Aller au contenu

Auguste Clésinger

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Auguste Clésinger
Atelier Nadar, Clésinger, sculpteur, photographie ,
Paris, Bibliothèque nationale de France.
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Clésinger-Gourmont (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres activités
Formation
Lieu de travail
Mouvement
Distinction
Œuvres principales
Vue de la sépulture.

Jean-Baptiste Auguste Clésinger, dit Auguste Clésinger, né le à Besançon et mort le dans le 7e arrondissement de Paris[1], est un sculpteur et peintre romantique français, particulièrement connu en raison de ses liens avec George Sand, dont il a été le gendre, et de Frédéric Chopin, dont il a sculpté le tombeau.

Il a été directeur artistique de la Société générale de photosculpture de France.

Auguste Clésinger est le fils de Georges-Philippe Clésinger[2], lui-même sculpteur, qui le forme à l'école des beaux-arts de Besançon où il est professeur. Il a également été l'élève de Bertel Thorwaldsen[3].

Clésinger débute lors du Salon de Paris de 1843 avec un Buste du vicomte Jules de Valdahon. Sa dernière exposition aura lieu en 1864.

Il est l'auteur de nombreux bustes, notamment ceux de l'actrice Rachel Félix et de Théophile Gautier et la statue de Louise de Savoie de la série des Reines de France et Femmes illustres du jardin du Luxembourg à Paris.

Clésinger provoque un scandale au Salon de 1847 en présentant sa Femme piquée par un serpent. Cette sculpture romantique prend pour modèle Apollonie Sabatier, la muse de Charles Baudelaire, alors maîtresse du richissime industriel belge Alfred Mosselman et grand amateur d'art, qui a passé la commande[4].

Théophile Gautier écrit :

« Clésinger a résolu ce problème, de faire de la beauté sans mignardise, sans affectation, sans maniérisme, avec une tête et un corps de notre temps, où chacun peut reconnaître sa maîtresse si elle est belle »

— Théophile Gautier, Salon de 1847[5].

Clésinger séjourne à Barbizon où il a subi l'influence de Théodore Rousseau et de Charles Le Roux.

Le , Clésinger — qui a peut-être déjà remarqué dans un bal parisien Solange Dudevant — demande à George Sand, mère de Solange, la permission d'intituler l'une de ses statues Consuelo, titre d'un de ses romans. Elle accepte et invite le sculpteur au no 5 square d'Orléans à Paris. Solange est alors fiancée, mais décide de rompre pour épouser le sculpteur. Cet épisode joue un rôle important dans la vie familiale de George Sand, notamment dans ses relations avec Frédéric Chopin, qui est en désaccord avec le mariage. Clésinger offre à l'écrivain un exemplaire en bronze de son Faune Dansant, puis de sa Mélancolie, qui sont installés à Nohant[6].

Tombe d'Auguste Clésinger, Paris, cimetière du Père-Lachaise (division 10).

Le , Clésinger et Solange Dudevant se marient à Nohant. Mais les relations se détériorent rapidement, au point que, le , un début de rixe entre Auguste Clésinger et Maurice Dudevant, frère de Solange, aboutit à une rupture entre George Sand et le couple. Clésinger a des dettes ; les époux demandent vainement à George Sand d'hypothéquer son domaine familial. En revanche, une réconciliation a lieu entre les Clésinger et Chopin. Après la mort de Frédéric Chopin en octobre 1849, Clésinger sculpte le tombeau du compositeur (Paris, cimetière du Père-Lachaise).

Deux filles naissent de ce mariage : Jeanne-Gabrielle, le , morte en bas âge[7]. Une seconde fille, elle aussi nommée Jeanne-Gabrielle, surnommée « Nini », naît le au château de Guillery à Pompiey. George Sand lui est très attachée, mais elle meurt peu après la séparation de ses parents, à Paris le d'une scarlatine mal soignée, à la suite d'une imprudence de son père.

En 1849, Clésinger reçoit la croix de chevalier de la Légion d'honneur et est promu officier en 1864.

Il remarque les formes opulentes et sculpturales de Berthe de Courrière et en fait son modèle pour le buste de Marianne conservé au Sénat à Paris, ainsi que pour la statue colossale de La République de l'Exposition universelle de 1878. aussi

Auguste Clésinger meurt le à son domicile parisien, au no 6 rue de la Chaise dans le 7e arrondissement[1]. Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (10e division)[8], où l'une de ses œuvres, Euterpe (1850) orne le Monument funéraire de Frédéric Chopin. Dans la même tombe, sont inhumés Remy de Gourmont (homme de lettres 1858-1915) ainsi que Berthe de Courrière (1852-1916), leur maîtresse commune et aussi légataire universelle de Clésinger à sa mort en 1883.

