Ersilia Soudais
Ersilia Soudais | |
Ersilia Soudais le , jour de son entrée à l'Assemblée nationale. | |
Fonctions | |
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Députée française | |
En fonction depuis le (2 ans, 5 mois et 14 jours) |
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Élection | 19 juin 2022 |
Réélection | 7 juillet 2024 |
Circonscription | 7e de Seine-et-Marne |
Législature | XVIe et XVIIe (Cinquième République) |
Groupe politique | NUPES-LFI |
Prédécesseur | Rodrigue Kokouendo |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Aubervilliers |
Nationalité | française |
Parti politique | LFI |
Profession | Professeure certifiée de français en collège |
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Ersilia Soudais, née le à Aubervilliers, est une femme politique française, élue députée lors des élections législatives françaises de 2022 et réélue lors des élections législatives anticipées de 2024.
Biographie
Famille, formation, débuts
Née à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, Ersilia Soudais grandit dans une famille très politisée. Son père, Michel Soudais, journaliste, est l’un des rédacteurs en chef de Politis, hebdomadaire de la gauche antilibérale.
Après une classe préparatoire et des études de lettres, elle est professeure de français à Sevran en Seine-Saint-Denis pendant un an, avant de rejoindre la Seine-et-Marne et de s’engager au sein du SNES-FSU[1],[2].
Carrière politique
Militante féministe[3], élue conseillère municipale d'opposition à Lagny-sur-Marne depuis 2020, elle se fait connaître lors de luttes locales contre le mal-logement dans sa ville[4].
Investie par La France insoumise, elle est élue députée le dans la septième circonscription de Seine-et-Marne[5].
Lors des législatives de 2024, candidate de La France insoumise/Nouveau Front populaire dans la même circonscription de Seine-et-Marne, elle recueille 32,79 % des voix au premier tour derrière la candidate du Rassemblement national, Agnès Laffite, qui obtient 35,72 % des voix[6]. Elles sont les deux seules qualifiées au second tour, où elle parvient à être réélue avec 53 % des voix.
Vie privée et affaire judiciaire
Le , Ersilia Soudais porte plainte pour viol conjugal à l'encontre de son compagnon Damien Cassé, également adhérent de LFI ; une enquête de flagrance est engagée par le parquet de Meaux[7]. Après la saisie par la députée du comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise, le militant est exclu de LFI « à titre conservatoire »[8]. Damien Cassé conteste ces accusations[9].
La plainte pour viol est classée sans suite. Damien Cassé sera jugé pour harcèlement moral[10].
Prises de positions et controverses
Selon l'hebdomadaire Franc-Tireur, Ersilia Soudais se fait remarquer par « une série d’invectives ou de provocations, dans l’hémicycle ou en commission »[1]. Lorsque l’Assemblée propose d’inscrire le groupe Wagner sur la liste des organisations terroristes, elle accuse la France d’utiliser cette proposition pour « se défausser de la responsabilité de l’usage de la violence et de la force »[1].
Selon Le Figaro, ses déclarations controversées lui ont souvent valu d’être qualifiée d’antisémite par ses détracteurs[11]. Elle est décrite par ce même journal comme « une députée habituée des polémiques »[12].
Soutien de la cause palestinienne
Elle commence à s'intéresser à la cause palestinienne pendant la campagne législative de 2022, après un ciné-débat consacré à Salah Hamouri : « J’ai été extrêmement touchée et je me suis jetée à corps perdu dans ce sujet[2]. » Pour Franc-Tireur, « [elle] s’est surtout illustrée sur une cause obsessionnelle : l’antisionisme ». Ainsi, elle soutient un projet de résolution communiste qui entend appliquer le terme d’« apartheid » à Israël, au nom d’une « solution à deux États », et elle commémore les « 75 ans de la nakba » (« catastrophe » en arabe), terme désignant l'exil de 700 000 Palestiniens, chassés de leurs terres lors de la création de l’État hébreu, aux côtés d’associations antisionistes, soutiens du mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) qui milite pour le blocus économique et politique d’Israël[1].
Connue pour ses prises de positions pro-palestiniennes[2],[13], elle est à l'origine de l'invitation à l'Assemblée nationale d'une militante palestinienne, Maryam Abu Daqqa, appartenant au Front populaire de libération de la Palestine, en . Cette invitation est rejetée par la présidente, Yaël Braun-Pivet[14]. Par la suite, un document vidéo dans lequel Ersilia Soudais commente cette invitation suscite des critiques[15].
Ersilia Soudais fait partie des députés LFI accusés d'antisémitisme et de ne pas condamner l'attaque du Hamas contre Israël de 2023, en refusant de la qualifier de terrorisme à visée antisémite[16], elle se défend de tout antisémitisme dans ses propos en maintenant ses critiques du sionisme et à l'encontre de l'Etat d'Israël[17].
Accusation de cyberharcèlement de son responsable de communication
En août 2024, elle publie une vidéo sur TikTok se voulant humoristique sur le comportement de son responsable de la communication, Mathieu Garnier, le présentant comme « harceleur de journalistes »[18],[19]. Le journaliste Lucas Jakubowicz accuse Mathieu Garnier de cyberharcèlement en diffusant des messages envoyés et l'accuse d'avoir « ironisé » sur sa famille déportée durant l'Holocauste pour avoir qualifié Jakubowicz de soutien à Marine Le Pen et pour l'affirmation suivante : « Le gars, il parle de sa famille qui a été décimée pendant la Seconde Guerre mondiale par les nazis… Juste avant d'appeler à défiler avec eux »[20] ; Ersilia Soudais n'a pas réagit à ces accusations[20].
