Chapelle Saint-Aurélien de Limoges

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Chapelle Saint-Aurélien
Vue de la chapelle
Présentation
Type
Style
XVe siècle, XVIIe siècle
Propriétaire
confrérie de saint Aurélien
Patrimonialité
Localisation
Pays
France
Division administrative
Commune
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : Limoges
(Voir situation sur carte : Limoges)
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)

La chapelle Saint-Aurélien est un édifice religieux des XVe et XVIIe siècles qui abrite les reliques de saint Aurélien, second évêque de Limoges, ville du département français de la Haute-Vienne en région Nouvelle-Aquitaine.

Cette petite chapelle est la propriété de la « confrérie de saint Aurélien », héritière directe de l'ancienne corporation des bouchers de Limoges[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

La chapelle est construite en 1475 rue Torte[note 1] pour recueillir les reliques de saint Aurélien placées initialement hors les murs dans l'église saint-Cessateur ruinée par les guerres de religion (aujourd'hui disparue, située au bas de l'actuelle rue des Pénitents-Rouges). Au XVIIe siècle, la chapelle est agrandie par un chœur placé dans l'axe de la nef et décoré dans le style baroque. La façade est également reconstruite et un nouveau clocher remplace celui du XVe[note 2]. En 1775 la façade est modifiée avec un nouveau portail surmonté d'une baie plus grande, seul ouverture éclairant la nef et un arc en anse de panier[note 3]. Lors de la Révolution française, la chapelle est vendue comme bien national et rachetée par deux membres de la confrérie de saint Aurélien par délégation de la confrérie devenue clandestine[note 4], cette dernière en est toujours le propriétaire[2],[3].

La chapelle est encore un lieu de culte important pour les habitants du quartier de la Boucherie et les membres de la confrérie, elle dépend de la paroisse saint-Martial[4]. En dehors du culte dominical, une messe solennelle est célébrée le , jour de la fête d'Aurélien, ou le dimanche qui suit, ainsi qu'une messe dite des vœux à l'épiphanie et une messe de la toussaint pour les défunts de la confrérie. Elle participe tous les sept ans aux ostensions limousines[1].

La chapelle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 28 janvier 1943[5].

Un projet de restauration prévu pour 2023 est initié par la confrérie en partenariat avec la paroisse et la préfecture de la Nouvelle-Aquitaine. Il est soutenu par la fondation du patrimoine, une collecte est en cours depuis [2].

Description[modifier | modifier le code]

situation[modifier | modifier le code]

Située face à la rue de la boucherie sur une placette formée par cette rue , la rue du canal et la rue saint Aurélien elle constitue le cœur du quartier de la Boucherie. Au centre de la place une Pietà en bronze remplace une Pietà en terre cuite inaugurée en 1889 et détruite.

Édifice[modifier | modifier le code]

La chapelle n'est pas orientée, son axe est nord-est sud ouest. La façade est ornée de deux statues, une de saint Jean l'évangéliste et une de sainte Catherine d'Alexandrie, d'une horloge et de deux dates, 1652, réfection de la façade et 1775 son réaménagement. elle est coiffée d'un arc en anse de panier centré sur une croix et d'un clocher en bulbe couvert de bardeaux de châtaigner.

La nef, légèrement trapézoïdale, est peu éclairée, principalement par la fenêtre d'axe. Elle mesure 9,40 mètres sur 3,70 mètres sur trois travées voutées d'ogives gothiques. La nef simple est prolongée par un choeur à chevet plat occupé par un retable baroque abritant, caché par le tableau cental la chasse de saint Aurélien et les archives de la confrérie[6].

Mobilier[modifier | modifier le code]

La chapelle Saint-Aurélien, malgré sa petite taille, possède un riche mobilier liturgique, une belle statuaire et des objets évoquant la vie de la confrérie. Dix huit de ces objets sont répertoriés dans la base Palissy, la confrérie qui en est propriétaire en assure la conservation, parmi ceux-ci :

  • une statue en pierre polychrome de sainte Catherine du XVe siècle[7] ;
  • un groupe sculpté, de la même époque, de sainte Anne trinitaire représentant sainte Anne portant un panier de fruits, la Vierge Marie tenant un bouquet de roses et l'Enfant Jésus portant à la bouche ce qu'une tradition identifie comme un rognon[8],[note 5] ;
  • le retable baroque dont le centre est occupé par un tableau représentant la Transfiguration (copie inversée d'une partie d'un tableau de Raphaël conservé à la pinacothèque du Vatican) et qui cache la châsse abritant les reliques de saint Aurélien[note 6],[9].

Devant la façade de la chapelle est installée une croix monumentale en pierre du XVe siècle dite croix de Limoges provenant de l'ancien couvent des grands carmes et rachetée par la confrérie des bouchers à la Révolution[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Elle est devenue rue de la Boucherie
  2. La date, 1652, est inscrite sous le clocher
  3. la date, 1775, est inscrite au dessus du portail.
  4. Barthellemy Cibot et Maurice Malinvaud. Les six familles ayant pris en main depuis le XVIIe siècle les destinées de la confrérie sont les Civot, les Juge, les Malinvaud, les Parot, les Plainemaison et les Pouret.
  5. Ce qui ressemble à un fruit porté à la bouche par l'enfant Jésus est traditionnellement considéré comme le rognon que les bouchers offraient aux enfants accompagnant leur mères dans les boutiques, d'où le surnom de la statue « l'Enfant au rognon ».
  6. Le crane de saint Aurélien est caché pendant la Révolution par un boucher, Audouin Malinvaud, une nouvelle chasse dont l'iconographie n'a pas permis de reconnaître le saint d'origine, est achetée à la même époque, la chasse initiale ayant été fondue par les révolutionnaires.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Limoges StAurélien », sur maintenance des confréries de pénitents (consulté le ).
  2. a et b « chapelle saint-Aurélien de Limoges », sur Fondation du patrimoine (consulté le ).
  3. Florence Wolff, « La confrérie des bouchers », sur Histoire de Limoges (consulté le ).
  4. « paroisse saint-Martial », sur diocèse de Limoges (consulté le ).
  5. « Chapelle Saint-Aurélien », notice no PA00100334, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  6. Jaja, « La chapelle Saint-Aurélien de Limoges », sur Roch Jaja (consulté le ).
  7. « Sainte Catherine d'Alexandrie », notice no PM87000491, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  8. « sainte Anne trinitaire », notice no PM87000163, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  9. « Chasse de saint Aurélien », notice no PM87000715, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  10. « croix de Limoges », notice no PA00100340, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Laurent Bourdelas a publié en 2019 Les Bouchers du Château de Limoges (La Geste) où il fait l'histoire de la corporation, de la confrérie, de la rue et de la chapelle, des origines à nos jours.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]