Shampooing

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Le shampooing, ou shampoing[1], est un produit cosmétique présenté généralement sous forme de liquide, crème, solide ou poudre, formulé à partir de substances tensioactives permettant de nettoyer la chevelure et éventuellement de traiter le cheveu.

Trois flacons anciens de shampoing « SHAMPOO » (début XXe siècle).

Histoire

Michelia champaca.

Le mot shampoo date en anglais de 1762, où il avait le sens de « masser ». Le mot était emprunté à l'anglo-indien « shampoo », qui venait à son tour du hindi chāmpo (चाँपो /tʃãːpoː/), l'impératif de chāmpnā (चाँपना /tʃãːpnaː/), « huiler, masser les muscles », et qui était dérivé lui-même du mot sanskrit / hindi chāmpnā (चाँपना /tʃãːpnaː/), désignant les fleurs de la plante Michelia champaca (famille des Magnoliaceae) traditionnellement utilisées pour faire des huiles odorantes pour cheveux. Les Hindou(e)s s'en servaient pour s'enduire les cheveux et les faire briller.

Le terme et le service ont été présentés par un certain Sake Dean Mahomed (en), né à Patna en Inde, qui ouvrit à Brighton en 1814 un bain shampooinant sous le nom de Bains de vapeur indiens de Mahomed[2]. Ses bains ressemblaient à des bains turcs où les clients recevaient un traitement indien de champi, c'est-à-dire de shampooing, ou des massages thérapeutiques. Son service fut apprécié ; il reçut cette haute distinction d'être fait Chirurgien Shampouineur de George IV comme de Guillaume IV.

Dans les premiers temps du shampooing, les coiffeurs anglais faisaient bouillir des paillettes de savon dans de l'eau avec des plantes afin de donner lustre et fragrance aux cheveux. Kasey Hebert fut le premier producteur connu de shampooing et c'est à lui qu'on en attribue actuellement l'origine. Il vendait son premier shampooing, « Shaempoo » dans les rues de Londres, sa ville natale.

À l'origine, les premiers shampooings étaient à base de savon noir et de cristaux de soude ; tous deux contiennent des tensioactifs (détersifs). Ils laissaient souvent un dépôt blanchâtre. Les cheveux pouvaient rapidement devenir poisseux et emmêlés. Il faudra attendre le shampooing moderne, celui que nous connaissons aujourd'hui, pour régler ces problèmes. Une formule améliorée a d'abord été proposée au cours des années 1930 avec Drene, le premier shampooing synthétique (et non-savonneux). Puis, Eugène Schueller, de L'Oréal lance en 1931 un shampooing à base de matières synthétiques, le Platinosel, qui laisse les cheveux propres et soyeux. En 1934, c'est au tour de Dop, premier shampooing grand public[3].

Des temps anciens à ce jour, les Indiens ont utilisé différentes formules de shampooings en se servant de plantes comme le neem, l'acacia Concinna ou la noix de lavage, le henné, le bael, la bacopa monnieri, le fenugrec, le babeurre, l'amla, l'aloès et l'amande en combinaison avec quelques composantes aromatiques comme le santal, le jasmin, le curcuma, la rose et le musc.

Fonctionnement

Sébum et crasse

La peau est un organe très important qui est chargée de laisser passer la transpiration, tout en empêchant les corps étrangers de pénétrer dans l'organisme. Ces corps étrangers incluent poussières, microbes et molécules toxiques. Le corps étant constitué à 80 % d'eau, la peau doit se prémunir du dessèchement (qui se traduit par des gerçures voire des crevasses). C'est pour cela que la sueur s'accompagne d'une sécrétion d'un corps gras : le sébum. Il permet donc à la peau de maintenir son taux d'humidité, et donc de rester douce, souple et intègre. Malheureusement, comme tout corps gras, le sébum a tendance à s'imprégner des corps étrangers en contact avec la peau. S'il n'est pas évacué, il se forme à la surface de la peau une couche épaisse et noirâtre de sébum mélangé de poussières, de bactéries et de substances plus ou moins toxiques : c'est la crasse. Devenir crasseux pose des problèmes d'hygiène (multiplication des bactéries et odeurs associées), et de salissures des vêtements (cf. cols de chemises).

