Bernard Mourad

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Bernard Mourad
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (49 ans)
LibanVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
française et libanaise
Formation
HEC Paris, Sciences Po Paris
Activité
banquier, entrepreneur, investisseur, écrivain
Autres informations
A travaillé pour

Bernard Mourad, né au Liban le 2 octobre 1974, est un banquier d'affaires, dirigeant d'entreprises, investisseur et entrepreneur, écrivain, producteur, conseiller d'Emmanuel Macron pendant sa campagne présidentielle.

Biographie[modifier | modifier le code]

De père libanais chrétien maronite et de mère française d'origine juive marocaine[1], il grandit à Issy-les-Moulineaux (France), sa famille ayant fui les violences de la guerre civile libanaise[2],[3],[4],[5].

Son père Joseph Mourad est médecin, et ancien secrétaire général du Bloc National, parti libanais indépendant, de résistance démocratique et pacifique, fondé par l’homme politique Raymond Eddé, longtemps en exil à Paris[6]. Son frère Jean-Jacques est également médecin, professeur à l'hôpital de Bobigny puis à l’hôpital Saint-Joseph, et sa sœur est infirmière[5].

Il est diplômé de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris (1997) [7] et de l'École des hautes études commerciales (HEC), reçu major aux concours d’entrée des deux écoles.

Il fait partie des « grands mécènes » de l’IEP de Paris[8].

Carrière chez Morgan Stanley[modifier | modifier le code]

En 2000, il fonde le site étudiant Alafac.com, puis embrasse une carrière dans la finance en tant que banquier d'affaires au sein de Morgan Stanley. En 2012, il devient Managing Director au sein de cette banque. Il est considéré comme l'une des figures emblématiques d'une nouvelle génération de banquiers d'affaires[9],[10]. En 2014, il figure dans la sélection du journal Financial News recensant les 40 étoiles montantes de la banque d'investissement en Europe de moins de 40 ans[11],[12] ainsi que dans la sélection des « Leaders économiques de demain » établie par l'Institut Choiseul [13]. Spécialiste du secteur des médias et télécoms, il est réputé proche des entrepreneurs et milliardaires Xavier Niel et Patrick Drahi[14]. Aux côtés de ce dernier, il pilote notamment l'introduction en Bourse d'Altice, la fusion de Numericable et SFR[15],[16], ainsi que le sauvetage du journal Libération[17],[18] et le rachat de L'Express. Il est également déjà, à l'époque, réputé proche d'Emmanuel Macron[19],[20] (à qui il envoie une note de conseil de 17 pages pour le programme économique du candidat socialiste à la présidentielle François Hollande en 2011 et à qui il rend ensuite visite à l'Élysée quand il est nommé secrétaire général adjoint de la présidence de la République[5]) ainsi que du conseiller en communication Stéphane Fouks, vice-président d'Havas, qu'il a introduit auprès de Patrick Drahi dans le cadre de la bataille médiatique et politique pour le rachat de SFR[21],[22]. Il est également personnellement et professionnellement proche de Dominique Strauss-Kahn.

À l’issue de sa carrière chez Morgan Stanley, il aura exécuté plus de 200 milliards de dollars de fusions-acquisitions, introductions en Bourse et opérations de financement[23][source insuffisante].

Présidence d’Altice Media[modifier | modifier le code]

En janvier 2015, à l'âge de 39 ans, il quitte Morgan Stanley pour prendre la présidence d'Altice Media Group, le nouveau groupe de médias de Patrick Drahi constitué d'une vingtaine de titres de presse (dont Libération, L'Express-L'Expansion, L'Étudiant, Point de Vue, Lire, Studio) et de la chaîne d'information internationale i24news[24],[3],[25],[26]. Dès juillet 2015, ce portefeuille de médias s'élargit à travers une alliance stratégique entre Altice et le groupe audiovisuel NextRadioTV (BFM, RMC…). En avril 2016, il pilote la fusion d'Altice Media Group avec SFR, créant le premier opérateur convergent télécoms-médias en France. Il est nommé dans la foulée vice-président de SFR Presse et responsable du développement d'Alice Media International.

Activités entrepreneuriales et philanthropiques[modifier | modifier le code]

En décembre 2013, il lance sur ses fonds personnels mySOS, une application mobile qui permet de sauver des vies en mettant en relation un réseau de citoyens prêts à aider toute personne rencontrant un problème de santé ou de sécurité dans un périmètre de 3 kilomètres[27],[2],[28],[29]. Cette application crée le premier réseau social solidaire au monde et bénéficie du soutien de la Croix-Rouge française et de la Fédération française de cardiologie[30],[31],[32],[33].

