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« Rule, Britannia! » : différence entre les versions

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=== Création ===
=== Création ===
Rule Britannia fut créé pour un spectacle de cour à l'été 1740 : le [[Masque (spectacle baroque)|masque]] [[Alfred (opéra d'Arne)|''Alfred'']] du poète écossais [[James Thomson (poète né en 1700)|James Thompson]] et du dramaturge écossais [[David Mallet]] donné dans les jardins à {{Langue|en-GB|[[Cliveden]]}}, près de {{Langue|en-GB|[[Taplow]]}}, {{Langue|en-GB|[[Buckinghamshire]]}}, le {{Date|1er août}} ({{Langue|en-GB|[[Lammas]]}}). Le compositeur anglais [[Thomas Augustine Arne]] a composé la musique. La première présentation publique fut donnée en l'honneur du troisième anniversaire de la princesse [[Augusta-Charlotte de Hanovre]], fille de l'[[héritier présomptif]] du [[trône britannique]], [[Frédéric, prince de Galles]]. Un [[oratorio]] basé sur le masque fut donné au [[Théâtre de Drury Lane|théâtre royal de {{Langue|en-GB|Drury Lane}}]] le {{Date|20 mars 1745}}. Un opéra fut joué au [[Royal Opera House|théâtre royal de {{Langue|en-GB|Covent Garden}}]] le {{Date|12 mai 1753}} avec le titre {{Traduction|langue=en-GB|Alfred the Great|[[Alfred le Grand]]}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=David J. |nom=Golby |titre=Arne, Thomas Augustine (1710–1778), composer and musical performer |url=https://www.oxforddnb.com/view/10.1093/ref:odnb/9780198614128.001.0001/odnb-9780198614128-e-674;jsessionid=769A46D5D7F2449DC91FA069867220E5 |site=[[Oxford Dictionary of National Biography]] |date=2004 |doi=10.1093/ref:odnb/674 |consulté le=2022-07-27}}</ref>.
Rule Britannia fut créé pour un spectacle de cour à l'été 1740 : le [[Masque (spectacle baroque)|masque]] [[Alfred (opéra d'Arne)|''Alfred'']] du poète écossais [[James Thomson (poète né en 1700)|James Thompson]] et du dramaturge écossais [[David Mallet]] donné dans les jardins à {{Langue|en-GB|[[Cliveden]]}}, près de {{Langue|en-GB|[[Taplow]]}}, {{Langue|en-GB|[[Buckinghamshire]]}}, le {{Date|1er août}} ({{Langue|en-GB|[[Lammas]]}}). Le compositeur anglais [[Thomas Augustine Arne]] a composé la musique. La première présentation publique fut donnée en l'honneur du troisième anniversaire de la princesse [[Augusta-Charlotte de Hanovre]], fille de l'[[héritier présomptif]] du [[trône britannique]], [[Frédéric, prince de Galles]]. Un [[oratorio]] basé sur le masque fut donné au [[Théâtre de Drury Lane|théâtre royal de {{Langue|en-GB|Drury Lane}}]] le {{Date|20 mars 1745}}. Un opéra fut joué au [[Royal Opera House|théâtre royal de {{Langue|en-GB|Covent Garden}}]] le {{Date|12 mai 1753}} avec le titre {{Traduction|langue=en-GB|Alfred the Great|[[Alfred le Grand]]}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=David J. |nom=Golby |titre=Arne, Thomas Augustine (1710–1778), composer and musical performer |url=https://www.oxforddnb.com/view/10.1093/ref:odnb/9780198614128.001.0001/odnb-9780198614128-e-674;jsessionid=769A46D5D7F2449DC91FA069867220E5 |site=[[Oxford Dictionary of National Biography]] |date=2004 |doi=10.1093/ref:odnb/674 |consulté le=2022-07-27}}</ref>.