Impact sur les cheveux

Au niveau du cuir chevelu, le sébum protège également les cheveux en enduisant les écailles et surtout l'espace entre les écailles d'un film protecteur. Ce film a deux intérêts :

  • protection mécanique contre les poussières ;
  • protection chimique contre l'oxygène de l'air qui va dégrader les écailles, et contre la déshydratation (cheveu sec).

Au fil des jours, le sébum va s'accumuler dans les cheveux, surtout dans les parties proches du cuir chevelu. Les mouvements des cheveux contribuent également à l'étalement de ce sébum. Plus la quantité de sébum augmente, plus le film devient épais. Les cheveux deviennent « gras » et ont tendance à se coller entre eux, s'alourdir, donnant un effet « mouillé » inesthétique.

Selon les profils de peau, la production de sébum est plus ou moins abondante. Si on enlève trop régulièrement le sébum (shampooing), le cuir chevelu va se dessécher, conduisant souvent ce dernier à augmenter la production de sébum pour compenser.

Lavage

Le lavage de base se fait à l'eau (solvant). Mais l'eau seule ne se mélangeant pas avec un corps gras, il est nécessaire d'y ajouter un agent dispersant (détergeant), lui permettant de dissoudre le sébum (et les saletés incrustées) des cheveux et du cuir chevelu. Pour faciliter le lavage, il est recommandé d'utiliser de l'eau chaude (augmentation du pouvoir solvant de l'eau), cependant, la chaleur dilatant les pores et stimulant les glandes sébacées, le cuir chevelu peut répondre en produisant davantage de sébum.

Au vu des irritations potentielles, qui ne sont pas forcément visibles ou ressenties, il est déconseillé de laisser le shampooing appliqué trop longtemps. un léger massage permet de mécaniquement augmenter l'efficacité du lavage. Le rinçage doit aussi être fait minutieusement, afin de préserver le cheveu et le cuir chevelu de tout résidu potentiellement irritant.

Le lavage a deux conséquences : assécher le cheveu et irriter le cuir chevelu. La fréquence nominale du lavage des cheveux devrait-être tous les 2 à 3 jours. Pour les cheveux secs ou longs, les lavages devront être espacés (1 fois par semaine), tandis que pour les cheveux gras, réduire la fréquence risque de stresser davantage le cuir chevelu qui va graisser encore plus vite. Il est déconseillé de faire 2 lavages successifs (l'agression du second lavage sera beaucoup plus forte). Il est aussi recommandé de changer régulièrement de marque de shampooing pour varier les produits appliqués et limiter la sensibilisation du cuir chevelu.

Irritations liées au shampooing

Le problème de la peau, c'est qu'elle est elle-même constituée de cellules dont la paroi est constituée de lipides. Pour faire une image, si on schématise à l'extrême, nos cellules sont littéralement des bulles de graisses contenant de l'eau. Toute la difficulté réside alors dans la capacité du détergeant à dissoudre le sébum sans dissoudre la paroi cellulaire. Actuellement aucun détergent n'est parfaitement sélectif. C'est pourquoi tous les détergents des shampooings sont dit irritants : ils altèrent les cellules de l'épiderme en créant des irritations (destruction de cellules ou désolidarisation de cellules) qui deviennent des brèches notamment pour les différents produits chimiques en contact avec la peau. C'est pourquoi également, tous les shampooings sont porteur de règles de sécurités en cas de réaction allergiques ou de projection dans les yeux.

Donc le rôle du fabricant de shampooing va être de trouver un produit lavant détergent peu irritant, puis de lui ajouter des agents permettant de limiter les potentielles irritations.

