Aller au contenu

Cemil Bayik

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cemil Bayık
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
Cemîl BayikVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Parti politique
Conflit
Conflit kurde en Turquie (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Cemil Bayik (orthographié en turc : Cemil Bayık, en kurde Cemîl Bayik), né en 1951[1] dans la province d'Elâzığ[1], est l'un des fondateurs du Parti des travailleurs du Kurdistan. Il est aujourd'hui l'un des membres du comité exécutif du KCK (Koma Civakên Kurdistan, l'Union des communautés du Kurdistan), avec notamment Murat Karayılan et Bahoz Erdal[2],[3],[1].

Cemil Bayik naît en 1951 à Hazar, dans la province d'Elazig, au Kurdistan de Turquie[4].

Membre fondateur du PKK

[modifier | modifier le code]

Au début des années 1970, il obtient d’abord un diplôme d'instituteur à l'École normale de Malatya, puis il va poursuivre ses études à la Faculté d’histoire et géographie de l’université d'Ankara[5]. C'est là qu'il fait la connaissance de Kemal Pir, puis d'Abdullah Öcalan[6].

Bayık s'engage en 1976 dans le groupe d'étudiants réuni autour d'Öcalan, qui se font alors appeler les « révolutionnaires du Kurdistan ». Il est alors renié par son père. Il participe au congrès de fondation du Parti des travailleurs du Kurdistan en novembre 1978. Il est l'un des membres du premier Comité central, avec, outre Abdullah Öcalan, Mazlum Doğan, Hayri Durmuș, Mehmet Karasungur, Baki Karer et Şahin Dönmez[7]. Connu sous le nom de code de « Cuma », il est l'un des cinq fondateurs du Parti des travailleurs du Kurdistan actuellement encore en vie[8],[9],[10].

Un cadre dirigeant

[modifier | modifier le code]

À partir de la fin de l'année 1988, une vague d'arrestations frappe les responsables de l'organisation en Allemagne, donnant lieu à une longue série de procès, dite des « procès de Düsseldorf ». Un groupe minoritaire, mené par Hüseyin Yıldırım et Kesire Öcalan, l'ex-épouse d'Abdullah Öcalan, tente de profiter de la détention de Duran Kalkan, d'Ali Haydar Kaytan, tous deux membres du comité central du PKK, et de Hüseyin Çelebi, responsable des activités diplomatiques en Europe, pour se proclamer les « authentiques représentants du PKK », et faire main basse sur l'organisation et sur ses moyens financiers. Cemîl Bayik est alors envoyé en Europe par Öcalan pour reprendre en main la situation[11].

Pendant longtemps, il est l'un des commandants de l'aile militaire, l'Armée de libération du peuple du Kurdistan (ARGK, Artêşa Rizgariya Gelê Kurdistan)[7],[5]. Il dirige aussi, durant une période, l'Académie militaire Mahsum Korkmaz, l'école militaire du PKK, établie alors dans la Bekaa libanaise[10].

Cuma, le « numéro deux » du PKK

[modifier | modifier le code]

En 1999, il est l'un des membres du conseil présidentiel du PKK, constitué pour diriger le parti après l'arrestation d'Öcalan[12].

En 2003-2004, lorsqu'un conflit interne à l'organisation oppose les « réformistes » aux « conservateurs », Bayik se révèle comme l'un des dirigeants du camp des « conservateurs », aux côtés de Duran Kalkan et Murat Karayilan. La tendance « réformiste » finit par être vaincue et ses dirigeants, Kani Yilmaz, Nizamettin Tas (dit « Botan »), Shahnaz Altun (dite « Sakine Batman ») et Osman Ocalan, quittent l'organisation, pour fonder un fantomatique Partiya Welatparêzen Demokrat ên Kurdistan (PWDK - Parti des patriotes démocrates du Kurdistan)[5]. Ils seront considérés comme des traîtres. Kanî Yilmaz sera assassiné en 2006 dans la ville de Souleymaniye[4].

À la tête du KCK

[modifier | modifier le code]

Il est l'un des douze membres du Conseil exécutif du Koma Civakên Kurdistan (KCK)[8]. Depuis le printemps 2013, il assure, avec Besê Hozat, la co-présidence du Comité exécutif du KCK[5].

Il est considéré comme l'un des hommes les plus recherchés par la Turquie. Le ministère de l'Intérieur turc offre une récompense de 4 millions de TL à toute personne qui fournirait les renseignements permettant son arrestation[13],[2].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b et c leader: International mediation needed on Kurdish issue, Kamal Chomani, Al-Monitor
  2. a et b L’homme le plus recherché de Turquie : VICE News rencontre le leader du PKK, Cemil Bayik, John Beck, Vice News, 26 janvier 2016
  3. Cemil Bayik : « Il n’y a aucune raison qu’au PKK, nous mettions fin à la lutte armée », Allan Kaval, Le Monde, 24 décembre 2015
  4. a et b (en) Emrullah Uslu, « Leading PKK Commander Cemil Bayik Crosses into Iran », Terrorism Focus, vol. 5, no 20,‎ (lire en ligne)
  5. a b c et d (en) Paul White, The PKK : Coming Down from the Mountains, Londres, Zed Books, , 224 p. (ISBN 978-1-78360-038-0), p. 21-28, 33, 144, 151-152, 161-162
  6. (en) Marlies Casier et Joost Jongerden, Nationalisms and Politics in Turkey : Political Islam, Kemalism, and the Kurdish Issue, Volume 26 of Routledge Studies in Middle Eastern Politics, Taylor & Francis, , p. 128
  7. a et b (en) Martin van Bruinessen, Kurdish Ethno-nationalism Versus Nation-building States, University of Michigan, , p. 286
  8. a et b (en) Michael M. Gunter, Historical Dictionary of the Kurds, Toronto, Scarecrow Press, , 410 p. (ISBN 978-0-8108-6751-2), p. 60
  9. Özcan Yilmaz, La formation de la nation kurde en Turquie, Paris, PUF, , 254 p. (ISBN 978-2-940503-17-9), p. 142-144
  10. a et b Wirya Rehmany, Dictionnaire politique et historique des Kurdes, Paris, L'Harmattan, , 532 p. (ISBN 978-2-343-03282-5), p. 141-142
  11. (tr) admin, « Düsseldorf duruşmaları », sur Yeni Özgür Politika, (consulté le )
  12. (en) Michael M. Gunter, Historical Dictionary of the Kurds, Toronto/Oxford, Scarecrow Press, , 410 p. (ISBN 978-0-8108-6751-2), p. 25
  13. (tr) « Aranan terörist », sur www.terorarananlar.pol.tr (version du sur Internet Archive)

Liens externes

[modifier | modifier le code]