Mélanie Luce
Présidente Union nationale des étudiants de France | |
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Lilâ Le Bas (d) |
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Mélanie Luce, née en à Toulouse (France), est une militante étudiante française, présidente de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF) depuis 2019.
Situation personnelle
Mélanie Luce naît à Toulouse en . Sa mère, d'origine guadeloupéenne, est enseignante de français au collège, tandis que son père, d'origine juive ashkénaze[1],[2], est professeur en histoire de l'art à l’université Toulouse-Jean-Jaurès[3].
En 2014, elle entre en première année de licence de droit à l’université Panthéon-Assas (Paris-II). En 2019, elle est en troisième année de sa licence[3],[4].
Dans une perspective intersectionnelle, Mélanie Luce indique qu’elle est racisée et victime d’une double oppression, car étant une femme et de couleur[5].
Syndicalisme étudiant
Débuts
Mélanie Luce adhère à l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) en 2014, lorsqu’elle arrive à l’université[6]. Elle milite avec le syndicat autour des questions de la précarité étudiante et du féminisme[7]. Elle devient présidente de la section UNEF à Panthéon-Assas, puis membre du bureau national du syndicat en , pour coordonner les sections locales puis pour gérer les questions universitaires[6],[7]. En , elle devient vice-présidente de l’UNEF chargée des questions sociales[6].
Présidente de l’UNEF
Élection
Alors qu’elle représente la tendance majoritaire du syndicat depuis le congrès d’ et qu’elle est seule candidate en lice, elle est élue présidente de l’UNEF le , succédant à Lilâ Le Bas[4].
Actions et prises de position
Mélanie Luce relaie en les appels à la censure d'une représentation des Suppliantes de l’écrivain grec Eschyle jouée à l'université Paris-Sorbonne, au motif qu'elle recourrait à la pratique du blackface[3],[8].
En , alors que la TUAS, aile gauche de l’UNEF — proche des communistes et deuxième force en interne — a fait scission du syndicat à cause de désaccords avec la TASER — aile droite, toujours liée au Parti socialiste —, Mélanie Luce est à la tête d’une tendance majoritaire, principalement constituée de militants de La France insoumise et de partisans de Benoît Hamon[3].
Dans un entretien accordé à Libération, Mélanie Luce déclare être la première présidente racisée de l'UNEF[3]. Elle affirme « qu'à l'UNEF, on reconnaît que la société considère la couleur de peau comme une race sociale », ce qui suscite les réticences d’anciens dirigeants du syndicat, tenants d’un multiculturalisme symbolisé par les années Touche pas à mon pote[3],[9].
En réponse aux critiques des anciens dirigeants de l’UNEF Bruno Julliard et Julien Dray concernant le hidjab porté par Maryam Pougetoux, responsable de la section de l’université Paris-Sorbonne (Paris-IV) du syndicat étudiant[10], Mélanie Luce défend le port de cette tenue au nom d'un « féminisme varié »[11] et déclare : « On est une génération qui accepte que les femmes fassent ce qu'elles veulent. Cela ne veut pas dire que le voile n'est pas un outil d'oppression[3]. »
En , alors que l’UNEF est critiquée pour ses positions jugées ambiguës sur la laïcité[10], Mélanie Luce est huée et traitée de « collabo » par une partie de la foule rassemblée place de la République à Paris à la suite de l’assassinat de Samuel Paty[12],[13] après avoir défendu, dans son discours, le port de signes religieux à l'université[14].
Sur Europe 1, le [15], Mélanie Luce est interrogée par Sonia Mabrouk, qui lui demande si son syndicat organise des réunions en non-mixité raciale, une pratique revendiquée depuis plusieurs années par l’UNEF[16]. Luce répond par l’affirmative, et indique que ces réunions sont organisées « deux ou trois fois par an », n’ont pas de rôle décisionnel et ont pour objet de permettre aux personnes touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu'elles subissent[16],[17]. Une partie de la classe politique, de LREM à l'extrême droite, estime que cette pratique relève de l’« indigénisme » et qu'elle constitue une forme de « séparatisme », de l’« islamo-gauchisme » ou de « racialisme »[18],[19],[20]. Certains réclament des poursuites judiciaires ou la dissolution du syndicat[a]. Les réactions sont disparates à gauche[23],[b]. Devant la polémique, Mélanie Luce affirme que les réunions en non-mixité sont rares et qu’elles sont déjà pratiquées depuis des dizaines d’années dans les associations féministes, sans pour autant convaincre ses contradicteurs[17].
