François Pérol

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
François Pérol
François Pérol en 2013.
Fonctions
Directeur général
BPCE
-
Secrétaire général adjoint de la présidence de la République française (d)
-
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Distinction

François Pérol, né le au Creusot[1], est un haut fonctionnaire et banquier français. Inspecteur des Finances, il participe aux cabinets des ministres de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Francis Mer (2002-2004), puis Nicolas Sarkozy (2004), et rejoint ce dernier à l'Élysée en 2007 comme conseiller économique.

En 2009, il devient président du groupe BPCE (Banque populaire Caisse d'épargne). Il démissionne de ses fonctions le 26 avril 2018 et est nommé Associé-Gérant chez Rothschild & Co Gestion le lendemain, ainsi que Co-Président du comité exécutif de la banque (avec effet le 1er septembre 2018).

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et formation[modifier | modifier le code]

François Pérol est diplômé de HEC (H.86) et de l'IEP Paris, il est ancien élève de l'École nationale d'administration (promotion Jean-Monnet) dont il sort major en 1990, ce qui lui a permis d'intégrer l'Inspection générale des finances.

Ministère de l'Économie[modifier | modifier le code]

François Pérol commence sa carrière en 1990 à l’Inspection générale des finances. En 1994, il est nommé rapporteur puis devient secrétaire général adjoint du comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI). Il est nommé, en 1996, à la direction du Trésor en tant que chef du bureau des marchés financiers. De 1999 à 2001, il est secrétaire général du Club de Paris, chargé des négociations internationales sur la dette. Il est promu sous-directeur du financement et développement des entreprises à la direction du Trésor en 2001.

En 2002, François Pérol devient directeur adjoint du cabinet de Francis Mer, puis de Nicolas Sarkozy en 2004, au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie. Il s’occupe en particulier des sauvetages d'Alcatel, de Bull, de France Telecom (jouant un rôle certain dans le refus à cette dernière, contre l'avis de la direction du Trésor, d'une augmentation du capital de la part de l'État et dans le départ de son PDG, Michel Bon) et de la recapitalisation d'Alstom, négociée avec la Commission européenne.

François Pérol suit également la naissance de Sanofi-Aventis, négocie pour le gouvernement français avec la justice américaine pour la conclusion de l'affaire Executive Life[2], et organise la cession d'Ixis par la Caisse des dépôts et consignations aux Caisses d'épargne[3].

Alors directeur de cabinet adjoint de Nicolas Sarkozy à Bercy, François Pérol s'inscrit à l'UMP en 2004[2].

Rothschild & Cie[modifier | modifier le code]

De 2005 à 2007, François Pérol est banquier d’affaires et associé-gérant de la banque Rothschild & Cie. À ce titre, il conseille Philippe Dupont, PDG des Banques populaires dans la création de Natixis[4].

Filiale commune du groupe coopératif et des Caisses d'épargne, cette banque d'investissement annonce la fusion en 2009 des deux groupes[5].

Présidence de la République[modifier | modifier le code]

En , François Pérol est nommé secrétaire général adjoint de la présidence de la République française, où il devient le « grand architecte du programme économique de Nicolas Sarkozy », accueillant dans son bureau les grands patrons français.

Spécialiste des montages financiers et industriels, François Pérol travaille à la simplification de l'organigramme d'EADS, dessine le processus de fusion de Suez et GDF, s'opposant à l'avis d'Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui préférait une fusion entre GDF et EDF[2]. Il soutient le rachat de 20 % de Thales par Dassault Aviation. Il gère également le dossier Areva, avec le retrait de Siemens, et la potentielle entrée de Bouygues et Alstom[3].

Il aura surtout à répondre à la crise financière, au moment où Nicolas Sarkozy prend la présidence de l'Union européenne[6].

François Pérol est chargé de finaliser la fusion orchestrée par l'Élysée entre les Caisses d'épargne et Banques populaires, sur fond de crise financière, alors que l'État y injecte 4 à 5 milliards d’euros et prend environ 20 % du capital du nouveau groupe[3],[7],[8]. Après plusieurs mois de réflexion des présidents des deux banques, l'Élysée reprend la main en octobre 2008. L’Élysée jugeant que les deux dirigeants n’ont pas géré correctement leur banque respective, ils sont écartés au profit de François Pérol[9].

Les 24 et , les Caisses d'épargne et les Banques populaires « approuvent les principes du rapprochement des deux organes centraux, devant conduire à la naissance du deuxième groupe bancaire français »[10], et entérinent le 26 février l'arrivée de François Pérol à la tête du futur groupe, qui sera créé le 31 juillet 2009, celui-ci quittant le jour même ses fonctions à l'Élysée[11].

Dans ses fonctions à l'Élysée, François Pérol participe à la décision d'arbitrage dans le litige entre Bernard Tapie et l'État, laquelle fait l'objet d'un procès en décembre 2016. François Pérol dépose devant la Cour de justice de la République, le 15 décembre 2016 ; il reconnait avoir émis « un avis favorable » à l'arbitrage en question, le 30 juillet 2007 et récuse avoir donné une quelconque « instruction »[12],[13].

