Aller au contenu

Famille Berthier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Famille Berthier
Image illustrative de l’article Famille Berthier
Armes de la famille.

Blasonnement D'azur, à deux épées d'argent, garnies d'or, passées en sautoir, les pointes en haut, accompagnées d'un soleil de même en chef et de trois cœurs aussi d'or enflammés de-gueules, posés deux aux flancs de l'écu, l'autre en pointe
Lignées Berthier
Période XVIIIe - XXIe siècle
Pays ou province d’origine Champagne
Bourgogne
Allégeance Drapeau de la France France
Demeures Château de Chambord
Château de Grosbois
Charges Ministre de la Guerre
Pair de France
Sénateur du Second Empire
Consul de France
Grand veneur de l'Empire
Fonctions militaires Maréchal d'Empire
Colonel général
Récompenses militaires Ordre de Saint-Louis, ordre national de la Légion d'honneur

La  famille Berthier est une famille subsistante de la noblesse française anoblie en 1763 qui donna quatre branches. La branche aîné, éteinte en 1918 en ligne masculine, forma la maison des princes (1809) et ducs (1817) de Wagram, princes souverains de Neufchâtel et de Valangin (1806-1814), illustrée par le maréchal Louis-Alexandre Berthier (1753-1815). Seule subsiste la branche cadette titrée vicomte Berthier en 1821 sous la Restauration[1],[2], issue d'Alexandre-Joseph Berthier (1792-1849), frère puiné du maréchal Berthier.

La famille Berthier est issue de Michel Berthier, originaire de Chaource dans l'Aube. Venu d'un milieu de laboureurs[3], il s'établit comme charron à Tonnerre dans l'Yonne où il épousa Jeanne Dumez[4]. Il eut pour fils unique Jean-Baptiste Berthier[3], né le 8 janvier 1721 à Tonnerre.

Son fils, Jean-Baptiste Berthier (1721-1804) devient instructeur puis inspecteur d'école militaire puis ingénieur-géographe des cartes et plans au ministère de la Guerre[3]. Il est anobli en 1763 par lettres patentes en récompense de ses services[3].

Marié en 1749 à Marie-Françoise Lhuillier de la Serre il en eut, entre autres enfants, trois fils, Louis-Alexandre, César-Gabriel et Victor-Léopold, qui furent les auteurs de trois branches. Veuf, il se remaria à un âge avancé le 5 juin 1791 avec Élisabeth Chevron et en eut un fils, Alexandre-Joseph, né à Paris en 1792, qui fut l'auteur d'une quatrième branche[5].

1ère branche : Berthier princes (1809) et ducs (1817) de Wagram (éteinte)

[modifier | modifier le code]
Louis-Alexandre Berthier en tenue de Grand veneur.
Marie Berthier de Wagram (1810-1878).

Généalogie[6],[7] :

