Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Vouvant
Église Notre-Dame-de-l'Assomption de Vouvant | |
Portail nord, en novembre 2020. | |
Présentation | |
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Culte | Catholique |
Dédicataire | Marie (mère de Jésus) |
Type | Église priorale |
Rattachement | Diocèse de Luçon |
Début de la construction | Avant 1016-1019 |
Architecte | Abbé Théodelin (première église édifiée avant 1050) Victor Loué (restaurations des années 1882-90) |
Autres campagnes de travaux | XIIe siècle : modification du chevet, du transept, de la crypte et édification du portail vers 1458/64 : ajout de la partie haute du portail par Jean de Dunois 1882-1890 : restaurations diverses (crypte, clocher, coupole du transept), reconstruction des trois premières travées de la nef et construction de la sacristie mai 2019-février 2020 : restaurations et rénovations diverses (installation électrique, sol de la nef dédiée au culte, mobilier (bancs et chaire), nettoyage des pierres, éclairage intérieur et portes d'entrée du XIXe siècle) |
Style dominant | Roman |
Date de démolition | XVIIe siècle : partie ouest (portail occidental et intérieurs de la nef) |
Protection | Classé MH (1840, 1940, 1942) |
Géographie | |
Pays | France |
Région | Pays de la Loire |
Département | Vendée |
Commune | Vouvant |
Coordonnées | 46° 34′ 19″ nord, 0° 46′ 11″ ouest |
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L'église Notre-Dame-de-l'Assomption est une église catholique située à Vouvant, dans le département de la Vendée, en région Pays de la Loire.
Historique
[modifier | modifier le code]L'église Notre-Dame-de-l'Assomption[1], classée monument historique en 1840 par Prosper Mérimée[2], est édifiée à partir du XIe siècle sous l'impulsion de Guillaume le Grand d'Aquitaine.
De la vaste église élevée au XIe siècle par Théodelin, abbé de Maillezais, il ne reste que trois travées, restaurées dans les années 1990 (la Nef Théodelin)[3], abritant actuellement des expositions.
De l'église romane datant de la seconde moitié du XIIe siècle, ne subsistent que le chœur et son abside, les deux absidioles, ainsi que des fragments de statues ayant probablement orné le grand portail ouest disparu (place du Corps-de-garde, à l'emplacement de l'actuelle pharmacie).
Le roi Saint Louis y rend grâce à Dieu de sa victoire sur les Lusignan en 1242.
Dès le début des Guerres de religion, Vouvant est saccagé par les protestants ; le riche prieuré Sainte-Marie est détruit et l'église Notre-Dame ruinée. L'effondrement des voûtes semble se situer au début du XVIIe siècle, lors des Guerres de Religion : lors de sa visite pastorale, en 1656, l'évêque de la Rochelle écrit que « l’Église fort belle et fort vaste autrefois, par le malheur des guerres a été toute ruinée : il n’y a plus que le chœur et les deux chapelles aux deux côtés du chœur qui soient voûtés…[4] ».
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Vue d'ensemble (gravure réalisée par Octave de Rochebrune).
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Portail nord (gravure réalisée par Octave de Rochebrune).
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Vue du nord (gravure réalisée par Octave de Rochebrune).
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La crypte, photographiée par Jules Robuchon.
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Le portail nord, photographié par Jules Robuchon.
L'église est restaurée et reconstruite à de nombreuses reprises et, de 1882 à 1890, grâce aux efforts du curé, l'abbé Laurent, elle fait l'objet de restaurations radicales : la flèche surmontant le clocher est remplacée par un clocher octogonal, trois travées de la nef sont reconstruites, le transept, le chœur et les parties hautes de la crypte sont restaurés.
En plus du classement initial en 1840, un des bâtiments attenant au chevet de l'église est classé monument historique en 1940, et le terrain en 1942[2].
Le , l'ancien cadran (conçu par un habitant du village et datant de 1908) est remplacé par un cadran émaillé[5].
