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Fleurie (AOC)

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Fleurie
Image illustrative de l’article Fleurie (AOC)
Bouteille de fleurie.

Désignation(s) Fleurie
Appellation(s) principale(s) fleurie[1]
Type d'appellation(s) AOC-AOP
Reconnue depuis 1936
Pays Drapeau de la France France
Région parente vignoble du Beaujolais
Localisation Rhône
Climat tempéré océanique à tendance continentale
Sol granitique
Superficie plantée 855 hectares en 2010[2]
Nombre de domaines viticoles 140
Cépages dominants gamay N[3]
Vins produits rouges
Production 38 925 hectolitres en 2010[2]
Pieds à l'hectare minimum 6 000 pieds par hectare[4]
Rendement moyen à l'hectare maximum 58 à 63 hectolitres par hectare[4]

Le fleurie[1] est un vin français d'appellation d'origine contrôlée produit dans le département du Rhône. Vin rouge sec, il est en général fruité.

L'appellation couvre la commune de Fleurie, dans le vignoble du Beaujolais. Elle est l'un des dix crus de ce vignoble, qui sont du nord au sud : le saint-amour, le juliénas, le chénas, le moulin-à-vent, le fleurie, le chiroubles, le morgon, le régnié, le brouilly et le côte-de-brouilly.

Histoire

La présence de vigne sur Fleurie est attestée dès 987[5]. Le fleurie est reconnu par l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO) comme appellation d'origine contrôlée (AOC) depuis le décret du [6].

Étymologie

Le nom du cru est celui de la commune de production, Fleurie. Le village doit son nom selon la légende à un soldat romain, Florus, bien qu'aucune trace d'occupation pendant la période romaine ne soit attestée, tant au niveau archéologique que bibliographique[7].

Situation géographique

Le fleurie est produit dans le département du Rhône, dans la partie nord du vignoble du Beaujolais. Les appellations communales voisines sont le moulin-à-vent au nord-est, le chiroubles au sud-ouest et le morgon au sud.

Géologie

Types de sols : arènes granitiques.

Climatologie

La station météo de Charnay-lès-Mâcon, près de Mâcon (à 216 mètres d'altitude) est la plus proche de l'aire d'appellation, mais cette station est plus au nord et en bordure de Saône. Ses valeurs climatiques de 1961 à 1990 sont :

Relevés à Mâcon-Charnay 1961-1990
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −0,6 0,7 2,5 5,2 8,9 12,3 12,4 13,9 11,1 7,5 2,9 0,1 6,6
Température moyenne (°C) 2,1 4 6,8 10 13,9 17,5 20,1 19,4 16,4 11,7 6 2,7 10,9
Température maximale moyenne (°C) 4,9 7,3 11,1 14,8 18,9 22,8 25,7 24,9 21,7 15,9 9,1 5,3 15,2
Ensoleillement (h) 56,1 87,8 146,5 185,9 211,6 249,3 288,9 250,2 202,8 124,5 68,6 52,5 1 924,7
Précipitations (mm) 66,3 60,9 58,7 69,4 85,9 74,7 58,1 77,1 75,7 71,7 72,7 70,4 841,4
Source : www.infoclimat.fr : Mâcon-Charnay (1961-1990)[8].


Vignoble

Le vignoble produisant le fleurie se limite à la commune de Fleurie, avec treize lieux-dits différents : la Madone, Grille-Midi, La Chapelle des Bois, Champagne, La Roilette, etc[9].

Encépagement

Grappes de gamay N.

Le cépage essentiel est le gamay noir à jus blanc ; trois autres sont autorisés comme cépages accessoires, limités à 15 % au sein de chaque parcelle (Les cépages accessoires sont autorisés uniquement en mélange de plants dans les vignes) : l'aligoté B[3], le chardonnay B et le melon B.

Le gamay est un cépage peu vigoureux, faible mais fertile et dont la production doit être maîtrisée car il a tendance à s'épuiser[10]. Les meilleurs vins de gamay sont obtenus, à l’opposé du pinot noir, sur des sols acides et granitiques. Son débourrement précoce le rend également sensible aux gelées de printemps. Il se montre parfois sensible au millerandage lorsque les conditions climatiques sont défavorables au moment de la floraison[10]. Le gamay présente l’avantage de produire une petite récolte sur les contre-bourgeons. Le vin de gamay possède une couleur rouge nuancée de violet, il est pauvre en tanins et dévoile une bonne acidité. Il possède généralement un caractère fruité (fruits rouges, fruits noirs) mais exprime peu de complexité au niveau aromatique[10].

