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Dewoitine D.520

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Dewoitine D.520
Vue de l'avion.
Un Dewoitine D.520 exposé au musée du Bourget

Constructeur Société aéronautique Dewoitine
Rôle Avion de chasse
Statut retiré du service
Équipage
1 pilote
Motorisation
Moteur Hispano-Suiza 12Y45 ou 12Y49
Dimensions
Envergure 10,18 m
Longueur 8,75 m
Hauteur 2,57 m
Performances
Plafond 11 000 m

Le Dewoitine D.520 fut un avion de chasse français de la Seconde Guerre mondiale, réputé encore de nos jours comme étant (après le dewoitine 550 qui ne fut produit qu'à 3 exemplaires et atteignait 720 km/h) le meilleur que la France ait pu aligner contre l'Allemagne lors de la bataille de France.

Conception

Profil d'un D.520

Conçu à partir de 1936 par Émile Dewoitine, pour répondre à un appel d'offres de l'Armée de l'Air française recherchant un chasseur succédant au Dewoitine D.510, et capable d'atteindre 520 km/h (d'où son nom), le projet sera mené à terme par la nouvelle Société nationale des constructions aéronautiques du Midi (issue de la nationalisation des ateliers Dewoitine). Trois prototypes furent construits : le premier, qui vola la première fois le , équipé d'un Hispano-Suiza 12Y21 de 890 ch, ne parviendra pas à dépasser 480 km/h. Remotorisé par un 12Y29 et équipé d'une hélice à pas variable, à la suite d'un accident, il atteindra alors, piloté par Léopold Galy, la vitesse de 825 km/h en piqué.

Les deux autres suivirent au cours de 1939, équipés, eux, de leur armement, et en mars, 200 exemplaires furent commandés, suivis de 600, par la suite réduits à 510 supplémentaires en juin. En septembre, avec l'ouverture des hostilités, le total des commandes passa à 1 280 et, en avril 1940, à 2 250.

Le D.520 de série, dont le premier exemplaire fut produit en est équipé d'un moteur Hispano-Suiza 12Y45 de 935 chevaux et armé de quatre mitrailleuses MAC34 Mod39 dans les ailes, approvisionnées à 675 coups, et d'un canon de 20 mm HS-404 avec 60 coups tirant à travers l'axe d'hélice.

Il commença à équiper l'armée de l'air à partir de janvier 1940, mais ne fut véritablement opérationnel qu'à partir du 13 mai 1940. À l'armistice, 437 exemplaires auront été produits et 351 livrés.

En avril 1941, la production reprit pour équiper l'armée de l'air du Régime de Vichy qui en commanda 550 exemplaires. Il servit aussi d’avion d’entraînement à la future escadrille « Normandie Niemen ».

En 1944, les D.520 repris aux armées d'occupation équipèrent le 1er groupe de chasse FFI, sous le commandement de Marcel Doret, pour effectuer des missions sur la région de Bordeaux et la poche de Royan.

775 exemplaires au total furent produits.

Engagements

Bien qu'un peu moins rapide que le Messerschmitt Bf 109, il était plus maniable et fut l'un des seuls appareils capables de lui résister en mai-juin 1940 durant la bataille de France. Toutefois, construit en trop petit nombre et arrivé trop tard dans les divers groupes de chasse qu'il équipait, il ne suffit pas à renverser le cours de l'histoire.

La première unité à en être équipée fut le Groupe de chasse I/3 qui reçut des exemplaires non armés en janvier et 34 avions de série, en avril et mai ; au déclenchement de l'offensive allemande, ce groupe est la seule unité à en être pourvue avec 34 avions opérationnels. Les appareils de ce groupe obtinrent leurs premières victoires, le 13 mai, en abattant trois Henschel Hs 126 et un Heinkel He 111, sans aucune perte. Le GC II/3 suivit le I/3 presque immédiatement (engagé le 15 mai). Par la suite, les GC II/2, GC III/3, GC III/6 et GC II/7 en reçurent aussi, ainsi que les GC II/6 et GC III/7, mais qui, eux, rééquipés trop tard, ne purent participer aux combats sur D.520. L'escadrille de chasse no 1, de l'aéronavale, en reçut quelques-uns.

Le Dewoitine D.520 est cependant crédité de 147 victoires (108 confirmées et 39 probables) en combat aérien contre la Luftwaffe et la Regia Aeronautica, pour 54 avions (D.520) perdus[réf. nécessaire].

