Bonnétable
Bonnétable | |
Le château de Bonnétable | |
Héraldique |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Pays de la Loire |
Département | Sarthe |
Arrondissement | Mamers |
Intercommunalité | Communauté de communes Maine 301 |
Maire Mandat |
Jean-Pierre Vogel 2014-2020 |
Code postal | 72110 |
Code commune | 72039 |
Démographie | |
Gentilé | Bonnétablien |
Population municipale |
3 894 hab. (2014) |
Densité | 97 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 11′ 00″ nord, 0° 26′ 00″ est |
Altitude | Min. 77 m Max. 167 m |
Superficie | 40,08 km2 |
Élections | |
Départementales | Bonnétable (chef-lieu) |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.ville-de-bonnetable.fr |
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Bonnétable est une commune française, située dans le département de la Sarthe en région Pays de la Loire, peuplée de 3 894 habitants[Note 1] (les Bonnétabliens).
Géographie
Lieux-dits et écarts
- Aulaines
- Citeau
- La mare Pineau
Communes limitrophes
Toponymie
Le toponyme est attesté sous la forme Malum Stabulum vers 1090 et de Bono Stabulo en 1288, « mauvaise » puis « bonne étable »[1]. Le changement est dû soit, selon la légende, à la suite de l'hospitalité obtenue du roi par de jeunes seigneurs (de Nemours ?), venus y chasser, soit du fait d'améliorations apportées aux terres et prairies[réf. nécessaire].
Histoire
Selon Maumené (1908- op.cit.), un acte notarial daté du 10 août 1507 indique que la forêt de Clossay, principal « noyau » de la terre de Bonnétable, venait jusqu'à Terrehault en passant par Rouperoux. Le domaine fut constitué au fil des siècles par la réunion de terres, comme en 1489 celle de Convoise et ses dépendances, réunie en 1562 au fief de Genay.
En 1908, le domaine du château comptait 3 500 hectares, dont 1 100 hectares de forêts sillonnés de 80 kilomètres de routes, et pas moins de 80 fermes.
Dans le Dictionnaire géographique universel publié en 1825 par la société de géographes, Bonnétable est citée comme ville productrice de siamoises, calicots et mouchoirs de coton. L'élevage est important car huit foires aux bestiaux ont lieu chaque année.
Les seigneurs
En 732, Morin du Malleray, seigneur de Malestable, fournit cinquante hommes d'armes à Charles, maire du palais d'Austrasie.
Après 1080, la terre appartient à Rotrou Ier, comte de Montfort, fils du comte du Perche du fait de sa mère Lucie d'Agnès de Chaource, descendante du constructeur d'un donjon au-dessus de l'actuel château.
À la fin du XIIIe siècle, la terre passa à Guillaume de Parthenay, époux de Jehanne Rotrou de Montfort, puis à Jehan ; Ysabeau de Parthenay l'apporta à Jehan de Harcourt.
Devant l'impossibilité de rétablir solidement son château, Jehan III de Harcourt (mort en 1487) demanda au roi l'autorisation de construire un nouveau château au-dessous du donjon ; le 15 juillet 1476, il en arrêta les plans et devis avec le maître maçon Mathurin Delandelle, de Couture près de Monsabert et les travaux commencèrent le 7 janvier 1479.
Gabrielle de Harcourt l'apporta à Charles de Couesme ; leur fortune foncière fut partagée entre leurs deux enfants en 1547. Louis de Couesme, chevalier, baron de Lucé, seigneur de Bonnestable, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, se vit alors attribuer « la chastellenie et le chastel de Bonnestable, sa terre et seigneurie avec les métairies des Chotardières (Chetardière) et de Monthier (Montheier) en Aulaines ».
Époux d'Anne de Pisseleu, habitué au faste de la Cour, il fit exécuter des travaux d'embellissement dans ses deux châteaux et achever la chapelle de Bonnétable, commencée par son père.
En 1620, la comtesse de Soissons, qui y demeura veuve, le fit agrandir en ajoutant au sud une aile rejoignant la tour ouest (actuelle aile gauche), et y reçut Louis XIII allant signer le traité dit des Ponts-de-Cé.
En 1707, à la mort de sa tante de Savoie-Carignan, née Marie de Bourbon-Nemours, son petit-fils Louis de Bourbon devint seul seigneur de Bonnétable, qu'il transmit à sa fille Léontine-Jacqueline.