Additifs liés au marketing

Aux agents détergents, le fabricant va ajouter des éléments de conservation (pour éviter que le shampooing ne se dégrade), et des agents « commerciaux », non liés directement au shampooing mais facilitant sa vente (colorants, parfums, texture, etc.).

Les agents détergents utilisés ont une mousse éphémère, il leur est fréquemment ajouté des agents moussants (détergents peu efficaces mais moussant beaucoup) pour que la mousse soit plus généreuse et surtout plus durable.

Après le shampooing

Le shampooing est souvent la première étape du traitement du cheveu. Il en existe d'autres, complémentaires ou à visées esthétiques :

  • l'après-shampooing ou « conditionneur » (terminologie anglosaxone) : les après-shampooings sont des shampooings… sans shampooing : les agents lavants sont beaucoup moins présents et beaucoup moins agressifs. L'après-shampooing doit cependant être rincé. Son rôle est de procurer un traitement superficiel :
    • l'absence de détergents permet aux corps gras (huiles) et aux différents produits actifs d'être plus efficaces,
    • l'après shampooing peut n'être appliqué que sur les pointes, notamment pour graisser celle-ci sans sur-graisser les racines, qui le sont déjà grâce au sébum naturel),
    • l'après shampooing permet de faciliter le coiffage et la tenue de la coiffure (souvent grâce à des silicones),
    • les additifs de l'après shampooing sont proches du shampooing (ou en complément). Il existe donc un type d'après shampooing spécifique à chaque type de cheveu,
    • en cas de lavages répétés et fréquents (tous les jours), l'après-shampooing seul peut être envisagé car moins agressif, et le cheveu potentiellement moins sale ;
  • le masque ne contient aucun détergent et a pour seul but de nourrir et réhydrater le cheveu en profondeur. Il doit pour cela être appliqué pendant au moins trente minutes. Il ne répare pas le cheveu, mais ralentit sa dégradation (cas des cheveux fragiles, ou abîmés). Il doit être rincé après ;
  • l'avant-shampooing : très utilisé en Asie, l'avant shampooing est un masque destiné à être appliqué sur cheveux secs (avant le shampooing) et potentiellement abîmés, avec les écailles un peu ouvertes. Les principes sont les mêmes que pour le masque, sauf que le produit est plus liquide et pénètre plus profondément. L'avant-shampooing peut permettre aussi de préparer le cheveu au lavage et à ses produits agressifs ;
  • les produits coiffants.

Adaptation aux types de cheveux

Selon les types de cheveux, certaines formulations sont déconseillées et d'autres conseillées. Les informations donnés ici sont à titre indicatif et peuvent être combinées.

Cheveux normaux

Les cheveux normaux sont sains, brillants, sans fourches ou cassures. Les shampooing pour cheveux normaux sont censés être les plus neutres au niveau de la formulation.

Cheveux secs

Les cheveux sont secs car ils ne sont pas assez graissés par le sébum. Trois facteurs peuvent expliquer cela :

  • sécrétion de sébum insuffisante ;
  • couche de silicone laissée par les précédents shampooings empêchant le sébum de faire efficacement son effet de graissage ;
  • cheveux trop longs (le sébum n'arrive pas jusqu'aux pointes.

Les shampooings pour cheveux secs contiendront donc :

  • moins de silicones ;
  • moins d'alcools et de solvants volatils (qui contribuent à assécher le cheveu) ;
  • plus de corps gras ;
  • plus d'agents hydratants.

Cependant, l'effet naturellement détergeant du shampooing nécessitera d'appliquer un soin de graissage sous forme de masque pour plus d'efficacité. Ceci est d'autant plus vrai pour les cheveux ondulés et crépus (le masque gras est indispensable).

