Saint-Blaise (Neuchâtel)

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Saint-Blaise
Saint-Blaise (Neuchâtel)
L'église.
Blason de Saint-Blaise
Armoiries
Saint-Blaise (Neuchâtel)
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Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Neuchâtel Neuchâtel
Région Littoral
NPA 2072
No OFS 6459
Démographie
Gentilé Saintblaisois[1]
Population
permanente
3 284 hab. (31 décembre 2022)
Densité 370 hab./km2
Langue Français
Géographie
Coordonnées 47° 00′ 55″ nord, 6° 59′ 10″ est
Altitude 642 m
Min. 428 m
Max. 1 119 m
Superficie 8,87 km2
Localisation
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Saint-Blaise
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Saint-Blaise
Liens
Site web www.saint-blaise.ch
Sources
Référence population suisse[2]
Référence superficie suisse[3]

Saint-Blaise est une commune suisse du canton de Neuchâtel, située dans la région Littoral. Elle est située entre le pied du Jura et le lac de Neuchâtel, à son extrémité est.

Ruau, un ruisseau

Aujourd'hui essentiellement résidentielle, la commune garde toutefois une vocation viti-vinicole, largement reconnue, et même agricole depuis la fusion avec les hameaux de Voëns et du Maley en 1888. Le vieux village présente un intérêt historique évident. En bonne partie piéton, le cœur de Saint-Blaise abrite des maisons des XVIe et XVIIe siècles aux portes et fenêtres sculptées ainsi qu'un moulin remis en état de marche en 1974 et entièrement rénové en 2003. Les moulins font partie intégrante de l'histoire du lieu, le développement des constructions s'étant fait au fil des siècles sur les bords du Ruau, un ruisseau se situant entièrement sur le territoire communal, de sa source à son exutoire dans le lac.

Géographie[modifier | modifier le code]

Selon l'Office fédéral de la statistique, Saint-Blaise mesure 8,87 km2[3]. 20,8 % de cette superficie correspond à des surfaces d'habitat ou d'infrastructure, 26,0 % à des surfaces agricoles, 52,4 % à des surfaces boisées et 0,8 % à des surfaces improductives.

La commune est limitrophe des communes de Cressier, Cornaux, La Tène (composée des localités de Thielle-Wavre et Marin-Epagnier), Hauterive et Neuchâtel.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le territoire de Saint-Blaise est habité depuis plus de 5000 ans. Des sites lacustres découverts sur la commune ont montré qu'entre l'âge de pierre et l'âge du bronze, soit plusieurs millénaires, une population sédentaire a vécu là. Les Romains, en construisant une voie de communication au nord du lac, la Vy d'Etra, ont laissé une trace encore visible de leur passage, en effet, en nous y promenant, nous remarquons des traces laissés par les chars. Jusqu'au XIIIe siècle, Saint-Blaise portait le nom de Arens ou Arinis qui signifierait « sablonneux ». La partie basse du village prit alors le nom du saint patron de l'église locale et devint Saint-Blaise, alors que le haut continua de s'appeler Arens. On trouve la première mention d'un moulin à Arens en 1192. La localité, séparée en deux quartiers, le haut et le bas avait comme trait d'union son ruisseau, alimentant les moulins, foules, battoirs et scieries construits sur son cours. Ces activités artisanales ont persisté au moins jusqu'au XIXe siècle puisqu'on comptait alors encore quatre moulins en activité. Une filature fut remplacée par une scierie de marbre à la fin du siècle. Au XVIIIe siècle, la production d'indiennes, en plein développement dans tout le canton, se développa à Saint-Blaise comme ailleurs, en même temps que des ateliers de dentelles. La production dura quelques dizaines d'années avant que les habitants ne retournent à leurs vignes et leurs jardins.

Comme la plupart des communes, Saint-Blaise ne bénéficiait pas d'un règlement règlant les dépenses et les revenus de la communauté. Au milieu du XVIe siècle, la commune connut des difficultés de gestion. Hugo Virechaulx, notaire et citoyen de Saint-Blaise établit le des registres communaux afin de répertorier et réglementer les finances. En 1615, Jean Cordier, suivant l'exemple de M. Virechaulx, rédigea le premier règlement de la communauté.

Saint-Blaise a fait partie de la juridiction de la Châtelennie de Thielle jusqu'à sa suppression en 1848. Le village était le lieu de prestation de serments entre le prince régnant et son peuple. La Révolution française ayant secoué les esprits, on trouve trace en 1793 d'une interdiction de porter le bonnet rouge (symbole des révolutionnaires) et de planter des arbres de liberté. Le citoyen qui se rendrait coupable de ces faits serait privé de ses avantages et rayé des listes de citoyens.

