Citrus tachibana

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Tachibana

Citrus tachibana ou Citrus reticulata subsp. tachibana, communément appelé tachibana est une espèce ou sous-espèce, dépendant de la classification scientifique, d'agrumes du genre Citrus, souvent classé parmi les mandarines.

Ne doit pas être confondu avec Citrus otachibana Yu. Tanaka (Daikitsu, Kotobukikan), gros fruit jaune piriforme probable hybride de C. maxima[4]

Dénomination[modifier | modifier le code]

En japonais Tachibana, en chinois 立花橘 (Lìhuā jú), en coréen 향산감귤 (hyangsang am gyul) Mandarines Hyangsan aussi 홍 굴 (hong gul) ou mandarine rouge.

Origine[modifier | modifier le code]

Fleurs du tachibana.

L'espèce, originaire de la Chine, a été introduite au Japon environ au Ier siècle av. J.-C. Le système de classification de Swingle le classe comme faisant partie de l'espèce des mandarines, Citrus reticulata, tandis que le botaniste Tyōzaburō Tanaka le classe comme une espèce à part entière. L'analyse du génome par le chercheur Guohong Albert Wu et ses collègues a démontré que l'espèce était pure, qu'elle n'était donc pas hybride, comparée à d'autres espèces domestiquées qui ont reçu l'introgression du pomélo. Elle n'est cependant considérée par Wu que comme une sous-espèce des mandarines. Il est estimé que l'espèce a divergé des mandarines asiatiques il y a deux millions d'années et se sont répandues par des ponts terrestres formés durant la période glaciaire du Pléistocène[2]. Elles seraient par la suite apparues près de l'endroit où ses espèces cousines ont été domestiquées, dans les montagnes de Nanling (en)[5].

Dans la tradition japonaise il aurait été apporté de Tokoyo no kuni (terre mythique) par Tajimamori (le dieu des sucreries)[6].

Distribution[modifier | modifier le code]

Au Japon, l'espèce se retrouve dans les régions chaudes, sur l'île principale de Honshū, dans les préfectures de Shizuoka, Aichi, Wakayama, Mie et Yamaguchi et sur les îles de Shikoku, Kyūshū et les Ryūkyū. Outre le Japon, l'espèce est répandue sur l'île de Taiwan, la péninsule de Corée et l'île de Jeju[3].

Description[modifier | modifier le code]

Le tachibana est très similaire au Komikan et à Citrus nippokoreana (d). C'est une espèce de petit arbre sempervirente. Ses petits fruits d'un poids moyen de 5,4 g ont de formes aplaties, de 3 cm de diamètre, et contiennent au plus huit pépins[7].

L'arbre fleurit vers le mois de juin et produit des fleurs blanches, à cinq pétales oblongues. Il pousse dans les forêts côtières et diminue en taille lorsque les arbres environnants prennent de l'épaisseur. Son arbre mesure environ 4 m de haut. Ses feuilles sont de forme lancéolée ovale et mesurent de 3 à 5 centimètres de longueur et de 1,5 à 3 cm de largeur[3].

Composition[modifier | modifier le code]

C. tachibana a la teneur la plus élevée en polyméthoxyflavone parmi les fruits immatures coréens, et une teneur relativement élevée en hespéridine, nobilétine et tangerétine[7].

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Evocation du passé[modifier | modifier le code]

Tachibana est l'oranger sauvage, le parfum des fleurs de tachibana (hana tachibana) fait songer au passé dans la poésie japonaise bouddhiste médiévale[8]. «La senteur de la fleur de tachibana me fait me souvenir de mon ancien amant» (le Kokinshu)[9]. Le prince Sochinomiya cueille une branche fleurie de tachibana et la fait porter à sa dame, il a en tête un vieux poème: «le parfum des fleurs de tachibana en mai / rappelle les manches parfumées de celui qui n'est plus ici»[10]. Elle signifie réminiscence dans le langage des fleurs[11].

L'arbre de Toba[modifier | modifier le code]

Au Japon, la ville de Toba a voté le tachibana du Japon comme son arbre officiel le , décision prise par le conseil municipal parmi une liste de 15 candidats au titre d'arbre officiel[12]. Il est aussi un monument naturel désigné dans les villes de Hagi et Nagato[3].

Huile essentielle[modifier | modifier le code]

La compositionde l'HE d'écorce a été publiée par Hironari Miyazato (2017), il identifie 111 composants. Par ordre d'importance: limonène (69 %), le γ-terpinène (11 %) et le β-pinène (5 %). Dans les composants aromatiques l'α- et le β-pinène ainsi que le linalol sont les parfums prédominantes aux côtés de faibles présences de vinylcétones et d'aldéhydes aliphatiques insaturés tel que (Z)-1,5-octadien-3-one (note piquante, métallique), 1-nonène-3-one et 7-méthyl-1,6-octadien-3-one (note champignon, métallique), (Z)-4 -décenal (note épicée, cireuse) qui caractérisent le parfum du tachibana[13].

