Histoire de l'éducation des sourds aux États-Unis

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Thomas Hopkins Gallaudet

L'Histoire de l'éducation des sourds aux États-Unis commence au début des années 1800, lorsqu'une école d'oralisme Cobbs School a été créé par William Bolling et John Braidwood, puis en 1817, l'école The Connecticut Asylum for the Education and Instruction of Deaf and Dumb Persons, une école "signante", a été créé par Thomas Hopkins Gallaudet et Laurent Clerc. Lorsque Cobbs School est fermé en 1816, la méthode signante, qui s'appelle ici la langue des signes américaine, est devenue courante dans les écoles de sourds pour la plupart de la fin du siècle. Dans les années 1860, les écoles ont commencé à utiliser la méthode orale en remplaçant la méthode signante. Les étudiants qui ont communiqué par la langue des signes dans les programmes orales ont été souvent punis. La méthode orale a été utilisée pour de nombreuses années jusqu'à ce que, en 1965, la langue des signes a progressivement commencé à revenir dans l'éducation des sourds après de nombreux années d'interdiction.

Début d’éducation[modifier | modifier le code]

Éducation oraliste[modifier | modifier le code]

Dans les XVIIIe et XIXe siècles, de nombreux colons riches envoient leurs enfants sourds en Europe pour recevoir une instruction[réf. souhaitée]. L'établissement plus connu est, à cette époque, une école de Braidwood (Braidwood Academy for the Deaf and Dumb) dans Édimbourg, en Écosse, établie en 1760 par Thomas Braidwood[1]. L'Académie Braidwood était une école privée oralisme et coûteux.

En Virginie, Thomas Bolling et son épouse Elizabeth Gay avaient cinq enfants dont trois sourds: John (1761-1783), Marie (1765-1826), et Thomas Jr. (1766-1836). John est le premier des trois enfants d'étudier à l'Académie Braidwood en 1771 en Écosse ensuite Marie et Thomas Jr. le rejoignent plus tard. Les trois enfants sont rentrés aux États-Unis en 1783. Malheureusement, ils sont tombés malades peu après son arrivée à la maison, et John est décédé le [2].

William Bolling, le cinquième et le dernier enfant de Thomas et Elizabeth, a épousé sa cousine Mary Randolph, qui portait cinq enfants dont deux étaient sourds: William Albert (1797-?) et Mary (1808-?). William refuse que ses deux enfants partent d’étudier en Écosse[3]. Donc William veut que leurs enfants soient éduqués aux États-Unis. Ce dernier a rencontré John Braidwood, un descendant de Thomas Braidwood, après son arrivée en Amérique en 1812[réf. souhaitée]. Il invite John Braidwood de rester dans sa maison pour discuter d'une création d'une école similaire à l'Académie Braidwood aux États-Unis. Après de nombreux difficultés, l'École Cobbs School est ouvert en 1815 mais il a duré seulement un an et demi, en automne de 1816[4], à cause des problèmes personnels de john qui lui causaient de quitter l'école et William ne peut plus maintenir financièrement Cobbs School[réf. souhaitée].

Éducation signante[modifier | modifier le code]

Statue de Thomas Hopkins Gallaudet et Alice Cogswell, Université Gallaudet, Washington, (1889)

En 1814, Mason Fitch Cogswell est préoccupé de l'éducation pour sa fille, Alice Cogswell. La voisine de la famille Cogswell est la famille de Gallaudet où un des leurs enfants est Thomas Hopkins Gallaudet[5]. Thomas a aperçu Alice et il a tenté de lui apprendre quelques mots en écrivant et dessinant sur la terre. Mason apprend que la famille Braidwood a une éducation pour les sourds en Angleterre et lui demande de se renseigner pour apporter aux États-Unis, surtout pour éduquer Alice[6]. Quinze mois après que Thomas est parti pour l’Angleterre, il est revenu avec Laurent Clerc, le professeur français et lui-même sourd[6]. Mason s'est investi pour la fondation d'école avec Thomas Hopkins Gallaudet et Laurent Clerc, ils obtiennent l'école : l'École américaine pour les sourds, Laurent est le premier professeur et Alice est un des sept premiers sourds[7].

