« Or colloïdal » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Artb33 (discuter | contributions)
→‎Synthèses : principe de la synthèse
Artb33 (discuter | contributions)
Ligne 28 : Ligne 28 :


=== Méthode de Turkevich ===
=== Méthode de Turkevich ===
La méthode de synthèse d'or colloïdal la plus simple est décrite en [[1951 en science|1951]] par Turkevich<ref name=Turkevich>{{article
{{...}}
|langue=en
|prénom1=J.
|nom1=Turkevich
|prénom2=P. C.
|nom2=Stevenson
|et al.=oui
|titre=A study of the nucleation and growth processes in the synthesis of colloidal gold
|périodique=Discuss. Faraday Soc.
|lien périodique=Faraday Discussions
|volume=11
|année=1951
|pages=55-75
|issn=0366-9033
|doi=10.1039/DF9511100055
|consulté le=27 décembre 2012
}}.</ref>, puis revue dans les [[années 1970]] par Frens<ref>{{article
|langue=en
|prénom1=G.
|nom1=Frens
|titre=Particle size and sol stability in metal colloids
|périodique=Kolloid Z. Z. Polym.
|lien périodique=Colloid and Polymer Science
|volume=250
|numéro=7
|année=1972
|pages=736-741
|issn=0023-2904
|url texte=http://link.springer.com/content/pdf/10.1007%2FBF01498565
|doi=10.1007/BF01498565
|consulté le=27 décembre 2012
}}.</ref>{{,}}<ref>{{article
|langue=en
|prénom1=G.
|nom1=Frens
|titre=Controlled nucleation for the regulation of the particle size in monodisperse gold suspensions
|périodique=Nature
|lien périodique=Nature (revue)
|numéro=241
|année=1973
|pages=20-22
|issn=0028-0836
|doi=10.1038/physci241020a0
|consulté le=27 décembre 2012
}}.</ref>. Elle produit généralement des nanoparticules d'or relativement monodisperses, avec un diamètre de l'ordre de {{Unité/2|10|à=20|nm}}. La synthèse repose sur la réaction de petites quantités d'{{Formule chimique|lien=acide chloraurique|HAuCl|4}} chaud avec de petites quantités de [[citrate de sodium]] en solution, celui-ci jouant à la fois le rôle d'agent réducteur et d'agent stabilisant. La formation des nanoparticules d'or passe par un état intermédiaire dans lequel des nanofils d'or sont créés, ce qui explique la couleur très foncée observée durant la réaction avant l'apparition d'une couleur [[Rubis (couleur)|rubis]] caractéristique<ref>{{article
|langue=en
|prénom1=B.-K.
|nom1=Pong
|prénom2=H. I.
|nom2=Elim
|et al.=oui
|titre=New insights on the nanoparticle growth mechanism in the citrate reduction of gold(III) salt:  formation of the Au nanowire intermediate and its nonlinear optical properties
|périodique=J. Phys. Chem. C
|lien périodique=Journal of Physical Chemistry C
|volume=111
|numéro=17
|année=2007
|pages=6281–6287
|issn=1932-7447
|doi=10.1021/jp068666o
|consulté le=27 décembre 2012
}}.</ref>. Des particules plus grosses peuvent être produites en diminuant la quantité de [[citrate de sodium]], mais ces particules présentent une monodispersité et des formes moins homogènes.


=== Méthode de Brust ===
=== Méthode de Brust ===

Version du 27 décembre 2012 à 20:21

Différents coloris de l'or colloïdal : carmin, rose, rouge, pourpre et violet

L'or colloïdal est une suspension de nanoparticules d'or dans un milieu fluide qui peut être l'eau ou un gel. Selon la taille et la concentration des particules en suspension, sa couleur varie du rouge vif (pour des particules de moins de 100 nanomètres), au jaunâtre (pour les particules les plus grosses)[1],[2],[3].

Connu depuis une époque reculée, l'or colloïdal fut à l'origine utilisé pour colorer le verre et la porcelaine. L'étude scientifique de ce mélange homogène ne débuta qu'avec les travaux de Michael Faraday dans les années 1850[4],[5].

En raison de leurs propriétés optiques, électroniques et de reconnaissance moléculaire uniques, les nanoparticules d'or font l'objet de recherches approfondies, avec de multiples domaines d'applications comme la microscopie électronique, l'électronique, les nanotechnologies[6],[7], la science des matériaux et la nanomédecine[8].