Notes et références
Notes
- Ainsi, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer affirme vouloir porter l'affaire en justice et réfléchir à « d'éventuelles évolutions législatives » afin d'interdire la pratique, qui peut selon lui « mener à des choses qui ressemblent au fascisme »[18],[21]. Dans le même temps, le député LR Julien Aubert annonce avoir déposé plainte contre le syndicat étudiant, avec cinq autres députés, pour discrimination raciale[22].
- Le Parti socialiste condamne tout en refusant la dissolution et en dénonçant une « instrumentalisation » du gouvernement, et plus de 250 anciens dirigeants du syndicat étudiant, dont Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon, Caroline De Haas ou encore Annie Ernaux, lui apportent leur soutien en défendant un « idéal émancipateur, républicain » et en rejetant toute dissolution de l’organisation créée en 1907[23],[24],[25].
Références
- « Arrêt sur images », sur www.arretsurimages.net, 9 avri 2021 (consulté le ).
- (en) Norimitsu Onishi et Constant Méheut, « L’Unef, un syndicat qui se place à l’avant-garde des mutations françaises », sur The New York Times, .
- Nathalie Raulin, « Mélanie Luce, une et divisible », sur liberation.fr, (consulté le ).
- Louis Heidsieck, « Mélanie Luce, le nouveau visage de la gauche étudiante », sur etudiant.lefigaro.fr, (consulté le ).
- Arnaud Bélier, « « Islamo-gauchisme » : les enjeux derrière la polémique lancée par Frédérique Vidal », sur ouest-france.fr, (consulté le ) : « C’est ainsi que la présidente de l’Unef, Mélanie Luce, d’origine guadeloupéenne par sa mère, se présente aujourd’hui comme racisée, se disant la victime « d’une double oppression en tant que femme et de couleur ». ».
- Delphine Bancaud, « Qui est Mélanie Luce, la nouvelle présidente de l'Unef ? », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- Pauline Bluteau, « Mélanie Luce, nouvelle présidente de l'UNEF : "Le syndicalisme, ça prend aux tripes" », sur letudiant.fr, (consulté le ).
- « L'UNEF offre un enterrement religieux à la laïcité et à l'universalisme », sur charliehebdo.fr, (consulté le )
- Alexandre Duyck, « L'Unef, histoire d'un naufrage », sur lejdd.fr, (consulté le ).
- Vincent Geny, « Grenoble, Notre-Dame, réunions en non-mixité... : l'Unef en 6 polémiques », sur marianne.net, (consulté le )
- « Qui est Maryam Pougetoux, la responsable voilée de l'Unef? », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- « Assassinat de Samuel Paty: chahutée lors de la manifestation, l’Unef est rattrapée par ses contradictions », sur etudiant.lefigaro.fr, (consulté le ).
- Hélène Sergent, « Attentat à Conflans : à l’hommage parisien, les manifestants redoutent une « fracture » et une « récupération politique » », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- Hala Oukili, « Myriam Pougetoux a-t-elle réellement été huée à l'hommage pour Samuel Paty ? », sur causeur.fr, (consulté le ).
- « IEP de Grenoble : "C'était une erreur de relayer ces photos", confesse Mélanie Luce », sur europe1.fr, (consulté le ).
- Paul Aveline, « Non-mixité : nouvel emballement anti-UNEF », sur arretsurimages.net, (consulté le ).
- Alain Rebetez, « Polémique en France : quand un syndicat d’étudiants exclut les blancs de ses réunions », sur 24heures.ch, (consulté le ).
- M. L. avec AFP, « Réunions en non-mixité : tout comprendre à la polémique sur l'Unef », sur lexpress.fr, (consulté le ).
- « Unef : Castaner dénonce un "clientélisme indigéniste", la droite demande sa dissolution », sur europe1.fr, (consulté le ).
- « L'Unef critiquée par Blanquer, Castaner et la droite pour ses réunions en "non-mixité" », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- « Blanquer met en garde l'Unef contre une pente "fasciste" et réfléchit à des mesures », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
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- Pauline Graulle et Khedidja Zerouali, « Réunions en non-mixité : l’Unef attaquée, la gauche divisée », sur mediapart.fr, (consulté le ).
- « Le PS condamne "les dérives de l’Unef" mais refuse sa dissolution », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
- « Voile, Notre-Dame, réunions en non-mixité: pourquoi l'Unef est-elle contestée ? », sur bfmtv.com, (consulté le ).