Dans son Dictionnaire topographique de la Sarthe, Julien Rémy Pesche cite également l'ancien nom d'un quartier de la ville : Mellerets ou Melleray.
En 1965, Bonnétable, qui comptait 3 390 habitants, a absorbé la commune d'Aulaines et ses 350 habitants.
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Liste des maires
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[4]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[5],[Note 2].
En 2014, la commune comptait 3 894 habitants, en diminution de −3,64 % par rapport à 2009 (Sarthe : 1,36 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Économie
- Agroalimentaire Desfis, charcuterie Ruel, les Maîtres Laitiers.
- Confection Macosa.
- Grains Agrial.
Lieux et monuments
-
La façade de l'église d'Aulaines.
-
L'abside de l'église d'Aulaines.
-
Le château.
-
Le château.
-
La gare.
Monuments historiques
La commune compte deux monuments historiques :
- l'église Notre-Dame d'Aulaines,
- le château de Bonnétable
Église Notre-Dame d'Aulaines
Église paroissiale de l'ancienne commune d'Aulaines, elle a été édifiée au XIIe siècle et remaniée aux XIIIe et XVe siècles. Elle a été inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 13 septembre 1984[8].
Château
L'actuel château, construit en 1479 par Jehan III d'Harcourt, a été restauré dans le style néo-gothique alors en vogue par Sosthènes de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville avec l'aide de l'architecte Henri Parent et fut brillamment inauguré le 26 août 1888.
Parent, que le duc employa aussi à l'embelissement de son hôtel parisien (actuelle ambassade d'Italie) fit appel à des artistes manceaux pour les travaux de sculpture, peinture et décoration, dont Mélusine, « fée protectrice du château », constitua le sujet principal
La cheminée de la salle à manger porte la devise des La Rochefoucauld (« C'est mon plaisir ») et celle des Ligne (« Toujours droit ») du fait du remariage en 1862 du duc avec une princesse de cette famille.
En 1908, la salle à manger aux murs tendus de cuir abritait des tapisseries de Beauvais, et la chapelle — « Haute Epoque répandue dans les grandes maisons catholiques du XIXe siècle » — ornée de onze médaillons rappelant un des traits des saints patrons des onze enfants.
La muraille, le pont-levis et les fossés supprimés et desséchés avant la Révolution de 1789, furent alors rétablis. Les jardins ont été aménagés par les frères Denis et Eugène Bühler sous les instructions de Sosthènes de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville, et le château réinauguré lors d'une fête brillante le 26 août 1888.
L'ensemble formé par le château, les communs, le mur d'enceinte et le parc, qui s'étend sur la commune de Briosne-lès-Sables, a été inscrit au titre des Monuments historiques par arrêté du 29 novembre 1991[9].
Au XVIIIe siècle, Bonnétable fut apporté en dot à Albert, duc de Luynes et de Chevreuse, « que les largesses en distribution de blé aux habitants de Bonnétable et Dampierre pendant la disette qui précéda la Terreur, obligèrent à vendre une partie du domaine » (Maumené, op. cit.) ; il échut à son petit-fils de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville, à la mort de la duchesse de Montmorency, qui apparaît dans ce témoignage d'une de ses invitées, qui décrit sur l'ancien manoir et la faïencerie :
« C'est un vieux manoir à grosses tourelles, à murs épais, à fenêtres rares et étroites; peu meublé, point orné, mais solide, propre, et où le nécessaire en tout genre se trouve, depuis l'aumônier jusqu'à une bassinoire. La prière du soir, dite à haute voix par la duchesse Mathieu de Montmorency elle-même, m'a fort touchée (...) se promener dans les fossés desséchés et plantés par les soins de la Duchesse, qui, nous a promenés ds ses potagers et dans tout son singulier manoir (...) le très bel hospice et les écoles fondées par (elle) ; tout y est parfaitement entretenu, et beaucoup plus soigné qu'au château; une grande pharmacie (...) elle nous fait monter ensuite dans une vieille voiture dont la doublure était mangée aux vers mais traînée par quatre jolis chevaux menés à grandes guides par un des anciens cochers de Charles X (...) Au centre d'une forêt, où six routes aboutissent à un carrefour, il y a une immense clairière (où) la Duchesse a fait construire une faïencerie, avec toutes les dépendances, c'est presque un village, qui occupe soixante-huit personnes. »
— Duchesse de Dino[10]
En 1908, « une fabrique de grosses poteries est installée dans la forêt; le duc la fait fonctionner surtout pour donner du travail aux ouvriers ». « Toutes les matières premières nécessaires se trouvent sur place » (Maumené, op.cit., p.13).