Soutien à Elias d’Imzalène
Le 8 septembre 2024, le militant politique Elias d’Imzalène visé par une fiché S des renseignements généraux est placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête initiée par un signalement de l'ex-ministre de l'intérieur Gérald Darmanin accusant celui-ci de d'incitation à la haine après qu'il a demandé à son public d'une manifestation s'il était « prêt à mener l'Intifada dans Paris »[21],[22]. Le 25 septembre 2024, Ersilia Soudais lui rend visite en prison pour lui apporter son soutien ; elle prend sa défense, critiquant le fait que ce ne soit pas plutôt les soutiens du « génocide perpétré par Israël » qui soient derrière les barreaux[23],[24],[25].
Références
- Perla Msika, « Ersilia Soudais : recalée à l'oral », sur Franc-Tireur, (consulté le )
- Charlotte Belaïch, « Le portrait : Ersilia Soudais, la voix de la discorde », Libération, (lire en ligne , consulté le )
- Julia Gualtieri, « Lagny. Des noms de rue féminisés pour la journée des droits des femmes », sur actu.fr, (consulté le ).
- Alexandre Métivier, « Lagny-sur-Marne : les locataires de Rothschild face au bailleur Habitat 77 », Le Parisien, (consulté le ).
- Timothée Talbi, « Législatives en Seine-et-Marne : au bout du suspens, Ersilia Soudais est élue députée », Le Parisien, (consulté le ).
- « Législatives : Ersilia Soudais derrière le RN en Seine-et-Marne », Marianne, (lire en ligne, consulté le ).
- « La députée LFI Ersilia Soudais a porté plainte pour viol contre son compagnon placé en garde à vue selon Le Parisien », Libération, (lire en ligne , consulté le ).
- « Damien Cassé, visé par une plainte pour viol déposée par Ersilia Soudais, exclu de LFI "à titre conservatoire" », Le HuffPost, (lire en ligne, consulté le ).
- « Ersilia Soudais, députée La France insoumise, porte plainte pour viol contre son conjoint, placé en garde à vue », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ).
- « La plainte pour viol de la députée LFI Ersilia Soudais contre son ex-conjoint classée sans suite », Libération, (lire en ligne , consulté le ).
- Wally Bordas, « "Elle est de tous les pires combats" : Ersilia Soudais, l’Insoumise par qui la polémique arrive : PORTRAIT - Avant et depuis les attaques terroristes du Hamas contre Israël, ses déclarations controversées lui ont souvent valu d'être qualifiée d'antisémite par ses détracteurs », sur Le Figaro, (consulté le ).
- « "Harceleur de journaliste" : la députée insoumise Ersilia Soudais (LFI) conspuée pour une nouvelle vidéo », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Margaux Duguet et Clément Parrot, « Attaque du Hamas en Israël : les socialistes vont suspendre "temporairement" leurs relations avec les élus LFI au conseil régional d'Île-de-France », sur Franceinfo, (consulté le ).
- « Une militante palestinienne membre d’une organisation classée terroriste interdite de se rendre à l’Assemblée nationale », Le Figaro, (consulté le ).
- John Timsit, « Une militante palestinienne membre d’une organisation classée terroriste interdite de se rendre à l’Assemblée nationale », Le Figaro, (consulté le ).
- Charlotte Belaïch, « Ersilia Soudais, la voix de la discorde : Le Portrait », Libération, (lire en ligne).
- Charlotte Belaïch, « Ersilia Soudais, la voix de la discorde : La députée LFI se défend de tout antisémitisme sans renier ses propos qui ont fait polémique sur le conflit Hamas-Israël », sur Libération (consulté le ).
- « Une députée LFI ironise sur son collaborateur "harceleur de journalistes" », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- « Ersilia Soudais, influenceuse en cyberharcèlement », sur Atlantico, (consulté le ).
- « Un journaliste accuse le collaborateur de la députée LFI Ersilia Soudais de harcèlement », sur Le Point, (consulté le ).
- « Appel à "mener l’intifada à Paris" : le militant Elias d’Imzalène en garde à vue », sur Le Parisien, (consulté le ).
- « «Prêts à mener l’intifada dans Paris ?» : enquête ouverte après le violent appel d’Elias d’Imzalène lors d’une manifestation propalestinienne », sur Le Figaro, (consulté le )
- « La députée LFI Ersilia Soudais rend visite à Elias d’Imzalène en prison : L'influenceur islamiste a été placé en garde à vue pour avoir lancé un appel à "mener l'Intifada" dans les rues de Paris », The Times of Israel, (lire en ligne).
- « L'Insoumise Ersilia Soudais se rend au commissariat pour soutenir Elias d’Imzalène, en garde à vue après avoir appelé à "l'Intifada" », sur lejdd.fr, (consulté le ).
- « Ersilia Soudais rend visite à Elias d’Imzalène, en garde à vue pour incitation à l’intifada dans les rues de Paris - Entrevue », (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives à la vie publique :