Casevecchie

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Casevecchie
Casevecchie
Vue de Casevecchie depuis la crête de Saint-Michel.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Haute-Corse
Arrondissement Corte
Intercommunalité Communauté de communes de l'Oriente
Maire
Mandat
Jean Toussaint Paolacci
2020-2026
Code postal 20270
Code commune 2B075
Démographie
Population
municipale
72 hab. (2021 en augmentation de 16,13 % par rapport à 2015)
Densité 7,9 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 08′ 37″ nord, 9° 21′ 39″ est
Altitude 420 m
Min. 106 m
Max. 729 m
Superficie 9,06 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Ghisonaccia
Localisation
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Casevecchie est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève d'Aléria.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Casevecchie se trouve aux confins orientaux de la piève de Rogna, qui s'étendait de la plaine d'Aléria jusqu'aux reliefs du Monte d'Oro.

Communes limitrophes

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

La superficie de la commune est de 906 hectares ; son altitude varie entre 106 et 729 mètres[1].

La commune est située à 460 m d'altitude environ, desservie par une petite départementale sinueuse. Elle s'étend depuis Punta Capizzali (point culminant à 729 m) en direction de la plaine orientale et la mer Tyrrhénienne.

Hydrographie[modifier | modifier le code]

L'alternance de saisons de pluies abondantes et de saisons sèches occasionne depuis ces dernières années un important travail des sols.

Le village possède un captage situé sur la commune d'Antisanti. La qualité de l'eau se caractérise par une très importante quantité calcaire et occasionne un important entretien du réseau de distribution du communal et des équipements particuliers.

Climat et végétation[modifier | modifier le code]

Le climat hivernal est plutôt propice au froid humide et aux brouillards d'après-midi tandis que l'été est sec et chaud. Il n'est toutefois pas rare de ressentir des températures très fraîches durant les soirées estivales.

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Accès routiers[modifier | modifier le code]

Transports[modifier | modifier le code]

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Casevecchie est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].

Le lieu, connu anciennement sous le nom de Tre piazze di Rospigliani était une zone de pâturage saisonnier. La commune se compose de Solaro (Sulaghju) au nord-ouest, de Casevecchie le village au nord, et de Teppa au sud.

Quelques hameaux moins significatifs complétaient ce territoire mais sont aujourd'hui désertés ou en ruine.

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (83,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (89,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (77,3 %), zones agricoles hétérogènes (9,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (6,6 %), prairies (6,3 %), cultures permanentes (0,1 %)[7]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Morphologie urbaine[modifier | modifier le code]

Le village présente une implantation urbaine éclatée en divers hameaux. Le réseau d'assainissement est de fait ancré dans une problématique de gestion complexe impliquant de fortes contraintes budgétaires et écologiques, notamment en assainissement. La commune doit composer avec les règles issues du « Grenelle Environnement » concernant l'implantation de nouvelles constructions éloignée du bâti principal.

En 2011, malgré un avis communal favorable, la Direction départementale de l'équipement puis la préfecture annulent des permis de construire situés hors agglomération proche du lieu-dit Cioccio. La récente activité immobilière est marquée par quelques installations pérennes au village mais aussi par des achats de biens assez vite rétrocédés.[réf. nécessaire]

Logements[modifier | modifier le code]

Les maisons du village, bien que de styles hétérogènes, témoignent peu de la standardisation de style néo-provençal qui se répand sur le littoral corse.

Les façades se caractérisent par une harmonie discrète dans les tons gris, blanc cassé, ocre jaune, murs en pierre et murs anciens crépis.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Noms des lots cadastraux[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Grégoire-le-Grand, pape de 590 à 604, implanta une des premières abbayes de Corse à Casevecchie au VIe siècle.

Temps modernes[modifier | modifier le code]

La commune fut créée en 1866 par démembrement des communes de Noceta et de Rospigliani[9].

L'économie de subsistance fut la règle de vie de nombreux habitants de la région. Le travail de la terre porte les traces de cette histoire : différents murs, pallaghji, ruines, sentiers constituent les indices encore visibles d'une occupation agricole de l'espace.

Les familles, souvent nombreuses ont vécu des ressources de la terre. L'autosuffisance était la règle. Le confort arriva tardivement sur le village (l'électricité et la route à partir de 1948, l'eau en 1956). Les Casevecchiani utilisaient les sentiers muletiers (souvent constitués en ricciate) pour rejoindre la plaine orientale, les champs ou les villages alentour.

Ces sentiers étaient essentiels dans la vie quotidienne pour se rendre aux jardins, aller laver son linge ou récupérer de l'eau potable à la source de Carpinicce.

Paradoxalement après le progrès appréciable d'un réseau routier, la route sinueuse est encore perçue comme un crève-cœur, surtout pour les personnes âgées!

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

En 2010, aux élections territoriales, la liste d'Union de la Gauche (LUG) conduite par Paul Giacobbi a recueilli 79,63 % des voix, la liste autonomistes et indépendantistes (LERG) de Gilles Simeoni 14,81 % et la liste Majorité Présidentielle (LMAJ) de Camille de Rocca Serra 5,56 % des voix.

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
maire en 1911 ? Ange Michel Micheli    
1977 En cours Jean-Toussaint Paolacci MRG puis PRG Employé de l'ODARC

Finances de la commune[modifier | modifier le code]

En 2012, le taux de la taxe d'habitation était de 26,80% pour un taux moyen national de la strate de 13,34% ; celui du foncier bâti de 8,85% pour un taux de la strate de 10,09%, celui du foncier non bâti de 0,00% pour un taux de la strate de 25,48% et la taxe additionnelle pour le foncier non bâti de 37,15% pour un taux de la strate de 41,53%[10].

