Élections fédérales canadiennes de 1963

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Carte du vote populaire avec barres graphiques indiquant le total des sièges dans chaque province et territoire
La Chambre des communes après l'élection de 1963

  • Libéraux (129)
  • Progressistes-conservateurs (93)
  • Créditistes (24)
  • Néo-démocrates (17)
  • L'élection fédérale canadienne de 1963 se déroule le 8 avril 1963 dans le but d'élire les députés de la 26e législature à la Chambre des communes du Canada. Il s'agit de la 26e élection générale depuis la confédération canadienne de 1867. Elle se solde par la défaite du gouvernement minoritaire progressiste-conservateur de John Diefenbaker et l'élection d'un gouvernement minoritaire libéral sous Lester B. Pearson.

    Contexte

    Au cours de la dernière année du gouvernement progressiste-conservateur, des membres du conseil des ministres de Diefenbaker avaient tenté de l'expulser de la direction du parti, et donc du poste de premier ministre. En plus des inquiétudes au sein du parti sur le style de leadership de Diefenbaker, il y avait eu une grave division dans les rangs du parti sur la question de permettre des missiles nucléaires américains (voir Programme de missiles Bomarc) sur le territoire canadien. Diefenbaker et ses alliés s'opposent à cette proposition, tandis que bien d'autres conservateurs, ainsi que le Parti libéral, y sont favorables. Le 30 janvier, le département d'État américain publie un communiqué qui contredit point par point une allocution du premier ministre à la Chambre, traitant « implicitement le chef d'État d'un pays ami de menteur »[1]. Le ministre de la Défense nationale, Douglas Harkness, démissionne de son poste de cabinet le 4 février 1963 à cause de l'opposition de Diefenbaker aux missiles. « Le 5 février, le chef de l'opposition, Lester Pearson, demande un vote de non-confiance, et celui-ci est appuyé par une requête identique du Parti créditiste. Les deux motions passent par une majorité confortable de 31 voix...»[2] Diefenbaker est défait et le 25e Parlement est dissous.

    Le Parti libéral de Lester B. Pearson font campagne sur une plateforme qui promet de commencer leur mandat, s'ils sont élus, avec « 60 jours de décisions » sur des questions comme l'introduction d'un nouveau drapeau canadien, la réforme du système de santé, et un régime public de pensions, ainsi que d'autres réformes législatives.

    Bien qu'ils remportent 41 % des suffrages, ce qui est habituellement suffisant pour l'élection d'un gouvernement majoritaire, il manque sept sièges aux libéraux pour former une majorité. Les libéraux forment donc un gouvernement minoritaire qui dépend de l'appui du Nouveau Parti démocratique (NPD) social-démocrate pour faire adopter des projets de loi.

    Le NPD avait été formé en 1961 par un autre parti social-démocrate, le Parti social démocratique du Canada, et par le Congrès du travail du Canada, un regroupement de différents syndicats ouvriers. L'élection de 1963 est la deuxième à laquelle participe le NPD ; il remporte un part un peu moins importante des voix que lors de l'élection de 1962, et perd deux sièges. Ils sont de nouveau déçus par l'échec de leur nouveau partenariat avec le mouvement ouvrier à produire une percée électorale, particulièrement en Ontario, qui a la population la plus importante et donc le plus grand nombre de sièges aux communes.

    Le Parti Crédit social du Canada ne réussit pas à augmenter sa représentation dans l'Ouest canadien, et perd quatre de ses sièges au Québec. Le résultat déséquilibré mène à une division du parti lorsque Robert N. Thompson refuse de démissionner pour permettre à Réal Caouette de devenir chef du parti. Caouette et ses partisans quittent le Parti Crédit social pour siéger en tant que caucus créditiste distinct, le Ralliement des créditistes.