=== Contexte ===

==== La Grande-Bretagne et l'Espagne ====
Thompson avait précédemment évoqué l'image de [[Britannia]] comme la [[Personnification des États|personnification]] du Royaume-Uni dans son ouvrage en vers publié en {{Date-|janvier 1729}} : ''{{Langue|en-GB|Britannia : A Poem}}''. Le poème lui-même est daté de 1719, ce qui peut être une erreur pour 1729, mais peut aussi être un reflet de l'invasion espagnole de la Grande-Bretagne cette année-là, pendant la [[guerre de la Quadruple-Alliance]] et la {{Lien|trad=Jacobite rising of 1719|fr=Rébellion jacobite de 1719|texte=rébellion jacobite de 1719}}. À l'époque de l'invasion espagnole de l'Écosse, Thompson étudiait à l'[[université d'Édimbourg]], et il y avait une vague de sentiment anti-espagnol parmi les [[Whigs]] écossais. Le gouvernement du [[premier ministre britannique]] [[Robert Walpole]] a été critiqué pour avoir mené la guerre trop pacifiquement<ref name=":12">{{Chapitre|langue=en-GB|auteur1=Ralph McLean|titre chapitre=James Thompson and 'Rule, Britannia'|auteurs ouvrage=Gerard Carruthers et Colin Kidd|titre ouvrage=Literature and Union: Scottish Texts, British Contexts|éditeur=Oxford University Press|année=2018|isbn=978-0-19-873623-3|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=2g5EDwAAQBAJ|passage=79-98}}</ref>. Le poème de Thompson décrit Britannia pleurant l'inaction britannique contre l'Espagne, et rappelle les victoires contre l'Espagne au cours des siècles précédents, se référant aux marins anglais qui ont résisté à l'[[Armada espagnole]] en 1588 en tant que Britanniques, et évoquant les côtes écossaises sur lesquelles la flotte a fait naufrage afin d'impliquer toute la Grande-Bretagne dans la victoire<ref name=":12" />. La [[guerre de l'oreille de Jenkins]] provoqua une nouvelle vague de sentiments anti-espagnols : en 1738, [[Andrew Millar]] réimprima la ''{{Langue|en-GB|Britannia}}'' de Thompson avec une traduction du ''{{Langue|en-GB|Manifesto of the Lord Protector}}'' de [[John Milton]], sous-titré : {{Citation|Où est montré le caractère raisonnable de la cause de cette république contre les déprédations des Espagnols}}{{Trad|en-GB|Wherein is shewn the Reasonableness of the Cause of this Republic against the Depredations of the Spaniards}}{{,}}<ref name=":12" />. Le masque ''Alfred'' de l'été 1740 et le chant ''{{Langue|en-GB|Rule, Britannia!}}'' ont été composés alors que la guerre contre l'Espagne était en cours<ref name=":12" />.

