Ahmed Chah Massoud

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Ahmad Chah Massoud
آحمد شاة مسعود
Ahmed Chah Massoud
Ahmed Chah Massoud, coiffé du traditionnel béret afghan aux bords relevés

Surnom Le Lion du Pandjchir
Naissance
Bazarak
Décès (à 48 ans)
Takhâr
Origine Afghanistan
Allégeance Jamaat-e-Islami (1979-1992)
État islamique d'Afghanistan (1992-1996)
Alliance du Nord (1996-2001)
Grade Commandant
Années de service 19782001
Commandement Commandant de l'Alliance du Nord afghane, du Jamiat-Islami et chef de l'Armée islamique
Conflits Guerre d'Afghanistan
Faits d'armes Offensives du Pandjchir
Autres fonctions Ministre de la Défense
Famille Ahmed Zia Massoud

Ahmad Shah Massoud () (en persan : احمد شاه مسعود), fréquemment appelé Commandant Massoud, était le commandant du Front Uni Islamique et National pour le Salut de l'Afghanistan, du Jamaat-e Islami et le chef de l'Armée islamique, une armée ayant combattu contre l'occupation soviétique puis le régime des talibans de 1996 à 2001.

Sa réputation de chef militaire, et notamment son surnom de « Lion du Pandjchir », vient du fait qu'il a réussi à repousser sept attaques d'envergure des troupes soviétiques contre la vallée du Pandjchir, au nord-est de Kaboul. Attribué à Al-Qaïda, son assassinat par attentat suicide survient deux jours avant les évènements du 11 septembre 2001.

Biographie

Ahmed Chah Massoud naît en 1953[1] dans le village de Bazarak, Pandjchir, en Afghanistan. Son nom de baptême est Ahmed Shah. Il prend le nom de « Massoud » comme nom de guerre pendant le mouvement de résistance de 1974[2]. Son père, Dost Mohammed Khan, est alors colonel dans l'armée royale afghane. De son Pandjchir natal, sa famille habite brièvement à Herat avant de s'installer à Kaboul, où Massoud passera son enfance[2]. Massoud étudie au renommé Lycée français de Kaboul[3]. Considéré comme un élève doué, il poursuit des études d'ingénieur à l'Université de Kaboul[4]. Massoud parle persan, pachtoune, ourdou et français, et sait lire l'anglais[3].

En 1973, Mohammed Daoud Khan est élevé au pouvoir par un coup d'État soutenu par le parti communiste afghan, établissant la République d'Afghanistan. Ces évènements donnent naissance au mouvement islamiste et islamique, opposé à la progression de l'influence communiste et soviétique dans le pays[5]. Pendant ce temps, alors qu'il est étudiant à l'Université de Kaboul, Massoud participe à l'« Organisation de la Jeunesse Musulmane » (Sazman-i Jawanan-i Musulman), la branche estudiantine du Jamaat-e Islami (« Société Islamique »), dont le président est Burhanuddin Rabbani. L'Université de Kaboul est le centre de l'activisme politique durant cette période[6].

En 1975, après un soulèvement raté de la Jeunesse Musulmane, un schisme profond et durable se forme entre le mouvement islamiste et le mouvement islamique[5]. La « Société Islamique » se scinde entre les partisans de la modération rassemblés autour de Massoud et Rabbani, au sein du Jamaat-e Islami, et les éléments islamistes radicaux entourant Gulbuddin Hekmatyar, qui fonde le Hezb-e Islami[6]. Le conflit atteint une telle intensité que Hekmatyar tente d'assassiner le jeune Massoud, alors âgé de 22 ans[3],[5].

Résistance contre l'Union soviétique (1979 - 1989)

Les communistes prennent officiellement le pouvoir en 1978. Pensant qu'une révolte armée contre les communistes recevrait le soutien du peuple, Massoud, le 6 juillet 1979, débute une insurrection dans le Pandjchir, qui d'abord échoue. Il décide d'éviter une confrontation conventionnelle contre les nombreuses forces gouvernementales et de mener une guerre de guerilla[7]. Par la suite, il prend l'entier contrôle du Pandjchir et chasse les troupes communistes afghanes. Pendant la période suivante, le prestige personnel et l'efficacité de l'organisation militaire persuade les commandants locaux de venir et apprendre auprès de Massoud[8]. Dès le début de la guerre, les moujahidines de Massoud attaquent les forces d'occupation soviétiques, prennent en embuscade les convois afghans et soviétiques traversant la passe de Salang, et provoquent des pénuries de carburant dans Kaboul[9].