En octobre 2017, il fonde et prend la présidence de The Board Partners, une banque d'affaires d'un nouveau genre associant plus de 80 hauts dirigeants, en partenariat avec Jean-Marie Messier[34],[35].

Il annonce simultanément la création de Loopsider, un nouveau média vidéo dédié aux réseaux sociaux, qu'il finance et préside, en association avec l'ancien dirigeant de Dailymotion (Giuseppe de Martino) et l'ancien directeur de la rédaction de Libération (Johan Hufnagel)[36],[5],[35]. Il est également l’un des business angels les plus actifs dans la « French Tech », ayant investi notamment dans la licorne Jellysmack, et présidant entre autres les start-up ShareID ou encore OneFlash dans laquelle Xavier Niel a également investi [37].

Campagne présidentielle d'Emmanuel Macron[modifier | modifier le code]

En octobre 2016, il quitte ses fonctions chez Altice Media Group pour rejoindre l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron comme conseiller spécial[38]. Il se charge notamment de la collecte de fonds, en lien avec le financier officiel de la campagne, Christian Dargnat. Son frère Jean-Jacques participe aussi au programme santé du candidat[39],[5].

Direction de Bank of America - Merrill Lynch[modifier | modifier le code]

Il rejoint Bank of America-Merrill Lynch en décembre 2018 en tant que directeur général du siège parisien[40],[41]. Le banquier vedette quitte ses fonctions en janvier 2020 pour cause de désaccord stratégique sur les ambitions françaises du géant américain[42].

Direction de The Raine Group en France[modifier | modifier le code]

En septembre 2021, il rejoint en tant qu’associé The Raine Group, banque d’affaires et fonds d’investissement international spécialisé dans le secteur TMT, bénéficiant de plus de 4 milliards de dollars sous gestion en capital-développement et capital-risque. Il ouvre son bureau parisien et en prend la direction générale[43].

Activités de production cinématographique et audiovisuelle[modifier | modifier le code]

En juin 2021, le banquier vedette s’associe à l’acteur-réalisateur star Yvan Attal au sein de la société de production Films Sous Influence[44].

Litige avec Morgan Stanley[modifier | modifier le code]

En juin 2019, Bernard Mourad remporte une action en justice retentissante après que le tribunal des Prud’hommes eut jugé que la banque américaine Morgan Stanley lui aurait indûment retenu un salaire différé correspondant aux primes d'intéressement, après son départ en 2015, pour des prestations effectuées entre 2012 et 2014 et récupère ainsi un bonus de près de 1,2 million d'euros[45]. Si la banque a interjeté appel, les observateurs ayant eu accès au dossier soulignent les montants record de commissions générées par le banquier[46].

Carrière littéraire[modifier | modifier le code]

En 2006, il publie un premier roman, Les Actifs corporels. Il y met en scène un capitalisme poussé à l'extrême, où les êtres humains peuvent être cotés en Bourse sous la forme de « sociétés-personnes » dans le cadre de la « Nouvelle Économie individuelle ». Le héros, Alexandre Guyot, un consultant trentenaire, est le premier homme introduit sur le marché. L'ouvrage développe une perspective entre dystopie et critique socio-économique, que l'auteur place dans la lignée de Michel Houellebecq et de Bret Easton Ellis[5],[47]

Le premier roman de Bernard Mourad a été traduit en allemand par la maison d'édition Ullstein, sous le titre Kauf Mich ! (Achète-moi !). Il est sorti en poche en 2007 aux éditions J'ai Lu (collection « Nouvelle génération »).