==== Frédéric, prince de Galles et Alfred, roi de Wessex ====
Le poème ''{{Langue|en-GB|Britannia}}'' de Thompson et ses autres œuvres de l'époque font l'éloge du prince de Galles, Frédéric<ref name=":12" />. En 1736, Frédéric fit ériger dans son jardin de {{langue|en-GB|[[Carlton House]]}} à Londres une statue d'[[Alfred le Grand]], roi [[Anglo-Saxons|anglo-saxon]] du {{langue|en-GB|[[Wessex]]}} ({{R.|871|899}})<ref name=":02">{{Article|langue=en|prénom1=Simon|nom1=Keynes|titre=The cult of King Alfred the Great|périodique=Anglo-Saxon England|volume=28|date=1999-12|issn=1474-0532|issn2=0263-6751|doi=10.1017/S0263675100002337|lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/journals/anglo-saxon-england/article/abs/cult-of-king-alfred-the-great/DA842F445FA13546C920518F449A40D3|consulté le=2022-07-27|pages=225–356}}</ref>{{,}}<ref name=":12" />. L'inscription latine sur le piédestal fait l'éloge d'Alfred comme {{Citation|fondateur de la liberté de la république des Anglais}}<ref name=":02" />{{,}}<ref name=":12" />.{{Encadré texte|texte={{Centrer|{{Petites capitales|{{langue|la|Alfredo Magno,<br>Anglorum Reipublicæ Libertatisque<br>Fundatori<br>Justo, Forti, Bono,<br>Legislatori, Duci, Regi,<br>Artium Musarumque<br>Fautori Eruditissimo,<br>Patriæ Patri<br>Posuit<br>F.W.P.}}<br>mdccxxxv}}}}|légende=Inscription sur le socle de la statue d'[[Alfred le Grand]] fait par [[John Michael Rysbrack]] pour le jardin de {{langue|en-GB|[[Carlton House]]}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Simon|nom1=Keynes|titre=The cult of King Alfred the Great|périodique=Anglo-Saxon England|volume=28|date=1999-12|issn=1474-0532|issn2=0263-6751|doi=10.1017/S0263675100002337|lire en ligne=https://www.cambridge.org/core/journals/anglo-saxon-england/article/abs/cult-of-king-alfred-the-great/DA842F445FA13546C920518F449A40D3|consulté le=2022-07-27|pages=225–356}}</ref>.|width=17em}}Dans le masque ''Alfred'', le personnage du roi Alfred est parallèle à la figure du prince Frédéric. Les paroles d'Alfred sur la liberté constitutionnelle anglaise rappellent l'inscription sur la statue<ref name=":12" />. Le roi jure :<ref>{{Ouvrage|langue=en-GB|prénom1=James|nom1=Thomson|titre=The Works of Mr Thomson. With additions and corrections|tome=III|titre volume=Volume the Third containing ''Sophonisba'', ''Agamemnon'', and ''Alfred''|passage=225|lieu=Londres|éditeur=[[Andrew Millar]]|date=1750|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=So4ZctqE_zgC|consulté le=2022-07-28}}</ref>{{,}}<ref name=":12" />{{,}}<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Louise H.|nom1=Marshall|titre=National Myth and Imperial Fantasy|sous-titre=Representations of British Identity on the Early Eighteenth-Century Stage|passage=24-26|éditeur=Springer|année=2008|isbn=978-0-230-58423-5|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=QO6FDAAAQBAJ|consulté le=2022-07-28}}</ref>{{Citation bilingue bloc|... to build on an eternal base<br>On liberty and laws, the public weal|... pour édifier sur une base éternelle, sur la liberté et les lois, la chose publique|langue=en-GB}}La réaction contemporaine au masque de Cliveden a identifié le parallèle entre Alfred et Frédéric, et les relations entre la famille royale, les libertés et les lois de la [[chose publique]] {{En latin|res publica}}<ref name=":12" />. Le masque évoque l'ancienneté de la liberté britannique, mais aussi la monarchie et le gouvernement comme garants de la liberté. L'alliance entre le [[Parti whig (Royaume-Uni)|Parti whig]] et la monarchie de la [[maison de Hanovre]] est ainsi évoquée comme un modèle de gouvernement constitutionnel<ref name=":2" />. Le masque ''Alfred'' utilise la rhétorique de [[Henry St John (1er vicomte Bolingbroke)|Henry St John, {{1er|vicomte}} Bolingbroke]], un politicien [[Tory]]. Ses thèses incluaient la croyance que les libertés constitutionnelles dans les [[îles Britanniques]] dataient de l'époque des Celtes et des Saxons, et que le ''{{Langue|en-oe|[[Witenagemot]]}}'' anglo-saxon étant l'ancêtre lointain du [[Parlement de Grande-Bretagne]]<ref name=":2" />.


== Paroles anglaises et traduction ==
== Paroles anglaises et traduction ==

Version du 28 juillet 2022 à 03:54

Rule, Britannia!
Description de cette image, également commentée ci-après
Britannia rule the waves: assiette peinte et fabriquée à Liverpool vers 1793–1794 (Musée de la Révolution française)
Chanson
Sortie
Auteur James Thomson
Compositeur Thomas Arne

Rule, Britannia! est un chant patriotique britannique, tiré du poème de James Thomson et mis en musique par Thomas Arne le  ; la première présentation publique fut donnée en l'honneur du troisième anniversaire de la princesse Augusta-Charlotte de Hanovre. Dans l'esprit des Britanniques, cet air est fortement associé à la Marine britannique et à l'Armée britannique.

En 1813, le compositeur allemand Ludwig van Beethoven l'orchestra pour l'inclure dans sa La Victoire de Wellington (ou Bataille de Vitoria, nom d'une victoire du duc de Wellington contre les armées napoléoniennes en Espagne). Elle symbolise les forces britanniques.

En 1836, le compositeur allemand Richard Wagner en réalisa une transposition pour grand orchestre, connue sous le nom d’Ouverture Rule Britannia.