Malgré de constantes attaques de la part de l'Armée rouge et de l'armée afghane, Massoud augmente sa force militaire. Ayant débuté en 1980 avec une force de 1 000 guerilleros mal équipés, les moujahidines de la vallée du Pandjchir atteignent un effectif de 5 000 hommes en 1984[9]. Après avoir étendu son influence autour de la vallée, Massoud accroît ses forces de résistance à 13 000 combattants en 1989[7]. L'armement des moujahidines est constitué d'armement soviétique pris à l'ennemi. La plupart des armes et munitions sont récupérées sur le champ de bataille, seul 20% de l'armement est importé par les caravanes[10].

Pour organiser le soutien des moujahidines, Massoud établit un système administratif où sont appliqués la loi et l'ordre (nazm) dans les secteurs sous son contrôle. Le Pandjchir est divisé en 22 bases (qarargah) gouvernées par un commandant militaire et un administrateur civil, disposant chacune d'un juge, d'un procureur, et d'un avocat d'office[11].

Massoud instaure des institutions politiques démocratiques fondées autour de cinq comités : un comité militaire, chargé du recrutement et de la répartition des armes, des vêtements et des vivres ; un comité économique, chargé de l'approvisionnement de la vallée, du prélèvement des taxes et de la monnaie : l'afghani d'avant 1978 ; un comité culturel, chargé de la propagande et notamment la diffusion des affiches du Jamaat-e Islami exilé au Pakistan ; un comité des services secrets, chargé de recueillir le renseignement, infiltré partout dans Kaboul, jusque dans l'état-major des armées ; et enfin un comité judiciaire, chargé de juger les prisonniers de guerre. Une prison est créée spécialement à cet effet. Elle contient essentiellement des officiers et des militants communistes. Les prisonniers de guerre afghans sont désarmés et relâchés, et rejoignent éventuellement la résistance afghane. Un hôpital est également mis en place, avec l'aide de médecins français de l'Aide médicale internationale[10].

Massoud forme lui-même les combattants de la liberté. Sa popularité attire des commandants d'autres régions pour former leurs troupes auprès de Massoud. L'entraînement dure deux mois, et les opérations militaires sont limitées à quinze jours après lesquels les moujahidines peuvent retourner auprès de leur famille. La résistance populaire et organisée met à mal les troupes soviétiques constituées pour la plupart d'appelés du contingent[10].

À un journaliste français étonné du succès de la résistance, Massoud répond : « Je pense que notre succès est du à quatre raisons : la première, c'est que nous combattons tous, le combattant fait la guerre avec l'ennemi pour gagner le Janat (« jardin de Dieu »). Ils pensent ainsi : si nous mourons, nous gagnerons le Janat. Pour cette raison, ils n'ont pas peur de la mort. La première raison, c'est l'aide de Dieu. La deuxième raison, c'est que les moujahidines sont très courageux, ils sont prêts à continuer la guerre. La troisième raison, c'est la structure de la vallée, faite de montagnes et de rivières. Elle nous est favorable, et défavorable à l'ennemi. La quatrième raison, c'est que l'ennemi ne connaît pas cette vallée[10]. »

En 1985, Massoud passe une trêve de deux ans avec les généraux soviétiques, qui lui permet d'étendre son influence dans tout le nord-est du pays[12]. En 1986, au plus fort de la guerre contre les troupes soviétiques, Ahmed Shah Massoud fonde le Shura-e Nazar (« conseil de surveillance »). Ce conseil va vite devenir le véritable centre politique de tout le nord de l'Afghanistan. Les provinces de Kapisa, Parwan, Kaboul, Kunduz, Baghlan, Balkh, Takhar et Badakhshan se trouvent pour la première fois rassemblées sous un seul commandement. Cette organisation est alimentée essentiellement par l’aide humanitaire, le commerce d’émeraude et de lapis-lazuli et, vraisemblablement, par le trafic de drogue[13].

Guerre civile d'Afghanistan (1989-2001)

En 1989, après le retrait des troupes soviétiques, Massoud n'est pas en mesure de prendre la capitale immédiatement. Il doit faire face à la milice du pachtoune Gulbuddin Hekmatyar, financé par les services secrets américains (CIA) et pakistanais (ISI), et à l'armée nationale afghane. Le jeu américain consistait alors à soutenir les combattants les plus fondamentalistes, estimant qu'ils seraient les plus féroces au sein de la lutte contre l'occupant soviétique. Ainsi Hekmatyar reçut au cours du conflit près de 80% de l'aide américaine[12]. En 1990, après l'entrée de l'armée soviétique à Bakou pour reprendre le contrôle de la capitale de l'Azerbaijan, qui vient de se soulever, il lance un appel aux musulmans vivant en URSS à se soulever: "qu'ils déclenchent la lutte contre la domination soviétique et conquièrent leur liberté le plus vite possible "[14]. En 1992, Massoud passe un marché avec le sulfureux Abdul Rachid Dostom, le chef d'une milice ouzbèke ayant combattu pour l'armée soviétique, afin de rentrer sans combattre dans Kaboul[12]. Le 19 mars 1992, un « conseil militaire » composé de miliciens ouzbeks et tadjiks et des troupes du commandant Massoud s'empare de Mazâr-e Charîf, ainsi que onze provinces du Nord. Les forces du commandant Massoud entrent dans Kaboul le 29 avril. Un premier gouvernement provisoire est mis en place le 28 juin, présidé par Burhanuddin Rabbani, leader modéré du Jamaat-e Islami. Massoud est nommé ministre de la Défense. La rivalité entre les différentes factions politiques, et notamment entre Massoud et Gulbuddin Hekmatyar, provoque la seconde bataille de Kaboul[15].