Jusqu'à 1860, l'éducation des enfants sourds en langue des signes américaine a continué de croître. Environ quarante pour cent de tous les enseignants étaient sourds. Plus de trente écoles pour les sourds ont été ouverts, dont la majorité étaient en enseignement en langue des signes[réf. souhaitée]. William Willard est le premier directeur sourd[réf. souhaitée] aux États-Unis et a fondé l'école Indiana School for the Deaf en 1843[8]. La Collège Gallaudet (aujourd'hui Université Gallaudet) est fondée à Washington, DC en 1864 par le fils de Thomas Gallaudet, Edward Miner Gallaudet, comme le directeur de l'école[9]. Edward Miner Gallaudet insiste fermement l'importance de l'éducation en langue des signes et a eu un certain nombre des conflits avec Alexander Graham Bell, un plaideur[9],[10].

Avant les années 1860, surtout avant la guerre de Sécession, la langue des signes est très populaire parmi la communauté sourde et également soutenue par la communauté entendante.

Favorisation d'éducation oraliste[modifier | modifier le code]

Exemple d'éducation oralisme, ce tableau évoque le partisan en France, Jacob Rodrigue Péreire.

Après la Guerre de Sécession en 1865, la mentalité des américains a changé. On juge les sourds signants comme les animaux sans langage et les personnes "hors normes"[réf. souhaitée]. L'oralisme est la méthode d'enseignement de la lecture labiale et en parallèle, on enseigne les sourds à entendre avec l’aide de la technologie auditive. Les partisans de l'oralisation pensent que cet enseignement permette de rendre des enfants sourds pour être comme des enfants normaux[réf. nécessaire] et mettent en garde que si les sourds continuent en communiquant la langue des signes alors ils ne seront jamais intégrés dans la société entendante[réf. nécessaire]. Donc on a de moins en moins de classes en langue des signes américaine et cela favorise l'enseignement oraliste[11].

Les partisans connus d’oralisme sont Alexander Graham Bell, Horance Mann et Samuel Gridley Howe.

Congrès de Milan[modifier | modifier le code]

En 1880, le Congrès de Milan a eu lieu à Milan. Il y avait cinq délégués américains. Le Congrès est planifié et organisé par un comité créé par la Société Pereire qui est partisan d'oralisme et contre la langue des signes. Par conséquent, il y a beaucoup plus de partisans en faveur de la langue parlée que ceux en faveur de la langue des signes donc le congrès de Milan manque de neutralité et favorise la méthode orale. Alexander Graham Bell a trois jours pour présenter ses idées sur l'oralisme et les partisans de la langue des signes américaine ont seulement trois heures[réf. nécessaire] selon Victor Collazo[12]. Le congrès de Milan annonce : « La Convention, considérant l'incontestable supériorité de l'articulation sur les signes pour rendre le sourd-muet à la société et lui donner une connaissance plus complète de la langue, déclare que la méthode orale doit être préférée à celle des signes dans l'éducation et l'instruction des sourds-muets ».

Influencé par le Congrès, on préfère l'enseignement sur l'oralisme dans l’éducation des sourds aux États-Unis. Les professeurs sourds sont licenciés[11] et remplacés par les entendants. En 1920, cela entraine l'extinction des cours en langue des signes dans presque tous les États.

On observe que l’enseignement oral provoque l'échec scolaire des enfants sourds[11] et on replace les enfants ayant des échecs dans des classes signantes[13].

L'Université Gallaudet est probablement le seul lieu que la langue des signes n'est pas interdite et l'enseignement oraliste est autorisé[14].

