Armistead Maupin

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Armistead Maupin
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Armistead Maupin avec son mari Christopher Turner en 2013
Nom de naissance Armistead Jones Maupin Jr.
Naissance (79 ans)
Washington, Drapeau des États-Unis États-Unis
Activité principale
Distinctions

3 Peabody Awards dont l'un partagé

Docteur en Lettres[1]
Auteur
Langue d’écriture Anglais américain

Œuvres principales

Armistead Jones Maupin Jr., né le à Washington, est un écrivain américain célèbre pour son feuilleton Tales of the City dans le journal San Francisco Chronicle subséquemment publié en neuf romans sous le titre Les Chroniques de San Francisco puis produit pour la télévision, et pour son engagement dans l'acceptation des homosexuels par la société.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ses parents sont Diana Jane (née Barton) et Armistead Jones Maupin - 'Armistead' et 'Maupin' étant deux noms de famille, selon une tradition du Sud des États-Unis[2]. Peu après sa naissance en 1944, sa famille s'installe à Raleigh[3] en Caroline du Nord où il vit ses premières années.

Vers ses 10 ans il découvre son aptitude à raconter des histoires en public, qui compense ses faiblesses en sport. Son père, avocat[4], lui donne une éducation conservatrice.

Il fait ses études à l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill, où il débute dans le journalisme avec le journal indépendant des étudiants de l'université The Daily Tar Heel (en). Après son diplôme en 1966, il s'inscrit pour des études de droit, qu'il abandonne un peu plus tard. Il travaille brièvement avec le très conservateur futur sénateur Jesse Helms, « pour faire plaisir à mon père, parce que quelque part je savais que j'avais ce secret qui un jour le ferait bondir hors de son élément »[4].

Il s'engage dans la marine et est affecté en Méditerranée et au Viêt Nam[3] dont plusieurs mois sur la frontière cambodgienne[4].

À son retour il travaille comme journaliste pour l'Associated Press dans un journal de Charleston, puis en 1971 pour le bureau de l'Associated Press à San Francisco. Nouvellement installé dans cette ville qu'il apprécie dès son arrivée, il quitte son travail pour cause d'ennui après cinq mois et écrit « une petite série hebdomadaire » pour le Pacific Sun, journal local, sur une femme nouvellement arrivée à San Francisco et les gens de son immeuble. En 1976, un chroniqueur du San Francisco Chronicle remarque la série et la recommande à son éditeur. Les Chroniques de San Francisco commencent cette année-là dans ce quotidien, une série dont Maupin lui-même est alors loin d'imaginer l'ampleur mondiale que va prendre son succès. Car il y mentionne établissements de bains, drogues et hommes trompant leurs femmes avec d'autres hommes ; les détails graphiques sont rares et, au début, toutes suggestions que deux hommes puissent partager un lit sont faites obliquement. Mais suggestions il y a, et surtout le ton est d'émotion, de chaleur et d'humour - prêt pour le grand public. Or dans les années 1970 mentionner publiquement l'homosexualité est pratiquement inexistant hors des cercles directement concernés et le faire avec humour est une première même dans le milieu libéral de San Francisco. Deux ans plus tard un éditeur lui demande une compilation, dont il assemble les deux premiers volumes en deux semaines. Entre-temps il déclare son homosexualité à ses parents en 1977[4].

En 1992 la BBC fait un documentaire de une heure sur lui, intitulé Armistead Maupin is a Man I Dreamt Up (« Armistead Maupin est un homme que j'ai rêvé »).

Terry Anderson, son partenaire précédent pendant 12 ans, était lui aussi un activiste du mouvement pour les droits des homosexuels[5],[6] et est co-auteur du scénario pour le film The Night Listener. Maupin a vécu avec Anderson à San Francisco et en Nouvelle-Zélande[7]. Ian McKellen est un ami et Christopher Isherwood était un guide, ami et influence en tant qu'écrivain[8],[9].

