Pascale Seys
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Pascale Seys est une philosophe et professeure d’université, auteure, productrice radio et chroniqueuse belge.
Philosophie
[modifier | modifier le code]Docteur en philosophie de l'Université catholique de Louvain[1] (1997), titulaire d’un DEC en littérature consacré à l’esthétique des Lumières et d’un premier prix en Histoire de la musique, Pascale Seys a soutenu une thèse sur Hippolyte Taine, croisant la littérature, la psychologie, la sociologie et l’histoire de l’art au sein de la notion de « naturalisme ». Elle enseigne la philosophie générale, l’esthétique et la théorie des médias à la Faculté d’architecture de l’Université catholique de Louvain, au Conservatoire Royal de Bruxelles et à l’École supérieure des arts Saint-Luc à Bruxelles. Elle a été correspondante belge du Zeitschrift für philosophie (Vienne) et collaboratrice à la Revue philosophique de Louvain après avoir obtenu un mandat d’assistante à l’Institut supérieur de philosophie, puis de collaboratrice scientifique au Fonds national de la recherche scientifique. Elle a également été Secrétaire du Centre d’études interuniversitaires Jan Patočka aux Facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles.
Influencée par les principes critiques de la philosophie d’Hippolyte Taine qui cherchait à identifier une « température morale » singulière à travers les « petits faits » aussi bien que les évènements de l’histoire en les ramenant à leurs causes agissantes dans une perspective déterministe, Pascale Seys accorde une attention aux expériences sensibles de la vie ordinaire qu’elle questionne et qu’elle éclaire à la lumière de l’histoire culturelle, de la tradition philosophique et des mythes antiques afin d’en distinguer les éléments universalisables. En convoquant Dostoïevski, Platon et Marc Aurèle, aussi bien qu’Anne Dufourmantelle, Patti Smith ou Delphine Horvilleur, son travail invite à réfléchir, entre autres sujets, à la question de la post-vérité, à l’expérience du deuil, aux ambiguïtés du désir, à la splendeur du cosmos, aux vertus des voyages, du retard et de la poésie, autant de « mythologies » du quotidien qui permettent de prendre le pouls du monde en vue d’imaginer des façons d’agir et de répondre collectivement aux défis de notre temps.
Médias
[modifier | modifier le code]Animatrice et productrice radio à la RTBF (Musiq3), Pascale Seys défend différents projets en lien avec la création et la vie des idées. Sous les titres J’aime la philo mais pas trop, L’Abécédaire, Les Tics de l’actu, Un p’tit shoot de philo, Les Mythes de l’actu, elle a proposé pour la radio et sur les réseaux sociaux une centaine de réflexions philosophiques en format court, dont les vidéos se partagent dans le monde entier[2]. « De la philo qui suspend le temps, relie, donne du sens et aide à vivre », selon l'Echo[3]. Lors de la Journée du droits des femmes en , elle figurait dans le magazine Le Vif parmi les « 30 femmes que les femmes admirent » (Vif week-end, mars 2019) aux côtés de Jane Goodall, Greta Thunberg, Toni Morrison, Sophie Calle, Michelle Obama et Svetlana Aleksievitch.
Elle a également présenté et produit sur Musiq3 le magazine culturel hebdomadaire Le Grand Charivari et, depuis 2017[4], La Couleur des idées[5], une série d’émissions d’entretiens hebdomadaires avec des personnalités engagées dans la vie intellectuelle, artistique et culturelle, en donnant la parole à Étienne Klein, Trinh Xuan Thuan, Elisabeth Roudinesco, Christian Boltanski, Daniel Buren, Michael Lonsdale, Laurent Gaudé, Françoise Nyssen, Nuccio Ordine, David Elbaz, Alain Chouraqui, Vinciane Despret, Timothée Parrique, Myriam Revault d’Allones, Joëlle Zask, Barbara Cassin, Charles Kaisin,…
Documentaires et créations sonores
[modifier | modifier le code]Pascale Seys a réalisé une adaptation en cinq épisodes pour la RTBF/Radio Suisse romande de La Confession d'un enfant du siècle d'Alfred de Musset (interprété par Emmanuel Deconinck) à l’occasion du bicentenaire de sa naissance en 2010.
