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« Expansion bantoue » : différence entre les versions

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L'expansion bantoue est le nom donné à une longue série de migrations, s'étendant sur plusieurs millénaires, des locuteurs du proto-bantou.

C'est une constatation linguistique qui amène d'abord l'hypothèse d'une migration bantoue[1] : les langues parlées en Afrique subsaharienne sont remarquablement semblables du point de vue linguistique (vocabulaire et morphologie) et elles dérivent d'une proto-langue commune : « plus de quatre cents langues répandues sur un tiers de ce grand continent dérivent d’une seule langue ancestrale »[2].

Des études archéologiques viennent ensuite conforter la thèse. Enfin, des constatations génétiques confortent cette hypothèse : les populations bantoues sont relativement homogènes du point de vue génétique, ce qui les distinguent des autres populations africaines[3] et l'étude comparée des marqueurs génétiques des population africaines bantouphones et non-bantouphones accréditent elles aussi l’hypothèse de la migration[4].

L'hypothèse de l'expansion bantoue postule que la zone d'origine des langues bantoues, branche de la famille des langues nigéro-congolaises, se situe dans une région aux confins du Nigeria et du Cameroun, les grassfields[5]. Depuis cet endroit, l'expansion débute il y a environ 3 000 ans, avec un flux en direction de l'Afrique de l'Est et un autre, dans un mouvement nord—sud, le long des rives atlantiques des actuels Gabon, République démocratique du Congo et Angola ainsi qu'en suivant les cours d'eau du système fluvial du Congo. L'expansion atteint l'Afrique australe sans doute vers 300 ap. J.-C. [6], [7],[8],[9],[10],[11],[12]

1 = 2000–1500 av. J.-C., origine
2 = env. 1500 av. J.-C., premières migrations
2.a = Bantou oriental, 2.b = Bantou occidental
3 = 1000—500 av. J.-C., Urewe, noyau du Bantou oriental
47 = avancée vers le sud
9 = 500 av. J.-C.—0, noyau Congo
10 = 0—1000 ap. J.-C., dernière phase[13],[14],[15]

Hypothèses concernant l'expansion bantoue

La thèse de l'expansion bantoue est pluridisciplinaire[1]. Outre la première évidence linguistique, l'hypothèse de l'expansion bantoue s’appuie sur des considérations archéologiques dont une des premières synthèses est effectuée par Roland Oliver[16], en 1966.

Les bantous sont des agriculteurs semi-nomades. Le mouvement migratoire a probablement été déclenché par le développement de l'agriculture, entraînant une densification de population ; l'agriculture étant essentiellement itinérante, le déplacement de population est la conséquence « mécanique » de cette densification[17].

Pour ce qui concerne la métallurgie, les première migrations sont probablement antérieures à la maîtrise du fer. L'hypothèse initiale considérait que les proto-bantous maîtrisaient déjà le travail du fer, mais cette proposition a été abandonnée[17]. La thèse actuelle explique que, vers 1000 av. J.-C., l'expansion bantoue atteint la région des grands lacs ; c'est probablement là et à ce moment qu'ils s'initient au travail du fer. Cela permet de corréler l'expansion bantoue, l'expansion des « métallurgistes du fer »[1] et l'expansion géographique conjointe des techniques de céramique[17].

Plus récemment, le développement des études génétiques de population renforce la crédibilité de la thèse de l'expansion bantoue, car « […] la zone linguistique bantu correspond à une population homogène génétiquement distincte des Pygmées et des Bochimans[17] ».

D'un point de vue démographique, l'expansion bantoue repousse ou assimile les chasseurs-cueilleurs proto-khoisan, habitants d'origine du sud de l'Afrique[18]. En Afrique de l'Est et en Afrique australe, les locuteurs bantous adoptent probablement les techniques d'élevage des peuples de langues couchitiques et nilotiques qu'ils rencontrent. Les techniques d'élevage avaient atteint le sud du continent plusieurs siècles avant que les bantous ne le fassent[17].

Langues nigéro–congolaises

La famille des langues nigéro-congolaises comprend un large groupe de langues réparties dans toute l'Afrique subsaharienne. La branche bénoué-congolaise englobe les langues bantoues, qu'on trouve en Afrique centrale, australe et de l'Est.

Une caractéristique de la plupart des langues nigéro-congolaises, langues bantoues y compris, est qu'elles sont des langues à tons. Elles n'utilisent généralement pas la désinence casuelle, le genre grammatical est caractéristique, quelques langues ayant deux douzaines de classes nominales. La racine du verbe tend à rester inchangée, avec des particules adverbiales ou des verbes auxiliaires permettant d'exprimer le temps et le mode. Ainsi, dans un certain nombre de langues, l'infinitif est l’auxiliaire permettant d'indiquer le futur.

Démographie d'avant l’expansion

Avant la migration des bantous, agriculteurs et éleveurs (pasteurs), le sud du continent est peuplé de chasseurs-cueilleurs.

