terril
[modifier | modifier le code]Le terril no 233, Cavalier du 3 de Lens, disparu, situé à Liévin, était un terril cavalier reliant la fosse no 3 - 3 bis des mines de Liévin à la fosse no 9 bis puis à la fosse no 9. Une route a pris place sur une partie du tracé du cavalier[6],[7].
Les cités
[modifier | modifier le code]De vastes cités ont été bâties à proximité de la fosse. Elles sont relativement proches de celles construites par la Compagnie des mines de Liévin pour sa fosse no 1 - 1 bis - 1 ter.
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Un coron.
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Un coron.
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Des habitations groupées par deux reconverties en hôtel d'entreprises.
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Des habitations groupées par deux.
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Des habitations groupées par deux.
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Des habitations post-Nationalisation groupées par deux.
L'église Saint-Amé
[modifier | modifier le code]Une première église Saint-Amé est bâtie en 1875 à l'ouest de la fosse. Détruite par les obus en 1915, elle est remplacée par l'église actuelle en 1935. Elle est consacrée à Saint Amé, patron d'Amé Tilloy.
Les écoles
[modifier | modifier le code]Les écoles ont été construites de part et d'autre de l'église.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Notes
- L'inscription aux monuments historiques et sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco concerne le chevalement du puits no 3 bis.
- Guy Dubois et Jean-Marie Minot indiquent que le puits no 3 a été commencé le 13 mars 1860, et que la fosse a commencé à extraire en novembre 1861.
- Les distances sont mesurées grâce à Google Earth. Dans le cas de puits, la distance est mesurée d'axe en axe, et arrondie à la dizaine de mètres la plus proche. Les têtes de puits matérialisées permettent de retrouver l'emplacement du puits sur une vue aérienne.
- Le sondage de décompression S55 est géolocalisé 50° 25′ 42″ N, 2° 47′ 15″ E.
- Il est possible d'apercevoir la tour en béton armé du puits no 19 de la fosse no 11 - 19, située deux kilomètres plus loin.
- Références
- « Photographie de la fosse no 3 - 3 bis des mines de Lens reconstruite après la guerre », sur Wikimedia Commons
- « Chevalement métallique du puits no 3 bis », notice no PA00108469, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- [PDF] Bureau de recherches géologiques et minières, « Article 93 du Code minier - Arrêté du 30 décembre 2008 modifiant l’arrêté du 2 avril 2008 fixant la liste des installations et équipements de surveillance et de prévention des risques miniers gérés par le BRGM - Têtes de puits matérialisées et non matérialisées dans le Nord-Pas-de-Calais »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur dpsm.brgm.fr,
- (fr) Jean-Louis Huot, « Mines du Nord-Pas-de-Calais - La fosse no 3 - 3 bis des mines de Lens », http://minesdunord.fr/
- « Bassin Minier Nord-Pas de Calais », sur whc.unesco.org, Unesco
- Liste des terrils du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, fournie par la Mission Bassin Minier, voir Terrils du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.
- « Fiche du terril no 233 », sur http://www.chainedesterrils.eu/, La Chaîne des Terrils
- Références aux fiches du BRGM
- Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome I,
- Dubois et Minot 1991, p. 109
- Dubois et Minot 1991, p. 112
- Dubois et Minot 1991, p. 121
- Dubois et Minot 1991, p. 119
- Dubois et Minot 1991, p. 114
- Références à Guy Dubois et Jean Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais. Tome II,
- Références à Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I, Imprimerie L. Danel,
- Vuillemin 1880, p. 78
- Vuillemin 1880, p. 104
- Références à Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris,
- Gosselet 1911, p. 126
- Références à Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris,
- Soubeiran 1895, p. 326
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Coup de grisou du 27 décembre 1974 et chevalement du puits no 3 bis de la fosse no 3 - 3 bis des mines de Lens
- Compagnie des mines de Lens
- Groupe de Lens
- Liste des monuments historiques du Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais
- Liste des biens du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais classés au patrimoine mondial de l'Unesco, site no 70
- Liste des chevalements subsistants du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais
- Liste des chevalements subsistants en France
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : Des origines à 1939-45, t. I, , 176 p., p. 109, 112, 114, 119, 121.
- Guy Dubois et Jean-Marie Minot, Histoire des Mines du Nord et du Pas-de-Calais : De 1946 à 1992, t. II, .
- Émile Vuillemin, Le Bassin Houiller du Pas-de-Calais. Tome I : Histoire de la recherche, de la découverte et de l'exploitation de la houille dans ce nouveau bassin, Imprimerie L. Danel, Lille, , 348 p. (lire en ligne), p. 78, 104.
- Jules Gosselet, Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France : Région de Béthune, vol. III, Imprimerie nationale, Paris, , p. 126.
- Alfred Soubeiran, Études des gîtes minéraux de la France : Bassin houiller du Pas-de-Calais, sous-arrondissement minéralogique d'Arras, Imprimerie nationale, Paris, , p. 326.
- Sorj Chalandon, Le Jour d'avant, Éditions Grasset & Fasquelle, , 336 p. Roman sur la tragédie de qui a fait 42 morts.