Cheveux fragiles ou abîmés

Les cheveux fragiles ou abîmés (fourches, cassures, etc.) sont souvent ternes. Les deux causes de cette fragilité sont :

  • cheveux longs et donc moins graissés par le sébum, voire plus graissés du tout et soumis aux agressions extérieures ;
  • cheveux souvent traités à la chaleur (séchage ou fer) ou avec des produits agressifs notamment lors de colorations.

Ces cheveux vont avoir besoin d'une armure de protection qui va les protéger et les lisser. Actuellement les shampooings les plus efficaces utilisent des formulation à base de silicone et de corps gras, qui va les protéger plus efficacement.

Attention, malgré les formules marketing, il n'existe pas de shampooing réparateur. Toute partie du cheveu endommagée le restera jusqu'à sa coupe. le but du shampooing est de colmater les brèches (avec du silicone essentiellement).

Cheveux ayant tendance à friser

Les cheveux ayant tendance à friser sont des cheveux sensible à l'humidité qui va les faire onduler (friser). Pour limiter l'impact de l'humidité, le silicone peut être une bonne solution.

Cheveux fins

Les cheveux fins une fois lavés créent souvent un effet « manque de volume ». En effet les cheveux en se frottant créent naturellement de l'électricité statique (charges négatives), lors du shampooing, les tensioactifs anioniques vont neutraliser ces charges négatives et les cheveux vont moins se repousser, d'où la perte de volume. La solution est donc de rajouter les agents chargés négativement (notamment sous la forme d'agents cationiques), pour recréer du volume. Les cheveux fins ont également une tendance à se dessécher plus vite, d'où une formulation des shampooing moins intense en silicone. Une autre raison est que le silicone en excès peut alourdir le cheveu, et particulièrement les cheveux fins.

Cheveux gras

Les cheveux gras sont souvent la conséquence d'un excès de sébum. Les shampooings pour cheveux gras auront donc des agents détergents plus puissants (pour éliminer la graisse). Cependant, ces shampooings ont tendance à irriter et dessécher le cuir chevelu… qui va avoir tendance à sécréter encore plus de sébum (cercle vicieux). Ces shampooings vont éviter d'utiliser du silicone (qui empêche le sébum de pénétrer contribuant à rendre le cheveu plus gras).

Cheveux colorés

Les cheveux colorés ont tendance à se ternir (oxydation de la couleur), et ses écailles ont tendance à s'ouvrir (affaiblissant le cheveu et augmentant l'oxydation). Il est donc nécessaire d'avoir un soin qui va :

  • refermer les écailles : c'est souvent en utilisant un tensioactif cationique (qui agit également en tant que démêlant !) ;
  • protéger le cheveu de l'oxydation grâce à des agents anti-oxydants (vitamine E par exemple), et avec du silicone formulé pour faire écran aux molécules d'oxygènes (oxydantes). Cependant le silicone va impacter négativement la prochaine coloration s'il n'est pas totalement enlevé ;
  • éviter d'utiliser du sulfate (qui a tendance à ternir le cheveu) dans les tensioactifs, surtout si la couleur est fragile et les lavages fréquents. Cependant, les autres agents lavants sont souvent moins efficaces ;
  • limiter l'impact des UV (colorants anti-UV) ;
  • éliminer le calcaire qui a tendance à se déposer entre les écailles. La meilleure solution est d'utiliser un acide (acide citrique par exemple). L'acide va également resserrer les écailles du cheveu.

Pellicules

En cas de pellicules, deux causes peuvent exister :

  • un shampooing trop agressif (ou une peau trop sensible). Il faut donc dans ce cas privilégier les shampooings ne contenant pas (ou peu) d'agents anioniques ;
  • des champignons cutanés. Il faut dans ce cas utiliser un shampooing antifongique spécifique : le shampooing antipelliculaire (souvent à base de pyrithione de zinc).

