Joël Wilmotte

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Joël Wilmotte
Illustration.
Fonctions
Maire d'Hautmont

(3 ans, 8 mois et 26 jours)
Élection
Prédécesseur Daniel Devins
Successeur Stéphane Wilmotte

(26 ans et 3 mois)
Élection 1989
Réélection 1995, 2001, 2008, 2014
Prédécesseur Jean-Claude Wasterlain
Successeur Stéphane Wilmotte
Conseiller départemental du Nord

(6 ans, 2 mois et 25 jours)
Avec Marie-Annick Dezitter
Élection 29 mars 2015
Circonscription Canton d'Avesnes-sur-Helpe
Prédécesseur Canton créé
Successeur Sébastien Seguin
Conseiller général du Nord

(21 ans et 1 jour)
Élection 1994
Réélection 2001, 2008
Circonscription Canton d'Hautmont
Prédécesseur Valéry Hédon
Successeur Canton supprimé
Biographie
Date de naissance (75 ans)
Lieu de naissance Hautmont (Nord)
Nationalité Française
Parti politique PS (jusqu'en 1988)
RPF (années 2000)
UMP (2007-2015)
LR (2015-20..)
RN (depuis 2023)

Joël Wilmotte
Maires d'Hautmont

Joël Wilmotte, né le à Hautmont (Nord), est un homme politique français. Il est maire de Hautmont de 1989 à 2015 et de 2016 à 2020, conseiller général du canton d'Hautmont de 1994 à 2015 puis conseiller départemental du canton d'Avesnes-sur-Helpe de 2015 à 2021.

Études et parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Joël Wilmotte est diplômé de l’Université des Sciences et Techniques de Lille où il a obtenu un doctorat en Économie et Administration des Entreprises Gestion en 1977. Son directeur de thèse était Jean-Pierre Debourse et le jury était dirigé par Jacques Delors. Il rejoint la Chambre du Commerce et de l’industrie de l’Avesnois Valenciennes en 1973 où il est chef du personnel jusqu’en 1978. Il devient chef du Service Promotion des Entreprises à la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Avesnes sur Helpe jusqu’en 1983. Il exerce ensuite de 1984 à 1985, les fonctions de Directeur des Ressources Humaines et Sociales Personnel pour le groupe SAPEG et Sculfort, fabricant de machines-outils dont le siège est situé à Feignies, à côté d’Hautmont (Nord). En 1985, il rejoint la société Douzies-Cérame en tant que Directeur Administratif et Ressources Humaines. Cette société implantée à Maubeuge (Nord) deviendra la société Douzies-Carrelage, fabricant de carrelages. Alors que la société est menacée et placée en redressement judiciaire, il propose en 1987 de relancer son activité et présente un projet de reprise accepté par le Tribunal du Commerce. En 1988, il devient Président-Directeur Général de cette société et la rebaptise Douzies-Carrelage. En 1992, il revend la société à un groupe belge, Koramic Terca, qui conserve l’activité et ses salariés. Joël Wilmotte se consacre depuis lors à ses responsabilités politiques.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Joël Wilmotte a commencé sa carrière politique au Parti socialiste, l'a poursuivie au Rassemblement pour la France (RPF) de Charles Pasqua puis à l'Union pour un mouvement populaire[1].

Membre du PS, il est exclu de ce parti en 1988 après s'être vu refuser la tête de liste pour les municipales, et remporte les municipales de en s'alliant avec le Rassemblement pour la République.

En 1990, il demande dans une lettre aux amicales marocaines et algériennes de « bien vouloir intervenir auprès de [leurs] ressortissants afin d'éviter des rassemblements en centre-ville »[2].

En 1991, il prend un arrêté municipal - suspendu par le tribunal administratif - qui limite l'accès à l'école primaire et maternelle pour les enfants d'origine étrangère[3].

Le , Joël Wilmotte organise en sa qualité de maire un référendum local dans sa commune sur les « problèmes observés sur le territoire » de sa commune. Dans un bulletin d’information distribué aux habitants, le maire avait préalablement dressé la liste des « problèmes » (logements, délinquance, aide sociale), imputables, selon lui, à l’arrivée de familles étrangères dans le cadre du regroupement familial[4]. Kofi Yamgnane, secrétaire d’État à l’Intégration, avait déclaré publiquement à la veille du scrutin que le maire d’Hautmont « joue avec le feu », avant d’ajouter : « C’est un discours d’extrême droite, un discours lepéniste ». Les élus communistes, socialistes, du CDS et des Verts, ainsi que le curé de la paroisse, le MRAP et SOS-Racisme avaient mené campagne contre le référendum[5].

