Élections municipales sud-africaines de 2006

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Élections municipales sud-africaines de 2006
Postes à élire Conseillers municipaux et de districts
Congrès national africain – Thabo Mbeki
Voix 12 783 813
64,82 %
en augmentation 5,4
Alliance démocratique – Tony Leon
Voix 3 203 896
16,24 %
en diminution 5,9
Parti Inkatha de la liberté – Mangosuthu Buthelezi
Voix 1 484 621
7,53 %
en diminution 1,6
Démocrates indépendants – Patricia de Lille
Voix 422 607
2,14 %
en augmentation 2,1
Parti chrétien-démocrate africain – Kenneth Meshoe
Voix 251 468
1,3 %
en stagnation
Carte
Résultat des élections de 2006 par municipalité
  • ANC majoritaire
  • ANC majorité relative
  • DA majoritaire
  • DA, majorité relative
  • IFP majoritaire
  • IFP, majorité relative
  • Autres majorités

Les élections municipales sud-africaines du se concrétisent par la nette victoire du Congrès national africain dans 7 des 9 provinces et l'affirmation de l'Alliance démocratique comme premier parti de l'opposition nationale après ses victoires dans la ville du Cap et dans plusieurs municipalités du Cap-Occidental. Vingt-et-un millions d'électeurs sud-africains sont appelés à voter.

État des lieux[modifier | modifier le code]

Les élections municipales de 2006 se déroulent dans un paysage électoral différent de celui des précédentes élections de 2000. Le Nouveau Parti national (NNP), cofondateur de l'Alliance démocratique, a disparu après son alliance et sa fusion dans le congrès national africain (ANC). Le parti démocratique, autre cofondateur de l'Alliance démocratique, a lui aussi disparu mais son électorat est resté fidèle au nouveau parti qui avait été créé avec le NNP.

L'ANC, qui contrôle les six grandes métropoles du pays, parmi lesquelles Johannesbourg, Le Cap (conquise en 2002 grâce au ralliement du NNP) et Durban, est très largement favori à ce scrutin. Sa position au Cap est cependant fragile car il n'a pas conquis cette ville par la voie électorale mais par un changement d'alliance.

L'Afrique du Sud connaît une grave crise sociale et les élections se déroulent dans un climat de contestation, notamment dans les townships contre le manque de services de base (eau potable, installations sanitaires)[1]. La lutte contre la corruption est également l'un des principaux enjeux des élections, dans un pays où des millions de personnes vivent dans la pauvreté et où le niveau de vie ne s'est guère améliorée depuis les élections générales sud-africaines de 1994. L'ANC est d'ailleurs en proie à de nombreux scandales de corruption affectant ses dirigeants nationaux, provinciaux ou communaux. Dans son rapport annuel de 2005, la commission du service public souligne notamment 582 cas de malversations décelés pour la seule année 2004 dans les services gouvernementaux (pour un montant équivalent à 2,53 millions d'euros). Les municipalités et les gouvernements provinciaux sont en particulier considérés comme vulnérables à la corruption[1].

Taux de participation[modifier | modifier le code]

Le taux de participation est de 46 % pour 21 millions d'électeurs inscrits.

Résultats généraux[modifier | modifier le code]

Avec 66 % des voix exprimées, le Congrès national africain remporte une large victoire mais perd le contrôle de la métropole du Cap[2].

En obtenant 16 % des suffrages, l'Alliance démocratique s'affirme et reprend Le Cap avec 41 % des voix contre 37 % à l'ANC et 10 % aux Démocrates-indépendants, ces derniers, et d'autres plus petits partis représentés au nouveau conseil municipal, étant favorables à une coalition avec l'Alliance démocratique. Cette dernière réalise également de bons résultats dans d'autres métropoles telles Tshwane (30,69 %) et la métropole Nelson Mandela (24 %).

Le Parti Inkatha de la liberté (7 %) reste pour sa part essentiellement implanté dans le KwaZulu-Natal.

Parti Votes par circonscription municipale % Votes au scrutin proportionnel % Votes au conseil de District % Total %
Congrès national africain 6 314 393 64,1 % 6 469 420 65,7 % 4 683 135 70.8% 17 466 948 66,3 %
Alliance démocratique 1 595 742 16,2 % 1 608 154 16.3% 684 884 10,3 % 3 888 780 14,8 %
Parti Inkatha de la liberté 740 135 7,5 % 744 486 7.6% 635 521 9,6 % 2 120 142 8,1 %
Démocrates-indépendants 204 846 2,1 % 217 761 2,2 % 108 305 1,6 % 530 912 2,0 %
Mouvement démocratique uni 100 352 1,0 % 129 047 1,3 % 105 105 1,6 % 334 504 1,3 %
Parti chrétien-démocrate africain 122 478 1,2 % 128 990 1,3 % 74 918 1,1 % 326 386 1,2 %
Congrès panafricain d'Azanie 108 741 1,1 % 109 816 1,1 % 88 190 1,3 % 306 747 1,2 %
Front de la liberté 92 039 0,9 % 93 921 1,0 % 66 293 1,0% 252 253 1,0 %
Parti chrétien-démocrate unifié 55 604 0,6 % 62 459 0,6 % 60 755 0,9 % 178 818 0,7 %
Minority Front 42 255 0,4 % 42 530 0,4 % 0,0 % 84 785 0,3 %
National Democratic Convention 32 250 0,3 % 35 899 0,4 % 25 312 0,4 % 93 461 0,4 %
United Independent Front 25 072 0,3 % 31 018 0,3 % 19 431 0,3 % 75 521 0,3 %
Organisation du peuple d'Azanie 25 773 0,3 % 30 321 0,3 % 18 533 0,3 % 74 627 0,3 %
Indépendants 263 991 2,7 % Inapplicable 263 991 1,0 %
84 petits partis 133 403 1,4 % 148 058 1,5 % 48 197 0,7 % 329 658 1,3 %
Total 9 857 074 100,0 % 9 851 880 100,0 % 6 618 579 100,0 % 26 327 533 100,0 %

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Corruption et situation sociale, enjeux des municipales en Afrique du Sud », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  2. « L'ANC remporte les élections municipales en Afrique du Sud », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )