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Jules Bastien-Lepage

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Jules Bastien-Lepage
Jules Bastien-Lepage, autoportrait (vers 1880)
Paris, musée d'Orsay.
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Œuvres principales
Adolphe Franck (d), Émile Bastien-Lepage (d), Le Mendiant (d), Octobre, récolte des pommes de terreVoir et modifier les données sur Wikidata

Jules Bastien, dit Jules Bastien-Lepage, né le à Damvillers et mort le à Paris, est un peintre et graveur naturaliste français.

La Communiante (1875), musée des Beaux-Arts de Tournai.

Fils de Claude Bastien et de Catherine Adèle Lepage, Jules Bastien-Lepage naît à Damvillers, près de Verdun, dans un milieu modeste et humble de propriétaires terriens et de paysans. Il suit des études secondaires à Verdun au lycée Buvignier et, muni de son baccalauréat ès-sciences après une scolarité sans relief particulier, où il manifesta une timide vocation artistique[1], il arrive à Paris en 1867. Il entre à l'administration générale des Postes en tant que surnuméraire, ce qui lui laisse le temps de travailler le dessin. La situation n'est cependant pas glorieuse. À la même époque, il tente le concours de l'École des beaux-arts de Paris[2]. Il ne sera pas reçu mais pourra fréquenter les cours en tant qu'aspirant. L'année suivante, il est admis dans l'atelier d'Alexandre Cabanel où il s'entraîne à dessiner. Le , il est enfin reçu premier au concours et entre aux Beaux-Arts dans la section peinture ainsi que son ami Raphaël Collin. Commencent alors de nombreuses démarches pour l'allocation de bourses et aides financières diverses. Il débute au Salon de 1870 avec un portrait qui ne fut pas remarqué.

En 1873, il expose Au printemps et, en 1874, Mon Grand-père, tous deux particulièrement appréciés par les critiques. Il obtient une médaille de troisième classe pour le portrait de son grand-père au Salon de 1874[3]. En 1875, l'Annonciation aux bergers lui permet d'être deuxième au grand prix de Rome. Il va hésiter entre deux directions : les thèmes traditionnels et ses goûts pour les scènes de la vie paysanne. Peintre de la vie rurale, il aime travailler près des paysans, les suivre dans leurs occupations quotidiennes. Viendront : Saison d'octobre, Le Père Jacques, L'Amour au village, Le Faucheur aiguisant sa fauxetc.

Pendant la décennie suivante, il exerce une grande influence sur les jeunes peintres, en France, dans toute l'Europe et en Amérique du Nord[3].

Dans le parc des Rainettes à Damvillers, alors vaste verger, il souhaite créer un atelier de plein air. Il y reçoit des personnalités, telles que le frère du roi de Serbie ou l'écrivain André Theuriet. Parallèlement, il fait une carrière de grand portraitiste par un travail qui rappelle la facture du réalisme flamand dans ses dimensions modestes et sa technique précise. Ce sont les portraits du prince de Galles, d'Albert Wolff, de Madame Godillot, de Juliette Drouet, de Sarah Bernhardtetc.

Marie Bashkirtseff lui voue une admiration profonde. Il ne travaille guère plus de dix ans et, pourtant, il laisse une œuvre originale et innovante. Ses toiles figurent dans les plus grands musées du monde : Paris, Londres, New York, Moscou, Melbourne, Philadelphie… Il compte notamment parmi ses élèves Elena Samokich-Soudkovskaïa.

Jules Bastien-Lepage meurt le [4] dans son atelier de la rue Legendre, dans le 17e arrondissement de Paris[5], d'une tumeur cancéreuse placée entre l'abdomen et l'épigastre. Après sa mort, c'est son frère Émile[6] qui donna au jardin des Rainettes son aspect de parc.

Le musée Jules Bastien-Lepage de Montmédy (Meuse) est consacré à son œuvre.

