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Hervé Gourdel

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Hervé Gourdel
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Hervé Pierre Gourdel
Nationalité
Activité
Formateur d'AMM
Autres informations
Distinction

Hervé Gourdel, né à Nice le , est un guide de haute montagne français, mort le , décapité par des « Soldats du califat », un groupe djihadiste algérien ayant prêté allégeance à l'État islamique.

Passionné de photographie (d'alpinisme entre autres), il nourrit une passion pour l'enseignement des techniques de la montagne. Il sera plus tard fasciné par les montagnes d'Afrique du Nord et d'Orient.

Biographie

Guide de haute montagne, il fonde en 1987 Escapade, le Bureau des guides du Mercantour situé à Saint-Martin-Vésubie[1],[2],[3].

Parallèlement à son activité professionnelle, ce passionné de photographie depuis son enfance, effectue de nombreux voyages dans l'Atlas marocain, et dans des pays comme le Vietnam, le Népal ou encore la Jordanie. Au sujet de la montagne, il déclare vivre une « passion dévorante » découverte très tôt grâce à son père[4]. Il a été formateur des premiers guides de montagne marocains[5] de 1987 à 1993[6].

De 1992 à 1994, il est représentant du Syndicat national des guides de montagne et membre à ce titre du jury de l'examen d'accompagnateur en moyenne montagne (AMM). En 1995, il crée, avec Michel Bricola, Mercantour Formation qui organise des stages préparatoires à l'examen du Brevet d'État d'accompagnateur en moyenne montagne en France[7],[8]. Entre 1995 et 1997, il a été président de la Compagnie des guides du Mercantour. Il enseigna dans l'Unité de formation no 3 « Moyenne montagne enneigée » d'AMM de 1999 à 2001 et en 2003[9].

Enlèvement et mort

Mairie de Saint-Julien-Molin-Molette lors de l'hommage national à Hervé Gourdel en septembre 2014 (les drapeaux sont en berne).

Le , Hervé Gourdel et cinq randonneurs sont enlevés dans le massif du Djurdjura près du village d'Aït Ouabane, dans la commune d'Akbil. Les cinq autres participants à la randonnée sont laissés libres après quatorze heures de séquestration, au motif qu'ils sont musulmans. Hervé Gourdel, lui, est gardé prisonnier. Son enlèvement est revendiqué par les « Soldats du califat en Algérie », un groupe né peu de temps auparavant d'une scission d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et ayant fait allégeance à l'État islamique. Les ravisseurs menacent de le tuer dans les 24 heures si la France ne cesse pas l'opération Chammal contre l'« État islamique » en Irak. Les compagnons sont accusés de coup monté, mais ils se défendent de façon plus ou moins convaincante en arguant que l'attestation de résidence nécessaire pour l'obtention du visa était établie en bonne et due forme, l'information de la présence d'un étranger étant donc publique et connue des forces de police. Les recherches de l'armée algérienne ne donnent rien, ni pour retrouver Hervé Gourdel, ni pour retrouver ses ravisseurs.

Finalement, une lutte de pouvoir au sein du régime et une stratégie de pourrissement en Kabylie pourraient bien expliquer le contexte de la mort d'Hervé Gourdel[pas clair][10].

Le gouvernement français refuse l'ultimatum et le , les djihadistes de Jund al-Khalifa annoncent que l'otage a été décapité en diffusant son assassinat dans une vidéo intitulée Message de sang pour le gouvernement français. Sa captivité ne dura pas plus de trois jours, avant un assassinat dans la lignée de celles des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff et de l'humanitaire britannique David Haines[11],[12],[13],[14],[15],[16],[17].

Son corps est retrouvé par l'armée algérienne le au lieu-dit Tabounecht, dans la commune d'Abi Youcef (wilaya de Tizi Ouzou), à une vingtaine de kilomètres du lieu de son exécution[18],[19],[20]. Sa dépouille a été rapatriée en France le à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle où un hommage lui a été rendu. Ses obsèques ont eu lieu le à Nice dans l'intimité familiale, avant d'être incinéré et ses cendres dispersées au sommet du Mont Gelas à 3 143 mètres d'altitude dans le Massif du Mercantour.

