Charlotte de Mecklembourg-Strelitz

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Charlotte de Mecklembourg-Strelitz
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de la reine Charlotte par Benjamin West.

Titre

Reine consort du Royaume-Uni et de Hanovre


(57 ans, 2 mois et 9 jours)

Prédécesseur Caroline d'Ansbach
Successeur Caroline de Brunswick
Biographie
Dynastie Maison de Mecklembourg
Nom de naissance Sophie Charlotte de Mecklembourg-Strelitz
Naissance
Mirow (Duché de Mecklembourg-Strelitz)
Décès (à 74 ans)
Kew (Royaume-Uni)
Père Charles Ier de Mecklembourg-Strelitz
Mère Élisabeth-Albertine de Saxe-Hildburghausen
Conjoint George III
Enfants George IV
Frédéric, duc d'York et Albany
Guillaume IV
Charlotte, princesse royale
Édouard-Auguste, duc de Kent et Strathearn
Augusta-Sophie de Hanovre
Élisabeth de Hanovre
Ernest-Auguste Ier
Auguste-Frédéric, duc de Sussex
Adolphe-Frédéric, duc de Cambridge
Marie de Hanovre
Sophie de Hanovre
Octavius de Hanovre
Alfred de Hanovre
Amelia de Hanovre
Religion Protestantisme puis Anglicanisme

Sophie-Charlotte de Mecklembourg-Strelitz, née le et morte le , est la reine d'Angleterre de 1761 à 1818, en tant qu'épouse de George III (17381820).

Elle est la grand-mère de la reine Victoria et l'aïeule de l'actuelle reine du Royaume-Uni, Élisabeth II mais aussi de l'époux de celle-ci, Philip Mountbatten, duc d’Édimbourg[1].

La reine Charlotte fut une protectrice des arts, connue de Johann Christian Bach et de Mozart, entre autres. Elle fut aussi une botaniste amatrice qui œuvra à la fondation de Kew Gardens. La famille des Strelitziaceae a d'ailleurs été nommée en sa mémoire. George III et la reine Charlotte eurent quinze enfants, dont treize atteignirent l'âge adulte.

Jeunesse

les deux duchés de Mecklembourg au XVIIIe siècle

Charlotte était la plus jeune fille du duc Charles Ier de Mecklembourg-Strelitz, prince de Mirow (23 février 1707 – 5 juin 1752) et de la duchesse, née duchesse Élisabeth-Albertine de Saxe-Hildburghausen, (4 août 1713 – 29 juin 1761).

Elle était la petite fille, issue d'un troisième lit, d'Adolphe-Frédéric II de Mecklembourg-Strelitz () et de son épouse Christiane Émilie Antoinette, née princesse de Schwarzbourg-Sondernshausen (mars 16811er novembre 1751). Le demi-frère aîné de son père, Adolphe-Frédéric III, régna de 1708 à 1753.

Pour une femme mariée au souverain de l'un des États les plus puissants de l'époque, son hérédité était moins prestigieuse que d'autres princesses royales. Tous ses ancêtres jusqu'à la génération de ses arrière-arrière-arrière-grands-parents étaient certes des princes, des ducs et des comtes (ou l'équivalent), mais ne comptaient pas de rois. Bien que ses cinquante-huit aïeux et parents les plus proches aient compté parmi eux quelques princes régnants, on peut observer qu'elle était de sang ducal et princier, plutôt que de sang royal. Seulement deux de ses quinquisaïeux[2] furent rois : Gustave Ier de Suède et Frédéric Ier de Danemark et de Norvège. D'autres monarques royaux se trouvent dans son ascendance plus éloignée.

Mariage avec George III

Charlotte – Reine consort du Royaume-Uni et de Hanovre, Portrait par Joshua Reynolds (1779).
Charlotte de Mecklembourg-Strelitz
Portrait par Thomas Frye (1762).

Le frère de Charlotte, Adolphe-Frédéric IV de Mecklembourg-Strelitz (règne 175294), et sa mère veuve négocièrent activement en vue de cette union qu'ils considéraient comme prestigieuse. À l'âge de 17 ans, Charlotte était une jeune fille extrêmement séduisante[réf. nécessaire], et elle fut choisie pour être l'épouse du jeune roi George, bien qu'elle ne fût pas son premier choix. Il avait déjà courtisé plusieurs jeunes femmes considérées comme peu convenables par sa mère, Augusta de Saxe-Gotha, et par ses conseillers politiques. La rumeur disait aussi qu'il avait épousé une jeune femme quaker, du nom de Hannah Lightfoot, bien que plus tard cela fut considéré comme infondé, les prétendus documents attestant de ce mariage s'avérant être des contrefaçons.