Diogène (1877), Paris, musée Marmottan Monet.

Jules Bastien-Lepage est un des principaux représentants du naturalisme en peinture.

Une analyse du tableau de Bastien-Lepage par le critique Paul Mantz permet de mieux comprendre la complexité des réactions de l'époque devant ces images de moments de repos après des travaux pénibles : « Cette paysanne est un monument de sincérité, un type dont on se souviendra toujours. Elle est très hâlée par le soleil, elle est laide <…> Elle reprendra son dur travail, elle rentrera dans les fatalités de la vie réelle. Mais pendant cette rude journée, l'âme aura eu son entracte. De tous les tableaux du Salon, y compris les tableaux religieux, la composition de Bastien-Lepage est celle qui contient le plus de pensée »[7].

Émile Zola et Bastien-Lepage

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Les Foins (1877), Paris, musée d'Orsay.

« On prétend parfois », écrivent Patricia Carles et Béatrice Desgranges[8], « que Zola a « lâché » les impressionnistes, qu'il n'aurait pas compris, pour se tourner vers des peintres comme Bastien-Lepage, dont il reconnaît les talents de portraitiste dès 1876 et qui fut son ami. » Une lecture attentive des textes montre qu'il n'en est rien. Fidèle à sa méthode critique, qui constate et analyse les évolutions objectives de l'histoire de l'art plus qu'elle ne définit des règles, Zola montre comment Bastien-Lepage, formé par Cabanel, a inconsciemment subi l'influence « de la formule impressionniste » dont il consacre le triomphe en l'affadissant, en la mettant « adroitement » à la portée du public. Mais le succès de Bastien-Lepage milite contre le peintre aux yeux de Zola : les vraies personnalités sont toujours en butte à l'hostilité de « la foule ». « Tous les créateurs ont rencontré au début de leur carrière une forte résistance, c'est une règle absolue, qui n'admet pas d'exception ; mais lui on l'applaudit, mauvais signe[9]... »

« Je me suis mis à faire ce que je voyais, tâchant d'oublier ce qu'on m'avait appris »[10].

Œuvres dans les collections publiques

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Octobre, récolte des pommes de terre
  • Norvège
    • Oslo, galerie nationale :
      • La Faneuse au repos, 1881, huile sur toile, 81 × 59 cm[44] ;
      • Une rue de Damvillers, 1882, huile sur toile, 59,5 × 78 cm[45].
Auguste Rodin, Monument à Jules Bastien-Lepage (1889, détail), Damvillers.

Distinction

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Notes et références

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  1. Son professeur de dessin au collège de Verdun, probablement Théodore Achille Fouquet, l'initie ainsi que son camarade, le futur peintre Raphaël Collin, aux rudiments de la composition académique.
  2. Notice « Jules Bastien-Lepage » du Dictionnaire Bénézit sur bastien-lepage.blogspot.fr.
  3. a et b sous la direction de Barbara Guidi et Servane Dargnies-de Vitry, Boldini. Les plaisirs et les jours, Paris, Paris Musées, , 256 p. (ISBN 978-2-7596-0508-8), p. 60-61
  4. « Obsèques de Bastien-Lepage, inhumation à Damvillers », Le Temps, (en ligne sur Gallica).
  5. Archives de Paris, acte de décès no 2860 dressé le , vue 13 / 31.
  6. Architecte des beaux-arts, il devint peintre paysagiste.
  7. Cité in: Richard Brettell, Caroline Brettell, Les Peintres et le paysan au XIXe siècle, Genève, Éd. Skira, 1983.
  8. Dans les Cahiers naturalistes (http://www.cahiers-naturalistes.com/pages/Bastien.html en ligne).
  9. Lettres de Paris. Nouvelles littéraires et artistiques, Le Messager de Paris.
  10. Antonin Proust, Édouard Manet : Souvenirs, Paris, (OCLC 753258524, lire en ligne), p. 125.
  11. Reproduction sur bastien-lepage.blogspot.com.
  12. « Tiggeren ».
  13. (en) « Le Père Jacques (The Wood Gatherer) »
  14. (en) « Joan of Arc », sur metmuseum.org (consulté le )
  15. « The Ripened Wheat (Les Blés murs) ».
  16. « La Nuit sur la lagune », sur musee-magnin.fr (consulté le )
  17. « Collection en ligne du musée de Grenoble », sur www.navigart.fr (consulté le ).
  18. « Portrait de Simon Hayem », sur musee-orsay.fr (consulté le )
  19. « Portrait de Joseph-Gustave Lemarchand », sur webmuseo.com (consulté le )
  20. « Pochade du peintre en pâtissier », sur webmuseo.com (consulté le )
  21. « Portrait de Madame Alexis Godillot », sur webmuseo.com (consulté le )
  22. « Adolphe Franck », sur musee-orsay.fr (consulté le )
  23. « Le Semeur », sur webmuseo.com (consulté le )
  24. « Autoportrait de Jules Bastien-Lepage (titre d'usage) », sur webmuseo.com (consulté le )
  25. « Portrait d'Eugène Richtenberger », sur webmuseo.com (consulté le )
  26. « Le grand-père dans la maison de Damvillers », sur webmuseo.com (consulté le )
  27. « Le mendiant », sur webmuseo.com (consulté le )
  28. « Le mendiant », sur webmuseo.com (consulté le )
  29. « La baie d'Anne Port, Ile de Jersey 1880-1884 », sur webmuseo.com (consulté le )
  30. « Marchande de fleurs à Londres (titre d'usage) », sur webmuseo.com (consulté le )
  31. « Portrait du Vicomte Lepic », sur webmuseo.com (consulté le )
  32. « Ophélie », sur collections-mba.nancy.fr (consulté le )
  33. « Le dernier rêve d’Orient de Bastien-Lepage », sur estrepublicain.fr, (consulté le )
  34. photo.rmn.fr
  35. « Reproduction ».
  36. « Portrait de la mère de l'artiste », sur musee-orsay.fr (consulté le )
  37. « Portrait du prince de Galles, futur Edouard VII », sur musee-orsay.fr (consulté le )
  38. « Portrait du collectionneur Piet-Lataudrie », sur musee-orsay.fr (consulté le )
  39. « Les Foins », sur musee-orsay.fr (consulté le )
  40. « Portrait de l'artiste », sur musee-orsay.fr (consulté le )
  41. « Notice : Diogène », sur marmottan.fr (consulté le )
  42. Reproduction sur bastien-lepage.blogspot.com.
  43. « Portrait de l'historien et homme politique Alexandre Wallon », sur musee-orsay.fr (consulté le )
  44. « Weary ».
  45. « Street in Damvillers ».
  46. Notice de l'œuvre sur le site de la National Gallery of Scotland.
  47. Reproduction sur /bastien-lepage.blogspot.com.
  48. (es) Notice, sur Real Academia de la Historia.
  49. Notice sur le site du musée d'Orsay.
  50. « Bastien-Lepage, de Damvillers à Erevan », sur le site du Conseil Régional de Loraine.
  51. Moniteur belge, Pasinomie ou collection des lois, t. XVIII, Bruxelles, Bruylant-Christophe et Cie, , 478 p. (lire en ligne), p. 9.

Bibliographie

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  • André Theuriet, Jules Bastien-Lepage : l'homme et l'artiste, Paris, G. Charpentier et Cie, 1885.
  • Henri Claude, La Lorraine vue par les peintres, Thionville, Serge Domini, 2003, p. 103, 106, 144 (ISBN 2-912645-59-X).
  • Bernard Ponton, Jules Bastien-Lepage, peintre lorrain, édition Citedis, 1999 (ISBN 2-911920-26-0).

Liens externes

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