Bataille de Beaupréau (1794)
Date | |
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Lieu | Beaupréau |
Issue | Victoire républicaine |
Républicains | Vendéens |
• Étienne Cordellier • Joseph Crouzat |
• Jean-Nicolas Stofflet |
3 000 hommes | inconnues |
~ 50 morts[1] | 600 à 700 morts[1] (selon les républicains) |
Coordonnées | 47° 12′ 10″ nord, 0° 59′ 36″ ouest | |
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La bataille de Beaupréau se déroule lors de la guerre de Vendée. Le , une division républicaine attaque et bat les forces vendéennes.
La bataille
Après avoir incendié Chemillé, la division du général Cordellier se porte en direction de Beaupréau où des troupes vendéennes armées ont été signalées[1].
Le 14 février, les Républicains sont attaqués par Stofflet. Les Vendéens assaillent les avant-postes à La Poitevinière et Montrevault. Cordellier rassemble alors ses forces pour se porter à leur secours, mais à peine sortis de Beaupréau, les Vendéens entrent dans la ville par la route de Gesté. Pris a revers, les Républicains se reforment dans la campagne et se déploient en tirailleurs. Le 74e régiment se distingue au cours de la bataille qui dure de neuf heures du matin à quatre heures du soir. Les Vendéens finissent par plier et battent en retraite[2],[1].
Les pertes
Concernant les pertes, l'aide de camp du général Cordellier estime celles des Vendéens à 700 hommes dans un courrier envoyé à Huché, dans un second écrit par le général à Turreau, il estime ce nombre à 600 dont 150 noyés dans l'Èvre et la Sanguèze. En outre ses propres pertes sont selon lui de moins de 50 hommes[1].
Au soir, le gros de la division part camper au couvent de La Regrippière pour surveiller la route de Nantes, tandis qu'une autre partie reste à Beaupréau[1].
« Nous avons brossé l'ennemi qui a eu l'impudence de nous attaquer sur les neuf heures du matin : sa perte doit se monter au moins à sept cents hommes. Il a été vigoureusement chargé par nos deux colonnes dont l'une, que n'ont pas quittée les généraux Cordellier et Crouzat, est actuellement à la Regripière près Geste ; et l'autre, qui a été jusqu'au hameau de Villeneuve, au-delà du fief Sauvin, est revenue en ordre à Beaupreau où était le.point de ralliement. Je ne crois pas que ces messieurs se donnent encore le ton d'attaquer notre petite division de l'armée du Nord[1]. »
— Rapport de l'aide-de-camp du général Cordellier, le 14 février à Beaupréau au général Huché.
« Au moment où je t'écrivais à Beaupreau pour t'informer que j'y étais arrivé hier soir, après être parti le matin de Chemillé que j'ai brûlé , .et dans l'intention d'aller à la poursuite des brigands que l'on m'avait dit s'être dirigés du côté de Beaupreau, j'ai entendu crier aux armes et battre la générale, attendu que les brigands attaquaient mes avant-postes du côté de la Poitevinière et de Montrevault. Je quitte surle-champ la plume, et je monte à cheval pour disposer ma troupe.
À peine arrivé à la sortie de Beaupreau du côté où j'étais attaqué et où ma brave troupe se portait, que l'ennemi entrait déjà dans la ville du côté de Geste. Mes bataillons, qui furent surpris, n'eurent pas le temps de marcher dans leur ordre de bataille. Je leur ordonnai de se mettre en tirailleurs, et bientôt toute la campagne fut couverte de soldats républicains qui firent une fusillade continuelle sur les brigands qui prirent de suite la déroute en jetant leurs armes, afin de mieux battre en retraite. « » Tu ne peux pas te figurer à quel degré la valeur de mes soldats s'est élevée. Le brave soixante-quatorzième régiment, à qui j'avais donné l'ordre d'aller à la découverte avec quinze chasseurs à cheval une demi-heure avant l'attaque sur la route de Montrevault, n'était composé que de héros.
La fusillade a commencé à neuf heures du matin, et a continué, de notre part, jusqu'à quatre heures du soir en poursuivant l'ennemi dont la perte peut être portée à six cents hommes, sans que de mon côté j'en aie perdu cinquante. Plus de cent cinquante d'entre eux se sont noyés dans la rivière d'Evre, ainsi que dans celle de Sanguèze, qu'ils ont passé à la Chaussaire; enfin, si la nuit n'était pas survenue, je serais encore à leur poursuite.
Ma troupe est maintenant bivouaquée sur les hauteurs qui bordent la route de Geste à Nantes, et les murs du couvent de la Regripière. Je viens d'envoyer des ordonnances pour que le tiers de ma colonne, qui s'était portée du côté de la Poitevinière et que je crois à Beaupreau, rejoigne la colonne.
Je compte aller demain à leur poursuite pour achever mon ouvrage; mais le besoin de cartouches, et plus encore de souliers, me mettra dans la nécessité de séjourner au premier endroit que je rencontrerai, qui, je crois, sera TifFauge.
Je ne sais où est Duquesnoy ni les autres chefs de colonnes ; je t'aurai une véritable obligation de m'en dire deux mots.
Les brigands ont perdu beaucoup de leurs chefs aujourd'hui; une femme, entre autres, est restée sur-le-champ de bataille. On a trouvé sur elle une somme considérable en or, argent, assignats et bijoux.
Dans le compte que tu rendras de cette affaire à la Convention nationale, n'oublie pas de faire l'éloge de toutes mes troupes et particulièrement du soixante-quatorzième régiment auquel nous devons notre salut par la résistance qu'il a montrée au commencement de l'attaque, et sans laquelle nous n'aurions pu sortir de Beaupreau qu'en désordre. Compte sur moi, comme sur les soldats que je commande[1]. »
— Rapport du général Cordellier, le 14 février à La Regrippière au général Turreau.
Bibliographie
- Emile Gabory et Xavier Du Boisrouvray (édition), Les Guerres de Vendée, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1476 p. (ISBN 978-2-221-11309-7), p. 388.
- Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. III, p. 196-197. texte en ligne sur google livres