L'éducation des enfants de Saint-Blaise a subi de nombreuses modifications au cours du temps. La religion y tient une grande place puisque la première école, de 1548 à 1660, fut une école de paroisse, réunissant les enfants de Saint-Blaise, Marin, Hauterive et La Coudre. La scission de la paroisse des quatre communes vit la création de l'école réservée aux enfants de Saint-Blaise et Marin qui dura seulement 19 ans, jusqu'au retrait de Marin en 1679. L'école occupa alors divers bâtiments, dont l'ancienne auberge appelée l'hôtel communal, jusqu'à l'inauguration en 1896 de l'actuel établissement.

Vue aérienne (1970).
Gare (Lac) de St-Blaise.

Au cours des XIXe et XXe siècles, la physionomie de la commune va profondément changer. La première correction des eaux du Jura et la construction de la ligne ferroviaire Neuchâtel-Bienne contribueront au développement de la partie basse de la commune. Aujourd'hui encore, il est très facile de voir jusqu'où allait le lac ; en effet, certains bâtiments possèdent encore un anneau qui servait à l'amarrage des bateaux. Puis la seconde correction du niveau du lac amènera au village de nouveaux terrains gagnés sur le lac. Sur ces terrains auront lieu la construction de l'autoroute A5 qui permettra un réaménagement complet des rives ainsi que le passage de la ligne Neuchâtel-Berne, dotant ainsi le village de deux gares. Grâce au réaménagement des rives, un port de plaisance et des espaces de détente ont été créés. Aujourd'hui, ils sont très prisés par la population et les gens de passage dans la région. Enfin, le développement de Neuchâtel et de Marin, situés à l'ouest et à l'est de Saint-Blaise, ont amené la densification de l'habitat des communes riveraines et les vignobles au nord de la commune ont peu à peu été remplacés par des nouveaux quartiers résidentiels.

Le 26 novembre 2023, les habitants acceptent, à 67 %, de fusionner avec les communes d'Enges, Hauterive et La Tène afin de créer la nouvelle commune de Laténa. La fusion sera effective au [4].

Industrie[modifier | modifier le code]

Au début du XXe siècle, Saint-Blaise était connu pour son industrie automobile Martini. Les deux frères Adolf et Max von Martini, fils de Friedrich (d'origine hongroise, qui a créé à Frauenfeld une fabrique de boulons et de culasses de fusils) se lancent dans la fabrication automobile et s'installent à Saint-Blaise, leur personnel spécialisé étant essentiellement francophone. Leur entreprise se développe rapidement, au point de produire 100 voitures en 1903. La Martini 14 CV est devenue célèbre pour son ascension aux Rochers-de-Naye le 5 octobre 1903. En 1919, l'entreprise est la plus grande fabrique de Suisse, employant jusqu'à 450 personnes en 1919. Toutefois, en raison de la concurrence étrangère, Martini fait faillite en 1934[5],[6].

Population et société[modifier | modifier le code]

Gentilé et surnoms[modifier | modifier le code]

Les habitants de la commune se nomment les Saintblaisois[7] ou Saint-Blaisois (quelquefois les Saint-Blaisiens)[8].

Ils sont surnommés les « Loqueux »[9] (lé Léquia en patois neuchâtelois), nom qui vient du Loclat[8], dont la légende veut qu'il n'ait pas de fond[10]. On les surnomme aussi les « Calabrais » ou les « Peaux-Rouges »[7].

Les habitants de Voëns sont surnommés les Voyous[11].

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution de la population[modifier | modifier le code]

Saint-Blaise compte 3 284 habitants au 31 décembre 2022 pour une densité de population de 370 hab/km2[2]. Sur la période 2010-2019, sa population a augmenté de 3,9 % (canton : 2,6 % ; Suisse : 9,4 %)[3].

Évolution de la population de Saint-Blaise entre 1850 et 2020[12],[2]

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

En 2020, le taux de personnes de moins de 30 ans s'élève à 31,4 %, au-dessous de la valeur cantonale (33,2 %). Le taux de personnes de plus de 60 ans est quant à lui de 27,8 %, alors qu'il est de 25,3 % au niveau cantonal[13].

La même année, la commune compte 1 607 hommes pour 1 651 femmes, soit un taux de 48,9 % d'hommes, supérieur à celui du canton (48,8 %)[13].