Afrique centrale

Les pygmées d'Afrique centrale et les bantous forment deux branches qui se sont séparées d'une population ancestrale commune il y a environ 70 000 ans[19]. La plupart des groupes Batwa parlent une langue bantoue ; cependant, une part considérable de leur vocabulaire n'est pas d'origine bantoue. Ce lexique non bantou a trait à la botanique (la collecte du miel par exemple) ; c'est, plus largement, un vocabulaire spécialisé relatif à la forêt et il est commun aux groupes Batwa de l'ouest. Il s'agit probablement de la survivance d'une « langue Batwa de l'ouest »[20].

Afrique australe

Les locuteurs du proto-khoisan ont une descendance : des chasseurs-cueilleurs modernes qui occupent les régions arides des alentours du désert du Kalahari.

Afrique de l'Est

Les locuteurs des langues hadza et sandawe, en Tanzanie, composent l'autre groupe de chasseurs-cueilleurs modernes subsistant en Afrique.

Une partie de ce qui est maintenant le Kenya et la Tanzanie est, à l'origine, occupée par des pasteurs, locuteurs de langues chamito-sémitiques venus de la corne de l'Afrique ; ils sont suivis d'une vague ultérieure d'éleveurs, locuteurs de langues nilo-sahariennes[21],[22],[23],[24].

Expansion

Le roi Chaka Zulu (1781 - 1828) en 1824

Il y aurait une première phase d'expansion, depuis la zone d'origine des grassfields, vers le nord-ouest de l'actuelle zone bantoue puis une deuxième phase de migration vers le sud.

De 3000 av. J.-C. jusqu'à 1000 av. J.-C.

C'est la première phase et donc la période la plus éloignée et, de ce fait, la moins bien connue de l’histoire bantoue. Il n'existe pas de preuves directes de la migration, la datation de l'expansion de la famille des langues bantoues se fondant essentiellement sur la glottochronologie[17].

De 1000 av. J.-C. jusqu'à 500 ap. J.-C.

L'expansion attestées des locuteurs bantous depuis l'Afrique de l'Ouest commence aux alentours de 1500 à 1000 av. J.-C. Bien que les premiers modèles postulent que ces premiers locuteurs travaillent le fer et sont agriculteurs, l'archéologie montre qu'ils n'ont pas utilisé le fer avant 400 ap. J.-C.[25] La branche occidentale suit, vers le sud, la côte atlantique et les cours d'eau du système fluvial du Congo, atteignant le centre de l'actuel Angola vers 500 av. J.-C.[26]

À cette époque, il y a des populations humaines dans la région, dont les pygmées sont les descendants directs. Cependant, les recherches sur le génome mitochondrial, menées dans la province de Cabinda, suggèrent que seul l'haplogroupe originaire d'Afrique de l'Ouest y est aujourd'hui présent ; l'haplogroupe L0, marqueur des populations pré-bantoues, est manquant, ce qui indique un remplacement total de population. En Afrique du Sud, un brassage plus complexe a eu lieu[27].

Plus à l'est, les communautés batouphones atteignent la grande forêt équatoriale et, vers 500 av. J.-C., des groupes pionniers émergent dans les savanes du sud, à l'emplacement des actuels République démocratique du Congo, Angola et Zambie.

Un autre flux de migration vers l'est, en 1000 av. J.-C., crée un nouveau centre majeur de peuplement près des grands lacs dans l'est africain, où un environnement favorable permet de supporter une forte densité de population. Le déplacement par petits groupes depuis les grands lacs vers le sud—est sont plus rapides que la colonisation initiale, laquelle présente des implantations largement dispersées près des côtes et des cours d'eau en raison de conditions d'exploitation plus difficile dans des zones relativement loin des points d'eau. Les pionniers atteignent la province du KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud, le long de la côte, vers 300 ap. J.-C. ; ils atteignent la province du Limpopo[notes 1] aux alentours de 500 ap. J.-C.[28],[29]

Du XIIIe siècle au XVIIe siècle

Entre le XIIIe et le XVIIe siècle des États bantouphones relativements puissants, dépassant le stade de la chefferie, commencent à émerger dans la région des grands lacs, dans les savanes au sud de la grande forêt tropicale et sur les rives du Zambèze ; à cet endroit, entre le Zambèze et le Limpopo[30], les rois du Monomotapa bâtissent le complexe du Grand Zimbabwe. Ce processus de formations d'États s'accélère au xvie siècle. Cela est probablement dû à la densificatin de la population qui génère une division du travail plus poussée, y compris dans le domaine militaire, ce qui rend le phénomène migratoire plus difficile. D'autres facteurs jouent, tels le développement du commerce entre Africains et Européens ainsi qu'avec les marchands arabes de la côte, ou bien encore la ritualisation du pouvoir royal considéré comme source de la puissance et de la santé de la nation[28].

