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Sylvia Kristel

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Sylvia Kristel
Sylvia Kristel au festival de Cannes 1990.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Sylvia Maria Kristel
Nationalité
Activité
Période d'activité
Autres informations
Genre artistique
Érotisme (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Films notables
Discographie
Discographie de Sylvia Kristel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

Sylvia Kristel, née le à Utrecht et morte le à Amsterdam, est une actrice et mannequin néerlandaise.

Elle est surtout connue pour avoir incarné à douze reprises (quatre fois au cinéma, huit à la télévision) le rôle-titre de la série érotique Emmanuelle entre les années 1970 et 1990.

Enfance et mannequinat

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Fille de John Nicolaas Kristel, ancien champion de tir[1], et de Pietje Hendrika Lamme, Sylvia Kristel a grandi avec sa sœur cadette Marianne et son frère Nicolas dans une chambre d'hôtel, presque sous les toits de l'établissement familial, l'Hôtel du Commerce, quartier de la gare à Utrecht[2],[3].

Avec un QI de 165[4], Sylvia Kristel a pu sauter quatre classes à l'école. Elle parle néerlandais, français, anglais, allemand et italien.

Après ses études secondaires dans un pensionnat religieux où elle est marquée par les leçons de sœur Marie-Immaculata, elle travaille un temps comme secrétaire dans une société d'import-export. Se morfondant dans l'appartement où elle vit avec sa mère depuis le divorce de cette dernière, elle rencontre le producteur Jacques Charrier, alors président du jury du festival de cinéma d'Utrecht, qui lui conseille de tenter de percer dans le cinéma[5]. Elle commence le mannequinat à 17 ans et, en 1973, gagne le concours Miss TV Europe[6].

Elle commence sa carrière d'actrice dans un spot publicitaire pour un tampon périodique[7]. Elle enchaîne avec de petits rôles dans des films néerlandais.

Les années Emmanuelle

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Sylvia Kristel en 1973.

En 1974, Sylvia Kristel tient le rôle-titre du film Emmanuelle (adapté du roman d'Emmanuelle Arsan), réalisé par Just Jaeckin[8]. Ce film, qui lui a apporté la notoriété internationale, demeure l’un des films français ayant eu le plus de succès. Il restera treize ans à l'affiche sur les Champs-Élysées à Paris. Sylvia Kristel se trouve alors liée à ce rôle et joue sur cette image. Elle reprendra le personnage dans quatre autres films de la série, entre 1975 et 1993. Dans l'intervalle, elle joue dans des films traditionnels réalisés par les cinéastes Jean-Pierre Mocky, Claude Chabrol ou Roger Vadim, entre autres.

Elle apparaît dans l'adaptation de L’Amant de Lady Chatterley et obtient le rôle-titre dans une biographie érotique de l’espionne Mata Hari. Cette image la suit jusqu'aux États-Unis où elle joue, en 1981, Nicole Mallow, une femme séduisant un adolescent dans la comédie érotique controversée Leçons très particulières. Bien que le film soit un des films indépendants les plus rentables de l'année 1981 (listé à la 28e place du total des recettes brutes aux États-Unis pour 1981[9]), Sylvia Kristel ne reçut aucune rémunération et continue à apparaître dans des films, délaissant le rôle d'Emmanuelle entre 1984 et 1993.

Elle apparaît également dans un film adapté de la série comique Max la Menace : Le Plus Secret des agents secrets (The Nude Bomb) en 1980. Elle continue de jouer, notamment aux côtés de Michel Piccoli et d'Alain Delon.

Après le succès

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Malgré le soutien de la critique, Sylvia Kristel est rapidement cantonnée à des rôles érotiques et sa carrière se termine pratiquement en 1981[10].

En 1984, le quatrième volet des aventures d'Emmanuelle lui donne l'occasion de passer ostensiblement le relais à Mia Nygren, qui a le rôle principal, tandis qu'elle tient le double rôle de Sylvia et d'Emmanuelle[11]. Monique Gabrielle et Natalie Uher lui succèderont. Mais l'identification de l'actrice au personnage restera la plus forte et Sylvia Kristel reprendra son rôle d'Emmanuelle, pour le cinéma et la télévision, aux côtés de George Lazenby dans les années 1990, le rôle principal étant tenu par Marcela Walerstein.

En 2001, elle joue un petit rôle dans Pardonnez-moi, le premier film du cinéaste néerlandais controversé Cyrus Frisch. La même année, elle apparaît dans le film Sexy Boys de Stéphane Kazandjian dans lequel elle joue une sexologue. Lors de la scène de la consultation, elle est assise sur un fauteuil en osier rappelant celui d'Emmanuelle…

En 2004, elle réalise le court-métrage Topor et moi, écrit par Ruud Den Dryver dans lequel elle joue. En , Sylvia reçoit une récompense[12] au festival du film de Tribeca à New York. Après une pause de 8 ans, elle fait une apparition dans le film Two Sunny Days en 2010 et, la même année, elle apparaît dans la série télé Les Demoiselles du swing où elle joue la mère de Trio Lescano.