Politique environnementale[modifier | modifier le code]

Dans les années 1940, un incendie ravage la commune. Contrairement au paysage actuel, tous les abords du villages restent propres grâce à la présence des cultures et élevages. Pourtant les habitants se retrouvent menacés et sont obligés de quitter les maisons pour se mettre à l'abri.

Dans les années 1980, un départ d'incendie se déclare sous la Punta Cappizzali après le passage d'un véhicule suspect. Une voiture d'hommes armés part alors en chasse. Aucun incident n'est à déplorer.

Le , un incendie suspect débuté sur la commune de Vezzani s'étend à la quasi-totalité de la commune de Casevecchie très boisée pour finir sa course à la mer en traversant plusieurs communes. Le feu progresse très vite avec des vents violents et tourbillonnants soufflant à plus de 110 km/h. Le maquis très sec s'embrase et projette des tisons enflammés à plusieurs dizaines de mètres. Le feu parcourt quelques kilomètres en moins d'un quart d'heure et le village se trouve dangereusement encerclé de flammes. Les routes deviennent impraticables. La coupure des lignes électriques empêche l'alimentation en eau. Les habitants du village se mobilisent avec une petite équipe de pompiers déterminés, prisonniers des flammes. La solidarité joue et malgré le feu qui lèche les murs ou les braises projetées sur les toitures, seules quelques constructions non habitées sont sacrifiées aux flammes. La fumée épaisse, l'air vicié rendent la lutte difficile ; mais le vent changeant de direction, les habitants finissent par échapper au pire et découvrent le lendemain un spectacle de désolation : paysage en cendres, arbres centenaires calcinés, animaux fumants ou estropiés...

Cet épisode tragique suscitera l’intérêt d'une émission à sensation : la « Nuit des héros », émission de télévision française de type reality show diffusée sur Antenne 2 présentée par Michel Creton en 1992. La commune déplore par la suite quelques départs de mise à feu. En 2011, une nouvelle tentative d'incendie se déclare sur la commune. À proximité, la commune d'Antisanti est également visée par des mises à feu que son maire qualifiera de "criminelles". Le feu reste une inquiétude permanente pour les habitants des environs, fortement menacés en cas de catastrophe.

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1866. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[12].

En 2021, la commune comptait 72 habitants[Note 2], en augmentation de 16,13 % par rapport à 2015 (Haute-Corse : +5,79 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
269322279285252247255269262
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968
2562482322672301741299091
1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013 2018 2021
9410687686565637072
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[9] puis Insee à partir de 2006[13].)
Histogramme de l'évolution démographique

Manifestations culturelles et festivités[modifier | modifier le code]

La fête de la commune a lieu le 19 mars. Par ailleurs, le 8 mai, pour fêter Saint Michel, une fête patronale est organisée aux abords de la chapelle.

Économie[modifier | modifier le code]

Le village ne comporte aucun commerce proche. L'élevage de bovins est la principale activité visible le long des routes avec quelques chèvres qui traversent également la commune. Quelques bûcherons exploitent encore du bois. Un vignoble est aussi présent sur la commune, le domaine pasqua.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

L'abbaye de Casevecchie une des premières abbayes de Corse implantée par Grégoire-le-Grand au VIe siècle n'a jamais été retrouvée. Selon l'archéologue Geneviève Moracchini-Mazel, la chapelle San Michele aurait été bâtie à partir des pierres de l'abbaye aujourd'hui disparue[réf. souhaitée].

Le village disposait de plusieurs fours à pain privés mis en commun par certaines familles. Ces fours sont actuellement en ruines ou détruits. Il existait également un pressoir à huile éloigné du village dans la grange de Cioccio[réf. souhaitée].

Chasse[modifier | modifier le code]

Le village accueille de nombreux chasseurs durant toute la saison qui s'étend du mois d’août au début février environ.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Charles Pasqua, né le à Grasse (Alpes-Maritimes), est un homme politique français. Son grand-père paternel était berger à Casevecchie. Durant la première cohabitation, le , Charles Pasqua se rend en visite officielle en Corse comme ministre de l'Intérieur et revient en premier lieu dans le village de ses ancêtres[14]. Il revient à nouveau dans le village en septembre 1993 pour inaugurer la nouvelle mairie sous la deuxième cohabitation[15].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Répertoire géographique des communes, publié par l'Institut national de l'information géographique et forestière, [lire en ligne].
  2. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  4. « Comprendre la grille de densité », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  8. Relevé toponymique à partir du cadastre communal et la participation d'Eugène Muracciole.
  9. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  10. http://alize2.finances.gouv.fr/communes/eneuro/tableau.php?icom=075&dep=02B&type=BPS&param=3&exercice=2012 Données officielles de la base alize2
  11. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  12. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  13. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  14. « Pasqua en Corse », sur youtube.com, (consulté le ) : « 14 juin 1987 - Charles Pasqua (ministre de l'Intérieur) dans le village de sa famille, Casevecchie, en Corse. Il est reçu par le maire, son cousin. Images factuelles du reportage d'actualité et discours du ministre. Images d'archive INA (Institut national de l'audiovisuel). Extrait du Journal télévisé d’Antenne 2 présenté par Claude Sérillon. ».
  15. « La visite de Charles Pasqua dans l'île Le gouvernement fera avant la fin de l'année des propositions pour le développement de la Corse », sur LeMonde.fr, (consulté le ) : « Faconde, humour, cris du coeur et mises en garde : le fils de Casevecchie retrouvait ses compatriotes, tandis que le ministre de l'intérieur sermonnait la Corse. ».