Bataille de Saint-Denis-la-Chevasse

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Bataille de Saint-Denis-la-Chevasse

Informations générales
Date
Lieu Saint-Denis-la-Chevasse
Issue Victoire républicaine
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Commandants
Henri-Pierre Delaage François Athanase Charette de La Contrie
Forces en présence
1 000 à 1 500 hommes[1] 1 500 à 2 000 hommes[1]
Pertes
57 morts
32 blessés
(total des combats de Saint-Denis-la-Chevasse et des Landes de Béjarry)[2],[3]
Inconnues

Guerre de Vendée

Batailles

Coordonnées 46° 49′ 55,5″ nord, 1° 22′ 21,6″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Saint-Denis-la-Chevasse
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Bataille de Saint-Denis-la-Chevasse
Géolocalisation sur la carte : Vendée
(Voir situation sur carte : Vendée)
Bataille de Saint-Denis-la-Chevasse

La bataille de Saint-Denis-la-Chevasse se déroule le pendant la guerre de Vendée.

Prélude[modifier | modifier le code]

En octobre 1795, le général républicain Lazare Hoche fait mettre en marche ses colonnes contre les dernières troupes de Charette[4]. Les Vendéens, affaiblis, cherchent généralement à éviter le combat[4].

D'après le général Gratien, Charette subit une défaite le 17 novembre, mais le lieu du combat n'est pas précisé[5]. Le 18, le général vendéen est signalé à la tête de 700 hommes à Chauché, près de la forêt de Graslas, puis à Saligny, où il est attaqué par la colonne de Travot, sortie la veille de La Mothe-Achard[5]. Charette fait mine d'accepter le combat, avant de se replier dans le bois des Gâts[5],[2]. Travot prend position sur la lande Jouinos, puis marche le lendemain sur La Ferrière par le bois des Gâts, où il rencontre et met en fuite des cavaliers et quelques fantassins vendéens[5]. Il capture deux voitures contenant « beaucoup de médicaments et de linge »[5]. Il abandonne cependant la poursuite, de crainte qu'un convoi de vivres apporté par Delaage ne soit attaqué par Caillaud[5].

Charette se porte alors sur Sainte-Flaive-des-Loups, où il est signalé le 21 novembre[5]. Il rencontre ensuite Sapinaud à La Gaubretière le 23 ou le 24 novembre, et lui prête quelques troupes et de la cavalerie pour la bataille des Landes-Genusson[5].

Le 24 novembre, Hoche ordonne à l'adjudant-général Delaage de ne pas laisser « Charette une heure tranquille »[6]. Le 25, il écrit au ministre de la guerre : « J'ai l'honneur de vous informer que deux canons de bronze et une coulevrine viennent d'être enlevés à Charette par le brave adjudant-général Delaage qui, deux jours auparavant, lui avait tué cent cinquante hommes dont plusieurs émigrés et déserteurs[7],[6]. ». Le lieu de cette action est cependant inconnu[2]. Dans ses mémoires, l'officier vendéen Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière indique que le combat de Saint-Denis-la-Chevasse est la première véritable rencontre depuis la bataille de Saint-Cyr-en-Talmondais[A 1].

Forces en présence[modifier | modifier le code]

L'historien Lionel Dumarcet évalue les forces républicaines entre 1 000 et 1 500 hommes et les forces vendéennes de Charette entre 1 500 et 2 000 hommes[1].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le 27 novembre 1795, les troupes de Delaage et de Charette se rencontrent près de Saint-Denis-la-Chevasse[9],[10],[A 2]. Le combat s'engage non loin du château de Chatenay[11],[8]. D'après le récit de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, les Vendéens reconnaissent mal le nombre de leurs adversaires et s'avancent imprudemment[9]. Après avoir poursuivi quelques traînards, ils rencontrent le gros des forces républicaines au-dessus d'un chemin creux[9],[8]. Les patriotes avancent alors au pas de charge et mettent en fuite les royalistes après une fusillade d'une demi-heure[9].

Les Vendéens se replient alors sur le bois des Gâts, puis sur Belleville qu'ils sont contraints d'abandonner aux républicains quelques jours plus tard[8]. Selon le républicain André Mercier du Rocher, Charette aurait perdu toute sa correspondance lors de cette affaire[9].

Pertes[modifier | modifier le code]

Le 3 décembre, le général Hoche écrit au général Grouchy : « Nous avons perdu cinquante-sept hommes en deux affaires ; La Robrie y a été tué, ainsi que plusieurs autres chefs[2],[12]. ». Le Moniteur universel donne pour sa part le 18 frimaire, soit le 8 décembre, un bilan de 57 tués et 32 blessés dans deux actions contre Charette livrées autour du 10[3].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Depuis l'affaire de Saint-Cyr, des troupes nombreuses avaient couvert le pays ; l'Espagne ayant fait la paix avec la France, une partie de l'armée des Pyrénées vint pour balayer la Vendée. Notre première rencontre se fit près de Saint-Denis ; nous cherchions l'ennemi dans ses environs depuis plusieurs heures ; nous trouvâmes sa trace près du château de Chatenai. Nous courûmes dessus comme de coutume sans connaître sa force et sa position ; la poursuite de quelques traînards nous attira dans un chemin creux au-dessus duquel était la troupe ennemie ; elle marcha sur nous au pas de charge et la tête de notre colonne soutint son feu pendant une demi-heure, mais la queue de notre armée à cause de sa position dans le chemin creux, ne put seconder l'avant-garde ; les premiers plièrent et tous prirent la fuite.

    Nous nous arrêtâmes à peu de distance, et nous nous mîmes en bataille dans une lande : nous y restâmes jusqu'au soir sans rien voir paraître. Nous bivouaquâmes dans le bois des Gatz. Quelques jours après différentes colonnes furent dirigées sur Belleville pour nous y assiéger, mais nous fûmes instruits à temps de leur sortie ; nous quittâmes notre ancien camp et les Républicains à leur arrivée ne trouvèrent rien qui pût les indemniser de leur voyage[8]. »

    — Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière.

  2. Le lieu du combat peut varier selon les auteurs. L'historien Lionel Dumarcet retient Saint-Denis-la-Chevasse[9]. Le Bouvier-Desmortiers le place à Mormaison et Charles-Louis Chassin au château de la Bratière[2]. Selon Dumarcet, Chassin aurait pu confondre la Bratière avec le château de la Bralière, à Boulogne[2].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Dumarcet 1998, p. 533.
  2. a b c d e et f Dumarcet 1998, p. 490.
  3. a et b Réimpression de l'ancien Moniteur, t. XXVII, 1847, p. 1.
  4. a et b Dumarcet 1998, p. 474-475.
  5. a b c d e f g et h Dumarcet 1998, p. 485.
  6. a et b Dumarcet 1998, p. 486.
  7. Savary, t. VI, 1827, p. 63.
  8. a b c et d Lucas de La Championnière 1994, p. 132.
  9. a b c d e et f Dumarcet 1998, p. 487.
  10. Chassin, t. II, 1899, p. 208.
  11. Gras 1994, p. 162.
  12. Savary, t. VI, 1827, p. 68.

Bibliographie[modifier | modifier le code]