Les propriétés et les applications des nanoparticules d'or colloïdal dépendent de leur forme. Par exemple les particules en bâtonnets ont un pic d'absorption lumineuse à la fois transverse et longitudinal, et cette anisotropie conditionne leur propre cohésion[9].

Histoire

L'or collidal est connu et utilisé depuis l'antiquité romaine. Au XVIIe siècle, plusieurs chimistes s'intéressent à un procédé de fabrication par réaction de l'or avec l'étain, qui aboutit à un pigment de couleur pourpre. Ce dernier, mis en suspension aqueuse, permet d'obtenir une variété d'or colloïdal.

Bien que cette préparation porte le nom d'Andreas Cassius (1605-1673)[10], la préparation était déjà connue 25 ans auparavant et décrite par les chimistes allemands Johann Rudolf Glauber (1604-1670)[11] et Johann Kunckel (1630-1703)[12]. Cette « pourpre de Cassius » était d'ailleurs déjà utilisée dans une usine de Potsdam en 1679[13].

La préparation consistait à plonger une lame d'étain dans une solution contenant de l'or. On décompose le chlorure d'or par le protochlorure et le dichlorure d'étain. Le dépôt pourpre qu'on obtenait était lavé à l'eau distillée et séché avec soin.

La « pourpre de Cassius » se dissout dans le verre fondu ou le cristal, qu'elle colore en rosé ou en rouge rubis foncé (« rubis de Kunkel ») : elle était aussi employée pour la porcelaine, notamment la réalisation des porcelaines dites de la « famille rose », sous la dynastie Qing. Cette technique aurait déjà été utilisée par les Romains pour préparer les verres rubis couleur de sang Hematinum, d'après la lecture de Pline[14]. Chlorure d'or utilisé en céramique : Antoine Salomon Taunay était un orfèvre du début du XVIIIe siècle siècle qui créa la pourpre de Cassius pour la manufacture royale de Sèvres.

L'or colloïdal fut étudié par Richard Adolf Zsigmondy qui obtint le prix Nobel de chimie en 1925 pour ses travaux sur les colloïdes.

Synthèses

Les solutions d'or colloïdal sont principalement préparées par réduction de sels d'or, typiquement l'acide chloraurique (HAuCl4). Après dissolution du sel d'or, la solution est agitée vigoureusement et l'agent réducteur est ajouté, réduisant les ions Au3+ en atomes d'or neutres. Au cours de la réaction de plus en plus d'atomes d'or sont produits, la solution devient sursaturée et les atomes d'or commencent à précipiter sous la forme de particules sub-nanométriques. Les atomes d'or en solution s’agrègent autour de ces particules, et si la solution est bien agitée on peut obtenir une taille de particule homogène. Afin d'éviter que les particules s'agrègent entre elles, des agents stabilisant peuvent être ajoutés.

Méthode de Turkevich

La méthode de synthèse d'or colloïdal la plus simple est décrite en 1951 par Turkevich[15], puis revue dans les années 1970 par Frens[16],[17]. Elle produit généralement des nanoparticules d'or relativement monodisperses, avec un diamètre de l'ordre de 10 à 20 nm. La synthèse repose sur la réaction de petites quantités d'HAuCl4 chaud avec de petites quantités de citrate de sodium en solution, celui-ci jouant à la fois le rôle d'agent réducteur et d'agent stabilisant. La formation des nanoparticules d'or passe par un état intermédiaire dans lequel des nanofils d'or sont créés, ce qui explique la couleur très foncée observée durant la réaction avant l'apparition d'une couleur rubis caractéristique[18]. Des particules plus grosses peuvent être produites en diminuant la quantité de citrate de sodium, mais ces particules présentent une monodispersité et des formes moins homogènes.