Elle a également réalisé pour Musiq3 des portraits des finalistes du concours musical Reine Élisabeth, trois documentaires radios de 120 minutes : un hommage à Maurice Béjart à l’occasion de son décès en 2007, Sartre et les mots de la musique et R .W. Fassbinder, la musique du désastre en 2010. La même année, elle réalise la création sonore de la pièce Nathan le Sage de Gotthold Ephraim Lessing () et de Kif-Kif de Pietro Pizzuti mises en scène par Christine Delmotte au Théâtre des Martyrs ().
Diverses formes d'écriture
[modifier | modifier le code]Outre ses contributions journalistiques (Art&Culture, Courant d’airs, L’Écho), Pascale Seys a publié une nouvelle radiophonique sous le titre Le Phosphore blanc en 2020[6]. Elle a donné des conférences et Master Classes à l’invitation du French Cultural Center de Boston, des Rencontres Inattendues de Tournai, du Lycée de Galatasaray d’Istanbul et participe au cycle de la Solvay Business School. Elle réalise des podcasts thématiques dont certains ont fait l’objet de lectures publiques en Belgique et à l’étranger, La Poésie comme mode d’emploi du monde (avec la comédienne Annette Sachs), Nos Héroïnes (avec la violoniste et compositrice Catherine Graindorge), Narcisse, Alice et Arlequin (avec Catherine Graindorge) Virginia Woolf, écrire dans la guerre (avec la comédienne Valérie Bauchau) sur la base d’extraits de la correspondance de Virginia Woolf avec sa sœur Vanessa Bell dans une traduction de et coordonnée par Carine Bratzlavsky à paraître aux Éditions La Table Ronde en 2024.
Elle a conçu un récit autour du personnage de Cassandre et de la guerre de Troie Cassandre ou le Chant des ruines d’après la Cantate dramatique Cassandre W. XVIII/1, G. 46 de JCF Bach interprétée par le contre-ténor belge Dominique Corbiau, qui en signe l’adaptation, dont la création a lieu le au Fransiz Lisesi d’Istanbul en ouverture de la semaine de la francophonie, à l’invitation du Consulat Général de Belgique. Avec Carine Bratzlavsky, elle réalise pour la RTBF-Musiq3 et pour l’édition 2023 des Rencontres Agir pour le vivant, à l’initiative des Éditions Actes Sud (Arles) et Comuna, une série de 20 podcasts consacrés à la transition écologique sous la forme d’une petite anthologie du vivant (Si pas maintenant, quand ? 20 lectures pour habiter la terre), avec des textes fondateurs d’Hésiode, Épicure, Thoreau, Louise Michel, Rachel Carson, Voltaire, Alexander von Humboldt, Victor Hugo, Arne Naess, Aldo Leopold, Vinciane Despret, Caroline Lamarche.
Le 19 avril 2024 elle intervient aux côtés de François Hollande, Hubert Védrine et de Elie Barnavi au colloque "Pourquoi tant de haine" du Bastogne war Musuem.
Distinctions
[modifier | modifier le code]Elle a été élevée au grade de chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres (France) en 2022[7].
Ouvrages et articles
[modifier | modifier le code]Essais
[modifier | modifier le code]- Hippolyte Taine et l‘avènement du naturalisme. Un intellectuel sous le Second Empire, Paris, L’Harmattan, 1999 [R1 = Recensions 1 cf. catégorie ci-dessous].