Une rue de Besançon, dans le quartier de Montrapon-Fontaine-Écu, porte son nom.

Clésinger et la photosculpture

[modifier | modifier le code]
Journal des débats, [9].

En 1864, Clésinger rejoint la Société générale de photosculpture de France[10], dont il devient le directeur artistique en 1867.

À cette occasion, dans une longue lettre adressée à Paul de Saint-Victor, publiée dans La Presse, il donne son point de vue sur la photosculpture, sa place, son avenir et la statuaire en général[11]

Par la suite, un conflit oppose Auguste Clésinger à la Société de photosculpture, le sculpteur refusant en 1872 son autorisation de reproduire ses œuvres Cléopâtre et Diane au repos[12].

Œuvres dans les collections publiques

[modifier | modifier le code]
France
Suisse

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b Archives de Paris : état civil du 7e arrondissement, acte de décès no 42.
  2. Georges-Philippe Clésinger (1788-1852) est l'auteur des sculptures conservées dans les chapelles annexes de l'église de la Madeleine de Besançon : Chemin de croix, Passion du Christ, Mise au tombeau, Résurrection, Ascension du Christ.
  3. Catalogue École de Barbizon, vente Deburaux du 3 juin 2007, p. 53.
  4. Le modèle est Apollonie Sabatier, dite la « Présidente », maîtresse durant une quinzaine d'années d'Alfred Mosselman. Plus tard, elle devient la maîtresse de Charles Baudelaire. La précision sur le corps « moulé » se trouve, par exemple, chez le docteur Guède (L'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, Paris, 1896, pp. 559-560, en ligne).
  5. Théophile Gautier Salon de 1847, J. Hetzel, Warnod, Paris, 1847, p. 207 (en ligne).
  6. Clésinger les reprendra après la rupture ; actuellement, une ancienne écurie de Nohant abrite la statue en marbre blanc qu'il avait faite de l'écrivain en vestale, sur un siège « à l'Antique ».
  7. George Sand apprend cette naissance par Chopin lors de leur dernière rencontre, en mars 1847, devant la maison de Charlotte Marliani.
  8. appl, « CLESINGER Jean-Baptiste, dit Auguste (1814-1883) », sur Cimetière du Père Lachaise – APPL, (consulté le )
  9. L'annonce publicitaire pour la photosculpture indique que Clésinger est directeur de ses ateliers de sculpture. Elle est paru, par exemple, le 3 avril 1867 dans le Journal des débats, page 3, 1re colonne. Voir cette annonce reproduite sur la base Commons.
  10. (en) An Introduction to nineteenth century art, Auguste Clésinger, sur 19thcenturyart-facos.com.
  11. Clésinger annonce qu'il est devenu le directeur artistique de la photosculpture dans une lettre à Paul de Saint-Victor publiée dans La Presse, le 22 février 1867, p. 3, 2e colonne (en ligne). Voir cette lettre reproduite sur la base Commons.
  12. Rubrique « Tribunaux. Reproduction des statues de Clesinger », Le Temps, , p.3, 3e colonne (en ligne sur Gallica). Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  13. Maîtresse de l'artiste et de Charles Baudelaire, et modèle de la Femme piquée par un serpent
  14. Il s'agit d'une variante de la Femme piquée par un serpent du musée d'Orsay.
  15. Exposition « Courbet et Clésinger », musée Courbet, 2011.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Alexandre Estignard, "Clésinger, sa vie, ses œuvres", Paris, H. Floury (1900)
  • Luc Benoist, "Le sculpteur Clésinger (1814-1883)", Gazette des Beaux-arts, 1928, II, p. 283-296.
  • Jean Chalon, "Chère George Sand", Éditions Flammarion, 1991, p. 281 à 295.
  • "Courbet Clésinger : oeuvres croisées", exposition, Musée Gustave Courbet, Ornans, 2 juillet-3 octobre 2011 ; catalogue par Frédérique Thomas-Maurin, Anne Pingeot, Sébastien Pasteur.- Besançon, Ed. du Sekoya, 2011, 159 p.

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :