Alexandre Livchitz

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Alexandre Livchitz
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Choura Livchitz
Alias
Choura
Naissance
Munich (Empire allemand)
Décès (à 32 ans)
Schaerbeek (Belgique occupée)
Nationalité Belge
Pays de résidence Belgique
Autres activités
Résistant
Ascendants
Rachel Mitschnik
Schlema Livchitz
Famille
frère de Youra Livchitz

Alexandre Livchitz, surnommé "Choura", né à Munich, le , exécuté par les Allemands à Schaerbeek, le , est un héros de la résistance belge durant la Seconde Guerre mondiale[1]. Il est le frère ainé de Youra Livchitz.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Les parents d'Alexandre Livchitz, Rachel Mitschnik (née en 1889) et Schlema Livchitz, originaires de Kichinev en Bessarabie (Empire russe), s'installent à Munich en 1910. Alexandre (Choura), frère aîné de Youra, naît à Munich le . Inscrit en faculté de médecine, Schlema Livchitz décroche son diplôme en 1913. Prise dans la tourmente de la guerre, la famille fuit et s'installe à Kiev, où naît Youra Livchitz le . Le couple se sépare en 1928[1].

Bruxelles[modifier | modifier le code]

Rachel Livchitz, qui avait étudié un an à la Sorbonne, à Paris, s'installe avec ses deux fils à Bruxelles. Elle est originaire d'une famille juive de Bessarabie fortunée, et fréquente le milieu de la théosophie intégrant la vie communautaire du docteur Nyssen (La Monada) qui attirait des artistes et des intellectuels. Ses enfants fréquentent l'athénée d'Uccle, un véritable creuset de libres penseurs et de résistants, où ils côtoient notamment Robert Leclercq, Robert Maistriau et Jean Franklemon. Adolescent, Alexandre s'éprend d'une institutrice adepte de la pédagogie Montessori. La famille est priée de quitter la communauté et s'installe non loin de là, avenue Brugmann. À cette époque, les frères Livchitz fréquentent le milieu intellectuel de gauche de Hertz Jospa et de son épouse Yvonne[1].

La Guerre[modifier | modifier le code]

Rachel Livchitz, Alexandre et Youra fréquentent alors l'Atelier Marcel Hastir, ainsi que Robert Leclercq, Ilya Prigogine, Sergej Rzepkowicz, Paul Delvaux, René Magritte. Si les Allemands ont confisqué la bibliothèque de théosophie, l'atelier n'en reste pas moins un important bastion de cette philosophie et un point de chute pour les jeunes résistants, qui y écoutent la BBC et participent à la distribution de tracts et de journaux clandestins[1].

Arrestation[modifier | modifier le code]

À la suite d'une dénonciation, lui et son frère sont trahis et la camionnette qui devait les conduire à travers la France vers l'Angleterre les amena directement à la Gestapo. Ils sont arrêtés le . Ils furent tous deux condamnés et exécutés au Tir national, à une semaine d'intervalle, Alexandre, (Choura), le , Youra, le [1],[2],[3] .

Voici la lettre qu'Alexandre adresse à sa mère depuis la prison de Saint-Gilles où il a été incarcéré en vue de son exécution initialement prévue pour le [1]:

« Encore un tour de cadran par la petite aiguille, et je serai enfin libre. Je suis calme, et quand on m'a lu la confirmation de ma condamnation ainsi que le rejet de mon recours en grâce, je n'ai pas bronché et je crois même que dans la chambre où cette cérémonie a eu lieu, ces MM. se sont sentis les vrais coupables… J'irai au poteau (car je serai fusillé - c'est tout de même plus beau que d'être pendu) la tête haute, sans regret, sans remords, la conscience tranquille, et le sentiment d'avoir fait de mon mieux pour lutter pour une vie meilleure et l'avènement d'un monde nouveau »[3].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Marion Schreiber, Rebelles silencieux, éditions Lannoo, 2000 - 316 pages
  2. Maxime Steinberg, Laurence Schram, Transport XX Malines - Auschwitz, Asp / Vubpress / Upa, 2008 - 63 pages
  3. a et b Commission de l'historique de la résistance, Livre d'or de la résistance, éditions Leclercq, Bruxelles, 1949