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« État islamique (État) » : différence entre les versions

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À la suite de l'expansion du territoire contrôlé par l'organisation djihadiste en Syrie et la proclamation de l'État islamique en Irak et au Levant, le nombre de [[wilayah]] (provinces) revendiquées passe à seize. En plus des sept wilayah irakiennes, les provinces syriennes revendiquées, qui suivent principalement les frontières provinciales existantes, sont les [[gouvernorat]]s d'[[gouvernorat d'Hassaké|Hassaké]], de [[gouvernorat de Deir ez-Zor|Deir ez-Zor]], de [[gouvernorat de Racca|Racca]], de [[gouvernorat de Homs|Homs]], d'[[gouvernorat d'Alep|Alep]], d'[[gouvernorat d'Idleb|Idleb]], de [[gouvernorat de Hama|Hama]], de [[gouvernorat de Damas|Damas]] et de [[gouvernorat de Lattaquié|Lattaquié]]<ref name="Southern Division">[http://www.longwarjournal.org/archives/2014/04/isis-southern-division.php « ISIS' “Southern Division” praises foreign suicide bombers »], ''The Long War Journal'', 9 avril 2014.</ref>.
À la suite de l'expansion du territoire contrôlé par l'organisation djihadiste en Syrie et la proclamation de l'État islamique en Irak et au Levant, le nombre de [[wilayah]] (provinces) revendiquées passe à seize. En plus des sept wilayah irakiennes, les provinces syriennes revendiquées, qui suivent principalement les frontières provinciales existantes, sont les [[gouvernorat]]s d'[[gouvernorat d'Hassaké|Hassaké]], de [[gouvernorat de Deir ez-Zor|Deir ez-Zor]], de [[gouvernorat de Racca|Racca]], de [[gouvernorat de Homs|Homs]], d'[[gouvernorat d'Alep|Alep]], d'[[gouvernorat d'Idleb|Idleb]], de [[gouvernorat de Hama|Hama]], de [[gouvernorat de Damas|Damas]] et de [[gouvernorat de Lattaquié|Lattaquié]]<ref name="Southern Division">[http://www.longwarjournal.org/archives/2014/04/isis-southern-division.php « ISIS' “Southern Division” praises foreign suicide bombers »], ''The Long War Journal'', 9 avril 2014.</ref>.


En Syrie, l'État islamique contrôle principalement la campagne orientale du gouvernorat d'Alep<ref>Voir la carte wikipédia de la guerre civile syrienne : http://en.wikipedia.org/wiki/Template:Syrian_Civil_War_detailed_map</ref>, le [[gouvernorat de Racca]] et le [[gouvernorat de Deir ez-Zor]]<ref>[http://www.longwarjournal.org/archives/2014/07/islamic_state_consol.php « Islamic State consolidates gains in eastern Syria »], ''The Long War Journal'', 3 juillet 2014.</ref> et une partie du gouvernorat de Hasakah<ref>Alaa Halabi, [http://www.al-monitor.com/pulse/security/2014/06/syria-hassakeh-fears-raqqa-isis.html « Hasakah residents fear ISIS rally in east Syria »], ''Al Monitor'', 24 juin 2014 ; traduction anglaise de [http://www.assafir.com/Article/1/357234 « الحسكة: هل يتكرر سيناريو الرقة؟ »], ''[[As-Safir]]'', 24 juin 2014.</ref>. Il a fait également de [[Racca]] sa capitale<ref name="Lib240714">[http://www.liberation.fr/monde/2014/06/24/ses-succes-irakiens-dopent-eiil-en-syrie_1049640 « Ses succès irakiens dopent EIIL en Syrie »], ''Libération'', 24 juin 2014.</ref>{{,}}<ref name="Southern Division"/>.
En Syrie, l'État islamique contrôle principalement la campagne orientale du gouvernorat d'Alep<ref>Isabel Nassief et Jennifer Cafarella, [http://iswsyria.blogspot.fr/2014/07/syria-update-june-25-july-2-2014.html « Syria Update: June 25 - July 2, 2014 »], ''Institute for the Study of War'', 2 juillet 2014.</ref>, le [[gouvernorat de Racca]] et le [[gouvernorat de Deir ez-Zor]]<ref>[http://www.longwarjournal.org/archives/2014/07/islamic_state_consol.php « Islamic State consolidates gains in eastern Syria »], ''The Long War Journal'', 3 juillet 2014.</ref>{{,}}<ref>Jennifer Cafarella, [http://iswsyria.blogspot.fr/2014/07/isis-advances-in-deir-ez-zour.html « ISIS Advances in Deir ez-Zour »], ''Institute for the Study of War'', 5 juillet 2014.</ref> et une partie du gouvernorat de Hasakah<ref>Alaa Halabi, [http://www.al-monitor.com/pulse/security/2014/06/syria-hassakeh-fears-raqqa-isis.html « Hasakah residents fear ISIS rally in east Syria »], ''Al-Monitor'', 24 juin 2014 ; traduction anglaise de [http://www.assafir.com/Article/1/357234 « الحسكة: هل يتكرر سيناريو الرقة؟ »], ''[[As-Safir]]'', 24 juin 2014.</ref>. Il a fait également de [[Racca]] sa capitale<ref name="Lib240714">[http://www.liberation.fr/monde/2014/06/24/ses-succes-irakiens-dopent-eiil-en-syrie_1049640 « Ses succès irakiens dopent EIIL en Syrie »], ''Libération'', 24 juin 2014.</ref>{{,}}<ref name="Southern Division"/>.


