HMS Diana (D126)

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HMS Diana
illustration de HMS Diana (D126)
Le HMS Diana en mer, 1954

Type Destroyer
Classe Classe Daring
Fonction militaire
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Commanditaire Royal Navy (RAN)
Constructeur Yarrow Shipbuilders Ltd Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Fabrication acier
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Désarmé en 1969 et vendu à la marine péruvienne le . Remis en service sous le nom de BAP Palacios (DM-73) en , abandonné en 1993
Équipage
Équipage Environ 300
Caractéristiques techniques
Longueur 120 m
Maître-bau 16 m
Tirant d'eau 4,1 m moyen et 4,42 m maximum
Déplacement 2 830 t
À pleine charge 3 820 t
Propulsion 2 chaudières Foster Wheeler
2 turbines à vapeur à engrenages Parsons
2 arbres d'hélice
Puissance 54 000 ch (40 MW)
Vitesse 30 nœuds (56 km/h)
Caractéristiques militaires
Armement
Électronique
  • radar d’indication de cible type 293Q
  • radar d’alerte aérienne type 291
  • radar de navigation type 274
  • radar de conduite de tir type 275 sur le Mk.VI directeur
  • radar de conduite de tir type 262 sur directeur CRBF et STAAG Mk.II
Rayon d'action 4 400 milles marins (8 100 km) à 20 nœuds (37 km/h)
Carrière
Indicatif D126

Le HMS[Note 1] Diana (pennant number : D126) était un destroyer de classe Daring, prévu par la Royal Navy britannique pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa conception tenait compte de l’expérience de la guerre du Pacifique, notamment le grand rayon d'action et la capacité à être ravitaillé efficacement en pleine mer.

Conception[modifier | modifier le code]

La classe Daring était une évolution des destroyers de classe Battle, plus grands et avec un armement plus lourd, organisé autour de trois tourelles jumelées[1]. Seize navires de classe Daring ont été commandés provisoirement le 20 juillet 1944, dans le cadre du programme 1944 de constructions de guerre[2] mais seuls huit ont vu leur commande confirmée, le 29 mars 1945. Les huit autres ont été annulés, devenus inutiles en raison de la fin de la Seconde Guerre mondiale[3]. Leur taille et leurs capacités ont rendu les navires capables d’effectuer des tâches auparavant réservées aux croiseurs légers, et comme la classification en destroyers a été initialement considérée comme inappropriée, ils ont été appelés « croiseurs de classe Daring » pour la première partie de leur carrière[4].

Dans leur conception, les navires de la classe Daring avaient un déplacement standard de 2 950 tonnes, et un déplacement de 3 580 tonnes à pleine charge[2]. Leur longueur hors-tout était de 120 m et de 112 m entre perpendiculaires, avec une largeur de 13 m et un tirant d'eau maximal de 5,2 m[2]. La propulsion se composait de deux chaudières au mazout Foster Wheeler reliées à des turbines à engrenages English Electric à double réducteur Parsons, qui fournissaient 54 000 ch (40 000 kW) aux deux arbres d'hélice du navire[2]. La vitesse maximale était de 30,5 nœuds (56,5 km/h), avec un rayon d'action de 1 700 milles marins (3 100 km), tandis que la vitesse de croisière de 20 nœuds (37 km/h) permettait au navire de parcourir 4 400 milles marins (8 100 km)[2].

L’énergie électrique du navire était produite par deux générateurs à turbine et trois générateurs diesel. Le courant utilisé était de 440 volts, 60 cycles de courant alternatif (AC). Sur les huit navires de classe Daring, quatre ont été conçus pour fonctionner en courant continu (CC) et quatre pour fonctionner en courant alternatif. L’objet de cette différence était un test pratique pour déterminer quelle forme d’alimentation électrique était la meilleure. Le Diana était un navire AC, comme tous les navires de la Royal Navy subissant ce « test ».

L’armement principal d’un destroyer de classe Daring se composait de six canons de marine de 4,5 pouces QF Mark V à double usage, disposés en trois tourelles jumelées totalement fermées, deux situées à l’avant, et la troisième à l’arrière[5]. Pour la lutte antiaérienne, les navires étaient équipés de quatre à six canons Bofors 40 mm, ce qui constituait une réduction par rapport aux huit qui étaient prévus en temps de guerre[6]. Au moment de la construction, le système de pointage des canons était le plus avancé de la Royal Navy, étant complètement contrôlé par radar[5] pour les canons principaux et antiaériens. Les canons étaient considérés, à l’époque, comme très précis avec une cadence de tir élevée. Deux ensembles de 5 tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) ont été installés, ainsi qu’un mortier triple anti-sous-marins Squid[2].

L’effectif normal du HMS Diana en temps de paix était de 297 officiers et hommes.

Engagements[modifier | modifier le code]

Vue trois quart arrière du Diana en 1954.

Le navire a été construit à Clydebank, Glasgow, par Yarrow Shipbuilders Ltd. (numéro de chantier 1846). Sa quille a été posée le et il a été lancé le avec pour marraine Lady McGrigor, l’épouse de l’amiral de la flotte Sir Rhoderick McGrigor. Il a été mis en service le . À l’origine, le nom devait être Druid, mais cela a été changé en Diana pendant la construction.