BPCE[modifier | modifier le code]

Le , François Pérol prend ses fonctions de président du directoire de la Caisse Nationale des Caisses d’Epargne et de directeur général de la Banque Fédérale des Banques Populaires[14], écartant ainsi Philippe Dupont et Charles Milhaud et devient président du conseil de surveillance de Natixis le 6 mars.

Le , il prend la présidence du directoire du nouveau groupe bancaire BPCE.

Premier mandat, 2009 - 2012[modifier | modifier le code]

En 2010, François Pérol annonce le projet groupe « Ensemble » à horizon 2013, dans lequel il décide entre autres de recentrer le développement du groupe bancaire sur les métiers cœur, à savoir ceux qui participent directement à sa mission de collecte d’épargne et de financement[15].

Le , le groupe BPCE indique avoir achevé de rembourser à l'État la totalité des aides consenties depuis le début de la crise financière[16]. François Pérol se lance par la suite dans le renforcement des fonds propres et la réduction des besoins en refinancement[17]. François Pérol amorce une série de mesures pour le Groupe BPCE. Au premier trimestre 2012, il ne reste plus que 100 millions d’euros à trouver (sur les 3,7 milliards d’euros initiaux) pour atteindre les objectifs en fonds propres fixés par l’Autorité bancaire européenne[18].

En février 2012, François Pérol se déclare ouvert à une interdiction des activités spéculatives pour compte propre dans les banques[19] et applique cette réglementation aux établissements du Groupe BPCE. Ce même mois, une bonne partie des activités spéculatives sont cédées[20].

Deuxième mandat, 2012 - 2016[modifier | modifier le code]

Le , François Pérol annonce un projet de simplification de la structure du groupe BPCE. Selon l’opération projetée, les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne rachètent les certificats coopératifs d’investissement (CCI) que Natixis détenait dans leur capital[21]. Le montant de cette transaction s'élève au total à 12,1 milliards d'euros[22]. In fine, l'opération est financièrement neutre à l'échelle du groupe, notamment parce que Natixis va rembourser une obligation de 6,9 milliards d'euros souscrite auprès de BPCE en 2012[23].

En , François Pérol lance un nouveau plan stratégique pour 2014 - 2017, « Grandir autrement »[24], dont l'objectif est de positionner la banque sur les sujets du digital, de l’épargne, notamment patrimoniale, et de la relation client multicanal[25].

François Pérol souhaite faire de l’assurance un axe majeur du développement stratégique en France du Groupe BPCE[26].

Troisième mandat, 2016 - 2018[modifier | modifier le code]

Début 2017, François Pérol annonce un plan de transformation de la banque de proximité avec 750 millions d’euros d’investissements sur 3 ans mobilisés pour accélérer les développements digitaux du Groupe BPCE[27].

Le , François Pérol lance un plan stratégique, baptisé TEC2020, qui prévoit un triplement des investissements dans le numérique à 600 millions d'euros par an à partir de 2020[28],[29],[30].

Le 26 avril 2018, François Pérol annonce qu'il quitte la direction du groupe BPCE, et que Laurent Mignon le remplace. Il retourne chez Rothschild & Co Gestion en qualité d'associé-gérant (Managing Partner)[31].

Autres mandats[modifier | modifier le code]

  • François Pérol prend pour la première fois le la vice-présidence de la Fédération bancaire française avant d'en devenir pour un an le président à partir le . Il est de nouveau nommé à la tête de cette Fédération pour la période 2014-2015.
  • Le , François Pérol est nommé au conseil d'administration du musée d'Orsay[32].
  • Il est élu le président du Groupement européen des Caisses d’Epargne pour la période 2012-2015.

Controverse[modifier | modifier le code]

Le , la Cour de cassation, sur requête de syndicats de BPCE, constitués partie civile, ordonne l'ouverture d'une information judiciaire pour prise illégale d'intérêts[33] à l'encontre de François Pérol[34]. Le juge Roger Le Loire le met en examen le .

Le 7 novembre 2014, le Parquet demande au juge d'instruction de renvoyer François Pérol devant le tribunal correctionnel, pour « prise illégale d'intérêts »[35].

En 2015, François Pérol est, en première instance, relaxé par le tribunal correctionnel[36],[37]. Le Parquet avait requis deux années de prison (avec sursis) et 30 000 euros d'amende. François Pérol sollicite et reçoit un second mandat[38].

Après la relaxe de François Pérol, le parquet fait appel[39], en septembre 2015. Il comparait à partir du 1er mars 2017 pour prise illégale d'intérêts[40].

Le 9 mars 2017, le Parquet réclame, en appel, les mêmes peines que celles requises en première instance : deux années de prison avec sursis, trente mille euros d'amende et l'interdiction d'exercer une fonction publique[41].

La décision de la Cour d'appel de Paris est rendue le 29 juin 2017. Il est relaxé définitivement[42].