Culture de la vigne

Pied de vigne taillé en gobelet.

La taille est courte, en gobelet, éventail ou cordon, simple, double ou charmet avec 3 à 5 coursons à 1 ou 2 yeux. La conduite ancienne traditionnelle était en gobelet à densité élevée (entre 9 000 et 11 000 pieds par hectare). Aujourd'hui, le besoin de mécaniser le vignoble conduit les viticulteurs à planter à densité plus faible, mais supérieure à 6 000 pieds par hectare[4].

L'écartement entre rangs ne peut excéder 2,3 mètres et entre ceps sur le rang, il doit être au minimum de 0,80 m. Pour les vignes non palissées en gobelet, l'écartement maximum entre rangs ne doit pas excéder 1,5 m. Des allées peuvent être aménagée en arrachant un rang de vigne. L'allée ne doit pas excéder 3 m et doit bénéficier d'un couvert végétal spontané ou semé. Les tournières doivent bénéficier d'un couvert végétal permanent. La hauteur de feuillage entre la limite inférieure du feuillage et la hauteur de rognage doit dépasser 0,6 fois l'écartement entre rangs et un palissage est obligatoire si l'écartement entre rangs dépasse 1,5 m.

La taille courte est obligatoire. Traditionnellement en gobelet, la taille en cordon ou la taille « charmet » (taille inventée par M. Charmet en sud-Beaujolais, intermédiaire entre la taille en cordon et celle en éventail) sont aujourd'hui pratiquées. La taille est limitée à huit yeux porteurs de grappe après épamprage et un bras à deux yeux peut être ajouté en vue de rajeunir la souche[4].

Vendanges et rendements

Le rendement est limité à un maximum de 58 hectolitres par hectare ; le rendement butoir est de 63 hectolitres par hectare. Le rendement réel est très en dessous du maximum autorisé par le cahier des charges, par exemple le rendement moyen pour l'ensemble de l'appellation lors des vendanges 2010 est de 45,5 hectolitres par hectare[11].

Les vendanges sont faites à la main, les grappes de raisin devant arriver intactes dans les cuves. Le premier jour des vendanges (appelé « levée du ban des vendanges ») varie selon la maturité des baies, qui dépend lui-même de l'ensoleillement reçu : les années relativement chaudes les raisins sont vendangés tôt, les années relativement froides les vendanges sont plus tardives.

Dates de début des vendanges dans le Beaujolais[12]
Années Débuts des vendanges Années Débuts des vendanges Années Débuts des vendanges
1997 30 août 2002 7 septembre 2007 25 août
1998 2 septembre 2003 14 août 2008 15 septembre
1999 7 septembre 2004 11 septembre 2009 27 août
2000 28 août 2005 5 septembre 2010 13 septembre
2001 6 septembre 2006 5 septembre 2011 24 août

Vin

Vinification et élevage

Le mode de vinification du beaujolais explique beaucoup le type de vins très particulier qui y est produit. On l'appelle la macération carbonique : le raisin est encuvé entier et la cuve est fermée pendant quatre à sept jours. La saturation de la cuve en CO2 empêche les raisins de s'oxyder, les obligeant à un mode de fonctionnement anaérobie. Cet oxyde de carbone est obtenu en faisant d'abord fermenter une partie de la récolte (10 à 30 %) en fond de cuve, foulée et levurée, auquel on rajoute le reste de la récolte dont les grappes doivent être le plus intact possible (non éraflées et non foulées, les baies ne doivent pas être écrasées)[13]. Cette évolution à l'intérieur du grain de raisin s'apparente à un début de fermentation : elle produit un peu d'alcool et des précurseurs d'arômes. Ensuite, le raisin est foulé et une fermentation traditionnelle se poursuit.