À l’époque, le Diana était considéré comme un grand destroyer, étant presque aussi gros qu’un croiseur léger d’avant-guerre. La classe Daring était un résultat logique de la guerre du Pacifique, où la capacité de rester en mer pendant de longues périodes était d’une importance primordiale.

Le HMS Diana a participé à la crise du canal de Suez. Le , il a coulé la frégate égyptienne Domiat, qui était engagée dans un duel au canon unilatéral avec le croiseur HMS Newfoundland dans la mer Rouge. C’est la dernière fois dans l’histoire de la guerre navale qu’un navire de guerre a été coulé par un autre durant un conflit uniquement à coups de canon.

Controverse sur les essais atomiques dans le Pacifique Sud[modifier | modifier le code]

En 1956, le HMS Diana a reçu l’ordre de se rendre dans la zone de retombées radioactives de deux essais d'armes nucléaires nommés Mosaic 1 et Mosaic 2, près des îles Montebello dans l’océan Indien. Le but de l’ordre, donné par les responsables de la défense britannique, était de découvrir les effets des retombées atomiques, à la fois sur le navire lui-même et sur son équipage de 308 hommes. Depuis leur exposition aux radiations, environ les deux tiers de l’équipage sont morts, et les survivants attestent que les retombées radioactives sont responsables de la grande variété de maladies dont ils souffrent. Le capitaine du navire à l’époque, John Gower, décédé en 2007 à l’âge de 95 ans, a écrit après avoir traversé la zone de retombées qu’il n’aimait pas avoir à « continuer à servir dans un navire, dont certaines parties avaient été inacceptablement radioactives »[7]. En janvier 2008, le ministère de la Défense britannique a refusé de verser une indemnisation au reste de l’équipage du Diana, invoquant une clause technique juridique selon laquelle toutes ces réclamations doivent être déposées dans les trois ans suivant le diagnostic auquel elles se réfèrent. Selon les journaux, la décision pourrait entraîner l’effondrement du dossier des demandeurs, ou au moins retarder l’indemnisation jusqu’en 2012, date à laquelle une plus grande partie de l’équipage du navire pourrait être décédée[7]. Cet incident est mentionné dans la série télévisée Ultimate Force par le personnage incarné par Ross Kemp, le Staff sergeant Garvie, qui prétend que son père était membre de l’équipage à ce moment-là.

Le , le Diana était en transit de Gibraltar à Malte lorsqu’il reçut l’ordre de se dérouter vers la zone de recherche du sous-marin israélien INS Dakar, qui avait disparu lors de son voyage de livraison de la Grande-Bretagne à Israël. Après avoir fait escale à Malte pour aller chercher un médecin et des experts en plongée sous-marine, le HMS Diana était en direction de la zone de recherche lorsqu’il a capté un signal de détresse du pétrolier espagnol MV Bahia Blanca, qui était en feu. Après avoir aidé l’équipage du Bahia Blanca à éteindre l’incendie, le HMS Diana a continué vers la zone de recherche, prenant part aux opérations de recherche jusqu’au 31 janvier[8].

Vente à la marine péruvienne[modifier | modifier le code]

Le HMS Diana a été acquis par la marine péruvienne en 1969, avec son sister-ship Decoy. Rebaptisé BAP[Note 2] Palacios (DM-73), le navire a été réaménagé par Cammell Laird à Birkenhead. Le carénage comprenait l’enfermement du mât avant et l’installation d’un radar Plessey AWS-1. L’armement du destroyer a été encore augmenté avec l’ajout de huit missiles mer-mer Exocet en deux affûts quadruples[9].

Le BAP Palacios a été mis en service en . Une plate-forme d’atterrissage pour hélicoptères a été installée en 1975, et agrandie avec l’ajout d’un hangar en 1977-1978. Cela a nécessité le retrait du canon arrière de 4,5 pouces. Le canon a ensuite été réinstallé et le hangar enlevé. Le carénage réalisé en 1977-1978 a également vu l’amélioration aérodynamique de la cheminée, qui a également été relevée, l’installation d’un directeur de tir Selenia NA-10 à l’arrière pour les affûts de canons jumeaux Breda DARDO de 40 mm améliorés, et le retrait du mortier Squid et de son sonar[9]. Le BAP Palacios a servi jusqu’en 1993, date à laquelle il a été radié.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin
  2. Le préfixe BAP, qui signifie Buque Armada Peruana (en français : « navire de la marine péruvienne »), est utilisé pour identifier un navire de guerre péruvien

Références[modifier | modifier le code]

  1. McCart, Daring Class Destroyers, pp. ix–x
  2. a b c d e et f McCart, Daring Class Destroyers, p. 219
  3. McCart, Daring Class Destroyers, pp. ix, 219
  4. McCart, Daring Class Destroyers, p. x
  5. a et b McCart, Daring Class Destroyers, p. ix
  6. McCart, Daring Class Destroyers, pp. 219–20
  7. a et b (en) Mark Townsend, « Dying crew of atomic test ship battle MoD for compensation », The Observer, The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « Mercy mission Diana diverted to blazing tanker », Navy News,‎ , p. 6 (lire en ligne, consulté le )
  9. a et b Gardiner and Chumbley 1995. p. 304

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]