L'Angleterre n'ayant pas d'hymne national officiel, Rule, Britannia! est souvent joué comme air patriotique avec Jerusalem et Land of Hope and Glory. Ensemble, ce sont les trois chants qui sont entonnés par l'assistance, avec God save the Queen, lors de la « Last Night of the Proms », à la fin de la dernière soirée des BBC Proms au Royal Albert Hall, à Londres, en septembre.

Histoire

Cliveden, Buckinghamshire.

Création

Rule Britannia fut créé pour un spectacle de cour à l'été 1740 : le masque Alfred du poète écossais James Thompson et du dramaturge écossais David Mallet donné dans les jardins à Cliveden, près de Taplow, Buckinghamshire, le (Lammas). Le compositeur anglais Thomas Augustine Arne a composé la musique. La première présentation publique fut donnée en l'honneur du troisième anniversaire de la princesse Augusta-Charlotte de Hanovre, fille de l'héritier présomptif du trône britannique, Frédéric, prince de Galles. Un oratorio basé sur le masque fut donné au théâtre royal de Drury Lane le . Un opéra fut joué au théâtre royal de Covent Garden le avec le titre Alfred the Great (« Alfred le Grand »)[1].

Contexte

La Grande-Bretagne et l'Espagne

Thompson avait précédemment évoqué l'image de Britannia comme la personnification du Royaume-Uni dans son ouvrage en vers publié en  : Britannia : A Poem. Le poème lui-même est daté de 1719, ce qui peut être une erreur pour 1729, mais peut aussi être un reflet de l'invasion espagnole de la Grande-Bretagne cette année-là, pendant la guerre de la Quadruple-Alliance et la rébellion jacobite de 1719 (en). À l'époque de l'invasion espagnole de l'Écosse, Thompson étudiait à l'université d'Édimbourg, et il y avait une vague de sentiment anti-espagnol parmi les Whigs écossais. Le gouvernement du premier ministre britannique Robert Walpole a été critiqué pour avoir mené la guerre trop pacifiquement[2]. Le poème de Thompson décrit Britannia pleurant l'inaction britannique contre l'Espagne, et rappelle les victoires contre l'Espagne au cours des siècles précédents, se référant aux marins anglais qui ont résisté à l'Armada espagnole en 1588 en tant que Britanniques, et évoquant les côtes écossaises sur lesquelles la flotte a fait naufrage afin d'impliquer toute la Grande-Bretagne dans la victoire[2]. La guerre de l'oreille de Jenkins provoqua une nouvelle vague de sentiments anti-espagnols : en 1738, Andrew Millar réimprima la Britannia de Thompson avec une traduction du Manifesto of the Lord Protector de John Milton, sous-titré : « Où est montré le caractère raisonnable de la cause de cette république contre les déprédations des Espagnols »[trad 1],[2]. Le masque Alfred de l'été 1740 et le chant Rule, Britannia! ont été composés alors que la guerre contre l'Espagne était en cours[2].

Frédéric, prince de Galles et Alfred, roi de Wessex

Le poème Britannia de Thompson et ses autres œuvres de l'époque font l'éloge du prince de Galles, Frédéric[2]. En 1736, Frédéric fit ériger dans son jardin de Carlton House à Londres une statue d'Alfred le Grand, roi anglo-saxon du Wessex (r. -)[3],[2]. L'inscription latine sur le piédestal fait l'éloge d'Alfred comme « fondateur de la liberté de la république des Anglais »[3],[2].

Alfredo Magno,
Anglorum Reipublicæ Libertatisque
Fundatori
Justo, Forti, Bono,
Legislatori, Duci, Regi,
Artium Musarumque
Fautori Eruditissimo,
Patriæ Patri
Posuit
F.W.P.

mdccxxxv


Inscription sur le socle de la statue d'Alfred le Grand fait par John Michael Rysbrack pour le jardin de Carlton House[4].

