Prélude d'Eginhard

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Prélude d'Eginhard
Image illustrative de l’article Prélude d'Eginhard
Enluminure représentant Éginhard écrivant (XIVe-XVe siècle).

Genre Prélude pour piano
Musique Erik Satie
Durée approximative min
Dates de composition 1893

Prélude d'Eginhard est une œuvre pour piano d'Erik Satie composée en 1893.

Présentation[modifier | modifier le code]

Peu après la création publique des Sonneries de la Rose+Croix et du Fils des étoiles, Satie compose, à partir d'anciennes esquisses des Ogives, plusieurs préludes pour piano : Fête donnée par des chevaliers normands en l'honneur d'une jeune demoiselle, Prélude d'Eginhard, puis deux Préludes du Nazaréen[1].

Ces quatre partitions ne sont pas publiées du vivant du compositeur mais à titre posthume, et réunies dans un même recueil par Rouart-Lerolle en 1929 sous le titre de Quatre Préludes[2].

Analyse[modifier | modifier le code]

photo de l'imposte
Imposte en fer forgé de la rue Éginhard.

Pour Vincent Lajoinie, le titre, dont le mystère persiste néanmoins, serait une référence à la rue Éginhard, à Paris, dans laquelle se trouve une vieille imposte en fer forgé représentant les lettres S.A.[note 1] qui présentent des similitudes graphiques troublantes avec la signature en initiales stylisées de Satie[4].

Quant au contenu musical de l’œuvre, Lajoinie en souligne le « raffinement savoureux », dans lequel « l'harmonie fait parfois songer à certaines pages futures de Debussy, telles ces dernières mesures du thème initial, qui évoquent irrésistiblement le début du « Prélude de la forêt  » dans Pelléas[5] » :

partition pour piano
Dernières mesures du thème initial.

Guy Sacre note également « quelques beaux enchaînements [qui] évoquent d'avance, et de façon plus saisissante encore que les Sarabandes de 1887, la manière de Debussy[2] ».

Et Lajoinie de conclure :

« Œuvre d'une grande sensualité harmonique, le Prélude d'Eginhard mérite en outre parmi les pièces mystiques une place privilégiée, d'autant que son accessibilité constitue peut-être la meilleure des introductions à un style parfois difficile d'accès. À ce titre, on ne saurait que trop recommander son écoute comme primordiale à quiconque désirerait se familiariser avec l'ensemble de la production satiste de cette époque[5]. »

Le morceau est d'une durée moyenne d'exécution de deux minutes environ[6].

Discographie[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Initiales des Hospitalières de Sainte-Anastase[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Giner 2018, p. 38.
  2. a et b Sacre 1998, p. 2404.
  3. Lajoinie 1985, p. 96.
  4. Lajoinie 1985, p. 72.
  5. a et b Lajoinie 1985, p. 73.
  6. (en) « Eginhard, prelude for piano from… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  7. Camille De Joyeuse, « Tout Satie !… en 10 cd », sur classiquenews.com, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]