Ayant beaucoup fumé (dès l'âge de 11 ans), Sylvia Kristel a été soignée pour un cancer de la gorge en 2002 puis du poumon en 2004. Fin juin 2012, elle est victime d'un accident vasculaire cérébral[13],[14]. Quelques mois plus tard, elle meurt d'un cancer du poumon dans la nuit du [15]. Elle résida à Amsterdam jusqu'à sa mort.

Elle est inhumée le dans sa ville natale d'Utrecht, en présence de nombreuses personnalités dont Just Jaeckin.

Vie privée

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Sylvia Kristel en 2009.

Sylvia Kristel entretient une relation jusqu'au milieu des années 1970 avec l'écrivain belge Hugo Claus, qui a 23 ans de plus qu'elle, et avec qui elle a un fils, Arthur, né le , également comédien. Puis, durant cinq ans, elle a une relation amoureuse avec le comédien Ian McShane. Il lui fait découvrir la cocaïne et au bout de deux ans, Kristel va bientôt en prendre quotidiennement, souvent avec de l'alcool[16]. Le couple se dispute fréquemment et la relation se terminera tragiquement quand Ian McShane poussera une Kristel enceinte dans les escaliers, ce qui lui fera perdre l'enfant et quitter McShane[16]. Dans un entretien, tourné dans le cadre du documentaire Hunting Emmanuelle en 2006, elle décrit cette dépendance à la cocaïne comme une supervitamine très tendance, chère et bien plus puissante que l'alcool, un carburant nécessaire pour rester dans le « style ». Cette dépendance la conduit à prendre de mauvaises décisions comme vendre ses droits pour Leçons très particulières pour 150 000 dollars, alors que le film en rapporte plus de 26 millions rien qu'aux États-Unis[9].

Elle s'installe aux États-Unis pour tenter une carrière internationale où elle manque de mourir de faim après un mariage de cinq mois avec un homme d'affaires[17]. Elle est financièrement spoliée par son deuxième mari, le metteur en scène Philippe Blot, dont elle obtient la séparation.

À partir des années 1990, Sylvia Kristel vit en couple avec Freddy de Vree (nl), un producteur belge, qui meurt subitement en 2004. À partir de cette époque, elle connaît un véritable succès aux Pays-Bas en tant que peintre[18].

En 2006, elle publie son autobiographie sous le titre Nue, dans laquelle elle raconte son calvaire : victime de sa naïveté, escroquée, puis dépossédée, minée par l’alcool et la drogue, elle a vu sa vie s'effondrer.

Filmographie

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Télévision

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Réalisation

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  • 2004 : Topor et moi (court-métrage)

Notes et références

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  1. « Sylvia Kristel, qui a joué dans Emmanuelle, décédée des suites d’un cancer », Le Progrès, 18 octobre 2012.
  2. Jean-Alphonse Richard et Justine Vignaux, « Emmanuelle : "Je sniffais, courais, tombais..." », sur rtl.fr, .
  3. Sylvia Kristel, Nue. Dans l'ombre du fantasme, Cherche Midi, , p. 24.
  4. « Adieu Sylvia Kristel, Goodbye Emmanuelle », sur Evene.fr,
  5. Sylvia Kristel, Nue. Dans l'ombre du fantasme, Cherche Midi, , p. 29.
  6. (en) « Sylvia Kristel, Miss TV Europe, In A Floral Crop Top » - The Huffington Post, 30 août 2012.
  7. Cyril Cossardeaux, « Mort de la comédienne Sylvia Kristel », sur culturopoing.com, .
  8. Renaud Machart, « « “Emmanuelle”, la plus longue caresse du cinéma français », sur Arte : anatomie d’un mythe », sur lemonde.fr, Le Monde,
  9. a et b (en) Private Lessons - Box Office Mojo.
  10. « Sylvia Kristel, première égérie de Première » - Daniel De Almeida, Première, 18 octobre 2012.
  11. Emmanuelle change de visage grâce à une opération de chirurgie esthétique.
  12. Remise par Gayle King (en).
  13. (nl) « Sylvia Kristel kritiek na herseninfarct » - Stijn Vossen, Het Laatste Nieuws, 30 juin 2012.
  14. « Sylvia Kristel, l'actrice néerlandaise d'Emmanuelle, victime d'un AVC » - RTL.be/AFP, .
  15. « Sylvia Kristel, qui a joué dans Emmanuelle, décédée des suites de son cancer » - Romandie.com/AFP, 18 octobre 2012.
  16. a et b Clémentine Billé, « Sylvia «Emmanuelle» Kristel, égérie cabossée de l’érotisme de masse. », Slate.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. « Mort de Sylvia Kristel, alias "Emmanuelle" », La Dépêche, 19 octobre 2012.
  18. « 5 choses à savoir sur Sylvia Kristel, éternelle Emmanuelle » sur lexpress.fr.

Bibliographie

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Liens externes

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