Datation des éléments de l'édifice
[modifier | modifier le code]Les différents éléments de l'église Notre-Dame sont datés comme suit[4],[6],[7],[8] :
- Nef Théodelin : XIe siècle.
- Crypte (hors voûtes) : construite une première fois au XIe siècle avant d'être modifiée lors de la seconde moitié du XIIe siècle.
- Partie basse carrée du portail nord et chevet (chœur, abside et deux absidioles) : seconde moitié du XIIe siècle.
- Partie haute triangulaire du portail nord : XVe siècle.
- Façade occidentale (érigée à la suite de la destruction du prolongement ouest de l'édifice) : XVIIe siècle.
- Transept, parties hautes de la crypte (voûtes), clocher octogonal ainsi que les trois premières travées de la nef (nef dédiée au culte) : reconstruction au cours des travaux de restauration des années 1882-1890.
Architecture
[modifier | modifier le code]Façade nord
[modifier | modifier le code]Le portail monumental de l'église Notre-Dame est divisé en deux parties : la partie basse carrée, romane (XIIe siècle) et la partie haute triangulaire, gothique (XVe siècle)[4].
Partie basse (XIIe siècle)
[modifier | modifier le code]La partie carrée, romane, du portail comprend deux portes jumelles encadrées chacune par deux voussures. Les sculptures monumentales, romanes aussi (XIIe siècle), représentent des personnages, des végétaux, des animaux et des créatures fabuleuses[4].
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Partie basse du portail.
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Arc de décharge du portail.
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Arc de décharge du portail.
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Chapiteaux est du portail.
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Chapiteaux ouest du portail.
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Baie aveugle située à gauche du portail.
Partie haute triangulaire (v. 1458/64)
[modifier | modifier le code]Le portail roman de la priorale Notre-Dame est exhaussé d'une partie triangulaire, gothique, entre 1458 et 1464. Cette partie est ornée de deux grandes compositions de la Cène et de l'Ascension[4].
Armoiries de Jean de Dunois
[modifier | modifier le code]L'élément sculpté présent entre les deux portes d'entrée de l'édifice correspond aux armes de Jean de Dunois, comte de Dunois et de Longueville, devenu seigneur de Vouvant en 1458. En effet, la présence de ces armoiries est affirmée par Sylviane Van de Moortele dans son article de 1993 portant sur l'église[1]. Ces armes se composent d'un écu penché (certainement peint) supporté par deux aigles essorantes et surmonté d'un heaume lui-même surmonté d'une tête de bélier en guise de cimier. Dès 1439, Jean de Dunois possède en effet les armoiries suivantes : « D'azur à trois fleurs de lys d'or, au lambel à trois pendants d'argent, à la traverse d'argent. L'écu (penché) timbré d'un heaume couvert de lambrequins et cimé d'une tête de bélier, supporté par deux aigles essorantes »[9].
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Zone du portail exhaussée au XVe.
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Détail de la Cène.
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Marie d'Harcourt (à gauche) et Jean de Dunois (à droite).
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Armes de Jean de Dunois.
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Représentation moderne des armoiries portées par Jean de Dunois après 1439.
Vitraux du XIXe siècle
[modifier | modifier le code]Jardin du prieuré créé en 2007
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Le jardin, adossé à la sacristie.
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Le jardin.
Intérieur
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Vue d'ensemble avant l'installation de l'orgue (nef dédiée au culte).
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Vue d'ensemble (nef dédiée au culte).
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Absidiole nord et bras nord du transept.
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Absidiole nord.
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Absidiole sud.
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Bas-côté sud.
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Vue depuis l'entrée de la sacristie.
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Vue sur la console.
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Console.
Crypte du XIIe siècle
[modifier | modifier le code]La crypte est découverte en 1854. Construite une première fois au XIe siècle, elle est modifiée au XIIe siècle et restaurée au XIXe siècle (parties hautes).