Typologie

Shampooings professionnels

Les shampooings professionnels diffèrent peu des shampooings grand public. Ils possèdent quelques atouts cependant :

  • ce sont les premiers à utiliser les nouvelles molécules ;
  • ils sont plus sélectifs dans leur formulation et avec davantage de formation, les coiffeurs ont alors la charge de bien analyser le cheveu pour éviter de dégrader ce dernier avec un shampooing non adapté ;
  • ils peuvent être plus agressifs, pour éliminer la laque ou d'autres produits coiffants et doivent être rincés rapidement et consciencieusement.

Shampooings secs

Les shampooings secs se présentent sous la forme d'une poudre pulvérisée en aérosol sur les cheveux. Cette poudre absorbe l'excès de sébum et est ensuite évacuée en brossant la chevelure[4]. Ces shampooings contribuent à rafraîchir l'aspect des cheveux, ce qui permet d'espacer les lavages. Cela devient particulièrement utile pour les cheveux longs, ou l'application sur les racines permet d'éliminer l'excès de sébum tout en préservant les pointes.

Composition

La composition des shampooing suit le format définit par l'International Nomenclature of Cosmetic Ingredients (INCI)[5].

De nos jours, un shampooing contient :

  • eau (AQUA) déminéralisée, en tant que solvant (40 à 60 % de la formulation) et agent liquéfiant ;
  • agents lavants (15 à 30 %), qui dissolvent la graisse qui est entraînée dans l'eau avec les molécules ou particules qu'elle a fixé ;
    • anioniques (détergents efficaces notamment sur les zones graisseuses et oxydées, leur mousse est légère et éphémère. Ils sont légèrement irritants) :
      • laureth sulfate de sodium (aussi appelé sodium laureth sulfate) (le plus commun)
      • sodium pareth sulfate
      • ammonium lauryl sulfate (moins irritant que le sodium laureth sulfate, utilisé notamment pour les cheveux colorés)
      • ammonium laureth sulfate (moins irritant que le sodium laureth sulfate)
      • cocosulfate de sodium
      • laurylsulfate de sodium (ce dernier étant le plus agressif et devant être bien rincé)
      • disodium laureth sulfosuccinate (haute tolérance cutanée + moussant et viscosant)
      • diéthanolamine (DEA)
      • triéthanolamine (TEA)
      • LAURYL ALCOHOL, dodécanol (détergents moins irritants)
      • glutamate
    • cationiques (action démêlante et adoucissante) :
      • POLYQUATERNIUM
      • GUAR HYDROXYPROPYLTRIMONIUM CHLORIDE
    • non inoniques (surfactants souvent d'origine naturelle particulièrement doux contrecarrant le côté irritant des agents anioniques)
      • glucosides et dérivés
      • cocamides (moussant et épaississant), ils sont souvent utilisés pour atténuer le côté irritant des tensioactifs anioniques
      • bétaïnes (moussants) souvent dérivés de la noix de coco
      • poloxamère
  • des agents moussants (qui sont également des tensioactifs)
  • des agents conservateurs (biocides conservateurs obligatoires pour prolonger la durée de conservation du produit et limiter la prolifération bactérienne)
  • des agents émulsifiants (qui évitent de devoir remélanger le shampooing dont les composants gras et aqueux se séparent naturellement)
    • PEG-7 GLYCERYL COCOATE,
    • LAURETH-X (X étant un nombre)
  • différents additifs, variant selon l'effet recherché :
    • des agents anticalcaires
    • des correcteurs/stabilisateurs de pH pour acidifier le shampooing (les acides ont à la fois un pouvoir anti-calcaire et de resserrer les écailles du cheveu)
    • des colorants, identifié par CI suivi d'un chiffre
    • des agents de texture
      • Chlorure de sodium (SODIUM CHLORIDE) qui est utilisé pour épaissir le mélange (viscosité)
      • acrylates (gélifiant)
      • Silicone (effet démêlant, soyeux et doux, mais imperméabilisation du cheveu qui se dessèche dessous), ils sont repérables aux suffixe suivant : « -icone », « -iconol », « -siloxane », « -silane »
    • des huiles essentielles simples ou composées (parfums, ou fragrance). S'ils contiennent des allergènes ces derniers doivent être mentionnés :
    • des agents nourrissants (huiles) pour nourrir le cheveu et le protéger (avec un risque d'alourdissement si la formule est trop dosée)
      • se terminent souvent par « Oil » (corps gras) ou « Extract » (souvent des huiles essentielles)
    • des agents dits « hydratants » tels que du miel ou la glycérine (qui limitent le dessèchement de l'épiderme) qui contribuent également à rendre la peau douce. Ils sont à éviter dans un milieu sec comme la montagne ou en plein été car ne pouvant plus capter l'eau de l'atmosphère (action humidifiante attendue), ils se mettent à capter l'eau de la fibre capillaire pour finalement la dessécher.
      • glycérol (glycérine)
      • Lactose, Lactate et Protéines de lait (LACTIS PROTEINIUM)
      • Alcools à chaine longue « xxxxxx yyyy-OL » (ex. : propylène glycol)
    • des agents démêlants permettant aux shampooings « deux en un » de servir aussi d'après-shampooings
      • cf. tensioactifs cationiques
    • des agents médicamenteux (shampooings anti-poux, antipelliculaires, etc.)