La princesse Charlotte arriva en Angleterre en 1761, et le couple se maria à la Chapelle Royale du palais Saint James, Londres, le 8 septembre de cette année. Sa belle-mère ne l'accueillit pas à bras ouverts, et durant quelque temps il y eut une légère tension entre les deux femmes.

Le mariage de Charlotte fut tout de même heureux, malgré le passé amoureux de son mari et le manque de sympathie de sa belle-mère, la princesse douairière de Galles, et le roi ne lui fut apparemment jamais infidèle. Ils eurent quinze enfants, tous sauf deux — Octavius et Alfred — atteignirent l'âge adulte. Le temps passant, elle bénéficia d'un pouvoir considérable sur le royaume, bien qu'elle n'en abusât jamais.[réf. nécessaire]

Intérêts et patronage

La reine Charlotte était vivement intéressée par les beaux-arts. Elle aida de ses deniers Johann Christian Bach qui fut son professeur de musique. Mozart, alors âgé de huit ans, lui dédia ses six sonates pour clavecin avec accompagnement de violon KV 10 à KV 15, à sa demande. La reine fonda aussi des orphelinats et un hôpital pour les futures mères.

En 2004, la Galerie de la Reine au Palais de Buckingham accueillit une exposition illustrant le patronage enthousiaste de George et de Charlotte pour les arts. Le couple royal exerça son mécénat avec éclat, contrairement aux premiers monarques hanovriens ; cela tranchait favorablement avec les goûts aventureux du père du roi, Frederick, prince de Galles. Le ménage royal aimait particulièrement l'ébéniste William Vile, l'orfèvre Thomas Heming, le paysagiste Capability Brown, et le peintre allemand Johann Zoffany, qui fit plusieurs portraits du roi, de la reine et de leurs enfants, dans le style anglais, c'est-à-dire libéré des codes du portrait en majesté.

La reine était aussi une botaniste éclairée qui aida à l'établissement de ce que sont aujourd'hui les Kew Gardens.

L'éducation des femmes avait une grande importance pour la reine, et elle fit en sorte que ses filles soient mieux instruites qu'il n'était d'usage pour les jeunes femmes de l'époque. Sophie-Charlotte de Mecklembourg-Strelitz, est une femme d'esprit, de génie et pleine de qualités[3], donne une éducation admirable à ses enfants. Prodige de devoir, de modestie, de piété et vertueuse de religion[4], elle donne à la cour un exemple de pureté. Elle éloigne de la cour, sans ménagement et avec sévérité, toutes les personnes dont la réputation manque de clarté. Avant sa mort, elle exprime le souhait, de voir deux de ses fils, le prince régent et le duc de Sussex, qui ne s'étaient pas vus depuis plusieurs années, qu'ils se rencontrent[5].

La maladie de son mari

Portrait par Thomas Gainsborough (1781).

Au début de sa maladie, George III fut confié aux soins de sa femme, qui ne pouvait pas elle-même lui rendre visite très souvent, en raison de son comportement erratique et de ses accès de violence. Cependant, Charlotte continua de soutenir son mari alors que sa maladie mentale, que l'on suppose aujourd'hui avoir été une porphyrie, empira avec l'âge. Leur fils aîné fut proclamé régent en 1811.[réf. nécessaire]

Décès

Charlotte vécut à une époque où le royaume de son mari et la France étaient en guerre permanente, notamment pendant la période napoléonnienne. La nièce de la reine, Louise de Mecklembourg-Strelitz, reine de Prusse, était l'âme de la résistance allemande face à la France.

En 1815, le Congrès de Vienne qui refondait l'Europe après la chute de Napoléon, éleva les deux duchés au rang de grand-duchés. La reine décéda en 1818 à l'âge de 74 ans en présence de son fils aîné, le prince-régent, qui tenait sa main comme elle s'asseyait dans un fauteuil dans la retraite provinciale de la famille, à Dutch House dans le Surrey (connu maintenant comme Kew Palace). Elle fut enterrée à la chapelle Saint-Georges à Windsor. Son mari décéda deux ans plus tard[6].