  • Louis-Alexandre Berthier (1753-1815), ministre de la Guerre (1800-1807), maréchal d'Empire, prince de Neuchâtel et de Valangin (1806-1814), 1er prince de Wagram (1809), pair de France (1814), grand veneur de l'Empire (1804-1814), vice-connétable de l'Empire (1807-1814), marié en 1808 (sur ordre de Napoléon Ier) avec Marie-Élisabeth en Bavière dont :
    • Napoléon Alexandre Berthier (1810-1887), 2e prince de Wagram, prince de Neuchâtel et de Valangin, 1er duc de Wagram et pair de France (1817), marié en 1831 avec Zénaïde Françoise Clary dont :
      • Malcy Louise Caroline Frédérique Berthier de Wagram (1832-1884), mariée en 1854 au prince Joachim Murat ;
      • Alexandre Berthier de Wagram, (1836-1911), 3e prince de Wagram, 2e duc de Wagram, marié en 1882 avec Berthe Claire de Rothschild dont :
        • Alexandre Berthier de Wagram (1883-1918), 4e prince de Wagram, 3e duc de Wagram, Saint-Cyrien (1903-1905), (promotion de la Tour d'Auvergne), lieutenant au 101e régiment d'infanterie en 1910, capitaine au 6e bataillon de chasseurs (mort pour la France à Barenton-sur-Serre). [N. 1]
          • Descendance naturelle  : Monique Berthier (1914-2000), fille naturelle reconnue d'une relation avec Marie-Louise Salivas.
        • Élisabeth Marguerite Berthier de Wagram (1885-1960), mariée en 1904 à Henri de La Tour d'Auvergne-Lauraguais, prince romain par bref pontifical du pape Pie IX en date du 31 octobre 1853 (ce titre princier obtenu du Saint Siège sera reconnu tardivement en France, sous le Second Empire, en juillet 1869. La famille de La Tour d'Auvergne-Lauraguais n'a, par ailleurs, aucun lien familial avec les princes de La Tour d'Auvergne, dont le lignage est éteint depuis 1802) ;
        • Marguerite Armande Lina Berthier de Wagram (1887-1966), mariée avec le prince Jacques de Broglie ;
        • Descendance avant mariage  : Marie Alexandrine Berthier de Wagram, fille naturelle légitimée (issue de Marie Augustine De Bée), née le 6 novembre 1877 à Paris 16e et morte le 31 octobre 1918 à Saint-Fulgent. Mariée le 25 April 1898 à Saint-Cyr-sur-Loire à Paul Constant de Grandcourt. Lignée cognatique seule subsistante.
      • Élisabeth Alexandrine Marie Berthier de Wagram (1849-1932), mariée avec Guy-Étienne de Turenne d'Aynac.
    • Caroline Joséphine Berthier de Wagram (1812-1905), mariée avec Alphonse Napoléon d'Hautpoul ;
    • Marie Anne Wilhelmine Alexandrine Elisabeth Berthier de Wagram (1816-1878), mariée avec Jules Lebrun de Plaisance.
Le prince de Wagram et sa fille Malcy par Winterhalter.

2e branche : Berthier comtes de l'Empire en 1811 (éteinte)

[modifier | modifier le code]

Cette branche a pour auteur César-Gabriel Berthier, né à Paris en 1765, général de division en 1806, commandeur de la Légion d'honneur, décédé en 1819. Il fut créé comte de l'Empire par lettres patentes du 13 février 1811. Sa descendance s'éteint avec son petit-fils, Paul Alfred, comte Berthier, né en 1834, dont la fille unique a épousé en 1893 le vicomte Georges de Leusse[6].

Généalogie[6],[7] :

3e branche : Berthier de Lasalle, comtes et barons de l'Empire en 1809 (éteinte)

[modifier | modifier le code]
Victor-Léopold Berthier devant la baie de Naples.
Joséphine Berthier, né d'Aiguillon

Généalogie[6],[7] :