De 1992 à 1994, Massoud parvient à étendre son emprise sur la capitale en chassant le Djoumbesh et le Hezb-e Wahdat de Kaboul. À l'automne 1994, une nouvelle force politique, les Taliban, s'empare du sud du pays, majoritairement pachtoune, et expulse Gulbuddin Hekmatyar des environs de Kaboul. Ce dernier se rallie finalement au commandant Massoud et obtient le poste de Premier ministre au sein du gouvernement de Burhanuddin Rabbani[16]. Massoud perd au cours de ces années beaucoup de sa légitimité. Forcé de s'allier à des commandants peu recommandables, comme Abdul Rasul Sayyaf, au service d'un gouvernement incompétent, celui du tadjik Burhanuddin Rabbani, et forcé de se battre contre Gulbuddin Hekmatyar, il est de plus en plus considéré comme un seigneur de guerre parmi d'autres[12]. De plus, dans un pays au sentiment communautaire fort, Massoud est systématiquement présenté comme « tadjik », réduisant ainsi son audience sur la scène politique[16].

De 1994 à 1996, soutenus par l'armée pakistanaise, les Taliban conquièrent l'essentiel du pays et instaurent une dictature fondamentaliste. Le 27 septembre 1996, ils prennent Kaboul, et le mollah Omar, chef charismatique du mouvement et « commandeur des croyants », prend le contrôle du pouvoir[17].

Indépendant et opposé aux extrémistes religieux ou politiques, Massoud entretient des relations tumultueuses avec les Pakistanais, les Américains, les Saoudiens, et les tendances pro-iraniennes ou pro-saoudiennes de son propre parti, le Jamaat-e Islami. Les Américains ne lui font pas confiance, et leur politique internationale vise à soutenir les autorités du Pakistan, qui eux-mêmes soutiennent les Talibans. Les puissances étrangères lui retirent petit à petit leur soutien logistique ou matériel, mais Massoud parvient néanmoins à repousser les offensives talibanes sur son fief du Pandjchir.

Le , il reçoit une délégation de femmes dans la vallée du Pandjchir et signe la Charte des droits fondamentaux de la femme afghane, rédigée et promulguée quelques jours plus tôt à Douchanbé (Tadjikistan) par des Afghanes en exil, à l'initiative de l'association NEGAR-Soutien aux femmes d'Afghanistan. Il est invité en avril 2001 à Strasbourg par la présidente du Parlement européen, Nicole Fontaine[18]. Il y dénonce les ingérences étrangères et sollicite une aide financière pour répondre aux nécessités des familles fuyant le régime taliban et se réfugiant dans la vallée du Panjshir. En août 2001, quelques jours avant son assassinat, il confie à un groupe de Français que l'aide même humanitaire n'est pas arrivée[19].

Son assassinat

Sépulture du commandant Massoud, dans la vallée du Pandjchir.

Il est tué dans un attentat suicide le à Khwadja Bahauddin, dans la province de Takhar au nord-est de l'Afghanistan. Les auteurs de l'attentat sont deux membres d'Al-Qaïda, les Tunisiens Dahmane Abd el-Sattar (mari de l'islamiste Malika El Aroud) et Rachid Bouraoui el-Ouaer[20], qui ont pu l'approcher grâce à une lettre de recommandation du Centre d'observation islamique (organisation basée à Londres) et en se faisant passer pour des journalistes munis de faux passeports belges et équipés d'une caméra volée à France 3 à Grenoble. Le faux cameraman Bouraoui el-Ouaer fait exploser sa ceinture de TNT scotchée sur son ventre. Massoud, gravement blessé au visage, est transporté en jeep dans un hélicoptère qui l'emmène à l'hôpital militaire de Farkhar mais il meurt au cours du trajet[21].

Sa mort a précédé de deux jours les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, et les deux événements semblent coordonnés. Une lettre de recommandation du journaliste Karim Touzani (pseudonyme utilisé par Dahmane Abd el-Sattar) adressée à Massoud avait été tapée en mai 2001 sur un ordinateur utilisé par Ayman al-Zawahiri et Mohammed Atef[22].