Plusieurs éléments en provenance des différentes fouilles y sont exposés[4], comme un chef et un torse de chevalier sculptés du XIIe siècle ou XIIIe siècle (classés au titre d'objets en 1988[10],[11]), un sarcophage mérovingien, etc.
Depuis 2015[12], sous l'impulsion de l'association Patrimoines du Vouvantais et du conservateur du patrimoine au conseil départemental de la Vendée, Julien Boureau, la crypte est dotée d'un écran diffusant une vidéo qui évoque, entre autres, les différentes étapes de la construction de l'église.
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Vue d'ensemble.
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Vue d'ensemble
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Autel.
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Chef de chevalier du XIIe siècle ou XIIIe siècle.
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Vestiges de sculptures.
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En 2020.
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En 1882.
Nef Théodelin (av. 1050)
[modifier | modifier le code]La nef Théodelin est la seule partie qui subsiste de l'église priorale[13], construite au XIe siècle, séparée de la partie de l'église destinée au culte. Elle est restaurée à la suite de l'effondrement de la charpente en 1910 et rouverte au public en 1995. Elle sert, depuis, de lieu d'exposition[3].
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Vue de l'ensemble nord.
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Arcs et piliers séparant le vaisseau central du bas-côté nord.
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Détail d'un arc en plein cintre.
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Détail de l'appareillage d'un arc en plein cintre (cinquième travée).
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Détail de l'appareillage d'un arc en plein cintre (sixième travée).
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Bas-côté nord.
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Bas-côté sud.
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Mur gouttereau sud.
Références
[modifier | modifier le code]- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Vouvant » (voir la liste des auteurs).
- Sylviane Van Moortele, « L'église Notre-Dame de Vouvant », Congrès archéologique de France. 151e session. Vendée. 1993, Paris, Société Française d'Archéologie, , p. 113-126
- « Église de Vouvant », notice no PA00110287, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Eglise de vouvant - Son portail - la Nef Théodelin », sur Vouvant (consulté le )
- Patrimoines du Vouvantais, La Merveille de Vouvant, 24 p. (lire en ligne)
- « Une nouvelle pendule pour l'église », Ouest-France.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Société française d'archéologie, Bulletin monumental / publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques ; et dirigé par M. de Caumont, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 375 et suivantes
- Notice no PM85000404, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
- Jean-Pierre Lecomte (Architecte du Patrimoine), Église Notre-Dame - VOUVANT (85) : Étude historique, architecturale et sanitaire. (Diagnostic), Antak, , 67 p.
- Louis Douët d'Arcq, Collection de sceaux, t. I, Paris, Henri Plon, , 696 p. (lire en ligne), p. 422
- « Haut-relief : Chef de chevalier », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
- « Torse : Chevalier », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le )
- « Une vidéo à découvrir dans la crypte de l'église », sur ouest-france.fr (consulté le )
- Association "Patrimoines du Vouvantais", p. 14
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Michel Dillange, « L'administration et la restauration des édifices anciens en Vendée au XIXe siècle », dans Société d'émulation de la Vendée, Annuaire départemental de la Société d'émulation de la Vendée, (lire en ligne), p. 262 à 263
- Michel Dillange, Eglises et abbayes romanes en Vendée, Marseille, Editions Jeanne Laffitte, , 264 p. (ISBN 2-86276-074-9), p. 223 à 227
- Sylviane Van de Moortele, « L'église Notre-Dame de Vouvant », dans Société Française d'Archéologie, Congrès archéologique de France, 151e session, 1993, Vendée, Paris, Société Française d'Archéologie et Musée des Monuments Français, , 288 p., p. 113 à 126
- Jean-Pierre Lecomte (Architecte du Patrimoine), Église Notre-Dame - VOUVANT (85) : Étude historique, architecturale et sanitaire. (Diagnostic), Antak, , 67 p.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Liste des églises de la Vendée
- Liste des monuments historiques protégés en 1840
- Liste des monuments historiques de la Vendée
Liens externes
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- Ressources relatives à la religion :
- Ressource relative à l'architecture :