Utilisation

Le shampooing s'applique en massant sur les cheveux mouillés. On masse le cuir chevelu sans trop frotter les cheveux. Il est inutile d'attendre qu'il agisse. Il faut rincer abondamment pour limiter les résidus de shampooing dans les cheveux.

Utilisé trop fréquemment, le shampooing peut détruire la pellicule protectrice des cheveux et les graisses, et ainsi abîmer les cheveux.

Pour les animaux

Pour les animaux de compagnie ou de concours, des shampooings spécifiques évitent notamment des irritations et plaques rouges. En effet, la peau des chiens et chats a un pH différent de la peau humaine.

Impact environnemental

Les shampooings, en raison de leur concentration en tensioactifs, colorants, parfums et substances biocides sont à éviter dans le milieu naturel.

Impacts sanitaires

Des personnes développent des allergies aux shampooings ou à certains de leurs composants, en particulier semble-t-il au laurylsulfate de sodium (sodium lauryl sulfate, SDS) dont on sait au moins depuis les années 1990 qu'il est un irritant pouvant causer des dermatites et un prurit[6] (plus ou moins selon l'âge et la personne)[6],[7],[8].

Selon l'Occupational Safety and Health Administration (OSHA), le NTP (National Toxicology Program, United States Department of Health and Human Services) et le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) ainsi que la CTFA (Cosmetic, Toiletry and Fragrance Association), ou encore l'American Cancer Society, le SLES n'est pas cancérigène en dépit d'une rumeur qui a circulé à la fin des années 1990[9]. Le SLES est réputé légèrement moins irritant que le SDS, mais pourrait être dangereux car non métabolisable par le foie[réf. nécessaire]. Au-delà d'une certaine dose, le SDS est facteur d'ulcères aphteux ; référencé dans certains pays comme « rongeur de plaie »[10],[11], mais certains fabricants pourraient le préférer aux SLES (qui sont moins irritants) en raison d'un moindre coût.

Certaines souches de poux ont développé des résistances aux shampooings antipoux[12] et ces derniers pourraient peut-être accroître le risque de leucémie aiguë de l'enfant[13].

Critiques et polémiques à l'égard des shampooings

Les shampooings contiennent des ingrédients qui, s'ils ne sont pas adaptés au cheveu, au cuir chevelu et au mode de vie (fréquence de lavages) de leurs utilisateurs, peuvent avoir des effets indésirables. Ces effets indésirables sont souvent :

  • des effets exagérés par une formulation mal adaptée (un shampooing pour cheveux gras va agresser un cheveu sec ou cassant) ;
  • un shampooing pour cheveu sec appliqué sur un cheveu sain et normal sera moins efficace ;
  • appliquer deux fois le shampooing (faire deux lavages) peut être trop agressif ;
  • le silicone sur des cheveux secs peut conduire à des effets indésirables ;
  • un cuir chevelu sensible peut s'irriter facilement à cause des agents chimiques (notamment les détergents).

