Fernand Desonay

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Fernand Desonay
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Fernand Desonay, né à Verviers le et mort à Lavacherie le , est un linguiste, militant wallon et académicien belge.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Fernand Desonay né le à Stembert d'un père pharmacien et d'une mère institutrice. Il suit ses humanités au Collège jésuite de Saint-François-Xavier de Verviers[1].

Pendant la Première Guerre mondiale, encore rhétoricien, Fernand Desonay tente par deux fois de rejoindre l'Armée belge derrière l'Yser en Hollande. A sa seconde tentative, il est capturé par l'occupant allemand qui le considère comme un prisonnier de guerre et est emprisonné durant 6 mois[1].

Au lendemain de la guerre, il entre à l'Université catholique de Louvain pour y étudier la philologie romane et la philosophie thomiste. Etudiant remarqué, il s'installe à Paris pour préparer sa thèse de doctorat en suivant les cours de Joseph Bédier, Abel Lefranc et Mario Roques. Fernand Desonay se lie également d'amitié avec Pierre Champion qui lui donne le goût de la littérature des XVe et XVIe siècle[1].

Fernand Desonay soutient sa thèse en . Il publiera celle-ci en sous le titre Le rêve hellénique chez les poètes parnassiens.

Carrière universitaire[modifier | modifier le code]

Après son doctorat, Fernand Desonay enseigne dans divers athénées avant d'être chargé de cours à l'Université de Liège à partir de , avant d'en devenir professeur ordinaire en [2]. Attaché à la section de philologie romane, il y enseigne notamment l'histoire des littératures romanes et celle de la littérature française. Dans ses recherches, son domaine d'élection fut la littérature française des XVe et XVIe siècles : éditions critique des oeuvres complètes d'Antoine de la Sale, de Défense et Illustration de la langue française, du Printemps d'Agrippa d'Aubigné; étude sur François Villon, et le Ronsard, poète de l'amour qui lui vaudra, en 1955, le prix Counson de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique[3].

En , le grammairien Maurice Grevisse se tourne vers lui pour faire éditer le manuscrit de son premier manuel de grammaire. Fernand Desonay obtient l'accord de l'imprimeur Jules Duculot, qui édite la première version du Bon Usage à 3 000 exemplaires.

Suspendu de ses activités d'enseignement durant la guerre par les Allemands, il reprend sa charge de professeur à l'Université de Liège de à .

Décès[modifier | modifier le code]

Après , Fernand Desonay se retire jusqu'à la fin de sa vie dans sa maison de campagne à Lavacherie, à Sainte-Ode, en Ardenne. Son corps est retrouvé noyé dans l'Ourthe le [2].

Activités politiques[modifier | modifier le code]

Dans l'entre-deux guerres : la tentation du fascisme[modifier | modifier le code]

En il est tenté par le fascisme de Mussolini, puis s'en détourne. Il est tenté également par les propositions de Rex (1936-1937) avant de rompre avec Léon Degrelle. Il participe au premier Congrès culturel wallon de Charleroi en , organisé par l'Assemblée wallonne.

Le , il organise une conférence de presse pour demander l’attribution du prix Nobel de la Paix à Charles Maurras[4].

Membre de la résistance belge[modifier | modifier le code]

Durant l'occupation, les nazis le suspendent de sa charge à l'Université de Liège en raison de son attitude durant la Première Guerre mondiale. Fernand Desonay entre dans la Résistance belge[5]. Il devient membre du Mouvement national belge qui publie les journaux clandestins La Voix des Ardennais, La Voix des Gaumais et La Voix des Luxembourgeois et cache des étudiants juifs[6]. Il rejoint en le Maquis des Ardennes au sein duquel il se comporte avec vaillance[1]. Fernand Desonay racontera ses souvenirs de cette époque dans son livre Dans le maquis (-). Souvenirs, paru l'année suivante.