Le retour de la langue des signes américaine[modifier | modifier le code]

Langue des signes américaine[modifier | modifier le code]

William Stokoe en 1993

Les années 1960, William Stokoe souligne que le langage gestuel des sourds est une vraie langue avec sa propre structure et grammaire donc il a nommé la Langue des signes américaine. Et Roy Kay Holcomb a inventé un moyen de communication : la Communication totale. Ça veut dire qu'elle préconise l’utilisation de toutes les méthodes : la langue des signes, la parole, la lecture labiale, les prothèses auditives, etc. Donc à partir de 1960, l'usage de la langue des signes américaine progresse dans tous les États.

Deaf President Now[modifier | modifier le code]

En 1988, le mouvement Deaf President Now réclame un président sourd pour l’université Gallaudet. Et le , Irving King Jordan est élu comme huitième président de l'université Gallaudet et comme le premier président sourd. À partir de cet événement, les sourds obtiennent plus facilement les métiers[réf. nécessaire].

XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, l'arrivée de l'implant cochléaire et l’intégration dans des classes ordinaires menacent la disparation de l’enseignement en langue des signes et quelques partisans signants voient[Quoi ?] le deuxième congrès de Milan en XXIe siècle (en anglais : 21st century Milan declaration, selon Sandra Jowers-Barber)[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Braidwood Academy for the Deaf and Dumb », sur pastscape.org.uk (consulté le ).
  2. (en) A Place of Their Own : Creating the Deaf Community in America, Gallaudet University Press, , 212 p. (ISBN 978-0-930323-49-3, lire en ligne), p. 21-24
  3. (en) A Place of Their Own : Creating the Deaf Community in America, Gallaudet University Press, , 212 p. (ISBN 978-0-930323-49-3, lire en ligne), p. 24-25
  4. (en) A Place of Their Own : Creating the Deaf Community in America, Gallaudet University Press, , 212 p. (ISBN 978-0-930323-49-3, lire en ligne), p. 26-27
  5. (en) « Alice Cogswell »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur fofweb.com (consulté le ).
  6. a et b (en) « Ceci est où tout a commencé », sur asd-1817.org (consulté le ).
  7. (en) Henri Gaillard, Gaillard in Deaf America : A Portrait of the Deaf Community, Bob Buchanan, , 208 p. (ISBN 978-1-56368-122-6, lire en ligne), p. 172. On peut lire direct ce lien Gaillard en Amérique - Portrait de la communauté des sourds 1917
  8. (en) « Histoire », sur deafhoosiers.com (consulté le ).
  9. a et b (en) « Gallaudet, Dr. Edward Miner, 1837-1917 », sur gallaudet.edu (consulté le ).
  10. (en) Richard Winefield, Never the Twain Shall Meet : Bell, Gallaudet, and the Communications Debate, , 152 p. (ISBN 978-1-56368-056-4, lire en ligne), Page
  11. a b et c (en) « Douglas C. Baynton. Forbidden Signs: American Culture and the Campaign against Sign Language. Chicago: University of Chicago Press, 1996. », sur h-net.org (consulté le ).
  12. (en) « L'éducation des Sourds: Une histoire de la langue des signes américaine aux États-Unis », sur cyracom.com (consulté le ), cette source n'est pas assez valable car c'est un blog.
  13. (en) « Histoire de l'éducation des sourds en Amérique », sur asd-1817.org (consulté le ).
  14. a et b (en) « L'histoire compliquée de l'éducation des Sourds », sur nytimes.com (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Carol Padden et Tom Humphries (trad. de l'anglais par Soline Vennetier), Être Sourd aux États-Unis : Les voix d’une culture [« Deaf in America: Voices from a Culture »], vol. 51, Paris, Éditions de l'EHESS, coll. « Cas de figure », (1re éd. 1990), 244 p., souple (ISBN 978-2-7132-2811-7, présentation en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]