En 1941, les Dewoitine de l'Armée de l'Air (G.C III/6, II/ et de l'Aéronavale (Escadrille 1.A.C) participèrent à la Campagne de Syrie.

Le 8 novembre 1942 les Dewoitine du G.C III/3 de l'A.A et de la Flottille 1.F de l'Aéronavale combattirent lors du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord ("Opération Torch"). Le G.C. III/3 basé à Tafrapoui abattit 9 avions américains pour la perte de 7 des siens[1].

Certains appareils capturés par l'armée allemande lors de l'invasion de la zone non occupée en novembre 1942 furent utilisés comme avions d'entraînement par la Luftwaffe et d'autres puissances de l'Axe. Ils furent aussi vendus en grand nombre à la force bulgare, environ 150 appareils qui luttèrent contre les appareils américains.

À la libération, le D.520 reprend du service au sein du groupe de chasse FFI de Marcel Doret, (et au Corps Franc Pommiès) qui devient le , le groupe G.C. 11/18 « Saintonge », et qui combat lors des opérations au-dessus de la poche de Royan.

À la fin de la guerre, les appareils restants furent utilisés pour l'entraînement des pilotes français, et ce jusqu'en 1953.

Variantes

D.520
  • Production principale, parfois désigné comme D.520 S (pour Série) ou comme D.520 C1 (pour chasseur – monoplace).

Variantes directes

En 1940, la SNCAM avait plusieurs projets pour adapter à la cellule du D.520 des moteurs plus puissants. Ces développements ont été interrompues par l'armistice de juin 1940[2].

D.521
D.522
  • Moteur remplacé par un Allison V-1710 C-1, projet abandonné après l'armistice (22 juin 1940).
D.523
  • Moteur remplacé par différentes légères sous-variantes d'un Hispano-Suiza 12Y-51 de 1 100 ch, avec suralimentation Szydlowski-Planiol . Le prototype D.523 a achevé ses essais de pré-production en juin 1940.
D.524
D.525
  • Développement du D.523
D.530
  • Version prévu avec un moteur Rolls-Royce Merlin de 1 400 ch ou Hispano-Suiza 12Y de 1 800 ch.

Projets d'avant-guerre

HD.780
  • hydravion à flotteurs dérivé du D.520, un prototype construit, mais il n'a jamais volé, le développement a été annulé avec l'armistice.
D.790
  • Projet d'avion de transport de charges, aucun construit.
D.550
  • Avion non armé construit pour tentative de record de vitesse, avec une cellule vaguement basée sur le D.520, mais en utilisant des techniques de construction d'allègement. Un exemplaire construit..
D.551 et D.552
  • Développements militaires du D.550. 12 exemplaires construits, mais aucun n'a volé. Le développement a été repris en 1941, mais a été rapidement arrêtée par les Allemands. À ce propos Marcel Doret dira en bon amateur de chevaux que comparer le D-520 au D-550, reviendrait à comparer un Mérens à un Mustang[3].

Développements post-armistice

Plusieurs projets ont été lancés après l'armistice de juin 1940. Ils ont tous été arrêté suite à l'occupation allemande de la France méridionale en novembre 1942.

D.520 amélioré
  • Production unique expérimentale du D.520 équipé d'améliorations mineures pour améliorer la vitesse supérieure avec un moteur inchangé.
D.520 Z
  • Cellule du D.520 avec le moteur Hispano-Suiza 12Z de 1 600 ch. (prototype) et améliorations mineures. Un exemplaire a été construit. Le développement a repris après la guerre (comme SE.520Z), mais a finalement été annulée en 1949.
M.520 T
  • Cellule différente vaguement basée sur celle du D.520. Aucun construit.

Après-guerre

D.520 DC (version à double commande en tandem)
  • Conversion en avion d'entrainement à deux places, au moins 13 construits.

Opérateurs

Opérateurs principaux

Drapeau de la Bulgarie Bulgarie
Drapeau de la France France

Opérateurs prévus

Drapeau de la Roumanie Roumanie

Voir aussi

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Notes et références

  1. Michel Ludwig et Bénichou, « Americaan D.520 », Le Fana de l'Aviation, no 255,‎ (ISSN 0757-4169)
  2. Belcarz 2005, p. 8.
  3. Marcel Doret, Trait d'Union avec le ciel, éditions France-Empire, Paris, 1954.