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Georges-Antoine Simonet

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Georges-Antoine Simonet
Statue de Georges-Antoine Simonet trônant devant le théâtre de Tarare
Biographie
Naissance
Décès
(à 67 ans)
Charbonnières-les-Bains (France)
Sépulture
Cimetière de Tarare
Surnom
Père de la mousseline française
Nationalité
Activité
Famille
Claude-Marie Simonet (neveu)
Aimé Olivier de Sanderval (arrière-petit-fils)
Autres informations
Domaine

Georges-Antoine Simonet est un industriel et entrepreneur français, né à Tarare le 28 novembre 1710 et décédé le 15 août 1778 à Charbonnières-les-bains. Il est considéré comme le pionnier de l'industrie de la mousseline en France après l'avoir importer d'Inde et de Suisse au milieu du XVIIIe siècle.[1]

Enfance et formation

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Georges-Antoine Simonet est né le 28 novembre 1710 à Tarare, dans la maison de ses parents, 10 rue Déguirasse (rue Anna Bibert aujourd'hui).[2] Fils de Jean-Marie Simonet (1666-1753), marchand toilier, et de Marie Anne Certain (1677-1761), il grandit dans une famille de 13 enfants.

Son éducation est supérieure à la moyenne. Il étudie le tissage ainsi que le dessin à Lyon, développant un certain talent pour la composition. Il devient alors maitre-dessinateur et ouvrier tisserand simultanément au sein de la prestigieuse maison Perret à Lyon, lui permettant de gagner aisément sa vie.[2][3]

Père de la mousseline française

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Voyageant souvent à Paris, il quitte ce travail pour ce lancer vers 1745, avec un ami dans la fabrication d’étoffes de soie, d’or et d’argent.[2] Le 9 décembre 1949, il épouse Jeanne Nicole Dubois (1726-1809), une riche orpheline de Lyon. Ce mariage permet à Simonet de disposer d'une vaste fortune financière et immobilière.[2]

En 1751, à la mort de son associé, il liquide l'affaire et l’apparition des tissus coton, plus fins, aux côtés des toiles de chanvre, l'oriente vers la Suisse afin d'en apprendre plus sur ces nouveaux produits demeurent inconnus en France, où les étoffes de chanvre et de coton restent épaisses.

Simonet se rend à Saint-Gall et Zurich entre 1756 et 1757. Il met sa propre vie en jeu pour en connaitre d'avantage sur ces étoffes, car la loi suisse punissait de mort toute personne qui exportait les secrets industriels. Il s’initie sur le tas à ce nouveau système de production, tout en s'introduisant, observant et analysant le savoir-faire des ateliers suisses.[3]

A son retour en France, il fait part au ministre Daniel-Charles Trudaine de son projet de mettre en pratique ce processus en hexagone. Ce dernier, dont la volonté est de développer une industrie nouvelle, lui apporte son soutien.[2]

A partir de ce moment, il met en place au sein de la demeure familiale, un atelier de production de mousseline, en acheminant le fil de Nantua et faisant immigré des ouvriers suisses formés à ce savoir.[3]

La fabrication s'avère chaotique et ne font pas du tout l'unanimité. Les nouvelles créations manquent d'esthétisme, de finesse et de solidité. Le ministre et le gouvernement mettent à la disposition de Simonet des cadres et des rouets à titre gracieux afin de palier aux problèmes rencontrés par l'entrepreneur, mais la qualité reste piètre et les dettes s'accumulent.[3] Afin de palier à ses finances défaillantes, il est contraint de vendre une partie de ses propriétés immobilières.

Il se retire à à Charbonnières-les-Bains en 1773, ou il vivra très modestement. Il y décède le 15 août 1778 et est inhumé au sein du caveau familiale au cimetière de Tarare.[4]

Postérité

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Georges-Antoine laisse pour héritage ses métiers à tisser à son neveu (fils de son frère Claude Simonet, 1697-1772), Claude-Marie Simonet (1749 -1822) dit "le jeune".