Descendance

Nom Naissance Décès Notes
George IV 12 août 1762 26 juin 1830 marié en 1795, à la princesse Caroline de Brunswick-Wolfenbüttel ; eurent une descendance
Frederick duc d'York et Albany 16 août 1763 5 janvier 1827 marié en 1791, à la princesse Frédérique-Wilhelmine de Prusse ; sans descendance
Guillaume IV 21 août 1765 20 juin 1837 marié en 1818, à Adélaïde de Saxe-Meiningen ; pas de descendance survivante
Charlotte 29 septembre 1766 6 octobre 1828 mariée en 1797, à Frédéric Ier de Wurtemberg ; sans descendance
Édouard-Auguste, duc de Kent et Strathearn 2 novembre 1767 23 janvier 1820 marié en 1818, à la princesse Victoire de Saxe-Cobourg-Saalfeld ; eurent une descendance (la reine Victoria)
Princesse Augusta Sophia 8 novembre 1768 22 septembre 1840  
Princesse Elizabeth 22 mai 1770 10 janvier 1840 mariée en 1818, à Frédéric, Landgrave du Hesse-Hombourg ; sans descendance
Ernest-Auguste, duc de Cumberland et Teviotdale puis roi de Hanovre 5 juin 1771 18 novembre 1851 mariée en 1815, à la Princesse Frédérique de Mecklembourg-Strelitz ; eurent une descendance
Augustus Frederick de Sussex 27 janvier 1773 21 avril 1843 (1) marié en contravention du Royal Marriages Act de 1772, à The Lady Augusta Murray ; eurent une descendance ; mariage annulé en 1794
(2) marié en 1831, à The Lady Cecilia Buggins (plus tard première Duchesse d'Inverness) ; sans descendance
Adolphe, duc de Cambridge 24 février 1774 8 juillet 1850 marié en 1818, à la Princesse Augusta de Hesse-Cassel ; eurent une descendance
Princesse Mary, duchesse de Gloucester et Édimbourg 25 avril 1776 30 avril 1857 mariée en 1816, au Prince William, duc de Gloucester et Édimbourg ; sans descendance
Princesse Sophia 3 novembre 1777 27 mai 1848 eurent une descendance
Prince Octavius 23 février 1779 3 mai 1783  
Prince Alfred 22 septembre 1780 20 août 1782  
Princesse Amelia 7 août 1783 2 novembre 1810 Probablement mariée à Sir Charles Fitzroy ; eurent une descendance

Ancêtres

La maternité de la reine Charlotte

La maternité de la reine Charlotte à Londres perdure depuis 1739, faisant d'elle la plus ancienne maternité du Royaume-Uni. Le fils de la reine Charlotte, le duc du Sussex, la persuada de donner son nom à l'hôpital qui était une institution charitable à l'époque.

Titres

  • 17441761 : Her Serene Highness (Son Altesse Sérénissime) la duchesse Sophia Charlotte de Mecklenburg-Strelitz
  • 17611800 : Her Majesty (Sa Majesté) la reine Charlotte de Grande-Bretagne et d'Irlande
  • 18011814 : Her Majesty la reine Charlotte du Royaume-Uni
  • 18141818 : Her Majesty la reine Charlotte du Royaume-Uni, Reine du Hanovre

Lieux nommés en son honneur

Références

  1. Lien de parenté entre Charlotte de Mecklembourg-Strelitz et Philip Mountbatten sur Généanet
  2. Quinquisaïeul : arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père
  3. Ange Goudar, L'espion Chinois, ou l'Envoyé secret de la cour de Pékin, pour examiner l'état présent de l'Europe, M. Lévy, (lire en ligne), p. 183
  4. Jean Louis Soulavie, Mémoires historiques et politiques du règne de Louis XVI, depuis son mariage jusqu'à sa mort, Treuttel & Würtz, (lire en ligne), « Volume 3 », p. 362
  5. Ch. J. Fr Hénault, Abrégé chronologique de l'histoire de France depuis Clovis jusqu'à la mort de Louis XIV, Ed. Proux, (lire en ligne), p. 841
  6. (en) « A Princess of Mecklenburg-Strelitz », sur le site de la University of Virginia

Liens externes