Manuel II (roi de Portugal)

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Manuel II
Illustration.
Le roi Manuel II
(Palais national de Mafra, huile sur toile, José Malhoa, 1908)
Titre
Prétendant au trône de Portugal

(21 ans, 8 mois et 27 jours)
Prédécesseur Lui-même (roi de Portugal)
Successeur Duarte Nuno de Bragança, duc de Bragance
Roi de Portugal et des Algarves

(2 ans, 8 mois et 4 jours)
Premier ministre Franco
Ferreira do Amaral
Campos Henriques
Sousa Teles
Pereira de Lima
Veiga Beirão
Teixeira de Sousa
Prédécesseur Charles Ier
Successeur Manuel de Arriaga
(République, gouvernement provisoire)
Lui-même
(prétendant au trône)
Biographie
Dynastie Maison de Bragance-Saxe-Cobourg et Gotha
Nom de naissance Manuel Maria Filipe Carlos Amélio Luís Miguel Rafael Gabriel Gonzaga Xavier Francisco de Assis Eugénio de Bragança Orleães Sabóia e Saxe-Coburgo-Gotha
Date de naissance
Lieu de naissance Lisbonne (Portugal)
Date de décès (à 42 ans)
Lieu de décès Twickenham (Royaume-Uni)
Sépulture Panthéon royal des Bragance du monastère de Saint-Vincent-hors-les-Murs de Fora
Père Charles Ier, roi de Portugal
Mère Amélie d'Orléans
Conjoint Augusta-Victoria de Hohenzollern
Enfants Sans postérité
Héritier Alphonse, duc de Porto[1] (1908-1910)
Religion Catholicisme romain
Résidence Palais royal d’Ajuda (Lisbonne)

Signature de Manuel II

Manuel II (roi de Portugal)
Monarques de Portugal

Manuel II, surnommé « le Patriote » (en portugais : o Patriota) ou « le Malheureux » (en portugais : o Desventurado), né le à Lisbonne (Portugal) et mort le à Twickenham (Royaume-Uni), est le dernier roi de Portugal. Il régna de 1908 à 1910.

Second fils de Charles Ier et de la princesse Amélie d’Orléans, Manuel monte sur le trône à la suite de l’assassinat à Lisbonne de son père et de son frère Louis-Philippe, prince royal. La proclamation de la République portugaise, en , est à l’origine de sa déposition.

Biographie[modifier | modifier le code]

Portrait du roi Manuel II en 1909.

Fils cadet de Charles Ier de Portugal et d'Amélie d'Orléans, il succède à son père ainsi qu’à son frère aîné, assassinés le 1er février 1908 par les républicains dans un attentat ayant visé la famille royale. Lui-même y avait été blessé. Il accède au trône à l'âge de 19 ans, mais, n'étant pas destiné à régner, il n'avait pas été formé pour cette fonction.

La stabilité politique se détériore sous son règne avec sept gouvernements en 24 mois. Les partis monarchistes continuent à se fragmenter, tandis que le Parti républicain gagne du terrain. Le scrutin législatif du 28 août 1910 voit l'élection de 14 nouveaux représentants (résultant d'une assemblée divisée: 9% de Républicains, 58% de Gouvernement et 33% d'Opposition) qui aident la cause révolutionnaire mais prennent peu d'importance depuis le Congrès de Setúbal (24-25 avril 1909) qui décide les Républicains à prendre le pouvoir par la force [2]. Le meurtre d'un éminent républicain précipite le projet de «coup d'État» [3].

Pièce d'argent: 1000 reis, frappée en 1910, commémorant la Guerre Péninsulaire

Durant les derniers jours du règne du roi Manuel II, João Ferreira Sardo supplie le monarque d'accorder à Gafanha da Nazaré une paroisse, obtenant ainsi la reconnaissance royale, marquant la dernière ville à la recevoir. Cet événement historique est officiellement documenté dans le Diário do Governo nº 206 du 16 septembre 1910 [4].

Entre le 4 et 5 octobre 1910, une révolution éclate dans les rues de Lisbonne, l'obligeant à fuir vers Gibraltar, possession britannique [5].

Il vécut en exil au Royaume-Uni, se consacrant à de savantes recherches sur la bibliographie portugaise.

Le 4 septembre 1913, il épouse à Sigmaringen la princesse Augusta Victoria de Hohenzollern (1890-1966), fille du prince Guillaume de Hohenzollern-Sigmaringen et de la princesse Marie-Thérèse de Bourbon-Siciles [6],[7]. Cette dernière était la fille de la duchesse Mathilde en Bavière et donc la nièce de l'impératrice Élisabeth d'Autriche. Le prince Guillaume de Hohenzollern, père d'Augusta Victoria, était lui-même fils du prince Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen et d'une infante du Portugal, Antónia de Portugal. Manuel et Augusta Victoria n'ont pas eu d'enfant.

Avant de mourir, il se réconcilie avec son cousin Duarte, duc de Bragance (descendant de l'ex-roi Michel Ier qui fut exclu, ainsi que tous ses descendants, de la succession au trône par l'article 98 de la Constitution portugaise de 1838), qu'il ne désigna jamais formellement comme son successeur [8], mais qui fut cependant officiellement reconnu par le mouvement monarchiste migueliste « Intégralisme lusitanien »[8].

Manuel II meurt en exil le 2 juillet 1932 à Twickenham, en Angleterre, et est inhumé le 2 août suivant au Panthéon royal des Bragance à Lisbonne.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Titre complet[modifier | modifier le code]

Roi de Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d'Éthiopie, d'Arabie, de Perse et d'Inde par la grâce de Dieu.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Joaquim Veríssimo Serrão, D. Manuel II (1889-1932) : O Rei e o homen à luz da história, Lisboa, Fundação Casa de Bragança, , 265 p. (OCLC 25628341), p. 87.
  2. Proença, Maria Cândida, 2006, "D. Manuel II" – Colecção "Reis de Portugal", Lisboa, Círculo de Leitores, p. 100
  3. Hindley, Geoffrey. Les familles royales d'Europe, p. 23.
  4. (pt) João Vieira Rezende, Monographie de Gafanha, Gráfica Ilhavense,
  5. Fernando Honrado, Da Ericeira a Gibraltar vai um Rei, Lisboa, Acontecimento, 1993, pp. 91–93
  6. Kenny 2016.
  7. Van der Kiste 2003.
  8. a et b Joaquim Veríssimo Serrão, D. Manuel II (1889-1932) : O Rei e o homen à luz da história, Lisboa, Fundação Casa de Bragança, , 265 p. (OCLC 25628341).

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