    Résultats

    Pays

    Parti Chef Nombre de
    candidats
    Sièges Voix
    1962 Élus % Diff. Nombre % % Diff.
         Libéral Lester Pearson 265 99 128 +29,3 % 3 276 995 41,52 % +4,55 %
         Progressiste-conservateur John Diefenbaker 265 116 93 -18,1 % 2 582 322 32,72 % -4,50 %
         Crédit social R. N. Thompson 224 30 24 -20,0 % 940 703 11,92 % +0,32 %
         NPD Tommy Douglas 232 19 17 -10,5 % 1 044 701 13,24 % -0,33 %
         Libéral-travailliste
    1 1 1 - 16 794 0,21 % +0,01 %
         Libéral indépendant 6 - - - 14 658 0,19 % +0,05 %
         Indépendant 9 - - - 5 236 0,07 % -0,04 %
         Communiste Leslie Morris 12 - - - 4 234 0,05 % -0,03 %
         Progressiste-conservateur indépendant 2 - - - 1 965 0,02 % -0,01 %
         Conservateur indépendant 2 * - * 1 159 0,01 % *
         Ouvrier indépendant 1 - - - 1 064 0,01 % +0,01 %
         Crédit social indépendant 2 * - * 717 0,01 % *
         Nationaliste 1 * - * 540 0,01 % *
         Candidat libéral des electeurs 1 - - - 496 0,01 % -0,02 %
         Socialiste-travailliste 1 * - * 43 x *
    Total 1 023 265 265 - 7 891 627 100 %
    Sources : http://www.elections.caHistorique des circonscriptions depuis 1867

    Notes :

    * N'a pas présenté des candidats lors de l'élection précédente

    x - moins de 0,005 % des voix

    Par province

    Parti C-B AB SK MB ON QC N-B N-É ÎPE TNL TNO YK Total
         Libéral Sièges : 7 1 - 2 51 47 6 5 2 7 - - 128
         Voix (%) : 32,3 22,1 24,1 33,8 45,8 45,6 47,3 46,7 46,4 64,5 41,0 43,2 41,5
         Progressiste-conservateur Sièges : 4 14 17 10 27 8 4 7 2 - 1 1 95
         Voix (%) : 23,4 45,3 53,7 42,3 35,0 19,5 40,4 46,9 52,0 30,1 49,6 56,8 32,7
         Crédit social Sièges : 2 2 - - - 20 - - - 24
         Voix (%) : 13,3 25,8 3,9 7,0 2,0 27,3 8,6 0,1 9,4 11,9
         NPD Sièges : 9 - - 2 6 - - - - - 17
         Voix (%) : 30,3 6,5 18,2 16,7 16,2 7,1 3,7 6,4 1,6 4,2 13,2
         Libéral-travailliste Sièges : 1 1
         Voix (%) : 0,6 0,2
    Total sièges : 22 17 17 14 85 75 10 12 4 7 1 1 265
    Partis n'ayant remporté aucun siège :
         Libéral indépendant Voix (%) : 0,3 0,1 1,3 0,2
         Indépendant Voix (%) : xx 0,1 xx 0,2 xx 0,1 0,1
         Communiste Voix (%) : 0,1 0,1 0,1 0,1 xx 0,1
         PC indépendant Voix (%) : xx 0,1 xx
         Conservateur indépendant Voix (%) : xx xx
         Ouvrier indépendant Voix (%) : 0.1 xx
         Crédit social indépendant Voix (%) : xx xx
         Nationaliste Voix (%) : xx xx
         Candidat libéral des électeurs Voix (%) : xx xx
         Socialiste-travailliste Voix (%) : xx xx
    • xx - moins de 0,05 % des voix

    Sources

    Notes et références

    1. Michel Fortmann, « La politique de défense canadienne », dans Paul Painchaud (dir.), De Mackenzie King à Pierre Trudeau, 40 ans de diplomatie canadienne (1945-1985), Québec, Presses de l'Université Laval, 1988, p. 496
    2. Ibid