Méthode de Brust

Méthode de Perrault

Sonochimie

Méthode des copolymères séquencés

Propriétés physiques

Propriétés chimique

Notes et références

  1. Marie-Christine Daniel and Didier Astruc, « Gold Nanoparticles: Assembly, Supramolecular Chemistry, Quantum-Size-Related Properties, and Applications toward Biology, Catalysis, and Nanotechnology. », Chem. Rev., vol. 104,‎ , p. 293–346 (DOI 10.1021/cr030698+)
  2. (en) Bernhard Wessling, « Conductive Polymer / Solvent Systems: Solutions or Dispersions? », (consulté le )
  3. (en) University of Edinburgh School of Physics: Colloids (mentions Elixir of Life)
  4. (en) Vanga R. Reddy, « Gold Nanoparticles: Synthesis and Applications », Synlett, no 11,‎ , p. 1791-1792 (ISSN 0936-5214, DOI 10.1055/s-2006-944219, lire en ligne)
  5. (en) Michael Faraday, « Experimental Relations of Gold (and Other Metals) to Light », Phil. Trans. R. Soc. Lond., vol. 147,‎ , p. 145-181 (ISSN 0261-0523, DOI 10.1098/rstl.1857.0011)
  6. (en) Paul Mulvaney, « The beauty and elegance of Nanocrystals: How invisibly small particles will colour and shape our future », sur uninews.unimelb.edu.au, Université de Melbourne, (consulté le )
  7. (en) C. N. Ramachandra Rao, Giridhar U. Kulkarni, P. John Thomas et Peter P. Edwards, « Metal nanoparticles and their assemblies », Chem. Soc. Rev., vol. 29,‎ , p. 27-35 (ISSN 0306-0012, DOI 10.1039/a904518j)
  8. Elodie Boisselier and Didier Astruc., « Gold nanoparticles in nanomedicine: preparations, imaging, diagnostics, therapies and toxicity. », Chem. Soc. Rev., vol. 38,‎ , p. 1759-1782 (DOI 10.1039/B806051G)
  9. (en) Vivek Sharma, Kyoungweon Park et Mohan Srinivasarao, « Colloidal dispersion of gold nanorods: Historical background, optical properties, seed-mediated synthesis, shape separation and self-assembly », Mater. Sci. Eng., R, vol. 65, nos 1-3,‎ , p. 1-38 (ISSN 0927-796X, DOI 10.1016/j.mser.2009.02.002)
  10. (la) Andreae Cassii D., Hamburgensis De Extremo Illo Et Perfectissimo Naturae Opificio Ac Principe Terraenorum Sidere Auro, Wolffus, , 152 p. (lire en ligne)
  11. (de) Johann Rudolf Glauber, Des Teutschlandts Wohlfart, vol. 4, Amsterdam, Jansson, , 148 p., p. 35-36
  12. Antonio Neri et al., Art de la verrerie, Durand, , 629 p. (lire en ligne), p. 192
  13. (en) L. B. Hunt, « The true story of purple of Cassius », Gold Bull., vol. 4, no 9,‎ , p. 134-139 (ISSN 0017-1557, lire en ligne)
  14. Philippe Colomban, Thomas Calligaro, Claude Vibert-Guigue, Quang Liem Nguyen et Howell G. M. Edwards, « Dorures des céramiques et tesselles anciennes : technologies et accrochage », Archéosciences, vol. 29,‎ , p. 7-20 (ISSN 2104-3728, lire en ligne)
  15. (en) J. Turkevich, P. C. Stevenson et al., « A study of the nucleation and growth processes in the synthesis of colloidal gold », Discuss. Faraday Soc., vol. 11,‎ , p. 55-75 (ISSN 0366-9033, DOI 10.1039/DF9511100055).
  16. (en) G. Frens, « Particle size and sol stability in metal colloids », Kolloid Z. Z. Polym., vol. 250, no 7,‎ , p. 736-741 (ISSN 0023-2904, DOI 10.1007/BF01498565, lire en ligne).
  17. (en) G. Frens, « Controlled nucleation for the regulation of the particle size in monodisperse gold suspensions », Nature, no 241,‎ , p. 20-22 (ISSN 0028-0836, DOI 10.1038/physci241020a0).
  18. (en) B.-K. Pong, H. I. Elim et al., « New insights on the nanoparticle growth mechanism in the citrate reduction of gold(III) salt:  formation of the Au nanowire intermediate and its nonlinear optical properties », J. Phys. Chem. C, vol. 111, no 17,‎ , p. 6281–6287 (ISSN 1932-7447, DOI 10.1021/jp068666o).

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) L. B. Hunt, « The true story of purple of Cassius », Gold Bull., vol. 4, no 9,‎ , p. 134-139 (ISSN 0017-1557, lire en ligne)
  • Préparation de la « pourpre de Cassius » : Théophile Jules Pelouze et Edmond Fremy, Traité de chimie, générale, analytique, industrielle et agricole : Chimie inorganique, vol. 3, t. 2, Masson, , 3e éd., 1379 p. (lire en ligne), p. 1213-1214

Lien externe