Une comparaison faite à TaÏwan (2010) distingue nettement cette H1E de celle de C. taiwanica et identifie chez le cultivar local 25 % de citronellal typique de l'arôme des feuilles de C. tachibana[14].

Anthologie[modifier | modifier le code]

  • Tyozaburo Tanaka. Acclimatation des Citrus hors de leur pays d'origine. Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée. Année 1933  143  pp. 480-494[15]

« Le nom de Tachibana figure dans la première partie du Kojiki rédigée vers 712 après J.-G. Les fleurs et les fruits de l'arbre sauvage (C. Tachibana Tanaka) servaient de parure aux jeunes filles qui en faisaient des colliers et des guirlandes, et plusieurs poésies du Mun-nyoshu, y font allusion : Myriad leaf collection rédigé vers 750 après J.-C. Cette coutume subsistait à Luchu il y a trois cents ans, où l'on se servait des fruits de la plante sauvage Shiikuwasha (C. depressa Hayata) la première n'y existant pas. Ces deux espèces s'étendent à Formose, mais la première, espèce des régions tempérées australes, se trouve seulement à haute altitude, alors que la seconde contourne les rebords de la chaîne centrale de faible altitude. Citrus taiwanica Tanaka et Shinada est manifestement un Citrus sauvage de Formose non encore domestiqué »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Système d'information taxonomique intégré, « Citrus tachibana (Makino) Tanaka », sur itis.gov, (consulté le ).
  2. a et b Wu et al. Borredá et al..
  3. a b c et d (ja) Préfecture de Yamaguchi, « タチバナ », sur eco.pref.yamaguchi.jp,‎ inconnue (consulté le ).
  4. (en) « Otachibana, Daikitsu, Kotobukikan », sur Givaudan Citrus Variety Collection at UCR (consulté le )
  5. Wang et al. 2018.
  6. Edmond (1860-1942) Auteur du texte Papinot, Dictionnaire d'histoire et de géographie du Japon... / par E. Papinot, (lire en ligne)
  7. a et b (ko) 윤수현, 이정아, 박숙영 et 이미경, « 제주산 미숙과 향산 감귤의 과실특징, 품질 및 과피 추출물의 PMF 성분함량 비교 및 구조분석 », 아열대농업생명과학연구지, vol. 39, no 2,‎ , p. 59–75 (ISSN 2288-0380, lire en ligne, consulté le )
  8. « Poèmes bouddhiques japonais : Son.en (XIVᵉ s.) et le Sûtra du Lotus (4) | Collège de France », sur www.college-de-france.fr, (consulté le ), minute 34 de la vidéo
  9. « Qu'a-t-on inventé pour le nez ? » (consulté le )
  10. Adolfo Internet Archive, Japon, Paris : Nathan, (ISBN 978-2-09-284773-2, lire en ligne)
  11. (ja) GreenSnap, « 橘(タチバナ)の花言葉|花が咲く季節や育て方は? », sur HORTI 〜ホルティ〜 by GreenSnap,‎ (consulté le )
  12. (ja) Ville de Toba, « 市の鳥・花・木について », sur city.toba.mie.jp,‎ (consulté le ).
  13. (en) Hironari Miyazato, « Volatile Composition and the Key Aroma Compounds of the Citrus tachibana (Makino) Tanaka Peel Essential Oil », Journal of Essential Oil Bearing Plants, vol. 21, no 4,‎ , p. 924–937 (ISSN 0972-060X et 0976-5026, DOI 10.1080/0972060X.2018.1526122, lire en ligne, consulté le )
  14. (en) Shu Yen LIN, Su Feng ROAN, Ching Lung LEE, Iou Zen CHEN, « Volatile Organic Components of Fresh Leaves as Indicators of Indigenous and Cultivated Citrus Species in Taiwan », sur academic.oup.com (consulté le )
  15. Tyozaburo Tanaka, « Acclimatation des Citrus hors de leur pays d'origine. », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, vol. 13, no 143,‎ , p. 480–494 (DOI 10.3406/jatba.1933.5256, lire en ligne, consulté le )

Références biologiques[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Lun Wang et al., Genome of Wild Mandarin and Domestication History of Mandarin, Amsterdam, Molecular Plant, (lire en ligne), pp. 1024-1037 ;
  • (en) Guohong Albert Wu, Javier Terol, Victoria Ibanez, Estela Pérez-Román et Carles Borredá et al., Genomics of the origin and evolution of Citrus, Londres, Nature, , 554 p. (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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