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Bataille de l'Oued-el-Leben

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Bataille de l'Oued-el-Leben

Informations générales
Date Du au
Lieu Oued el-Leben (environs de Fès), Maroc
Issue

Victoire marocaine décisive[1]

  • Retrait des forces ottomanes du Maroc
  • Consolidation de l'indépendance marocaine[2],[3]
Belligérants
Empire ottoman Empire chérifien
Commandants
Hassan Pacha Abdallah al-Ghalib
Forces en présence
16 000 cavaliers et fantassins
6 000 arquebusiers
30 000 cavaliers
10 000 fantassins
700 arquebusiers

Conflit maroco-ottoman et conflits algéro-chérifiens

Batailles

Coordonnées 34° 18′ nord, 4° 54′ ouest
Géolocalisation sur la carte : Maroc
(Voir situation sur carte : Maroc)
Bataille de l'Oued-el-Leben

La bataille de l'Oued-el-Leben a lieu en mars- au nord de Fès. Elle oppose les forces de Hassan Pacha, beylerbey de la régence d'Alger, à celles de l'Empire chérifien où règne alors la dynastie des Saadiens[2],[3].

Contexte

La bataille a lieu en raison du refus du sultan marocain Abdallah al-Ghalib de prêter allégeance aux Ottomans et de l'alliance qu'il conclut avec les Espagnols[2].

Sûr de la solidité de son armée et de la force de son projet, le sultan marocain préfère l'affrontement militaire[4]. Il s'ensuivra plusieurs confrontations entre, d'un côté les forces marocaines et, de l'autre côté, les forces ottomanes [2].

Déroulement

Une expédition ottomane est alors lancée contre le Maroc saadien pendant l', dirigée par Hassan Pacha, beylerbey d'Alger[2]. Les deux armées se confrontent au nord de Fès, sur les bords de l'oued el-Leben (litt. « la rivière du lait »), un affluent du Sebou[2].

Dans une lettre, Abdallah al-Ghalib revendique la fuite des Ottomans vers les montagnes voisines, où les Marocains les ont poursuivis le lendemain jusqu'à l'oued Luyma, ainsi que la mort de trois de leurs capitaines. Les forces ottomanes se sont refugiées dans une autre montagne où ils ont établi leur campement où, le 4 avril, les Marocains les ont harcelés jusqu'à la nuit. Al-Ghalib affirme également que, le 5 avril, les Marocains ont poursuivi les Ottomans dans les montagnes de l'Ouergha, en ont massacré une partie et se sont emparés de leurs bêtes de somme et de leurs chevaux. Très peu de Turcs ont pu passer l'oued Ouergha.

Le 6 avril, les Marocains complètement leur victoire et le pacha d'Alger prend la fuite avec 2000 renégats[5]. Selon l'historien et chercheur au CNRS Nabil Mouline, le contingent ottoman fut taillé en pièces et Hassan Pacha ne survit que grâce à la rapidité de son cheval[6].

Issue et conséquences

Au terme de la bataille Hassan Pacha établit son camp sur les hauteurs des collines environnantes. Les forces turco-algériennes sont cependant rapidement contraintes de se retirer, à l'annonce d'une probable attaque espagnole contre la Régence depuis Oran[2] ainsi qu'à la suite de la défection du prince de Debdou, qui rallie le camp saadien lors du deuxième jour de la bataille[7],[8]. Hassan Pacha divise alors son armée en deux groupes ; certains goums battent en retraite par voie terrestre vers Tlemcen tandis que lui-même et les arquebusiers embarquent vers Alger depuis le port de Qassassa, près de Melilla, afin de se préparer à contrer les Espagnols qui ne tarderont pas à lancer une offensive contre Mostaganem en août-septembre de la même année[2].

La bataille de l'Oued-el-Leben revêt une grande importance pour le Maroc et la dynastie saâdienne : la tentative d'invasion ottomane va créer une union sacrée autour du sultan et constituera la dernière tentative ottomane de conquête du pays[4].

Référencement

Bibliographie

  • Henri-Delmas de Grammont, Histoire d'Alger sous la domination turque : 1515-1830, Saint-Denis, Éditions Bouchène, , 328 p. (ISBN 978-2-912946-53-9 et 2-912946-53-0) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Chantal de la Véronne, Histoire sommaire des Sa'diens au Maroc, FeniXX réédition numérique, (ISBN 9782307061076, lire en ligne), PT23

Notes et références

  1. Chantal de la Veronne, Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée : Relations entre le Maroc et la Turquie dans la seconde moitié du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle (1554-1616), (lire en ligne), p. 391-401
  2. a b c d e f g et h Jamil M. Abun-Nasr, « A history of the Maghrib in the Islamic period, p.157 », Cambridge University Press,
  3. a et b « In 965/1558, the new sovereign succeeded in defeating the Turko-Ottomans of Algiers near Wadi 'l-Laban and invading the Regency » dans: The Encyclopaedia of Islam Vol.8 Sir Hamilton Alexander Rosskeen Gibb, Johannes Hendrik Kramers, Bernard Lewis - 1954
  4. a et b Nabil Mouline, Le califat imaginaire d'Ahmad al-Mansûr: Pouvoir et diplomatie au Maroc au XVIe siècle, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-13-074021-6, lire en ligne)
  5. D. S. M., « Les Sources Inédites de l'Histoire du Maroc. Publiées parPierre de Cenival. 2me Série. Dynastie Filalienne: Archives et Bibliothèques de France. Tome IV, Mai 1693 – Novembre 1698. 11 × 8. Paris: P. Geuthner, 1931. », Journal of the Royal Asiatic Society, vol. 64, no 4,‎ , p. 987–989 (ISSN 1356-1863 et 1474-0591, DOI 10.1017/s0035869x00153882, lire en ligne, consulté le )[réf. obsolète]
  6. Nabil Mouline, Le califat imaginaire d'Ahmad al-Mansûr: Pouvoir et diplomatie au Maroc au XVIe siècle, Presses Universitaires de France, (ISBN 978-2-13-074021-6, lire en ligne)
  7. P. Boyer, « Contribution à l'étude de la politique religieuse des Turcs dans la régence d'Alger (XVIe et XIXe siècles » (lien), dans : Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, vol.1 (1966), p. 23
  8. Robert Ricard et Cantal de La Véronne, « Les Sources Inédites de l'Histoire du Maroc Tome II »

Annexes

Articles connexes