À plusieurs reprises, Massoud avait essayé d'attirer l'attention de la communauté internationale sur le danger représenté par Oussama ben Laden et, selon certaines sources, préparait même une confrontation d'importance avec l'appui des États-Unis contre les Talibans et Al-Qaïda[23].

Entre le 9 et le 11 septembre 2001, Mohammad Khatami avait (par voie diplomatique) informé George W. Bush que l'Iran était étranger à cet assassinat, lui laissant supposer que c'était l'œuvre d'Al-Qaïda[24].

Honneurs

En 2003, la Poste française a émis un timbre-poste à son effigie (par l'artiste Marc Taraskoff, à partir d'une photographie de Florent Marcie). La ministre de l'industrie Nicole Fontaine avait rencontré Massoud lors d'une visite de celui-ci au Parlement européen, qu'elle présidait alors.

Annexes

Articles connexes

Documentaires

Bibliographie

Chansons

Liens externes

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Notes et références

  1. D'après son biographe Michael Barry, sa date de naissance exacte n'a pas été conservée (M. Barry, Massoud: de l'islamisme à la liberté, p. 56). Certaines sources donnent la date du 1er septembre 1953 (E. Girardet, Killing the Cranes, p. 180).
  2. a et b (fr) Barry, Michael, Massoud: de l'islamisme à la liberté, p.57.
  3. a b et c (en) Marcela Grad, Massoud: An Intimate Portrait of the Legendary Afghan Leader, Webster University Press, 310 p. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Grad » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  4. (en) Susan Vollmer, Legends, Leaders, Legacies, Bootheel Publishing, 2007 (ISBN 978-0979523311)
  5. a b et c (en) Roy Gutman. How We Missed the Story: Osama Bin Laden, the Taliban and the Hijacking of Afghanistan (1st ed., 2008 ed.). Endowment of the United States Institute of Peace, Washington DC. p. 34.
  6. a et b (en) Shahram Akbarzadeh, Samina Yasmeen, Islam And the West: Reflections from Australia, University of New South Wales Press, 81–82 p.
  7. a et b (en) David Isby, War in a distant country, Afghanistan: invasion and resistance, Arms and Armour Press, 1989 (ISBN 0853687692)
  8. (en) Oliver Roy, Islam and Resistance in Afghanistan, Cambridge University Press
  9. a et b (en) Bruce van Voorst, Pico Iyer et Mohammad Aftab, « Afghanistan: The bear descends on the lion », Time, New York,‎ (lire en ligne)
  10. a b c et d (fr) Une vallée contre un empire, 1981, film documentaire de Christophe de Ponfilly et Jérôme Bony
  11. (en) Davies, L. Will; Shariat, Abdullah (2004). Fighting Masoud's War, Melbourne: Lothian, p. 200. (ISBN 0-7344-0590-1)
  12. a b c et d (fr) Entretien avec Christophe de Ponfilly, film documentaire, 2001, Éditions Montparnasse
  13. (fr) « Le pouvoir des seigneurs de guerre et la situation sécuritaire en Afghanistan », Commission des Recours des Réfugiés
  14. D'après l'article de Sophie Shihab, "Les tensions ethniques en URSS _ Violents affrontements au Tadjikistan", Le Monde, 10 février 1990
  15. (fr) Journal de l'année, édition 1993, Larousse, p. 186-187 [lire en ligne]
  16. a et b (fr) Gilles Dorronsoro, « Territoire, communauté et mobilisation politique en Afghanistan, » Hérodote n°84, 1997, p. 217-237 [lire en ligne]
  17. (fr) Le Monde, 28 septembre 1996.
  18. (fr) « Nicole Fontaine, Présidente du Parlement européen reçoit le commandant Massoud », Cercle des Européens (consulté le )
  19. (fr) Au pays de Massoud, film documentaire, 2001
  20. (fr) Massoud est assassiné, article de "Jeune Afrique" sur le jour de l'assassinat
  21. Xavier Raufer, Atlas de l'islam radical, CNRS Éditions, , p. 78
  22. (en) Alan Cullison et Andrew Higgins, « Forgotten Computer Reveals Thinking Behind Four Years of Al Qaeda Doings », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne).
    D'autres informations sur l'ordinateur en question sont données dans (en) Alan Cullison, « Inside Al-Qaeda’s Hard Drive : Budget squabbles, baby pictures, office rivalries—and the path to 9/11 », The Atlantic Monthly,‎ (lire en ligne)
  23. (en) Steve Coll, « Flawed Ally Was Hunt's Best Hope », Washington Post,‎ (lire en ligne)
  24. (fr) L'Iran et l'Occident (2008)