Église de Crète

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Église de Crète
(Εκκλησία της Κρήτης)
Primat actuel Archevêque Irénée
Siège Héraklion, Crète
Territoire primaire Crète
Extension territoriale -
Rite byzantin
Langue(s) liturgique(s) grec
Calendrier grégorien / julien révisé

L’Église de Crète est une juridiction semi-autonome de l'Église orthodoxe rattachée canoniquement au Patriarcat œcuménique de Constantinople. Le primat de l'Église porte le titre d’archevêque de Crète, avec résidence à Héraklion. Le titulaire actuel est l'archevêque Eugène (Antonopoulos), depuis le 5 février 2022[1].

Juridiction des différentes Églises orthodoxes en Grèce :
* En Violet : "Nouvelles terres" dépendant directement du Patriarcat œcuménique de Constantinople, dont dépendent l'Église de Crète (en lilas) et la République monastique du mont Athos (en Rouge);
* En Bleu : Église orthodoxe autocéphale de Grèce.

Histoire[modifier | modifier le code]

Débuts de l'ère chrétienne[modifier | modifier le code]

Cathédrale de La Canée.

Paul de Tarse accosta en Crète vers l'an 60 de notre ère au cours de son quatrième voyage le conduisant à Rome pour être jugé. Par une épître écrite à Nicopolis d'Épire vers 63, il demanda au disciple Tite, son compagnon, de former une communauté chrétienne sur l'île, et selon la tradition, il en devint le premier évêque, basé à Gortyne, où l'on trouve les ruines d'une basilique qui lui était dédiée. À l'église Saint-Tite d'Héraklion se trouvent ses reliques conservées depuis 1966 (auparavant, elles étaient à Venise, à la basilique Santa Maria della Salute, où elles ont été gardées pendant la domination turque de la Crète).

Pendant la Pentarchie[modifier | modifier le code]

Durant la Pentarchie, l'archevêque de Thessalonique ordonne en 535 que l'archevêché de Crète devienne l'un des 12 archidiocèses placés sous la juridiction, acceptée par le patriarcat de l'Ouest dirigé par le pape de Rome, de la préfecture prétorienne (ὑπαρχία τῶν πραιτωρίων) d'Illyrie (Ἐπαρχότης Ἰλλυρικοῦ), qui subsiste après la division de l'Empire romain en 395. Au Ve siècle lui est annexé le territoire du diocèse d'Apollonia. Les évêques de Crète qui participèrent au deuxième concile de Nicée en 787 furent les suivants : Élie (archevêque de Gortyne), Épiphane de Lampi, Théodore d'Héraklion, Anastase de Knossos, Méliton de Cydonie, Léon Kissamos, Théodore de Syvritos, Léon le Phénicien, Jean d'Arcadie, Épiphane d'Éleutherne, Photine de Kandanos et Sissinios de Chéronée.

Période arabe[modifier | modifier le code]

Pendant l'occupation arabe de 827 à 961, l'histoire des chrétiens de Crète n'est guère documentée : la population, soumise à une double-capitation, le kharadj, fuit les plaines qui se dépeuplent tandis que la montagne voit se multiplier bergeries et hameaux dispersés, cachés en amont des vallées ou dans les dépressions d'altitude et vivant d'élevage extensif. Il n'y a plus d'Église crétoise organisée et seuls des chorévêques (χωρεπισϰόποι : évêques itinérants) forment les popes de l'île, sous le contrôle des perichorètes du continent (περιχωρέτοι : responsables des régions périphériques de l’Empire)[2].

Période vénitienne[modifier | modifier le code]

Après la dislocation de la Pentarchie au XIe siècle, les Vénitiens attaquent la Crète et s'en emparent au XIIIe siècle. Ainsi naît le duché de Candie qui durera jusqu'à la conquête turque de l'île. Cette période est surtout connue pour l'influence du clergé latin catholique qui se propage face au clergé grec crétois orthodoxe.

Période ottomane[modifier | modifier le code]

Dès 1645, les Turcs ottomans délogèrent les Vénitiens qui dominaient la Crète, mettant fin au duché de Candie en 1669, puis prirent en un an le contrôle de la plus grande partie de l'île. Ils expulsent les évêques latins des 11 diocèses orthodoxes qu'ils rétablissant sous l'autorité du Patriarcat œcuménique de Constantinople : Gortyne, Knossos, Arcadie, Chéronée, Avlopotamos, Agrion, y compris le territoire qui était Lampi, alors appelé Rethymno, Lampi ex-Kalamon sur le territoire des anciens Syvritos, Cydonie ex-Agia, Iera Petra ex-Iera, Sitia et Kissamos). Un moine du monastère d'Arkadi, Néophyte Patellaros, est nommé métropolite de Crète en 1647.

Grèce moderne[modifier | modifier le code]

La métropole de Crète reste sous la juridiction du Patriarcat œcuménique de Constantinople après le rattachement de l'île à la Grèce en 1913. Elle obtient une semi-autonomie le . Le l'évêché d'Héraklion est élevé au rang d'archevêché.

Organisation[modifier | modifier le code]

L'Église orthodoxe de Crète comprend neuf évêchés : l'archevêché et huit métropoles.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) NewsRoom, « The enthronement of the new Archbishop of Crete (VIDEO) | Orthodox Times (en) », sur orthodoxtimes.com (consulté le ).
  2. George C. Miles, « Byzantium and the Arabs: Relations in Crete and the Aegean Area », Dumbarton Oaks Papers, vol. 18, 1964, p. 15.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]