Conséquences

Hervé Gourdel est le sixième Français séquestré puis assassiné par des djihadistes après Michel Germaneau, Denis Allex, Philippe Verdon, Ghislaine Dupont et Claude Verlon[21]. Hervé Gourdel est en revanche le premier Français dont la vidéo de l'assassinat est publiée sur YouTube. La précédente victime civile française d'une action terroriste en Algérie était Yann Desjeux, lors de la prise d'otages d'In Amenas, en .

À l'annonce de son assassinat et pour lui rendre hommage, Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), appelle les « musulmans et leurs amis » à un rassemblement devant la Mosquée de Paris[22], auquel participent près de 500 personnes[23], de religion musulmane ou d'autres croyances, dont des personnalités publiques[24].

Du vendredi au dimanche , trois jours de mise en berne des drapeaux marquèrent le deuil national en hommage à Hervé Gourdel[25].

En , le ministre de la justice d'Algérie affirme que les assassins d'Hervé Gourdel ont été éliminés[26].

L'affaire est jugée à Alger le 18 février 2021. Quatorze personnes étaient poursuivies. Abdelmalek Hamzaoui, l'un des ravisseurs d'Hervé Gourdel, est condamné à mort. Sept autres membres du groupe djihadiste sont condamnés à mort par contumace. Six autres accusés poursuivis pour non-dénonciation de crime, dont les cinq accompagnateurs algériens d'Hervé qui avaient tardé à signaler l'enlèvement, sont acquittés[27].

Distinction

  • Chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume[28]

Notes et références

  1. « Le village de montagne d’Hervé Gourdel en deuil », Libération, .
  2. « Qui est Hervé Gourdel, l'otage français décapité en Algérie ? », Le Huffington Post, .
  3. « Saint-Martin-Vésubie : le village d’Hervé Gourdel entre en “deuil” », Les Dernières Nouvelles d'Alsace, .
  4. « Qui était Hervé Gourdel, le Français assassiné par des djihadistes en Algérie ? », Le Figaro, .
  5. Hervé Galley, Montagnes du Maroc : Trekking et ski de randonnée, éditions Olizane, 2012 (ISBN 2880864011), p. 8.
  6. « Qui est Hervé Gourdel, l'otage français enlevé à Tizi Ouzou ? », RFI, .
  7. Le Formateur, site de Hervé Gourdel.
  8. Guide du candidat, Syndicat national des accompagnateurs en montagne.
  9. Hervé Gourdel, mercantourformation.com.
  10. Jean Sébastien Mora, Hervé Gourdel : Un assassinat qui soulève de nombreuses questions, Politis, .
  11. « Otage français en Algérie : recherches en cours pour retrouver Hervé Gourdel », Le Parisien, .
  12. AFP, « Un Français enlevé dimanche soir dans l'est de l'Algérie », Libération, .
  13. « Algérie : un Français enlevé par un groupe lié à l'Etat islamique », Le Parisien, .
  14. « EN DIRECT. L'otage français en Algérie a été décapité par ses ravisseurs », L'Obs, .
  15. Ulysse Lefebvre, « Assassinat du guide Hervé Gourdel : la montagne touchée par la barbarie », Montagnes Magazine, .
  16. « Confusion autour du sort des compagnons de l'otage français », Francetv info, .
  17. [1]; RFI, .
  18. Le corps de Hervé Gourdel retrouvé et déterré près de Tizi Ouzou.
  19. Le Monde : Le corps d’Hervé Gourdel retrouvé à une vingtaine de kilomètres du lieu de son assassinat.
  20. Corps de Gourdel. L’Armée publie les photos de la dépouille.
  21. AFP, « Hervé Gourdel décapité : les précédents otages français exécutés depuis cinq ans », HuffPost, .
  22. « Assassinat d'Hervé Gourdel : “barbare”, “odieux”, “abject” », L'Humanité, .
  23. En images : hommage à Hervé Gourdel devant la Grande mosquée de Paris, France 24, .
  24. Youness Bousenna, « Hommage à Hervé Gourdel : “Daech, assassin ! Islam, pour la paix !” », L'Express, .
  25. [2], Francetv info.
  26. « L'Algérie affirme avoir éliminé les assassins d'Hervé Gourdel », RFI (consulté le ).
  27. « Assassinat d’Hervé Gourdel : le principal accusé condamné à la peine de mort » sur Lemonde.fr
  28. L'otage assassiné, Hervé Gourdel, chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume sur Le Parisien, 30 octobre 2014

Annexes

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Articles connexes