Pensée[modifier | modifier le code]

Fernand Desonay tente de décrire le caractère wallon dans l'Âme wallonne, insistant sur son attirance pour la musique — à l'instar de ce que fit Jules Michelet au siècle précédent — , et sur la dualité wallonne qu'il fonde sur l'Ardenne et le Sillon Sambre-et-Meuse.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Ouvrages académiques[modifier | modifier le code]

  • (Éd. avec Pierre Champion [1880-1942]) Antoine de la Sale, Le petit Jehan de Saintré, Paris 1926
  • Le Rêve hellénique chez les poètes parnassiens, Paris, H. Champion, 1928- Prix Bordin 1929 de l'Académie française
  • Le Petit Jehan de Saintré, Paris 1928
  • La philologie en Belgique. Philologie romane, in: Histoire de la Belgique contemporaine, 1830-1914, vol. 3, Bruxelles 1931, p. 206-219
  • Villon, Liège1933, Paris 1947
  • (Éd.) Œuvres complètes d'Antoine de la Sale, 2 vol., Liège/Paris 1935, 1941
  • (Préface) Maurice Grevisse, Le bon usage, Gembloux 1936
  • Les ducs de Bourgogne, Liège, 1938
  • Les littératures étrangères du XXe siècle. I. Le roman et le théâtre. Essai, Paris-Tournai 1938
  • Antoine de la Sale. Aventureux et pédagogue. Essai de biographie critique, Liège/Paris 1940
  • Le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier. Essai de commentaire psychologique et littéraire, Bruxelles 1941, Paris 1963
  • Les littératures étrangères du XXe siècle. II. La poésie et l'essai. Essai, Paris-Tournai 1944
  • Le roman français d'aujourd'hui. Essai, Paris-Tournai 1944
  • Dépaysements. Notes de critiques et impressions. Essai, Liège 1944
  • L'art d'écrire une lettre. Guide, Paris/Bruxelles 1945
  • Exercices pratiques sur l'art d'écrire une lettre. Guide, Paris-Bruxelles 1946
  • La vivante histoire du français. Essai, Paris/Bruxelles, 1946
  • Le rapport. Comment l'élaborer. Comment le rédiger. Guide, Paris/Bruxelles 1949
  • (Éds.) Joachim du Bellay, La défense et Illustration de la langue françoyse, Genève/Lille 1950
  • Ronsard. Poète de l'amour, 3 Vol. Bruxelles, André de Rache, 1965. 169 p.
  • Fernand Desonay. Ange. Éditions de la Librairie Encyclopédique. Bruxelles 292 p.
  • Fernand Desonay. Clartés sur le roman français d'aujourd'hui. Casterman. Paris-Tournai sd. 120 p.
  • Jean Cocteau & Fernand Desonay. Discours de réception à l'académie royale de langue et de littérature françaises. suivi du discours d'accueil de Mr. Fernand Desonay. . Paris, Grasset, . 114 p.

Divers[modifier | modifier le code]

  • Fascisme anno X, Louvain 1932
  • Léopold II, ce géant. Récit, Paris/Tournai 1936
  • Kadou. Récit [Nouvelle], Paris/Tournai 1937
  • Images et visages de Meuse, Paris-Tournai 1938
  • Dans le maquis (-). Souvenirs, Bruxelles 1945
  • Maquis des Ardennes et de chez nous, Éditions du Mouvement National Belge, Bruxelles 1947
  • Air de Venise. Voyage, Bruxelles 1962
  • Air de Virginie. Voyage, Bruxelles 1965

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « Fernand Desonay », sur Académie royale de langue et de littérature française de Belgique (consulté le )
  2. a et b Georges Jacquemin, Fernand Desonay, Service du Livre luxembourgeois, , 32 p. (lire en ligne), p. 5
  3. Claudine Gothot-Mersch, « In Memoriam - Fernand Desonay », Revue des Langues Vivantes = Tijdschrift voor Levende Talen,‎ , p. 3-6 (ISSN 0035-211X)
  4. Julien Cohen, Esthétique et politique dans la poésie de Charles Maurras, Université Michel de Montaigne - Bordeaux III, (lire en ligne), p. 704
  5. Lionel Balaend, La Légion nationale belge. De l'Ordre nouveau à la Résistance, collection Le devoir de mémoire, Nantes, Ars Magna, (ISBN 978-2-38356-032-6)
  6. Bibiane Fréché et Cécile Vanderpelen-Diagre, Les écrivains dans la Résistance en Belgique francophone, in Ecrire sous l'Occupation, du non-consentement à la Résistance France-Belgique-Pologne 1940-1945, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 423 p. (ISBN 978-2-7535-1463-8, lire en ligne), p. 257-274

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]