Une trilogie de philosophie vagabonde sur l’humeur du monde aux éditions Racine
[modifier | modifier le code]- Et vous, qu’en pensez-vous ? 2018[R2]
- Si tu vois tout en gris, déplace l’éléphant, 2019[R3]
- Le Panache de l’escargot, 2020[R4].
- La poésie comme mode d’emploi du monde, Édition des Midis de la Poésie, coll. Essais, 2019[R5].
- – Connais-toi – Toi-même. Refaire un petit coin de monde, Racine, 2021[R6].
- Le complexe du Sphinx. Les mythes grecs, une machine à penser et à vivre, Racine, 2022[R7].
- Virginia Woolf, écrire dans la guerre, avec Carine Bratzlavsky, Édition des Midis de la Poésie coll. Essais, 2023[R8].
Principaux articles
[modifier | modifier le code]- « Un monde à nous" in Agir pour le vivant #3, Ed. Actes Sud, 2023
- « Taine et l’esthétique naturaliste : entre positivisme et idéalisme », Dialogue, Revue canadienne de philosophie, vol. XL, no 2, printemps 2001, p. 311-342.
- « Taine, inventeur de Stendhal », Revue des Lettres romanes, 2000, t.LIV no 1-2, p. 13-31.
- « Le docteur Pascal au chevet du naturalisme » in Portraits de philosophes : de l’idée à l’image. Textes rassemblés par Bruno Curatolo et Jacques Poirier (Écritures). Dijon, Editions universitaires de Dijon, 2001 et L’image du philosophe (coll.).Centre de télé-enseignement universitaire, Dijon, 1999, no 083.
- « Maître ou complice ? La philosophie de Taine dans Le Disciple de Paul Bourget » in Les écrivains et leurs lectures philosophiques (coll). Sous la direction de Bruno Curatolo, Paris, L’Harmattan, 1996.
- “ Regard à l’est. Essais esthétiques et politiques de Jan Patocka ” in Revue Philosophique de Louvain, février 1992, p. 82-88.
- “ Zweig, l’autre Goethe ”. Nouvelles publications à l’occasion du cinquantenaire de la mort de Stefan Zweig in La Revue Nouvelle , juillet-août 1992.
- « Existe-t-il un cartésianisme esthétique ? » Revue Philosophique de Louvain, novembre 1991, p. 559-580.
Autres
[modifier | modifier le code]- « Alibi », Exposition de tableaux et dessins, Théâtre de la Place des Martyrs, 2014.
- Cinéma : rôle du professeur de chimie dans Le garçon Lumière, moyen métrage de Jérémy Van Der Haegen (Néon Rouge Production, 2011).
Recensions
[modifier | modifier le code]- Le Soir, MAD, 3 mars 1999 (P. Mertens ) ; Magazine du théâtre poème, mars 1999 (P. Mertens) ; La Libre Belgique, 31 mars 1999 ; Art et culture, mai 1999 ; La Tribune, 1er mai 2000, ; La Quinzaine, 15 mai 1999, no 129; Le Monde, 25 juin 1999( R. Jaccard) ; Le dimanche en paroisse, 7 août 1999, no 348 (Françoise Heinrich) ; Revue philosophique de Louvain, mai 1999, no 97 (E ; Tourpe), p. 352-355 ; Rousseau, Économie politiques, Études J-J ; Rousseau 11, Musée Jean-Jacques Rousseau-Montmorency, p. 349-350, Françoise Letterrier, Les origines de la psychologie européenne Revue d’histoire des sciences humaines, no 2, Presses universitaires du Septentrion, 2002.
- « Peindre l’actualité », L’Écho, 30 mars 2018 ; « Un tweet, ça ne pense pas » Soir mag, 18 avril 2018 ; « Chroniques d’un monde meilleur », La libre Belgique, 7 mai 2018 ; « Des bulles de sagesse », Le Soir, 23 juillet 2018 ; « Au-delà de la banalité des apparences », Dimanche, juillet 2018 ; « Résister à la dictature de l’urgence pour réfléchir sur notre quotidien », Daily Science, aout 2018.