Pour les dix crus du Beaujolais, surtout pour ceux destinés à être gardés quelques années de plus en bouteille, la vinification est semi-carbonique, à mi-chemin entre la macération carbonique et la vinification bourguignonne. Le raisin est récolté manuellement, encuvé entier sans éraflage. La fermentation débute comme pour une macération carbonique, mais au moment où le marc destiné au primeur est décuvé et pressé, les cuves destinées au vin de garde sont pigées et la macération se poursuit jusqu'à épuisement presque complet des sucres. Le vin est ensuite écoulé, le marc pressé et la fermentation malolactique peut s'enclencher tant que la température n'est pas trop descendue. Ces procédés favorisent la production de vins peu tanniques, une coloration pas trop soutenue et des arômes fruités.

Gastronomie

Le fleurie est souvent considéré comme le plus féminin des crus ou « reine des crus », ses vins étant réputés pour leur finesse et leur élégance.

  • Nombre de producteurs : 140

Économie

Structure des exploitations

La cave coopérative de Fleurie est le premier producteur de l'appellation, gérant un tiers du volume avec 330 adhérents, 350 hectares et environ 17 000 hectolitres par an (y compris les appellations voisines)[14].

Commercialisation

Les vins bénéficiant de l'appellation peuvent être repliés sur les appellations régionales beaujolaises (beaujolais et beaujolais-villages), mais aussi bourguignonnes, c'est-à-dire qu'ils peuvent être commercialisés sous les appellations bourgogne, coteaux-bourguignons, bourgogne passe-tout-grains, bourgogne aligoté et crémant de Bourgogne (dont l'aire de production s'étend sur le Beaujolais, selon les deux décrets du [15]).

Liste de producteurs

Domaine de Gry-Sablon

Notes et références

  1. a et b Références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
  2. a et b Collectif, Le guide Hachette des vins 2012, Paris, Hachette livre, , 1402 p. (ISBN 978-2-01-237699-1), p. 166.
  3. a et b Le code international d'écriture des cépages mentionne la couleur du raisin de la manière suivante : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
  4. a b c et d Secrétariat général du gouvernement français, « Décret no 2009-1343 du 29 octobre 2009 relatif aux appellations d'origine contrôlées « Brouilly », « Chénas », « Chiroubles », « Côte de Brouilly », « Fleurie », « Juliénas », « Morgon », « Moulin-à-Vent », « Saint-Amour » et « Régnié » », sur http://www.legifrance.gouv.fr.
  5. Vins AOC Fleurie par le musée des boissons, sur www.musee-boissons.com, consulté le 28 janvier 2014
  6. « Décret du 11 septembre 1936 définissant l'aire de production des vins d'appellation contrôlée "fleurie" », sur http://www.legifrance.gouv.fr, publié au JORF du 4 octobre 1936, page 10514.
  7. Odile Faure-Brac, Carte archéologique de la Gaule - Le Rhône, 69/1, (ISBN 2-87754-096-0), p. 230.
  8. « Archives climatologiques mensuelles de Mâcon-Charnay de 1961 à 1990 », sur http://www.infoclimat.fr.
  9. « Fleurie : Des paysages divins pour des vins féminins », sur http://www.beaujolais.com.
  10. a b et c Comité technique permanent de la sélection des plantes cultivées, Catalogue des variétés et clones de vigne cultivés en France, Le Grau-du-Roi, ENTAV, , 357 p. (ISBN 2-9509682-0-1).
  11. Le rendement réel est calculé en divisant le volume de la production par la surface exploitée, soit 38925 / 855 = 45,52 hectolitres par hectare. Source : Guide Hachette des vins, op. cit..
  12. « Histoire du vignoble du Beaujolais », sur http://www.musee-boissons.com.
  13. « Macération carbonique », sur http://www.viticulture-oenologie-formation.fr.
  14. « L'esprit de la cave », sur http://www.cavefleurie.com.
  15. Décret du 16 octobre 2009 relatif aux appellations d'origine contrôlées « Bourgogne », « Coteaux Bourguignons », « Bourgogne Passe-tout-grains » et « Bourgogne aligoté » et décret no 2009-1269 du 19 octobre 2009 relatif à l'appellation d'origine contrôlée « Crémant de Bourgogne ».

Voir aussi

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Liens externes

Articles connexes