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La classification des hétéroptères en sept infra-ordres est reconnue depuis les travaux de Schuh en 1979, qui a réanalysé, selon une approche [[cladistique]], les données collectées par Cobben en 1978 sur l'évolution des [[Pièces buccales (anatomie des insectes)|appareils buccaux]] et les méthodes d'alimentation<ref>{{Chapitre|langue=En|auteur1=Panizzi, Antônio R.|auteur2=Grazia, Jocélia|titre chapitre=Introduction to true bugs (Heteroptera) of the neotropics.|titre ouvrage=True bugs (Heteroptera) of the neotropics|lieu=Dordrecht|éditeur=Springer|année=2015|isbn=|lire en ligne=https://www.alice.cnptia.embrapa.br/bitstream/doc/1055102/1/ID438102015LVcap1panizzi.pdf|passage=4}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=En|auteur1=Schuh, Randall T.|titre=The Influence of Cladistics on Heteropteran Classification|périodique=Annual Review of Entomology|volume=31|numéro=1|année=1986|pages=67-93|doi=10.1146/annurev.ento.31.1.67|auteur=|pmc=|lire en ligne=https://www.annualreviews.org/doi/10.1146/annurev.en.31.010186.000435}}.</ref>.
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Selon {{Bioref|ITIS|16 janv. 2013}} et Weirauch & Schuh (2011)<ref name=Weirauch>{{en}} Weirauch, C. & Schuh, R.T., 2011. Systematics and Evolution of Heteroptera: 25 Years of Progress. Annual Review of Entomology, 56, 487-510. [https://www.annualreviews.org/doi/abs/10.1146/annurev-ento-120709-144833 Article en ligne]</ref> :

Version du 18 avril 2022 à 22:01

Hétéroptères, Punaises

Le sous-ordre des hétéroptères (Heteroptera) ou punaises, appartient à l'ensemble des insectes ptérygotes hétérométaboles, possédant un appareil buccal de type piqueur-suceur, deux paires d'ailes — les ailes postérieures sont membraneuses alors que les antérieures sont partiellement cornées —, et des antennes longues.

Ce sous-ordre comprend 90 familles regroupant plus de 42 000 espèces[1] collectivement désignées sous le nom de punaises, qu'elles soient terrestres ou aquatiques. La plus connue de ces familles est sans doute celle des pentatomidés.

Milieu de vie

Les entomologues distinguent les hydrocorises (du grec kóris, « punaise » et hydro, « eau ») qui ont un mode de vie sous la surface de l'eau, et les géocorises (du grec geo, « terre »), punaises terrestres ou aquatiques de surface[2].

Alimentation

Punaise à antennes plates (Miridae). Ses glandes salivaires développées injectent à une proie (ici une mouche) du venin paralysant et des sucs digestifs, puis elle aspire le contenu liquide généré par cette digestion externe (de).
Lygaeus equestris.
Punaise de lit (Cimex lectularius).

La plupart des punaises se nourrissent de sèves végétales grâce à leur appareil buccal piqueur-suceur. Certaines (chez les Pentatomidae, Tingidae, Miridae, Lygaeidae) sont des organismes nuisibles aux végétaux chez qui cette prise de nourriture peut provoquer des dégâts directs (baisse de croissance, dessèchement des cellules de l'épiderme causant le phénomène de « grillures ») ou des dégâts indirects (transmission d'agents phytopathogènes véhiculés par la salive lors de la prise du bol alimentaire, à l'origine de phénomènes de nanismes, de jaunisses, de balais de sorcières et de dépérissements variés), mais elles sont rarement en nombre suffisant pour créer de tels dégâts[3]. D'autres espèces (chez les Miridae, Anthocoridae, Pentatomidae et Nabidae) sont prédatrices et constituent des auxiliaires des cultures en lutte biologique, en mangeant des espèces nuisibles (pucerons, thrips, acariens, aleurodes, œufs de papillons et de cicadelles, larves de mouches…)[4]. Certaines espèces sont des parasites hématophages des vertébrés, telle la punaise des lits ou les représentants du genre Triatoma, vecteurs de la maladie de Chagas telles la vinchuca (Triatoma infestans) et Triatoma protracta.

Les punaises, comme d'autres arthropodes peuvent abriter des bactéries symbiotes, qui leur fournissent des oligo-éléments ou vitamines qu'elles ne peuvent synthétiser, ou qui sont impliquées dans leur digestion. Par exemple, des mycobactéries du genre Rhodoccocus sont observées chez les punaises triatomes vectrices de la maladie de Chagas (et chez un autre arthropode piqueur, la tique Ixodes ricinus[5]). Elles jouent un rôle dans la physiologie du repas sanguin.

Reproduction

Le mécanisme de castration chimique existe chez les punaises, notamment Lygus hesperus (en) : lors de l'accouplement, le mâle transfère à la femelle un composé répulsif avec son spermatophore, l'acétate de myristyle qui a une fonction anaphrodisiaque, la femelle perdant alors son pouvoir de séduction[6].

Odeur

Orifice des glandes odorantes (au-dessus de la base des pattes postérieures) chez Coreus marginatus.

L'« odeur de punaise » est caractéristique de certaines espèces qui font partie des Pentatomes (punaises à bouclier). Ces punaises possèdent sur le thorax des glandes odoriférantes produisant une substance pouvant être perçue comme malodorante. Elles sont également qualifiées de « glandes répugnatoires » en raison de leurs propriétés répulsives.

Systématique

Les infra-ordres d'Heteroptera

La classification des hétéroptères en sept infra-ordres est reconnue depuis les travaux de Schuh en 1979, qui a réanalysé, selon une approche cladistique, les données collectées par Cobben en 1978 sur l'évolution des appareils buccaux et les méthodes d'alimentation[7],[8].