== Histoire ==
== Histoire ==

Version du 10 juillet 2014 à 03:48

État islamique

(ar) الدولة الإسلامية (ad-dawla al-islāmiyya)

Drapeau
Drapeau de l'État islamique
Blason
Armoiries de l'État islamique
Devise باقية وتتمدد (Bāqiyah wa-Tatamaddad)
Description de cette image, également commentée ci-après
  • Territoire contrôlé (juin 2014)
  • Territoire revendiqué
  • Reste de la Syrie et de l'Irak
Administration
Forme de l'État Émirat[1] (de 2006 à 2014)
Califat (depuis 2014) ;
Théocratie islamique
Revendiqué par Drapeau de l'Irak Irak
Drapeau de la Syrie Syrie
Reconnu par aucun autre État
Calife Ibrahim
Langue officielle Arabe
Capitale Racca[2]

35° 57′ 00″ N, 39° 01′ 00″ E

Géographie
Fuseau horaire UTC + 3
Histoire
Entités précédentes
Indépendance de l'Irak puis également de la Syrie
Proclamation de l'État islamique d'Irak

Renommage en État islamique en Irak et au Levant

Proclamation du califat sous le nom de l'État islamique








L'État islamique est un État internationalement non reconnu, en guerre en Syrie et en Irak et dont il contrôle une partie du territoire de chaque côté de la frontière. Proclamé le , il se revendique comme un califat.

Géographie

Le 13 octobre 2006, le Conseil proclame l'État islamique d'Irak, lequel revendique son autorité sur Bagdad, Anbar, Diyala, Kirkouk, Salah ad-Din, Ninive et certaines parties de Babil[3].

À la suite de l'expansion du territoire contrôlé par l'organisation djihadiste en Syrie et la proclamation de l'État islamique en Irak et au Levant, le nombre de wilayah (provinces) revendiquées passe à seize. En plus des sept wilayah irakiennes, les provinces syriennes revendiquées, qui suivent principalement les frontières provinciales existantes, sont les gouvernorats d'Hassaké, de Deir ez-Zor, de Racca, de Homs, d'Alep, d'Idleb, de Hama, de Damas et de Lattaquié[4].

En Syrie, l'État islamique contrôle principalement la campagne orientale du gouvernorat d'Alep[5], le gouvernorat de Racca et le gouvernorat de Deir ez-Zor[6],[7] et une partie du gouvernorat de Hasakah[8]. Il a fait également de Racca sa capitale[2],[4].