En 1786 et après avoir reçu les métiers, Claude-Marie a l’idée de faire venir le coton de Suisse et d’Angleterre. Décision couronnée de succès puisque la mousseline, d'excellente qualité, devient très prisées et permet l'industrialiser du processus. En 1789, la fabrique prospère et comprend alors plus de 200 ouvriers et 600 métiers et produit 15.000 pièces. Des établissements de blanchiment et d’apprêts sont créés à proximité de Tarare pour permettre d'étendre l'activité.[3]

C’est seulement 15 ans après sa mort qu’on rendra hommage au rôle immense de Georges-Antoine Simonet dans le développement de la cité tararienne et l'importation de la mousseline sur le territoire national. Le lien fort entre le père de la mousseline française et sa ville natale est désormais célébré depuis 1893 avec la première fêtes des mousselines, dont l'occasion permet d'inaugurer la première statue. Cette festivité est organisée périodiquement, puis tous les 5 ans depuis 1955.[2]

La famille est originaire de Tarare et de Saint-Forgeux mais aussi des Monts du Lyonnais.[5]

Descendance et parenté

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De l'union de Georges-Antoine et Jeanne Nicole sont nés 7 enfants[6] :

  • Jean Marie, né en 1752 et décédé la même année à l'âge de 8 mois
  • Marie Anne 1753-1826
  • Marie Olympe 1755-1785
  • Marie Victoire 1759-1778
  • Marc Antoine 1760-1778
  • Marie Julie 1760-1840
  • Jeanne Gabrielle Victoire 1764-1819

Georges-Antoine est l'arrière-grand-père de l'explorateur, pionnier de la bicyclette et écrivain français Aimé Olivier de Sanderval (1840-1919).[7][8]

Il possède des liens familiaux éloignés avec l'acteur et producteur Jacques Perrin (né Simonet) et de son fils l'acteur Maxence Perrin, l'actrice et attaché de presse Eva Simonet (soeur de Jacques), ainsi que le producteur et réalisateur Christophe Barratier (fils de la précédente).[9]

Distinctions et hommages

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  • Le buste de Georges-Antoine Simonet est conservé depuis 2018 au musée de la SHAGMT (Société d'histoire, d'archéologie et de généalogie des Monts de Tarare). Il a été sculpté en 1878 et était exposé au musée municipal jusqu'en 1927, puis à la CCI de Lyon (palais de la bourse) de 1952 à 2018.[13][14][15]
  • Une plaque est apposé sur la maison 10 rue Anna Bibert à Tarare, bâtisse qui à vu naître Simonet en 1710.[16]
  • La place devant le théâtre de Tarare est nommé en son honneur "Place Georges-Antoine Simonet".[17]

Notes et références

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  1. « Tarare. Circuit du patrimoine : la maison natale de Georges Antoine Simonet, pionnier de la mousseline », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  2. a b c d e et f Ville de Tarare, « Maison Simonet », sur https://ville-tarare.fr/,
  3. a b c d et e Centre France, « Gentilés - Un ouvrier talentueux et créatif », sur www.le-pays.fr, (consulté le )
  4. « Tarare - Toussaint. Petite visite au cimetière… Suivez le guide », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  5. Centre France, « On connaît désormais un ancêtre supplémentaire de l’importeur de la mousseline à Tarare », sur www.le-pays.fr, (consulté le )
  6. « Généalogie de Marie Victoire SIMONET », sur Geneanet (consulté le )
  7. « Généalogie de Aîmé OLIVIER DE SANDERVAL », sur Geneanet (consulté le )
  8. Groupe de Recherches Historiques de Charbonnières-les-Bains, « La Gazette de Cadichon », Revue généalogique, no 2,‎ (lire en ligne [PDF])
  9. « Rhône. A Tarare, le décès de Jacques Perrin résonne plus qu’ailleurs », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  10. « Monument à Georges Simonet – Tarare », notice sur e-monumen.net.
  11. Fonds Debuisson du musée d'Orsay, avec une communication écrite émise par le directeur général des archives municipales de Tarare en mars 2004.
  12. Centre France, « Gentilés - Un ouvrier talentueux et créatif », sur www.le-pays.fr, (consulté le )
  13. Centre France, « Patrimoine - Le Saint-Sébastien et le buste de Simonet seront-il de retour ? », sur www.le-pays.fr, (consulté le )
  14. Centre France, « Patrimoine - Le buste de Georges-Antoine Simonet et la statue de Saint-Sébastien sont de retour à Tarare », sur www.le-pays.fr, (consulté le )
  15. « Tarare. Dans les coulisses de la visite guidée à la société d'histoire des Monts de Tarare », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  16. « Tarare. Circuit du patrimoine : la maison natale de Georges Antoine Simonet, pionnier de la mousseline », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  17. « place georges antoine simonet, Tarare (69243) - Base Adresse Nationale », sur adresse.data.gouv.fr (consulté le )