En 1994, Joël Wilmotte est élu conseiller général du canton d’Hautmont. La même année, à son initiative est créée la Communauté de communes Sambre-Avesnois (CCSA)[6] dont il devient Président.

Dans les années 1990, pour faire face à la crise sidérurgique, le maire et son équipe ont développé le secteur du tertiaire en favorisant l’implantation dans sa commune de sociétés comme Décathlon[7] ou encore Leroy Merlin[8].

À plusieurs reprises, notamment en 2001, la presse nationale relève que le maire d'Hautmont empêche les personnes d'origine maghrébine d'acquérir des biens immobiliers dans sa commune, faisant jouer le droit de préemption de la commune quand il n'arrivait pas à dissuader des propriétaires de vendre. Il aurait défendu cette politique en lançant à une propriétaire « Je ne veux pas voir ma ville devenir la poubelle de la région ! » [9],[10]. En , le tribunal administratif annule une délibération de préemption à Hautmont[11].

En , il est réélu conseiller général dès le premier tour sous la bannière RPF, avec 7 537 voix (67,19 % des suffrages exprimés), le taux de participation étant de 69,41 %[12]. Il est également réélu maire avec 4 375 voix (73,71 % des suffrages exprimés), le taux de participation étant de 62,85 % [13].

Le , il est candidat aux élections législatives dans la vingt-quatrième circonscription du Nord pour le Rassemblement pour la France et est largement battu, ne recueillant que 5 890 voix (15,45 % des suffrages exprimés) [14]. Dans le canton d'Hautmont, il obtient 2 711 voix (52,2 %) [15].

Le , il est condamné par le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe à huit mois de prison avec sursis pour avoir refusé de célébrer des « mariages musulmans » le samedi après-midi, réservé aux « mariages chrétiens ». La plainte avait été déposée par Salima Saïfi, une sœur de Tokia Saïfi, elle-même née à Hautmont. Les faits sont qualifiés de « graves » par le tribunal car « heurtant profondément le principe d'égalité, valeur fondatrice de la République française ». Le , il est condamné par la cour d'appel de Douai à 500 euros d'amende pour discrimination raciale et religieuse[16]. La Cour de cassation confirme ce jugement le [17].

Après le second tour de la présidentielle de 2007, Joël Wilmotte déclare au quotidien La Voix du Nord « Je suis tout à fait en phase avec Nicolas Sarkozy sur des points comme l’immigration, l’identité nationale, on a prouvé hier qu’on avait raison, on touche les problèmes quotidiens de la population »[18].

Il est réélu maire en 2008[19] et Joël Wimotte a été réélu dès le premier tour conseiller général avec 5.283 voix (65,67 % des suffrages exprimés), le taux de participation étant de 61,90 %[20].

Aux élections municipales de 2014, Joël Wilmotte a été réélu maire de Hautmont. Pour une erreur administrative, il est déclaré inéligible en par le tribunal administratif de Lille, et démissionne le [21]. À la suite d'élections partielles, il est réélu maire le .

À nouveau candidat aux élections législatives de 2017 dans la 12e circonscription du Nord, il termine en cinquième position au premier tour avec 8,15 % des suffrages, devançant néanmoins de 40 voix le député sortant Christian Bataille.

Lors de la pandémie de Covid-19, il s’oppose à la réouverture des écoles de sa commune le . En cause, l’impossibilité de mettre en place des mesures sanitaires suffisantes[22].

Candidat à sa succession aux élections municipales de 2020, il est battu au second tour par son propre fils, Stéphane Wilmotte[23], qui présentait une liste face à lui[24].

En 2023, il figure en troisième position de la liste RN aux élections sénatoriales dans le Nord.

Son rôle dans la catastrophe d'Hautmont[modifier | modifier le code]

Lors de la tornade du (3 morts, 18 blessés et des millions d’euros de dégâts matériels dans 4 communes), la commune de Hautmont est particulièrement touchée. Joël Wilmotte s’implique dans le soutien des sinistrés et la défense de leurs intérêts, en s’engageant auprès des pouvoirs publics et aux côtés des autres maires dont les communes ont été touchées[25].

