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Héliport de Paris - Issy-les-Moulineaux - Valérie-André

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SA365 Dauphin sur l'héliport d'Issy avec la Tour Eiffel et le front-de-Seine en arrière-plan

L'héliport de Paris - Issy-les-Moulineaux (OACI : LFPI) est un héliport situé à Paris, au-delà de la porte de Sèvres et du boulevard périphérique sud, dans une zone constituant une extension du 15e arrondissement limitrophe de la commune d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Ce lieu est célèbre pour avoir contribué à l'histoire de l'aéronautique au début du XXe siècle. Il est exploité par Aéroports de Paris.

Situation

Ce site est desservi par la station Balard de la ligne 8 du métro, par la station homonyme de la ligne 3 du tramway et, depuis le 21 novembre 2009, par la station Suzanne Lenglen de la ligne 2 du tramway.

La piste n'est utilisée que pour les hélicoptères. Aucun avion ne peut s'y poser.

Elle est bordée de plusieurs bâtiments dont :

Histoire

Lors de l'érection de la tour Eiffel sur le Champ-de-Mars en 1889, les militaires sont provisoirement délogés de leur terrain d'entraînement le temps de l'exposition universelle. Ils se voient en compensation proposer un vaste terrain alors en pleine campagne à Issy-les-Moulineaux, d'une surface de cent vingt hectares. La tour Eiffel n'étant finalement pas démontée à l'issue de l'exposition, le 29 mars 1890, ils obtiennent la concession d'une partie seulement du champ de manœuvres, d'une surface de soixante-trois hectares, délimité au Nord par l'enceinte de Thiers. Le déménagement devient alors définitif.

L'ancien champ de manœuvres militaires devient un terrain d’aviation. En 1905, le mécène Ernest Archdeacon obtient des autorités, pour la première fois, l'autorisation de faire voler un planeur biplan Voisin en ce lieu. L'expérience menée le 26 Mars 1905 consiste au remorquage d'un aéroplane, du type Wright, lesté de soixante kilogrammes de sable et reposant sur une glissière, par une automobile d'une puissance de soixante chevaux, à la façon d'un cerf-volant. La manœuvre s'achève par le chute de l'appareil qui est toutefois parvenu à s'élever à une trentaine de mètres de hauteur[1].

Le 17 septembre 1907, Louis Blériot franchit la distance de 184 mètres à 80 km/h sur son monoplan tandem Aéroplane VI Libellule. En octobre, Henri Farman atteint la distance de 771 mètres ; Alberto Santos-Dumont, lui, effectue des sauts-de-puce, après ses essais restés célèbres à Bagatelle.

Le 13 janvier 1908, Henri Farman boucle le premier kilomètre en circuit fermé sur un appareil Voisin à moteur Antoinette, en 1 minute et 28 secondes. Il emporte le prix Deutsch-Archdeacon. Pour commémorer cet exploit, en 1933, un monument sculpté par Paul Landowski est mis en place à l'entrée du terrain.

En 1908, le gouverneur militaire de Paris interdit l'usage du terrain aux aéroplanes, faisant écho aux craintes des riverains. Mais cette interdiction est rapidement levée. En 1910, la première course internationale Paris-Bruxelles en aéroplane prend le départ à Issy.

Le 12 avril 1911, l'aviateur français Pierre Prier, directeur de l'école de pilotage Blériot à Londres, atterrit à Issy-les-Moulineaux en provenance de l'aérodrome londonien de Hendon. Il vient d'effectuer, sur monoplan Blériot, le premier vol entre les deux capitales, en 3 h 56.

Le 21 mai 1911 se déroule la première course Paris - Madrid. Elle est remportée par Jules Védrines. Mais la fête est aussi endeuillée par le décès accidentel de Maurice Berteaux, ministre de la Guerre, frappé de face par l'hélice du monoplan de Louis Émile Train, qui tente un atterrissage d'urgence.

Les fameuses expositions internationales aéronautiques de Paris sont organisées sur ce terrain.

À partir de 1922, Raoul Pateras Pescara réalise des essais d'hélicoptères sur les prototypes de sa construction. Il met au point la commande de pas cyclique et réalise un bond de 736 mètres.

En 1940, le terrain subit les bombardements de la Luftwaffe ; il est rapidement placé sous contrôle des Allemands qui y installent leurs avions. Après guerre, les constructions deviennent de plus en plus présentes autour de l'aérodrome, ce qui impose de nombreuses restrictions. Si les pistes sont dorénavant trop courtes pour les avions modernes, plusieurs sociétés de giraviation viennent en revanche s'y installer, poussées par le développement des hélicoptères. En 1952 se déroule la première coupe internationale d’hélicoptères, où Jean Moine et Gérard Henry se partagent la victoire. En 1953, les avions disparaissent définitivement de l’aérodrome.

En 1956, l'aérodrome, placé sous l'autorité d'Aéroports de Paris, devient l'héliport de Paris. En mars 1957, la Sabena ouvre, à l'occasion de l'Exposition universelle en Belgique, une ligne de transport de passagers par hélicoptère entre Paris et Bruxelles, en une heure et quinze minutes. Mais cette liaison cesse en 1962, faute de rentabilité.

Le terrain se réduit progressivement, amputé par diverses réalisations : dix hectares à partir de 1958 pour construire le boulevard périphérique de Paris, puis la Ville de Paris prélève dix hectares pour des terrains de sports. La tour EDF s’installe à son tour, puis la tour de l’Hôtel Sofitel, et enfin l’Aquaboulevard. L'héliport voit sa fréquentation diminuer d'année en année, en raison de la concurrence d'autres terrains comme l'aéroport du Bourget, et de problèmes croissants de nuisances dans un environnement devenu particulièrement dense.

Usage

Cet héliport sert à de multiples usages :

  • rapatriements sanitaires ;
  • vols d'appareils d'État (sécurité civile, gendarmerie, police, armée, douanes) ;
  • vols de transport à la demande de passagers ou de fret ;
  • vols de travail aérien (pour des photos, héliportages, etc.) ;
  • vols touristiques ;
  • vols privés.

Depuis un décret datant du 9 août 1994, les vols d'école et d'entraînement sont interdits au départ ou à destination de l'héliport de Paris.

Piste

L'héliport vu depuis Paris
  • Dimensions : 350 m × 50 m
  • Orientation : 06/24
  • Nature du revêtement : Herbe
  • Traitement des passagers
  • Aire de stationnement : 2 000 m2
  • Hangars aéronefs : 7 hangars

Notes et références

  1. La Vie au Grand Air, n° 342 du 30 mars 1905