Armistead Maupin (à gauche) et son mari Christopher Turner au Festival du film de Sundance, 2006

Maupin est marié à Christopher Turner, un concepteur de sites internet et photographe rencontré sur un site de rencontres sur internet. Il l'a ensuite « poursuivi sur le Castro (une rue de San Francisco), lui disant, « Didn’t I see you on Daddyhunt.com? » (« ne vous ai-je pas vu sur Daddyhunt.com ? »)[10],[11]. Maupin et Turner se sont mariés à Vancouver, Colombie Britannique, Canada, le , quoique Maupin dit qu'ils se sont mutuellement appelés « mari » pendant les deux années précédentes[12].

En 2019, il s'installe à Londres [13] pour fuir l'Amérique de Trump [14].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Les Chroniques de San Francisco mettent en scène des habitants de la ville caractérisés par le souci de vivre librement leurs passions, leurs amours, leurs sexualités. Les Chroniques de San Francisco deviennent rapidement un classique de la littérature gay et sont ultérieurement publiées en plusieurs romans, suivis par une série télévisée à succès.

Maupin a également publié d'autres romans, dont Maybe the Moon et Une voix dans la nuit. Maybe The Moon (1992) se présente sous la forme d'un journal intime, celui d'une actrice de petite taille à Hollywood. Son destin tragique et la façon dont elle décrit le « show business » en font un roman poignant. L'actrice qui a inspiré ce roman est celle qui a joué quelques scènes de E.T. l'extra-terrestre et Maupin en profite pour décrire ce qu'il estime être l'attitude déplorable du réalisateur de ce film envers l'actrice de petite taille.

Une voix dans la nuit (2000) conte l'histoire d'une amitié téléphonique entre un écrivain à succès et un enfant de 13 ans atteint du SIDA, victime de pédophiles et ayant écrit son autobiographie ; mais le doute s'élève quand il s'agit de publier cette dernière : est-ce l'ouvrage d'un tel enfant, ou l'invention littéraire d'une jeune femme qui veut manipuler le monde de l'édition[15] ?

Michael Tolliver lives est sorti le aux États-Unis et sa traduction en français, intitulée Michael Tolliver est vivant, est sortie le . Michael Tolliver est l'un des principaux personnages des Chroniques de San Francisco. Dans les remerciements, à la fin du livre, Maupin remercie entre autres l'acteur homosexuel Ian McKellen, le réalisateur John Cameron Mitchell, réalisateur de Hedwig and the Angry Inch et de Shortbus ainsi que Laura Linney qui jouait le rôle de Mary Ann Singleton dans la série TV Tales of the City.

Le huitième volume des Chroniques de San Francisco intitulé Mary Ann in Autumn est publié en aux États-Unis et au Canada. Sa traduction en français, intitulée Mary Ann en automne, paraît en France le .

Le paraît aux États-Unis The Days of Anna Madrigal, neuvième tome des Chroniques, et le est édité la traduction français sous le titre Anna Madrigal.

Chroniques de San Francisco[modifier | modifier le code]

  1. Chroniques de San Francisco, Passage du Marais, 1994 ((en) Tales of the City, 1978)
  2. Nouvelles Chroniques de San Francisco, Passage du Marais, 1995 ((en) More Tales of the City, 1980)
  3. Autres Chroniques de San Francisco, Passage du Marais, 1996 ((en) Further Tales of the City, 1982)
  4. Babycakes, Passage du Marais, 1997 ((en) Babycakes, 1984)
  5. D'un bord à l'autre, Passage du Marais, 1997 ((en) Significant Others, 1987)
  6. Bye-bye Barbary Lane, Passage du Marais, 1998 ((en) Sure of You, 1989)
  7. Michael Tolliver est vivant, Éditions de l'Olivier, 2008 ((en) Michael Tolliver Lives, 2007)
  8. Mary Ann en automne, Éditions de l'Olivier, 2011 ((en) Mary Ann in Autumn, 2010)
  9. Anna Madrigal, Éditions de l'Olivier, 2015 ((en) The Days of Anna Madrigal, 2014)

Romans faisant réapparaître quelques personnages des Chroniques de San Francisco comme personnages secondaires[modifier | modifier le code]

Mémoires[modifier | modifier le code]

Honneurs[modifier | modifier le code]

Armistead Maupin reçoit un doctorat en Lettres, diplôme honoraire de l'université de Californie du Nord remis le dernier week-end de novembre 2014 lors des cérémonies de début d'année académique (29-30 nov.)[1].