  • Victor Léopold Berthier (1770-1807), général de division, épouse en premières noces sa belle-sœur Joséphine Jeanne Marguerite d'Aiguillon. Le couple divorce en 1802. Le à Duravel, Joséphine d'Aiguillon épouse en secondes noces Antoine Charles Louis de Lasalle. En 1809, ce dernier adopte les enfants issus du premier mariage de Joséphine. Ils prennent alors le nom Berthier de Lasalle. Le , Léopold Berthier épouse en secondes noces Jeanne Bonnemant, divorcée d'Albert Noël.
    • (1) Alméric (ou Albéric) Alexandre Berthier de Lasalle (1797-1863), comte de l'Empire par substitution et adoption de son beau-père par lettre patente du , chef d'escadron. En 1829, il épouse Jeanne de Vanssay.
      • Christine Berthier de Lasalle (1830-1892).
      • Albert 2e comte Berthier de Lasalle (1833-1886), homme de lettres, sans alliance.
      • Edgar Hippolyte Charles 3e comte Berthier de La Salle (1835-1921), officier de cavalerie, marié en 1868 avec Élisabeth Peloux, sans postérité.
      • Lionel Berthier de Lasalle ( 1842-1907), major de cavalerie, chevalier de la Légion d'honneur, marié en 1871 avec Alix Leclerc von Lockeren (1850.
        • Alméric Charles Octave Marie Berthier de Lasalle (1873).
        • Ghislaine Pauline Armande Marie (1877-1935).
    • (1) Oscar Berthier de Lasalle (1798-1848), baron de l'Empire par lettres patentes du , colonel de cavalerie, mort sans alliance.
    • (1) Alexandre Joseph Berthier de Lasalle (1799-1845), baron de l'Empire par lettres patentes du , consul de France, chevalier de la Légion d'honneur, mort sans alliance.
    • (2) Elisabeth Bibiane Victorine Noël Berthier (1802-1885).
    • (2) Edouard Napoléon Charles Berthier (1804-1874), créé comte le par décret de Napoléon III. IL meurt sans laisser de postérité[6].
    • (2) Thérèse Léopold Berthier (1806-1882) épouse en 1825 son oncle, Alexandre-Joseph Berthier (auteur de la quatrième branche).

4e branche : vicomtes Berthier en 1821 (subsistante)

[modifier | modifier le code]

Généalogie[8],[7] :

  • Joseph-Alexandre Berthier (1792-1849), maréchal de camp, vicomte par lettres patentes du , marié en 1825 à sa nièce Thérèse Léopoldine Berthier (1806-1882), fille de son demi-frère Victor Léopold Berthier dont :
    • Alexandre Léopold 2e vicomte Berthier (1826-1891), général de brigade. Marié à trois reprises : en 1857 avec Marie Victorine Clary (1834-1860). Veuf et sans postérité, il se remarie en 1862 avec Alice Bergès (1839-1866). De nouveau veuf, Alexandre Léopold épouse en 1871 Marguerite Bergès (1843-1917) (sœur de sa deuxième épouse).
    • (2) Alice Berthier (1864-1950)), mariée à Jacques Rigaud (1852-1907) ;
    • (2) Marguerite Berthier (1866-1916), mariée à Charles de Malleville (1861-1923) ;
    • (3) Léopold vicomte Berthier (1873-1949), marié en 1899 à Yvonne Feuilhade de Chauvin (1876-1948) ; dont deux filles et trois garçons ;
    • (3) Adolphe Berthier (1877-1967) ;
    • (3) Marie Berthier (1874) ;
    • (3) Germaine Berthier (1876), mariée en 1897 à Roger Moutet (1871), ingénieur civil des Mines ;
    • (3) Yvonne Berthier (1880-1910), mariée à Henri Marmottan, ingénieur civil des Mines.

Propriétés

[modifier | modifier le code]

Les branches de la famille Berthier reçurent les titres suivants[6] : Branche aîné Berthier de Wagram :

  • Prince de Neuchâtel et de Valangin (1806-1814) (éteint) ;
  • Prince de Wagram (1809) (éteint) ;
  • duc de Wagram et pair de France (1817) (éteint);

2e branche :

  • Comte de l'Empire (1811) (éteint) ;

3e branche Berthier de Lasalle:

  • Baron de l'Empire (1809) (éteint) ;
  • Comte de l'Empire (1809) (éteint) ;
  • Comte (1864) par décret de Napoléon III (éteint) ;

4e branche :

  • Vicomte (1821) (subsistant).
Image Armoiries de la Famille Berthier
Armes anciennes

D'azur, à deux épées d'argent, garnies d'or, passées en sautoir, les pointes en haut, accompagnées d'un soleil de même en chef et de trois cœurs aussi d'or enflammés de-gueules, posés deux aux flancs de l'écu, l'autre en pointe[9].