Le , Marine Le Pen se voit refuser l’accès à la zone sinistrée[26]. Joël Wilmotte s’oppose à ce que soit utilisé à des fins politiques ce qu'ont ont vécu les sinistrés d’Hautmont. Le maire a donné comme consignes de ne laisser entrer sur la zone sinistrée que les personnes qui travaillent pour déblayer et reconstruire, les familles de victimes, l’armée, les associations humanitaires et la presse.

Le , à l’initiative de Joël Wilmotte, l’Association d’aide aux sinistrés d’Hautmont[27] voit le jour. Elle a pour mission d’assurer aux sinistrés un conseil juridique et de les assister dans le traitement de leurs dossiers d’assurance.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Depuis le 22 octobre 2002, le RPF autorise la double appartenance avec l'UMP, cf. Laurent de Boissieu, « Rassemblement pour la France (RPF) », France Politique, (consulté le ); l'association Nation et progrès regroupe au sein de l'UMP environ 200 élus locaux souverainistes principalement issus ou membres du RPF, cf. Sébastien Dartois, « La mise en place de l'UMP en Lorraine - L'étude des fédérations de la Meurthe-et-Moselle et de la Meuse », Université de Nancy II - Faculté de Droit, Sciences Économiques et Gestion, année universitaire 2002/2003 (consulté le )
  2. Paul Oriol, « Le racisme institutionnel ou l'appartheid discret », Migrations Société n°49, (consulté le )
  3. « Racisme municipal (tract) », Ras l'front, (consulté le )
  4. Bernard Duraud, « Sus aux immigrés ! », L'Humanité, (consulté le )
  5. Bernard Duraud, « Terre d’exclusion », L'Humanité, (consulté le )
  6. « ccsa.fr/communaute/accueil.htm »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  7. « Magasin de Sport », sur decathlon.fr (consulté le )
  8. http://www.leroymerlin.fr/mpng2-front/pre?zone=zonecatalogue&renderall=on&idLSPub=1123599291&pageid=17
  9. Martine Gilson, « Pas de «poubelle» à Haumont! », Le Nouvel Observateur, (consulté le )
  10. Hayde Saberan, « Du droit de préemption à Hautmont », Libération, (consulté le )
  11. Olivier Ducuing, « Le TA annule une délibération de préemption à Hautmont », lagazettedescommunes, (consulté le )
  12. « Résultats des élections cantonales de 2001 à Hautmont », Le Figaro (consulté le )
  13. « Résultats des élections municipales 2001 - Résultats par communes pour les communes de plus de 9 000 habitants », Ministère de l'Intérieur (consulté le )
  14. « Élections législatives NORD (59) -- 24ème circonscription (résultats officiels) », Ministère de l'Intérieur (consulté le )
  15. « Élections législatives NORD (59) -- Hautmont - 24ème circonscription (résultats officiels) », Ministère de l'Intérieur (consulté le )
  16. « Racisme : un maire UMP condamné », L'Obs,‎ (lire en ligne)
  17. « Joël Wilmotte, maire pas catholique condamné », Libération,‎ (lire en ligne)
  18. « À Hautmont, Jeumont, Louvroil, Maubeuge et Ferrière-la-Grande, la réaction des maires », La Voix du Nord, (consulté le )
  19. « Résultats des élections municipales 2008 - commune de Hautmont », Ministère de l'Intérieur (consulté le )
  20. « Résultats des élections cantonales 2008 - canton de Hautmont », Ministère de l'Intérieur (consulté le )
  21. Hautmont : Joël Wilmotte n'est plus maire, France3-régions, le 26 juin 2015
  22. « Déconfinement : "Dans ma ville, les écoles ne rouvriront pas le 11 mai", annonce le maire d'Hautmont », sur LCI (consulté le ).
  23. « Municipales : dans le Nord, un fils bat son père et s’empare de la mairie », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  24. « Elections municipales : Hautmont du père et du fils (Wilmotte) », sur France 3 Hauts-de-France, (consulté le ).
  25. Aide aux sinistrés
  26. Marine le Pen interdite d'accès
  27. Création d'un association d'aide aux victimes