Dans le masque Alfred, le personnage du roi Alfred est parallèle à la figure du prince Frédéric. Les paroles d'Alfred sur la liberté constitutionnelle anglaise rappellent l'inscription sur la statue[2]. Le roi jure :[5],[2],[6]

« ... to build on an eternal base
On liberty and laws, the public weal
 »

« ... pour édifier sur une base éternelle, sur la liberté et les lois, la chose publique »

La réaction contemporaine au masque de Cliveden a identifié le parallèle entre Alfred et Frédéric, et les relations entre la famille royale, les libertés et les lois de la chose publique (en latin : res publica)[2]. Le masque évoque l'ancienneté de la liberté britannique, mais aussi la monarchie et le gouvernement comme garants de la liberté. L'alliance entre le Parti whig et la monarchie de la maison de Hanovre est ainsi évoquée comme un modèle de gouvernement constitutionnel[6]. Le masque Alfred utilise la rhétorique de Henry St John, 1er vicomte Bolingbroke, un politicien Tory. Ses thèses incluaient la croyance que les libertés constitutionnelles dans les îles Britanniques dataient de l'époque des Celtes et des Saxons, et que le Witenagemot anglo-saxon étant l'ancêtre lointain du Parlement de Grande-Bretagne[6].

Paroles anglaises et traduction

Fichiers audio
"Rule, Britannia!"
noicon
Interprété par l'Armée des États-Unis.
"Rule, Britannia!"
noicon
D'après un cylindre phonographique enregistré en 1914 par Albert Farrington pour Edison Records
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When Britain first at Heav'n's command
Arose from out the azure main; (bis)
This was the charter, the charter of the land,
And guardian angels sang this strain :

Lorsque la Grande-Bretagne, première sur l'ordre du ciel,
Émergea de la mer azur, (bis)
Ce fut la loi, la loi de la Terre,
Et les anges gardiens chantèrent ces vers :

Refrain (bis)
Rule, Britannia! Britannia, rule the waves:
Britons never shall be slaves.

Refrain (bis)
Règne Britania, Britania régis les flots!
Jamais les Britanniques ne seront esclaves.

The nations not so blest as thee,
Shall in their turns to tyrants fall ; (bis)
While thou shalt flourish great and free,
The dread and envy of them all.

Les nations moins bénies que toi
Subiront, à leur tour,le joug des tyrans ; (bis)
Alors que tu t'épanouiras grande et libre,
Crainte et désirée de tous.

Refrain

Refrain

Still more majestic shalt thou rise,
More dreadful from each foreign stroke ; (bis)
As the loud blast that tears the skies,
Serves but to root thy native oak.

Plus majestueuse encore, tu t'élèveras,
Plus terrible à chaque pique étrangère ; (bis)
Comme le coup de tonnerre sonore qui déchire le ciel,
Ne sert qu'à enraciner le chêne indigène.

Refrain

Refrain

Thee haughty tyrants ne'er shall tame,
All their attempts to bend thee down ; (bis)
Will but arouse thy generous flame ;
But work their woe, and thy renown.

Tu ne materas jamais les tyrans orgueilleux ;
Mais tous leurs efforts à t'abaisser (bis)
Élèveront malgré tout ta flamme généreuse,
Provoqueront leur malheur, et ta renommée.

Refrain

Refrain

To thee belongs the rural reign;
Thy cities shall with commerce shine ; (bis)
All thine shall be the subject main,
And every shore it circles thine.

Toute la campagne est tienne,
Et tes villes resplendiront du commerce ; bis)
Toutes les mers seront tiennes
Et les rivages qu'elles encerclent seront tiens.

Refrain

Refrain

The Muses, still with freedom found,
Shall to thy happy coast repair ; (bis)
Blest Isle! With matchless beauty crowned,
And manly hearts to guide the fair.

Les Muses, la liberté retrouvée,
Viendront reposer sur ta côte heureuse ; (bis)
Île bénie, couronnée d'incomparables beautés,
Et aux cœurs virils pour te guider avec justice.

Refrain

Refrain

Traduction et parodie

En 1793, James Adams (en) publie une traduction latine en vers hexamètres et iambiques[7],[8]:

« Tu vasto dominare mari, Britannia; numquam
Duro Britannos Servitus premet jugo.
 »

Publié pendant l'implication de la Grande-Bretagne dans les guerres de la Révolution française, le travail d'Adams sur Rule, Britannia! (Rule Britannia, or the Flattery of Free Subjects Expounded) comprenait également une parodie opposant la France (en latin : Gallia) à la Grande-Bretagne[7],[8].