En mai 2008 est publié le deuxième roman de Bernard Mourad, Libre échange. Dans la même veine d'anticipation réaliste, l'ouvrage développe une analyse psychologique et sociale de la recherche du bonheur et de l'identité, dans un contexte d'emprise croissante du pouvoir médiatico-politique. On y suit le parcours sombre et inquiétant d'un héros suicidaire qui se voit proposer d'échanger sa vie contre celle d'un autre homme.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il est marié à Stéphanie Ferran, directrice du développement commercial d'Hachette Livre[5]; le couple a deux enfants.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Marc Baudriller, « Bernard Mourad, de L'Express à Macron », Challenges,‎ (lire en ligne)
  2. a et b "Bernard Mourad au secours du SOS", Libération, 13 février 2014
  3. a et b "Un banquier à la tête de l'Express et Libération", lemonde.fr, 3 février 2015
  4. "Impeccable: portrait de Bernard Mourad, Challenges, 4 juin 2015 (numéro 436), page 72"
  5. a b c d e f et g Sophie des Déserts, « Le drôle d'ami du président », Vanity Fair no 64, décembre 2018 - janvier 2019, p. 114-119.
  6. [1].
  7. [2].
  8. « Un gala pour l'égalité des chances », sur Sciences Po,
  9. "Les nouveaux rois des fusions", Journal du Dimanche, 13 juillet 2014
  10. "En vue: Bernard Mourad", Les Echos, 28 juillet 2015
  11. "Bernard Mourad, le banquier atypique", Les Echos, 1er décembre 2014
  12. "40 under 40 Rising Stars of Investment Banking", Financial News, 1er décembre 2014
  13. "Les leaders économiques de demain", Choiseul/Figaro Magazine, 3 mars 2015
  14. "Bernard Mourad, banquier ange gardien", Le Figaro, 17 décembre 2013
  15. "Les deux semaines folles qui ont chambardé le paysage des télécoms", Les Echos, 13 mars 2014
  16. "Vivendi, la nuit la plus longue", Le Figaro, 8 avril 2014
  17. "L'investisseur masqué de Libé est bien Patrick Drahi", Libération, 15 avril 2014
  18. "Patrick Drahi est l'investisseur mystère de Libération", Médiapart, 12 mai 2014
  19. "Macron, l'homme qui dérange", Le Point, 5 février 2015 (numéro 2213), page 37
  20. "L'Express incarne son nouvel esprit réformiste avec l'icône Emmanuel Macron", Le Monde, 8 mars 2016
  21. "L'ombre de DSK dans la bataille pour SFR", L'Opinion, 20 mars 2014
  22. "Stéphane Fouks, l'éminence inoxydable", Le Figaro Magazine, 6 février 2015
  23. (en-US) « Bernard Mourad », sur The Raine Group (consulté le )
  24. "Un banquier à la tête de l'Express et Libération", Les Echos, 2 février 2015
  25. "Billionaire Drahi Set to Expand International Media Holdings", Wall Street Journal, 2 février 2015
  26. "Patrick Drahi confie ses médias au banquier Bernard Mourad", Challenges, 3 février 2015
  27. "Bernard Mourad, banquier ange gardien", Le Figaro, 17 décembre 2013
  28. "Ce banquier veut vous sauver la vie", Paris Match, 4 mars 2014
  29. "Bernard Mourad, le banquier d'affaires qui sauve des vies", La Tribune et Arte, février 2014
  30. "mySOS, l'application pour personnes en détresses", Le Monde, 13 avril 2014
  31. "mySOS, un ange gardien dans la poche", Les Echos, 30 décembre 2013
  32. "Comment un banquier d'affaires se retrouve confronté au dilemme du start-upper", Challenges, 12 février 2014
  33. « MySOS, l'application qui vous sauve la vie ! » (consulté le )
  34. "Jean-Marie Messier et Bernard Mourad veulent casser les codes de la banque d'affaires", Les Echos, 23 octobre 2017
  35. a et b Claire Bouleau, « Bernard Mourad lance une banque nouvelle génération et Loopsider un média vidéo », sur Challenges, (consulté le )
  36. "L'ancien patron d'Altice Media lance un pure-player video", Le Figaro, 26 septembre 2017
  37. « Batteries : la start-up OneFlash lève 3 millions d'euros auprès de Xavier Niel », sur Les Echos, (consulté le )
  38. Bernard Mourad quitte Altice pour rejoindre l'équipe d'Emmanuel Macron, challenges.fr, 4 octobre 2016
  39. « Bernard Mourad au micro d'Ali Baddou » (consulté le )
  40. « L'ex-banquier de Drahi, Bernard Mourad, rejoint Bank of America à Paris », sur La Tribune,
  41. Sophie des Déserts et Condé Nast Digital France, « Bernard Mourad, le banquier qui n'épargne rien à Emmanuel Macron », sur Vanity Fair,
  42. Bernard Mourad quitte Bank of America, lesechos.fr, 29 novembre 2019
  43. « Bernard Mourad ouvre les portes de la French tech à la boutique américaine Raine Group », sur Les Echos, (consulté le )
  44. « Bernard Mourad et Yvan Attal s’associent dans la production audiovisuelle et cinématographique », sur Lesechos.fr,
  45. « Ex-Morgan Stanley Banker Wins $1.6 Million Bonus in Lawsuit », sur www.bloomberg.com, Bloomberg,
  46. Ce banquier quadragénaire qui a généré 50m$ de commissions en 4 mois, www.efinancalcareers.fr, 25 juin 2019
  47. « Bernard Mourad, banquier d'affaires et écrivain | Café Picouly | Archive INA » (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]