Autres monuments et sites touristiques
Église Saint-Sulpice
L'église Saint-Sulpice, des XIe et XIXe siècles, est dotée d'un orgue en bois de 1850 restauré à la fin du XXe et de vitraux sur la vie de saint Sulpice du maître verrier François Fialeix.
Gare de Bonnétable et chemin de fer touristique de la Sarthe
Le jardin potager de Bonnétable
Le jardin potager créé à la fin du XIXe siècle par le duc de Doudeauville, a été fonctionnel pendant près de 80 ans et laissé à l'abandon pendant une vingtaine d'années.
En 1999, la municipalité du moment décide de l'acquérir mais il faudra attendre 2002 pour que soit créée par Madame Geneviève Bellanger, une association pour la restauration et la sauvegarde du site[11].
Aujourd'hui, les serres classées ont été restaurées ainsi que les dépendances (écuries, selleries) ; le jardin retrouve peu à peu sa splendeur du passé. Le site est devenu aujourd'hui un atout touristique majeur pour la communauté de communes Maine 301, qui a pris la compétence tourisme en 2008.
Activité et manifestations
- Foire de printemps, le 1er mai.
- Marché aux fleurs et aux plants, le 1er dimanche de mai.
- Comice agricole, le dernier week-end d'août.
- Fête du potiron, le 3e week-end d'octobre.
- Foire aux arbres, le dernier dimanche de novembre.
- Foire de la Saint-Nicolas, le deuxième samedi de décembre.
Jumelages
Bonnétable est jumelée avec :
- Twistringen (Allemagne), en Basse-Saxe, environ 40 km au sud-ouest de Brême.
- Horncastle (Angleterre)
Personnalités liées à la commune
- Casimir Lefaucheux (1802 à Bonnétable - 1852), armurier.
- Sosthènes II de La Rochefoucauld (1825 - 1908 à Bonnétable), vicomte de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville, ambassadeur de France à la Cour de Saint-James, député de la Sarthe de 1871 à 1898, président du Jockey Club, bailli de l'Ordre de Malte; fit reconstruire le château par son architecte, Henri Parent; décédé à Bonnétable.
- Stephen Sauvestre (1847 à Bonnétable - 1919), collaborateur de Gustave Eiffel.
- Charles de La Rochefoucauld (1864-1907 à Bonnétable), fils de Sosthène II, vicomte de La Rochefoucauld, duc d'Estrées, maire de Bonnétable; décédé et enterré à Bonnétable.
- Armand I de La Rochefoucauld (1870-1963), frère de Charles, vicomte de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville, maire de Bonnétable, président du Jockey-Club.
- Paul Goussu (1889 à Bonnétable - 1958), député.
- Sosthènes III de La Rochefoucauld (1897-1970 à Bonnétable), fils d'Armand I, vicomte de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville, duc d'Estrées, commandeur de la Légion d'honneur à titre militaire (à 19 ans); décédé et enterré à Bonnétable.
- Catherine Paysan (née en 1926 à Aulaines), écrivain.
- Olivier de Kersauson de Pennendreff (né en 1944 à Bonnétable), navigateur.
Notes et références
Notes
- Population municipale 2014.
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- Albert Maumène, "Le Château de Bonnétable" ( La Vie à la Campagne, 1/07/1908, pp. 11 à 16, ill. - arch. pers.).
- Altitudes, superficie : répertoire géographique des communes (site de l'IGN)
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse,
- « Atlaspol - Sarthe » (consulté le )
- « De nouveaux maires et adjoints élus dès ce vendredi soir », Le Maine libre, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
- Notice no PA00109688, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Notice no PA00110008, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Duchesse de Dino, à Bonnétable les 17 et 18 septembre 1836, dans : Chronique, de 1830 à 1862, Plon, 1909, p. 250).
- « Jardin potager de Bonnétable - Historique » (consulté le )