Bien que la monophylie des sept infra-ordres ait été démontrée par une étude moléculaire[9], leurs relations de parenté ne sont pas encore pleinement établies et plusieurs hypothèses phylogénétiques restent à confirmer[10]. Les Hétéroptères dériveraient des †Scytinopteroidea, une super-famille fossile de Cicadomorpha. Le groupe basal des Hétéroptères seraient les Nepomorpha, apparus au début du Trias. Les six autres infra-ordres seraient apparus sur une courte période au cours du Trias moyen. Cimicomorpha et Pentatomomorpha apparaissent comme des groupes frères dans un clade commun, mais les relations avec les quatre autres infra-ordres restent à préciser. La plupart des super-familles de Cimicomorpha et de Pentatomomorpha seraient apparues au Jurassique, mais leurs familles modernes se seraient surtout diversifiées à partir du Crétacé, qui coïncide avec l'apparition et le développement des plantes à fleurs il y a 140 millions d'années[11].

Selon ITIS (16 janv. 2013)[12] et Weirauch & Schuh (2011)[10] :

Liste de familles par infra-ordre

Liste des familles, super-familles, genres et infra-ordres

Selon BioLib (2 avril 2022)[13] :

Familles de punaises associées aux milieux aquatiques

Une notonecte.


Écologie

Agroscope signale une augmentation des signalements de punaises (Heteroptera) dans les cultures. Il s'agit en particulier de punaise ornée du chou Eurydema et autres punaises des brassicacées, de punaise des baies Dolycoris baccarum, et de punaises ternes Lygus. Leur prolifération est attribuée au réchauffement climatique[14].

Eucorysses grandis.

Autre

La punaise diabolique (Halyomorpha halys) (12 à 17 mm de long) est originaire d'Extrême-Orient mais observée dans la région zurichoise. L'insecte s'attaque surtout aux fruits et aux feuilles des abricotiers, cerisiers, pruniers et pommiers et se multiplie « plutôt lentement ». Elle apprécie aussi les arbustes (arbre aux papillons, buisson ardent et chèvrefeuille) et peut pulluler dans les maisons où elle hiverne[15]. La punaise diabolique est arrivée en France par l'Alsace et cause de nombreux dommages dans les vergers. Son élimination par les pesticides est relativement compliquée car l'espèce possède de nombreuses résistances aux traitements.

Aspects culturels

  • Les Français utilisent parfois l'exclamation « punaise ! » pour exprimer un sentiment de surprise aussi bien positif que négatif (expression familière, substitut édulcoré de l'interjection « putain ! »).
  • Une « punaise de sacristie » est une personne dévote très attachée à l'Église (expression familière).

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

  1. (en) Weirauch, C., Schuh, R.T., Cassis, G. et Wheeler, W.C., « Revisiting habitat and lifestyle transitions in Heteroptera (Insecta: Hemiptera): insights from a combined morphological and molecular phylogeny. », Cladistics, vol. 35, no 1,‎ , p. 67-105 (DOI 10.1111/cla.12233).
  2. Raymond Poisson, Faune de France. Hétéroptères aquatiques, vol. 61, Paul Lechevalier, , p. 2
  3. Philippe Ryckewaert, Guide de reconnaissance des insectes et acariens des cultures maraîchères des Petites Antilles, Quæ, , p. 25-27.
  4. Lydie Suty, La lutte biologique. Vers de nouveaux équilibres écologiques, Quæ, , p. 189
  5. Halos et al., 2006.
  6. (en) C. S. Brent et J. A. Byers, « Female attractiveness modulated by a male-derived antiaphrodisiac pheromone in a plant bug », Animal Behaviour, vol. 82, no 5,‎ , p. 937-943
  7. (en) Panizzi, Antônio R. et Grazia, Jocélia, « Introduction to true bugs (Heteroptera) of the neotropics. », dans True bugs (Heteroptera) of the neotropics, Dordrecht, Springer, (lire en ligne), p. 4.
  8. (en) Schuh, Randall T., « The Influence of Cladistics on Heteropteran Classification », Annual Review of Entomology, vol. 31, no 1,‎ , p. 67-93 (DOI 10.1146/annurev.ento.31.1.67, lire en ligne).
  9. (en) Xie et al., « 18S rRNA hyper-elongation and the phylogeny of Euhemiptera (Insecta: Hemiptera) », Molecular phylogenetics and evolution, vol. 47, no 2,‎ (lire en ligne).
  10. a et b (en) Weirauch, C. & Schuh, R.T., 2011. Systematics and Evolution of Heteroptera: 25 Years of Progress. Annual Review of Entomology, 56, 487-510. Article en ligne
  11. (en) Min Li, Ying Tian, Ying Zhao et Wenjun Bu, « Higher Level Phylogeny and the First Divergence Time Estimation of Heteroptera (Insecta: Hemiptera) Based on Multiple Genes », PLoS ONE, vol. 7, no 2,‎ , e32152 (ISSN 1932-6203, PMID 22384163, PMCID PMC3288068, DOI 10.1371/journal.pone.0032152, lire en ligne, consulté le )
  12. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 16 janv. 2013
  13. BioLib, consulté le 2 avril 2022
  14. Cornelia Sauer, Matthias Lutz, Serge Fischer, Lucia Albertoni, Mauro Jermini et Samuel Hauenstein, « Augmentation des signalements d’attaques de diverses espèces de punaises en cultures maraîchères », Extension cultures maraîchères, Agroscope,‎ , p. 3 (info_22_2019_e.pdf)
  15. Vincent Albouy, Des insectes en ville, éditions Quæ, , p. 95.