Histoire

Le « 1er jour du mois de ramadan de l'an 1435 de l'hégire » (date donnée dans la proclamation du groupe islamiste), c'est-à-dire le , l'État islamique en Irak et au Levant revendique le rétablissement du califat, successeur des précédents, le dernier ayant disparu en 1924 avec le démantèlement de l'Empire ottoman[9]. L'émir Abou Bakr al-Baghdadi al-Husseini al-Qurashi est proclamé calife sous le nom d'Ibrahim. L'EIIL prend officiellement le nom d'État islamique (EI). Abou Mohammad al-Adnani, porte-parole de l'EI, déclare qu'il est du « devoir » de tous les musulmans du monde de prêter allégeance au nouveau calife Ibrahim : « Musulmans (...) rejetez la démocratie, la laïcité, le nationalisme et les autres ordures de l'Occident. Revenez à votre religion »[10].

Politique

Organisation

Selon Charles Lister, chercheur associé au Brookings Doha Centre : « D'un point de vue géographique, l'État islamique est déjà parfaitement opérationnel en Irak et en Syrie. Il est en outre présent — mais caché — dans le sud de la Turquie, semble avoir établi une présence au Liban, et a des partisans en Jordanie, à Gaza, dans le Sinaï, en Indonésie, Arabie saoudite et ailleurs »[10]. Pour Shashank Joshi, du Royal United Services Institute à Londres, la proclamation du califat « ne change rien matériellement », mais « ce qui change réellement c'est (...) l'ambition » de l'État islamique, qui montre sa confiance dans sa force et défie Al-Qaïda[10].

Par cette proclamation, l'EI tient à montrer sa puissance et menace le leadership d'Al-Qaïda sur les mouvements armés djihadistes salafistes. Pour Charles Lister : « Tous les groupes liés à Al-Qaïda et les mouvements djihadistes indépendants vont devoir décider s'ils soutiennent l'État islamique ou s'ils s'opposent à lui »[11]. Dans un communiqué, l'EI ordonne à Al-Qaïda et aux groupes armés islamistes de se soumettre à son autorité[9]. Plus généralement, l'EI déclare que Abou Bakr al-Baghdadi est devenu le « chef des musulmans partout » dans le monde[12].

Politique intérieure

L'État islamique est un État théocratique qui prône un régime basé sur une interprétation rigoureuse de la charia, la loi islamique. Il est dirigé par Abou Bakr al-Baghdadi qui s'est proclamé « calife » et appelle tout les sunnites à lui prêter allégeance. L'EI rejette le la démocratie, la laïcité et le nationalisme, qualifiés d'« ordures de l'Occident »[10]. Depuis le départ des Américains de l'Irak, l'EI considère l'Iran comme son principal ennemi et se montre particulièrement hostile aux chiites[13].

Le , à Mossoul, l'État islamique en Irak et au Levant rend publique une charte de 16 articles régissant la vie à l'intérieur de la ville. Parmi ces points, il menace ses opposants de « l'exécution, la crucifixion, l'amputation des bras ou (et) des jambes, ou l'exil » (article 5). L'alcool, le tabac et les drogues sont interdits (article 8). Toutes les manifestations publiques, considérées comme contraires à l'islam, sont interdites (article 10). L'EIIL promet également la destruction des statues édifiées avant l'avènement de l'islam (article 13). Les femmes ne peuvent sortir que vêtues d'un niqab et accompagnées d'un membre de leur famille (article 14)[14].

De plus, l'EI rétablit également le statut de dhimmi pour les chrétiens, les juifs et les zoroastriens. À Mossoul, la minorité chrétienne, qui compte 500 personnes, doit notamment payer le djizîa, un impôt spécial équivalent à 250 dollars par mois et par personne[15].

Reconnaissance

La déclaration du califat du 29 juin 2014 est rejetée par les rebelles syriens du Front islamique et les djihadistes du Front al-Nosra qui déclarent considérer cette proclamation « comme nulle et non avenue, légalement et logiquement »[16].