Émergence de l'empire Zoulou (xviiie – xixe siècles)

Au moment où le Grand Zimbabwe n'est plus la capitale d'un grand empire marchand, les locuteurs bantous sont présents dans une grande partie de l'Afrique australe. Deux groupes principaux se sont développés, les Ngoni (Xhosa, Zoulous, Swazi), qui occupent les plaines côtières de l'est et les Sotho-Tswana, qui vivent sur le plateau intérieur.

À la fin du xviiie siècle et au début du xixe siècle, surviennent deux événements majeurs. Les Trekboers colonisent de nouvelles zones d'Afrique australe, se dirigeant depuis la colonie du Cap vers le nord—est, ce qui les mets en contact avec les Xhosa. Dans le même temps, en 1816, dans l'actuelle province du KwaZulu-Natal, Chaka Zulu monte sur le trône du zoulou ; c'est, à l'époque, un clan sans envergure particulière, parmi des dizaines d'autres. En un an, il domine tous les clans avoisinants et devient le plus important allié de la fédération Mthethwa, laquelle était en compétition avec le clan Ndwandwe pour la domination du nord du KwaZulu-Natal.

Voir aussi

Bibliographie

  • M. El Fasi (dir.) et I. Hrbek (codir.), Histoire générale de l'Afrique, vol. 3 : L’Afrique du VIIe au XIe siècle, UNESCO, Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Patrick Mouguiama-Daouda, « Langue et histoire des Bantu », dans Contribution de la linguistique à l'histoire des peuples du Gabon, CNRS Éditions, coll. « Anthropologie », , 174 p. (ISBN 9782271062987) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. Anciennement province du Transvaal.

Références

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  2. Samwiri Lwanga-Lunyiigo et Jan Vansina, chap. 6 « Les peuples bantuphones et leur expansion », dans M. El Fasi (dir.) et I. Hrbek (codir.), Histoire générale de l'Afrique, vol. 3 : L’Afrique du VIIe au XIe siècle, UNESCO, , p. 172 et sq.
  3. Lolke Van der Veen, « Contribution à l'étude des langues bantoues et des peuples bantouophones : approche linguistique, approche génétique » [PDF], CNRS - Laboratoire Dynamique du language, p. 8
  4. (en) Gemma Berniell-Lee, Francesc Calafell, Elena Bosch, Lucas Sica, Patrick Mouguiama-Daouda‖, Lolke van der Veen, Jean-Marie Hombert, Lluis Quintana-Murci et David Comas, « Genetic and Demographic Implications of the Bantu Expansion: Insights from Human Paternal Lineages », Molecular Biology and Evolution, vol. 26, no 7,‎ , p. 1581-1589 (lire en ligne)
  5. Philippe Lavacher, « Le peuplement des grassfields : recherche archéologique dans l'ouest du Cameroun », Afrika Focus, vol. 14, no 1,‎ , p. 17-36 (p. 32-33) (lire en ligne [PDF])
  6. (en) J. Vansina, « New Linguistic Evidence and The Bantu Expansion », Journal of African History, vol. 36, no 2,‎ , p. 173–195 (DOI 10.1017/S0021853700034101, JSTOR 182309)
  7. (en) S. A. Tishkoff, F. A. Reed, F. R. Friedlaender, C. Ehret, A. Ranciaro, A. Froment, J. B. Hirbo, A. A. Awomoyi et J.-M. Bodo, « The Genetic Structure and History of Africans and African Americans », Science, vol. 324, no 5930,‎ , p. 1035–1044 (PMID 19407144, PMCID 2947357, DOI 10.1126/science.1172257)
  8. (en) S. Plaza, A. Salas, F. Calafell, F. Corte-Real, J. Bertranpetit, A. Carracedo et D. Comas, « Insights into the western Bantu dispersal: MtDNA lineage analysis in Angola », Human Genetics, vol. 115, no 5,‎ , p. 439–447 (PMID 15340834, DOI 10.1007/s00439-004-1164-0)
  9. (en) M. Coelho, F. Sequeira, D. Luiselli, S. Beleza et J. Rocha, « On the edge of Bantu expansions: MtDNA, Y chromosome and lactase persistence genetic variation in southwestern Angola », BMC Evolutionary Biology, vol. 9,‎ , p. 80 (PMID 19383166, PMCID 2682489, DOI 10.1186/1471-2148-9-80)
  10. (en) C. De Filippo, C. Barbieri, M. Whitten, S.W. Mpoloka, ED. Gunnarsdóttir, K. Bostoen, T. Nyambe, K. Beyer, H. Schreiber, P. De Knijff, D. Luiselli, M. Stoneking et B. Pakendorf, « Y-chromosomal variation in sub-Saharan Africa: Insights into the history of Niger–Congo groups », Molecular Biology and Evolution, vol. 28, no 3,‎ , p. 1255–1269 (PMID 21109585, PMCID 3561512, DOI 10.1093/molbev/msq312)
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