Alphonse II (roi de Portugal)
Alphonse II | |
![]() Le roi Alphonse II, enluminure issue de la Généalogie des rois de Portugal (XVIe siècle). | |
Titre | |
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Roi de Portugal | |
– 10 ans, 11 mois et 27 jours |
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Prédécesseur | Sanche Ier de Portugal |
Successeur | Sanche II de Portugal |
Biographie | |
Dynastie | Capétien Maison de Bourgogne |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Coimbra |
Date de décès | (à 37 ans) |
Lieu de décès | Coimbra |
Père | Sanche Ier de Portugal |
Mère | Douce d'Aragon |
Conjoint | Urraque de Castille |
Enfants | Sanche II de Portugal Alphonse III de Portugal Éléonore de Portugal Ferdinand de Portugal |
Héritier | Sanche II de Portugal |
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Rois de Portugal | |
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Alphonse II de Portugal, surnommé «le Gros», né le et mort le à Coimbra, est le troisième roi de Portugal de 1211 à 1223.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse
[modifier | modifier le code]Alphonse est né à Coimbra le . Il est le fils du roi Sanche Ier et de son épouse, Douce, infante d'Aragon [1]. Il succède à son père le 26 mars 1211 [2],[3].
Règne
[modifier | modifier le code]Réformes et renforcement du pouvoir royal
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Les premières années du règne d'Alphonse II (1211-1216) sont marquées par de violents conflits avec ses sœurs Mafalda, Thérèse et Sancha de Portugal (à qui son père a légué dans son testament la possession de quelques châteaux au centre du pays — Montemor-o-Velho, Seia et Alenquer —, avec leurs villes, gouvernance et revenus respectifs) [4].
Ce conflit est résolu grâce à l’intervention du pape Innocent III. Le roi dédommage les infantes avec beaucoup d'argent, la garnison des châteaux est confiée aux Templiers et il exerce les fonctions souveraines sur les terres disputées [5].
Le règne d'Alphonse II est caractérisé par un nouveau style d'administration opposé aux tendances bellicistes de ses prédécesseurs. Le roi ne conteste pas les frontières avec le Royaume de León et ne cherche pas à s'étendre vers le sud. Il préfère consolider la structure économique et sociale du pays [6].
Il est l'auteur d'un premier ensemble de lois qui traitent principalement de la propriété privée, du droit civil et de la frappe de la monnaie. Les Cortes se réunissent pour la première fois avec des représentants du clergé et de la noblesse, en 1211 dans la ville de Coimbra [6].
Lors de son règne, Alphonse II renforce le pouvoir royal avec une lutte constante contre les grands privilèges du clergé et de la noblesse qui ont été accordés par son père ainsi que son grand-père [7].
En 1220, le roi institue des inquirições pour vérifier la nature des biens et récupérer tout ce qui a été illégalement pris à la couronne. Des enquêtes sont menées par des fonctionnaires royaux pour déterminer le statut juridique des domaines, la base des privilèges et l'immunité des propriétaires [8].
Entre 1216 et 1221, les confirmações valident les dons ainsi que les privilèges accordés lors des règnes précédents, après analyse des documents justificatifs ou par faveur royale [9].
Reconquista et conflit avec l'Église
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En 1212, des soldats portugais participent, aux côtés des troupes castillanes, aragonaises et françaises, à la victorieuse bataille de Las Navas de Tolosa contre les Almohades [6].
Le , à l'initiative d'un groupe de nobles, la ville d'Alcácer do Sal est reconquise sur les musulmans [9].
Certaines réformes d'Alphonse II concernent les relations de la couronne portugaise avec le Pape. Afin d'obtenir la reconnaissance de l'indépendance du Portugal par l'Église, Alphonse Ier Henriques a été obligé de lui accorder des privilèges. Au cours du temps, ces privilèges deviennent un poids pour le Portugal qui voit l'Église se développer comme un «État dans l'État». Une fois l'existence du Portugal bien consolidée, Alphonse II tente de miner le pouvoir ecclésiastique et d'utiliser une partie des revenus de l'Église au profit de la nation [5].
Ceci est le début d'un conflit diplomatique entre la papauté et le royaume. Après avoir été excommunié par le pape Honorius III [10], Alphonse II promet de corriger ses erreurs envers l'Église, mais meurt le sans avoir fait de réels efforts pour infléchir sa politique. Il est enterré au Monastère d'Alcobaça [11],[12].
Descendance
[modifier | modifier le code]De son union avec l'infante Urraque de Castille (1186-1220), fille d'Alphonse VIII de Castille et d'Aliénor d'Angleterre, naissent [13]:
- Sanche II (1207-1248) [14],[15],[16] ;
- Alphonse III (1210-1279) [14],[17];
- Éléonore de Portugal (1211-1231), épouse du roi Valdemar le Jeune [18],[15];
- Ferdinand de Portugal (1218-1246), seigneur de Serpa, dit l'Infant de Serpa [19],[15];
Hors mariage, le roi a deux enfants illégitimes:
- Jean Alphonse (décédé le 9 octobre 1234), enterré au monastère d'Alcobaça [20];
- Pierre Alphonse (décédé après 1249), qui accompagne son frère, le roi Alphonse III, dans la conquête de Faro en 1249. Il a une fille illégitime nommée Constança Peres [20].
Titre complet
[modifier | modifier le code]Roi de Portugal par la grâce de Dieu
Ascendance
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ (pt) O Portal da História - D. Sancho I (lire en ligne)
- ↑ Caetano de Souza 1735, p. 132.
- ↑ Carvalho Correia 2008, p. 187.
- ↑ Fernandes 2006, p. 87-88.
- (pt) Reis de Portugal - Afonso II de Portugal (lire en ligne)
- (pt) O Portal da História - D. Afonso II (lire en ligne)
- ↑ (pt) A Monarquia Portuguesa (lire en ligne)
- ↑ Kurt Villads Jensen, Crusading at the Edges of Europe, Taylor & Francis, (ISBN 978-1-317-15670-3), p. 290
- D. Afonso II dans Infopédia, Porto Editora (lire en ligne)
- ↑ Fernandes 2006, p. 54.
- ↑ Caetano de Souza 1735, p. 134–135.
- ↑ David Hannay, Alphonso II., vol. 1, p. 733
- ↑ Rodrigues Oliveira 2010, p. 99 and 101.
- Rodrigues Oliveira 2010, p. 102.
- Sotto Mayor Pizarro 1997, p. 167.
- ↑ Chronologie-universelle.com - Histoire du Portugal (lire en ligne)
- ↑ Sotto Mayor Pizarro 1997, p. 167-168.
- ↑ Rodrigues Oliveira 2010, p. 102 and 210.
- ↑ Rodrigues Oliveira 2010, p. 102 and 110.
- Sotto Mayor Pizarro 1997, p. 168.