Aller au contenu

Guillaume Margue

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 20 mai 2021 à 09:10 et modifiée en dernier par Sergio09200 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Guillaume Margue
Portrait photographique de Margue par I. A. Chalot.
Fonction
Député français
-
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Parentèle
Henri de Lapommeraye (beau-frère)Voir et modifier les données sur Wikidata

Guillaume-Léon Margue est un homme politique français né le à Salornay-sur-Guye, où il est mort le . Il fut député de à .

Biographie

Fils d'un ancien notaire devenu juge de paix, il étudia le droit et s'inscrivit au barreau de Mâcon. Républicain, il fit de l’opposition au Second Empire, plaida avec un certain talent plusieurs procès politiques dans le département du Rhône, puis s’associa à toutes les campagnes de l’opposition à Napoléon III[1], et fut interné à Paris après le coup d'État du 2 décembre 1851.

Secrétaire d'Alexandre Dumas de 1858 à 1860[2], il collabora au journal l’Alliance républicaine de Saône-et-Loire[3], et se présenta, comme candidat indépendant au Corps législatif, le , dans la 5e circonscription de Saône-et-Loire, qui ne lui donna que 1 897 voix, contre 12 893 au candidat officiel élu, Lacroix, 3 199 à Ballard, 2 402 à Boysset et 1 434 à André. Le , il obtint encore, comme candidat à l'Assemblée nationale, 47 594 voix, sans être élu.

Conseiller général du canton de Cluny (1873-1880)[3], il se présenta de nouveau aux élections législatives du , et fut élu député de la 1re circonscription de Mâcon, par 10 803 voix (13 625 votants, 17 630 inscrits). Il siégea à gauche, parmi les radicaux, vota pour la proposition d'amnistie plénière de François-Vincent Raspail et, après qu'elle eut été repoussée, en émit une autre, différente dans les termes, mais à peu près équivalente sur fond, et qui connut le même sort. Adversaire du gouvernement du Seize-Mai, il fut l'un des signataires du manifeste des 363. Réélu comme tel, le , par 11 127 voix (14 169 votants, 17 689 inscrits), il se rapprocha de la majorité modérée, et appuya les ministères républicains de la législature. Il vota pour l'article 7, pour l'amnistie, pour l'invalidation de l'élection d'Auguste Blanqui, pour les lois nouvelles sur la presse et le droit de réunion, etc.

Il prit part à un grand nombre de discussions parlementaires, mais un certain renom lui vint surtout d'un bruyant incident de séance. On l'entendit distinctement un jour, au milieu d'un tumulte soulevé par plusieurs députés de la droite, traduire à haute voix son impression par un mot, un seul, celui qu'avait déjà illustré le général Cambronne. Ce mot ne nuisit pas à sa fortune politique. Réélu député, le , par 9 740 voix (10 697 votants, 17 780 inscrits), il fut nommé, lors de la constitution du cabinet Gambetta (), sous-secrétaire d'État au ministère de l'Intérieur. Il s'associa aux actes du chef de l’Opportunisme, quitta les affaires avec lui le , se prononça contre le ministère Freycinet, revint au pouvoir comme sous-secrétaire d'État à l'Intérieur sous le ministère Jules Ferry (du au mois de ), prit encore quelquefois la parole, vota tantôt avec l’Union républicaine, tantôt avec la gauche radicale, et, porté, le , sur la liste opportuniste de Saône-et-Loire, échoua avec 31 527 voix (135 611 votants, 174 124 inscrits). Il se désista au second tour, et fut nommé conseiller à la cour de Paris.

Au lendemain de sa mort, Le Figaro écrivit :

« M. Margue n'était pas un adversaire terrible, bien que son profil aigu lui donnât un faux air de Robespierre. Cependant, avocat de terroir, imprégné du jus de Thorins, à l'accent coloré comme le vin de Fleury, il avait du tempérament et de la fougue ; sa verve bourguignonne, qui n'était certes pas de première cuvée, avait du ton néanmoins, et un reflet rubicond accentué. Ajoutons que comme orateur il n'était pas sans talent, bien que sa fameuse charge de Waterloo ait pu faire croire qu'il ne connaissait qu'un mot dans toute la langue française[1]. »

Il était le beau-frère du critique Henri de Lapommeraye.

Notes et références

  1. a et b « Échos », Figaro : journal non politique, no 259,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Annales de L’Académie de Mâcon, Paris, (lire en ligne), p. 172.
  3. a et b Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers, Paris, L. Hachette, , viii-1892-lxviii, 1 vol. in-8° + suppl (lire en ligne), p. 1233.

Sources

Lien externe