Honneurs[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Francois PEROL - Dirigeant de la société Paris Orleans Holding Bancaire - BFMBusiness.com », sur dirigeants.bfmtv.com (consulté le )
  2. a b et c Odile Benyahia-Kouider, Double : François Pérol, secrétaire général adjoint de l'Élysée, Challenges, 17 janvier 2008
  3. a b et c Thierry Philippon, Odile Benyahia-Kouider, François Pérol, banquier et rétro-pantoufleur, Nouvel Observateur no 2312, 26 février 2009.
  4. http://su.alsace.free.fr/accueil/web/natixis/20060313dna.htm
  5. François Pérol, l'homme qui avait œuvré à la création de Natixis, 20 minutes, 26 février 2009
  6. L’Express - François Pérol le conseiller de crise à l’Élysée
  7. Bertille Bayart, L'ultimatum de l'Élysée aux Caisses d'épargne et aux Banques populaires, Le Figaro, 14 février 2009
  8. Patrick Bonazza, « Le grand banquier du président », Le Point no 1902, 26 février 2009
  9. RFI - Banques populaires-Caisses d’épargne : un mariage forcé
  10. Approbation des principes du rapprochement entre le groupe Banque populaire et le groupe Caisse d’épargne, Banquepopulaire.fr, 26 février 2009
  11. Arrêté du 26 février 2009 portant cessation de fonctions à la présidence de la République
  12. L'Obs, « Affaire Tapie : le procureur, meilleur défenseur de Christine Lagarde », L'Obs,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  13. Challenges.fr, « Affaire Tapie - Lagarde: deux proches de Sarkozy, Guéant et Pérol, cités dans le dossier », Challenges,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  14. Claire Gatinois, Anne Michel, Malgré la polémique, François Pérol mènera la fusion Banques populaires-Écureuil, Le Monde, 27 février 2009]
  15. BPCE à la charnière de deux plans stratégiques, L’Agefi, 4 octobre 2010
  16. BPCE a remboursé intégralement les aides de l'État, l’Expansion, 31 janvier 2011
  17. BPCE: le bénéfice net presque doublé, L’expansion, 14 novembre 2012
  18. BPCE n'a plus que 100 millions d'euros à trouver avant le 30 juin, La Tribune, 23 février 2012
  19. Régulation : les banques prennent les devants, Le Figaro, 3 février 2012
  20. « Les banques françaises se sont transformées », Libération, 24 février 2012
  21. BPCE fait de Natixis une société cotée comme les autres, Les Echos, 17 février 2013
  22. Natixis ne pourra plus compter sur les profits de BPCE, la Tribune, 18 février 2013
  23. Petite révolution chez BPCE, Le Figaro, 17 février 2013
  24. François Pérol, le patron de BPCE, veut faire de Natixis un spécialiste de l’assurance, Le Monde, 13 novembre 2013
  25. BPCE : la centralisation va s’accélérer, Le Figaro, 13 novembre 2011
  26. François Pérol : « Il n’est pas question de rupture, mais d’évolution : BPCE ne s’en va pas ! », Les Echos, 7 novembre 2013
  27. BPCE accélère la transformation de sa banque de détail, Agefi, 22 février 2017
  28. Banque : « BPCE doit devenir un groupe data-centric » (François Pérol), la Tribune, 29 novembre 2017
  29. François Pérol: «La concurrence nous tient en éveil», le Figaro, 22 septembre 2017
  30. François Pérol : « L’intelligence artificielle ouvre un champ considérable de possibilités », le Monde, 29 novembre 2017
  31. « Rothschild officialise l'arrivée de François Pérol comme associé », Challenges,‎ (lire en ligne, consulté le )
  32. « Arrêté du 9 septembre 2010 portant nomination au conseil d'administration de l'Établissement public du musée d'Orsay et du musée de l'Orangerie » (consulté le )
  33. « Le banquier François Pérol mis en examen pour prise illégale d’intérêts », sur La Croix,
  34. Laurent Mauduit, « Pérol : la Cour de cassation ordonne l'ouverture d'une information judiciaire », Mediapart, 25 juin 2012.
  35. Le Parquet demande le renvoi de François Pérol devant les Juges http://www.boursier.com/actualites/economie/bpce-le-parquet-demande-le-renvoi-de-francois-perol-devant-les-juges-25988.html
  36. Delphine Dechaux, « BPCE : la victoire aigre-douce de François Pérol »
  37. http://www.agefi.fr/articles/le-proces-de-francois-perol-nourrit-les-rumeurs-de-succession-chez-bpce-1361613.html, challenge.fr, 24 septembre 2015.
  38. Bertille Bayart, « François Pérol veut un nouveau mandat chez BPCE », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  39. Le Figaro.fr avec Reuters, « Relaxe de François Pérol: le parquet fait appel », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  40. « Pérol, ex-conseiller de Sarkozy, rejugé mercredi en appel », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  41. Denis Cosnard, « Deux ans de prison avec sursis requis contre François Pérol », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  42. Bertille Bayart, « Le patron de BPCE, François Pérol, blanchi par la justice », Le Figaro, encart « Économie », samedi 1er / dimanche 2 juin 2017, page 25.