« Rule Gallia, Gallia rule the waves,
And Europe ever shall be slaves
 »

Britannia et Neptune dans un char arborant le Red Ensign, pavillon national britannique, avec ichthyocentaures et Néréides. Dans leur nimbe arc-en-ciel se trouvent une version des paroles du refrain de Rule, Britannia! : « 
  • rule britannia
  • britannia rule the waves
  • britons never shall be slaves
 »

La chanson dans la culture populaire

  • Rule, Britannia! est sifflé par les aviateurs anglais dans le film La Grande Vadrouille, lors de leur escapade sur une route campagnarde française[9].
  • Le Rule, Britannia! est fredonné par John Lennon dans le film des Beatles Quatre Garçons dans le vent en 1964.
  • Le Rule, Britannia! est régulièrement entonné dans les stades par les supporters de l'équipe d'Angleterre de football[10].
  • Rule, Britannia! est un des thèmes musicaux de la série de jeux vidéo Ultima, dont le récit (fantastique) se passe dans un monde imaginaire appelé Britannia.
  • Rule, Britannia! était également la musique d'entrée du British Bulldog à la WWE, musique d'entrée reprise par son fils Harry Smith à ses débuts.
  • Dans le film Tuer n'est pas jouer, quand James Bond siffle les premières mesures de cette chanson assez près d'un porte-clés confectionné par Q, un gaz étourdissant s'en échappe.
  • L'air de la chanson Virginia compagnie du film Disney Pocahontas est largement inspiré de Rule, Britannia![réf. nécessaire]
  • Dans la première saison (épisode 5) de la série Turn produite par AMC, le major Hewlett chante la chanson avec ses troupes la veille de Noël.
  • Rule, Britannia! est notamment chanté par les supporters du club écossais de football des Glasgow Rangers[11] en raison de leur attachement à la couronne britannique dû à leurs sympathies loyalistes.
  • Rule, Britannia! peut être également entendu dans le jeu vidéo Assassin's Creed Syndicate, sorti en 2015 sur PlayStation 4, Xbox One et Windows (et développé par Ubisoft Québec).

Références

  1. (en) David J. Golby, « Arne, Thomas Augustine (1710–1778), composer and musical performer », sur Oxford Dictionary of National Biography, (DOI 10.1093/ref:odnb/674, consulté le )
  2. a b c d e f g h i et j (en-GB) Ralph McLean, « James Thompson and 'Rule, Britannia' », dans Gerard Carruthers et Colin Kidd, Literature and Union: Scottish Texts, British Contexts, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-873623-3, lire en ligne), p. 79-98
  3. a et b (en) Simon Keynes, « The cult of King Alfred the Great », Anglo-Saxon England, vol. 28,‎ , p. 225–356 (ISSN 1474-0532 et 0263-6751, DOI 10.1017/S0263675100002337, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Simon Keynes, « The cult of King Alfred the Great », Anglo-Saxon England, vol. 28,‎ , p. 225–356 (ISSN 1474-0532 et 0263-6751, DOI 10.1017/S0263675100002337, lire en ligne, consulté le )
  5. (en-GB) James Thomson, The Works of Mr Thomson. With additions and corrections, t. III : Volume the Third containing Sophonisba, Agamemnon, and Alfred, Londres, Andrew Millar, (lire en ligne), p. 225
  6. a b et c (en) Louise H. Marshall, National Myth and Imperial Fantasy : Representations of British Identity on the Early Eighteenth-Century Stage, Springer, (ISBN 978-0-230-58423-5, lire en ligne), p. 24-26
  7. a et b (en) The Flattery of Free Men, or Rule Britannia: a Verbal Translation Into Latin Verse, with a Genuine Paraphrase, of that Favourite Song, Vindicated from Boast and Insult: Dedicated to His Sacred Britannic Majesty: Addressed to Learned Foreigners: Extracted from an Academical Discourse Now Published, in English and Latin, as a Prelude to an Intended Work, in Latin and French, on English Pronounciation, Called, Euphonologia linguæ Anglicanæ, &c, author, (lire en ligne)
  8. a et b (en-GB) Ralph McLean, « James Thompson and 'Rule, Britannia' », dans Gerard Carruthers et Colin Kidd, Literature and Union: Scottish Texts, British Contexts, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-873623-3, lire en ligne), p. 79-98
  9. « La Grande Vadrouille » ((en) bandes originales), sur l'Internet Movie Database
  10. You Tube et idem.
  11. Rangers Singing Rule Brittania At The Piggery (You Tube).

Liens externes

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