- « Pascale Seys, l’amie des vieux grecs », Le Soir, 28 novembre 2019 ; « Pascale Seys retisse du lien », L’Écho, 30 novembre 2019 ; « Pascale Seys, des chiffres et des lettres », La Libre Belgique, 10 mars 2020 ; « Pascale Seys, cette gratitude est bouleversante », Moustique, 22 mars 2020, « Rencontre avec Pascale Seys, celle qui vous fera aimer la philosophie », La Libre Belgique, 20 juillet 2020.
- « Qu’est-ce qui nous reste sinon lire, cuisiner, faire l’amour et se promener?, L’Écho, 19 novembre 2020 ; « L’hymne à la joie », Le Vif-L’express, décembre 2020 ; Femmes d’aujourd’hui, 2 décembre 2020 ; « Retrouvons de la générosité », « Le gouvernement idéal de Pascale Seys », Wilfried, décembre 2020 ; Soir Mag, 2 décembre 2020 ; « La vie n’est qu’un passage. Le panache, c’est de s’en tracer un beau » , Le Soir, 18 décembre 2020 ; « Rencontre, livres, », Gaël, 2 janvier 2021 ; « Et si je refuse le vaccin ?», le Vif, 7 janvier 2021.
- « La poésie est le langage le plus approprié pour décrire le tragique de l’existence », La Libre Belgique, 19 novembre 2019 ; « La poésie nous rend plus grands que nous-mêmes », La Libre Belgique, 25 novembre 2019 ; « L’expérience poétique », Le Carnet et les instants, janvier 2020, « Les filles de la philo », Le Vif week-end, 20 janvier 2021.
- « C’est en ralentissant qu’on peut retrouver une relation avec le monde», L’Écho, 18 décembre 2021 ; « 2022, au carrefour de toutes les crises. Quel monde pour demain ? », Paris Match, 6 janvier 2022 ; « De son livre P'tit shoot de philo à l'abécédaire de la pensée complexe dans les pages de L'Écho, la Belge Pascale Seys porte depuis des années les mots des sages aux oreilles de tous, même des plus pressés », Le Vif, 19 janvier 2022 ; « Trois questions à Pascale Seys », Marie-Claire Belgique, 31 janvier 2022 ; »Et si on refaisait le onde dans notre petit coin ? », Le Soir, 21 décembre 2021 Le carnet et les instants, 30 mai 2022.
- « Des philosophes au secours du sens du travail », Le Soir, Références- débats, 17 septembre 2022 ; «Le mythe nous apprend à prendre en compte ce qui est plus grand que nous», L’Écho, 14 janvier 2023 ; « Pascale Seys, philosophe et conteuse », Be perfect, mars 2023 ; Le vif, mars 2023 ; Gaël, avril 2023.
- Lecture publique créée dans le Jardin du Théâtre des Doms à Avignon le 13 juillet 2022. Le Soir, 11 mars 2023.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Il s'agit de l'Université catholique de Louvain fondée en 1834 à Malines sous le nom d'Université catholique de Belgique par les évêques de Belgique et le pape Grégoire XVI et venue s'établir à Louvain en 1835 après la suppression de l'Université d'État de Louvain.
- Jacques Besnard, « Avec enthousiasme et éloquence, Pascale Seys prouve qu'il est possible d'allier qualité et audience », sur La Libre.be (consulté le ).
- « Pascale Seys retisse du lien » .
- « Le grand charivari - RTBF Tv », sur RTBF (consulté le ).
- « La couleur des idées », sur RTBF Auvio (consulté le ).
- « Le Phosphore Blanc, une fiction héroïque écrite par Pascale Seys », sur RTBF (consulté le ).
- « Le Complexe du Sphinx, le nouveau livre de Pascale Seys », sur RTBF (consulté le ).
Liens externes
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