Au début des années 2000, un sequoia est planté en son nom dans le AIDS Memorial Grove du Golden Gate Park de San Francisco, pour honorer son incessant soutien aux homosexuels[6].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Adaptation à la télévision[modifier | modifier le code]

Documentaire[modifier | modifier le code]

  • 2010 : Rock Hudson, beau ténébreux (All. diffusé sur Arte le 2010/10/10), un documentaire réalisé par Andrew Davies et André Schäfer sur Rock Hudson, montre Armistead Maupin évoquant sa relation avec la star.
  • 2017 : The Untold Tales Of Armistead Maupin (diffusé sur Netflix), un documentaire réalisé par Jennifer M. Kroot, raconte la vie d'Armistead Maupin, avec de nombreux témoignages dont ceux de Laura Linney (Marie Ann Singleton dans l'adaptation télévision des Chroniques), Olympia Dukakis (qui interprétait Anna Madrigal), Sir Ian McKellen, Jonathan Groff (acteur gay jouant le personnage principal de la série Looking).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Armistead Maupin, UNC and Campus Y alumni, receives honorary degree. Sur campus-y.unc.edu. 05 décembre 2014.
  2. (en) Leilani Labong. Author Armistead Maupin cleans out the closets. Sur armisteadmaupin.com. 02 juin 2007.
  3. a et b Armistead Maupin in conversation with K.M. Soehnlein. Sur sfpl.org (site de la Bibliothèque municipale de San Francisco).
  4. a b c et d Tales of the City
  5. (en) How Armistead Maupin’s remarks at closing ceremony of #GayGames IV foretold the conclusion of Tales of the City. Remarques à la cérémonie de clôture des Gay Games IV au Yankee Stadium, June 25, 1994. Sur gaygames.org.
  6. a et b Armistead Maupin au National AIDS Memorial Grove dans le Golden Gate Park de San Francisco.
  7. (en) Audio interview about Maupin's New Zealand home. Sur web.archive.org, 3 août 2004.
  8. (en) The First Couple: Don Bachardy and Christopher Isherwood. Armistead Maupin interviews Christopher Isherwood pour The Village Voice, vol. 30, no 16.
  9. (en) Foreword to The Isherwood Century (Introduction au 'siècle d'Isherwood'). Sur Web.archive.org, 5 mars 2006.
  10. (en) Tom Beer. Armistead Maupin: The quick-witted author mined his own experience for The Night Listener, interview. Sur timeoutny.com. 03 août 2006.
  11. (en) Christopher Turner. Five Questions for Christopher Turner: Daddy-hunt site entrepreneur knows of which he posts. San Francisco Chronicle, 17 juin 2007.
  12. (en) Kemble Scott. Armistead Maupin’s Family Ties (archive). Publishers Weekly, 23 avril 2007.
  13. (en) Prudence Ivey, « Armistead Maupin’s guide to the south-west London area he calls home », sur Evening Standard, (consulté le )
  14. « Mémoires d'Armistead Maupin: le chemin jusqu'à soi-même », sur La Presse, (consulté le )
  15. Une voix dans la nuit.
  16. (en) Armistead Maupin . Sur imdb.com.
  17. (en) Armistead Maupin – The Night Listener: Product Features. Sur dealtime.com.
  18. It’s here and it’s queer!. Sur bbc.co.uk. 27 novembre 2014.
  19. (en) David Ward. Chronicler of San Francisco wins best gay read award. Dans The Guardian, 11 mai 2006.
  20. (en) Sue Gilmore. Maupin Up for Another Award. Dans San Jose Mercury News. 05 août 2007.

Liens externes[modifier | modifier le code]