Sonatine bureaucratique

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Sonatine bureaucratique
Image illustrative de l’article Sonatine bureaucratique
Sonatine bureaucratique, page de couverture de l'édition originale de 1917 chez Stéphane Chapelier.

Genre Sonate
Nb. de mouvements 3
Musique Erik Satie
Effectif Piano
Durée approximative 3 min 15 s à 4 min 15 s
Dates de composition
Dédicataire Juliette Meerovitch, « amicalement »
Partition autographe BnF, Mus. Ms. 9624
Création
française
, par Juliette Méerovitch[1]
Salle Huyghens

La Sonatine bureaucratique est une composition pour piano d'Erik Satie, qui parodie la Sonatine op. 36 n° 1 (1797) de Muzio Clementi[2].

Présentation[modifier | modifier le code]

La sonatine de Satie, plus courte que son modèle chez Clementi, est composée en juillet 1917[3] et publiée la même année. La composition est constituée de trois petits mouvements, dont le dernier expose certains pseudo-développements : les motifs de la première moitié de ce mouvement sont réarrangés dans une autre séquence comme « section de développement », ou plutôt comme imitation de développement.

D'un point de vue formel, la sonatine est l'une des compositions les plus ouvertement néoclassiques de Satie. C'est l'une des rares pièces pour piano qu'il a écrites avec les barres de mesure, ce dont il n'aurait sans doute pas fait usage si ce n'est pour faire une référence explicite au classicisme. C'est le seul exemple formel de parodie dans l'œuvre du musicien[4].

Que Satie veuille écrire une composition dans le style néo-classique, quelques mois après le succès de scandale de Parade, n'est pas si surprenant : Satie était en bons termes avec Igor Stravinsky depuis 1911 et après son propre succès de scandale avec Le Sacre du printemps en 1913 (créé avec le même Ballets russes que Parade), il s'est également orienté vers le néoclassicisme – bien que pour Stravinsky ne fasse pas de composition distincte néoclassique, avant la sonatine de Satie.

La partition est pleine de remarques amusantes — « texte, ubuesque et courtelinesque à la fois », dit Guy Sacre[3] — décrivant le quotidien ennuyeux d’un fonctionnaire. Par exemple, le dernier mouvement appelé « Vivache », au lieu de l'original Vivace. Satie pratique au moins l'auto-dérision : le sourd muet de Basse-Bretagne, prétendument « air péruvien » qui constitue le premier thème du dernier mouvement, est Satie lui-même. La sonatine peut aussi être vue comme la composition avec laquelle Satie a conclu sa série de trois compositions « humoristiques » pour piano, qu'il avait commencée en 1911.

Discographie[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sonatine bureaucratique » (voir la liste des auteurs).
  1. Potter 2013, p. 303.
  2. « Sonates opus 36 » (partition libre de droits), sur le site de l'IMSLP.
  3. a et b Sacre 1998, p. 2400.
  4. Potter 2013, p. 45.
  5. Lors d'une réédition de cette intégrale ce disque a été distingué d'un « 9 » par Jacques Bonnaure dans le magazine Répertoire no 26, p. 59–60 : « En dépit des qualités des deux versions Ciccolini, j'accorderai à Barbier un léger plus. Il me semble avoir mieux saisit, notamment dans les pages humoristiques […] le ton distancié, froid, immatériel et le rythme juste ».
  6. Lors d'une réédition de cette première intégrale de Ciccolini, ce disque a été distingué d'un « Recommandé » dans le magazine Répertoire no 153, p. 24.
  7. Lors de sa sortie ce disque a été distingué d'un « 9 » par Laurent Barthel dans le magazine Répertoire no 64 p. 83 : « l'originalité majeure de ce disque reste d'avoir confié à Raymond Devos la tâche de lire, en surimpression de la musique, les textes désopilants que Satie a glissés entre les portées de […] la Sonatine Bureaucratique ».
  8. Lors de sa sortie ce disque a été distingué d'un « 7 » dans le magazine Répertoire no 159, p. 87.

Liens externes[modifier | modifier le code]