Armes concédées sous le Premier Empire à la branche des princes de Wagram

D'or parti d'un trait de sable, chargé au 1 d'un dextrochère armé de toutes pièces d'azur, rehaussé d'or, tenant une épée haute en pal de sable et chargé d'un bouclier de sable au W d'or, à l'orle du même entouré de la devise suivante Commilitoni Cœsar; au chef d'azur semé d'abeilles d'or au 2 d'un pal de gueules chargé de trois chevrons d'argent (qui est de Neufchâtel) au chef d'azur chargé d'une aigle d'or empiétant sur un foudre du même '[9].

Armes concédées à la même branche par les lettres patentes du 14 avril 1818

Écartelé aux 1 et 4 de Berthier ancien, aux 2 et 3 de Bavière qui est losangé d'argent et d'azur en bande; sur le tout d'or au sénestrochère armé d'azur tenant une épée de sable et chargé d'un bouclier du même (aliàs de pourpre) au W d'or entouré d'un orle du même [9].

Armes concédées en 1811 à la branche des comtes Berthier

Écartelê au 1 des comtes militaires au 2 de gueules à un lion d'or chargé d'une barre d'argent à trois têtes de maure de sable; au 3 de gueules à une couronne de feuillage d'or chargée d'une hache posée en barre d'argent et adextrés en chef d'une étoile du même; au 4 d'azur à un pal d'argent chevronné de trois pièces de sable[9].

Armes concédées en 1821 à la branche des vicomtes Berthier

D'azur au dextrochère armé d'argent, mouvant du flanc dextre, tenant une épéehaute du même montée d'or[9].

Armes des comtes Berthier de Lasalle (dessin d'Emile Gallé)

Coupé au 1 parti à dextre des comtes militaires et à sénestre d'argent à une barre d'azur chargée de trois têtes de lion coupées d'or; au 2 d'argent à un cheval effrayé et contourné de sable porté sur unelance brisée de gueules, ferrée d'azur et pointant à sénestre[9].

Pour approfondir

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]
Une catégorie est consacrée à ce sujet : Famille Berthier.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Précoce amateur d'art moderne, il avait commencé à 22 ans et constitué en seulement huit ans une époustouflante collection de tableaux composée de 30 Courbet, 50 Renoir, 47 Van Gogh, 28 Cézanne - dont des Pommes et biscuits (musée de l'Orangerie Paris) acheté à Vollard en 1906, revendu à Gabriel Cognacq puis en 1952 à Domenica Walter (veuve du marchand d'art Paul Guillaume) - 40 Monet, 26 Sisley, 20 Pissarro, 10 Puvis de Chavannes, 11 Degas, 12 Manet, selon les Mémoires de sa cousine, Élisabeth de Gramont, duchesse de Clermont-Tonnerre, citée par René Gimpel (Journal d'Un collectionneur marchand de tableaux, Calmann-Lévy, 1963, p. 63 et 393). Ayant acquis ces œuvres aux frères Bernheim à grand prix pour l'époque, son entourage le persuada qu'il avait été escroqué, ce qui donna lieu à un procès en Correctionnelle où ces marchands furent acquittés... avant de réclamer au Gouvernement français en réparation du préjudice commercial - et d'obtenir - la Légion d'Honneur. Gimpel indique qu'alors que l'on présumait à la mort du prince qu'il avait légué cette série de chefs-d'œuvre au musée du Louvre, ce fut sa sœur (Mme de la Tour d'Auvergne) qui en hérita, puis la vendit dix ans plus tard (août 1929) aux Knoedler, « peut-être 25 fois plus cher qu'elle avait coûté ». Par ailleurs on cite en 1915 un M. de Wagram comme acquéreur d'une « admirable amphore » ou urne funéraire provenant de l'hypogée gallo-romain de Louin (Deux-Sèvres), abritant deux tombeaux ou sarcophages du IVe siècle découverts par le grand archéologue poitevin le Père de La Croix; l'édifice fut classé Monument Historique en 1916.

Références

[modifier | modifier le code]