De leur côté, les États-Unis affirment que « cette déclaration ne signifie rien pour les populations en Irak et en Syrie »[10].

Enfin, le 4 juillet 2014, Youssef al-Qaradâwî, président de l'Union internationale des savants musulmans (oulémas), membre de la confrérie des Frères musulmans ainsi que du Conseil européen pour la recherche et la fatwa, déclare que l'État islamique « viole la charia »[17]. Selon lui, le titre du calife doit être « accordé par la nation musulmane entière » et « un groupe connu par ses atrocités et ses vues radicales ne sert pas le projet islamique »[18].

Répercussions

L'éventualité d'une partition à terme de l'Irak est évoquée. Michael Hayden, directeur de la NSA de 1999 à 2005, puis de la CIA de 2006 à 2009, déclare ainsi le 30 juin : « Avec la conquête par les insurgés de la majeure partie du territoire sunnite, l’Irak a déjà pratiquement cessé d’exister. La partition est inévitable »[19]. Massoud Barzani, président de la région autonome du Kurdistan irakien, envisage pour sa part de soumettre à référendum l'indépendance de la région[20].

Notes et références

  1. « Irak : Abou Bakr al-Baghdadi, l'émir invisible de l'EIIL », Jeune Afrique, 20 juin 2014.
  2. a et b « Ses succès irakiens dopent EIIL en Syrie », Libération, 24 juin 2014.
  3. « The Rump Islamic Emirate of Iraq », The Long War Journal, 16 octobre 2006.
  4. a et b « ISIS' “Southern Division” praises foreign suicide bombers », The Long War Journal, 9 avril 2014.
  5. Isabel Nassief et Jennifer Cafarella, « Syria Update: June 25 - July 2, 2014 », Institute for the Study of War, 2 juillet 2014.
  6. « Islamic State consolidates gains in eastern Syria », The Long War Journal, 3 juillet 2014.
  7. Jennifer Cafarella, « ISIS Advances in Deir ez-Zour », Institute for the Study of War, 5 juillet 2014.
  8. Alaa Halabi, « Hasakah residents fear ISIS rally in east Syria », Al-Monitor, 24 juin 2014 ; traduction anglaise de « الحسكة: هل يتكرر سيناريو الرقة؟ », As-Safir, 24 juin 2014.
  9. a et b « Irak : l’EIIL proclame le califat islamique, avec al-Baghdadi en calife », RFI, 29 juin 2014.
  10. a b c d et e « Irak : 2.000 morts en juin, pour Washington le califat ne “signifie rien” », Al Huffington Post Maghreb, 1er juillet 2014.
  11. « Un “califat islamique” proclamé en Irak et en Syrie », France info, 30 juin 2014.
  12. « L’État islamique en Irak et au Levant annonce le “rétablissement du califat” », La Croix, 29 juin 2014.
  13. Romain Caillet, « De la désaffiliation de l'Etat islamique à al-Qaïda », Al Huffington Post Maghreb, 8 octobre 2013.
  14. Jean-Pierre Perrin, « Les seize commandements de l'Etat islamique en Irak et au Levant », Libération, 23 juin 2014.
  15. Jean-Pierre Perrin, « Les derniers chrétiens de Mossoul, cible des jihadistes », Libération, 23 juin 2014.
  16. « Les rebelles syriens rejettent la proclamation d'un califat », romandie.com, 30 juin 2014.
  17. « Califat islamique : pour un prédicateur sunnite, il “viole la charia” », RTL.fr, 5 juillet 2014.
  18. « Depuis l’Irak, le “calife” jihadiste appelle les musulmans à lui obéir », Libération, 5 juillet 2014.
  19. « Irak : scepticisme à Bagdad après la proclamation d'un califat », RFI, 30 juin 2014.
  20. « Iraq Kurdistan independence referendum planned », BBC News, 1er juillet 2014.

Lien externe

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