Souvent les utilisateurs critiquent ces produits alors que leur usage nominal ne pose pas de problème. Les critiques sont aussi formulées par les producteurs « biologiques » pour jouer sur la peur collective, et l'utilisation des produits chimiques et donc accroître leur marché. Il faut faire attention car certains produits « biologiques » peuvent être également très agressifs.

Voici quelques exemples de polémiques (justifiées ou injustifiées) :

Parabènes et isothiazolinones

Les conservateurs sont obligatoires (législation) notamment pour empêcher les shampooings de moisir. Cependant les conservateurs sont agressifs. Il existe actuellement trois familles de conservateurs :

  • parabènes (parahydroxybenzoates) : irritants, les parabens ont remplacé les formaldéhydes en tant que conservateurs – les formaldéhydes sont nocifs et ne sont plus tolérés que dans le vernis à ongles. Tous les parabènes ne sont pas autant irritants les uns que les autres. Cependant, ils sont suspectés d'avoir une influence sur le système endocrinien, pouvant expliquer l'augmentation des nombres de cancers du sein ;
  • isothiazolinones (méthyl- et méthylchloro- notamment) : ils ont remplacé les parabènes. A priori, sans effet néfaste au niveau oncologique (cancers), ils sont très irritants et peuvent causer des allergies ;
  • conservateurs doux (notamment le benzoate de sodium) : suite aux polémiques sur les parabènes et les isothiazolinones, de nouveaux conservateurs plus doux font leur apparition. Leur utilisation, encore marginale en 2015, devient néanmoins de plus en plus commune.

Silicones

Les silicones ont la réputation d'assécher le cheveu. C'est vrai et c'est faux. Dans la réalité, le silicone crée une barrière autour du cheveu pour le protéger. De plus, cette barrière est douce, lisse, brillante et soyeuse et empêche le cheveu de friser ; ce qui en fait sa popularité. Le problème principal est que le silicone part difficilement au lavage, alourdit le cheveu et, en tant que barrière, il va empêcher le sébum de graisser le cheveu. Finalement, le cheveu va se dessécher et donc se dégrader plus rapidement. Il existe un risque supplémentaire, c'est que le silicone emprisonne dans le cheveu les agents détergents ou d'autres agents agressifs, accélérant sa détérioration.

Les silicones ne sont pas naturellement biodégradables. Ils sont aussi particulièrement difficiles à enlever, s'accumulant shampooing après shampooing, et alourdissant le cheveu (et l'étouffant davantage).

En fait, il existe aujourd'hui plusieurs variétés de silicones. Certains s'enlèvent très facilement, et peuvent être partiellement biodégradables, notamment s'ils sont accompagnés d'agents biodégradants. Voici quelques silicones utilisés et leurs « statut » :

Silicone Propriétés Particularités
Diméthicone seul - Part très difficilement (au bout d'un mois environ),

- s'accumule et alourdit le cheveu

- favorise le dessèchement du cheveu

très courant
Diméthicone copolyol - part très facilement au lavage ne pas confondre avec le simple diméhicone
x-thiconol - épais

- part difficilement

cyclométhicone - ce silicone limite le dessèchement du cheveu

- s'enlève plus facilement au lavage

caractéristique portée par le terme « cyclo-x-one » ou « cyclo-x-ane »
amodiméthicone - se dépose que sur les parties déjà endommagées Vaut pour toutes les variantes
aminopropylphényltriméthicone - renforce le cheveu
diméthicone et laureth-4,

diméthicone et laureth-23,

amothicone,

amothicone et isolaureth-6,

amodiméthicone et octoxynol-4,

- Partent difficilement au lavage
amodiméthicone et c11-15 pareth 7,

amodiméthicone et laureth-9,

amodiméthicone et trideceth-12,

amodiméthicone et chlorure de cétrinomium

- Partent facilement au lavage

De manière générale, il est conseillé de n'utiliser du silicone que lors d'occasions exceptionnelles. Si ces occasions sont rapprochées (notamment pour des raisons professionnelles), on préférera des silicones qui s'enlèvent facilement.