Pyramide des âges de Saint-Blaise en 2020 (%)[13]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,6 
90 ans ou +
1,6 
9,0 
75 à 89 ans
11,5 
16,2 
60 à 74 ans
16,6 
21,7 
45 à 59 ans
23,1 
18,4 
30 à 44 ans
18,5 
16,8 
15 à 29 ans
15,6 
17,4 
- de 14 ans
13,0 
Pyramide des âges dans le canton de Neuchâtel en 2020 (%)[13]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,6 
90 ans ou +
1,7 
7,2 
75 à 89 ans
9,9 
15,1 
60 à 74 ans
16,0 
22,1 
45 à 59 ans
21,4 
20,1 
30 à 44 ans
19,4 
18,9 
15 à 29 ans
17,0 
15,9 
- de 14 ans
14,5 

Monuments[modifier | modifier le code]

  • Histoire d'eau et de pierres

Au cœur du village, blotties autour du Temple, les maisons ont revêtu leur robe jaune de pierre d'Hauterive. C'est en empruntant un pittoresque chemin au bruit du Ruau, le petit ruisseau qui traverse le village de haut en bas, et de sa roue que vous découvrirez ce bel endroit !

Vue aérienne (1950).
  • Le Temple

Il est bâti sur une ancienne chapelle de l'époque carolingienne. Il a été reconstruit au XVe siècle. De style gothique, avec ses lignes pures et ses vitraux d'Edmond Bille, il est un des plus beaux sanctuaires du Pays de Neuchâtel. Au cœur de la localité, l'église a un clocher-porche accessible par un portail orné de feuilles épineuses sculptées dans la pierre (1516).

  • La Roue du Moulin

Si pendant plusieurs siècles, on pouvait trouver plusieurs moulins le long du cours d'eau traversant le village de Saint-Blaise, aucun d'entre eux n'est encore en activité aujourd'hui. Cependant, en souvenir de cette époque, une nouvelle roue fut réinstallée en 1979 au cœur du village, éveillant la curiosité. Ce bâtiment a fait l'objet d'une restauration complète en 2003.

  • L'Hôtel communal

Cette maison fut, à l'origine, une propriété privée. Construite en 1694 par Béat Fischer de Berne, fondateur des postes bernoises, elle est une réplique, en plus petit, du château de Reichenbach situé près de Berne. Elle fut, avant d'appartenir à la commune, une belle maison de campagne, ainsi qu'un pensionnat de jeunes gens. Ce bâtiment a fait l'objet d'une restauration complète en 1998.

  • Maison de la Dîme

Cette dernière fut construite en 1581. Il s'agit d'une remarquable maison de la Renaissance avec de bonnes caves, elle a connu une importante restauration en 1988-1989.

  • La Maison Neuve

Ce remarquable édifice construit en 1660 est flanqué d'une tour escalier carrée et d'une pittoresque galerie couverte. À l'intérieur, une magnifique chambre boisée avec un plafond à caissons et un buffet-crédence sculptés. La cuisine contient un grand four à pain circulaire et une belle aiguière.

  • Le Chemin du Diable

Ce chemin est en fait une ancienne voie romaine empierrée où les roues des chars ont tracé de profondes ornières encore visibles aujourd'hui. Cette voie était un embranchement de la Vy d'Etra pour rejoindre Aventicum.

  • L'Hôtel du Cheval-Blanc

Cet hôtel est classé monument historique par la Confédération suisse. Cette bâtisse datant du XIIIe siècle a été construite par Nicolas Von Grafenried, un bourgeois de la ville de Berne voulant posséder une résidence secondaire. Sur la façade côté sud se trouve un anneau qui servait à amarrer les bateaux lorsque le Lac arrivait jusqu'à cet endroit. Aujourd'hui ce bâtiment est un hôtel de 12 chambres.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « saint-blaise.ch/nom-habitants »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  2. a b et c « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  3. a b et c « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
  4. Radio Télévision Neuchâtel, « La commune fusionnée de Laténa verra le jour » Accès libre, sur www.rtn.ch, (consulté le )
  5. Michel Bory, « Quand la Suisse produit de belles cylindrées », Passé simple, no 66,‎ , p. 25-27
  6. Raynald G. Friedli, Automobiles Martini, Saint-Blaise,
  7. a et b « La commune en bref - Saint-Blaise », sur www.saint-blaise.ch (consulté le )
  8. a et b Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 116
  9. « Saint-Blaise et ses habitants les Saint-Blaisois, Saint-Blaisoises », sur habitants.ch (consulté le ).
  10. Philippe Godet, « Le "petit lac" ou "Localt" de Saint-Blaise », Le gouvernail, vol. 39, no 3,‎ , p. 1-2 (lire en ligne [PDF]).
  11. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 144
  12. « Évolution de la population des communes 1850-2000 » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique, (consulté le ).
  13. a b c et d « Population résidante permanente et non permanente selon les niveaux géographiques institutionnels, la nationalité (catégorie), le lieu de naissance, le sexe et la classe d'âge » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).