Sulfates

Les sulfates font polémique parce qu'ils sont détergents…, mais c'est aussi la raison qui fait qu'on les emploie. Certains sont plus agressifs. Mais si les lavages ne sont pas trop rapprochés et que le sujet n'est pas trop sensible, ils ne posent pas de problème. Sinon, des formules lavantes moins efficaces, mais sans sulfates arrivent de plus en plus sur le marché pour satisfaire à la demande grandissante.

Mouvement No-poo

Le mouvement no poo (de l'anglais : no shampoo) consiste à arrêter l'utilisation du shampooing dit « chimique » pour le remplacer par des alternatives naturelles, ayant moins d'impacts sur la santé et l'environnement, comme le bicarbonate de soude, le vinaigre de cidre, les poudres lavantes, les œufs.

Outre la présence de produits chimiques avérés ou suspectés néfastes pour l'environnement, il a été montré que l'utilisation fréquente de shampooing a une action décapante sur le sébum, huile naturellement produite par le cuir chevelu. Ceci conduit à une sur-activation des glandes sébacées, ce qui graisse alors plus rapidement les racines des cheveux. Selon Michelle Hanjani, une dermatologue de l'université de Columbia, une diminution graduelle de l'utilisation du shampooing permettrait de faire diminuer progressivement la production de sébum et réduirait donc l'aspect graisseux du cuir chevelu[14].

Bien que cette approche paraisse peu attirante dans un premier temps, de plus en plus de personnes tentent l'expérience en utilisant d'autres techniques de lavage[15].

Notes et références

  1. Orthographe recommandée de 1990.
  2. (en) Fred Gray, Designing the Seaside, Reaktion Books, , p. 178
  3. Agnès Walch, « Le shampoing », Historia,‎ , p. 54 (ISSN 0750-0475)
  4. George C. Gleckler et James C. Goebel, Dry shampoo using chitin powder, (lire en ligne)
  5. Liste des composés, sur beaute-test.com
  6. a et b S. Marrakchi et H.I. Maibach, Sodium Lauryl Sulfate-Induced Irritation in the Human Face: Regional and Age-Related Differences, Department of Dermatology, School of Medicine, University of California, San Francisco, Calif., in Skin pharmacology and physiology, Journal of Pharmacological and Biological Research, vol. 19, no 3, 2006
  7. CIR publication, Final Report on the Safety Assessment of Sodium Lauryl Sulfate and Ammonium Lauryl Sulfate, Journal of the American College of Toxicology, 1983, vol. 2, no 7, p. 127-181.
  8. Loffler H, Effendy I., Skin susceptibility of atopic individuals, Department of Dermatology, University of Marburg, Germany. Contact Dermatitis, 1999 May;40(5):239-42. PMID 10344477
  9. Rumor: Sodium Lauryl Sulfate Causes Cancer, The Cosmetic, Toiletry, and Fragrance Association, 13 octobre 2000, lire en ligne
  10. Chahine L., Sempson N., Wagoner C., The effect of sodium lauryl sulfate on recurrent aphthous ulcers: a clinical study, Compend. Contin. Educ. Dent. 1997 Dec;18(12):1238-40. PMID 9656847
  11. Herlofson B.B., Barkvoll P., The effect of two toothpaste detergents on the frequency of recurrent aphthous ulcers, Acta Odontol. Scand. 1996 Jun;54(3):150-3. PMID 8811135
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  15. http://nopoowo.weebly.com/

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