Vertu théologale

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Vertus théologales
Image illustrative de l’article Vertu théologale
Peinture réalisée par Giulio Clovio au XVIe siècle

Définition Dans la théologie chrétienne, les vertus théologales sont au nombre de trois : la foi, l'espérance et la charité.

Une vertu théologale est, selon la théologie chrétienne, une vertu qui doit guider les hommes et les femmes, formant humanité, dans leur rapport au monde et à Dieu. Elles sont au nombre de trois : la foi, l'espérance et la charité. Leur source, dans le Nouveau Testament, se trouve dans la Première épître aux Corinthiens de Paul. Avec les quatre vertus cardinales, elles forment les vertus catholiques.

Présentation des trois vertus[modifier | modifier le code]

Par « théologale », il faut entendre : « ayant Dieu pour objet ». Ces vertus disposent les hommes et les femmes à vivre en relation avec Dieu. Au ciel, seule la charité subsistera, sous la forme de la vision directe de Dieu. Elles adaptent les facultés de l’humanité à la participation de la nature divine, et elles sont dites surnaturelles en ce qu'elles sont fondées sur la grâce.

Les vertus théologales sont au nombre de trois :

  • la foi, la disposition à croire aux vérités révélées ;
  • l'espérance, la disposition à espérer la béatitude ;
  • la charité, aussi dite amour puisque c'est l'amour de Dieu, de soi-même et de son prochain pour l’amour de Dieu.

Ce groupe tire son origine d'un passage de la Première épître aux Corinthiens de Paul de Tarse (1 Co 13,13) : « Maintenant donc, ces trois-là demeurent, la foi (pistis), l’espérance (helpis) et l’amour (ou : charité, agapè) mais l’amour est le plus grand ».

Le Mariage mystique de saint François d'Assise avec les trois vertus théologales, par Sassetta, v. 1450.

Ces vertus sont infusées par Dieu dans l’âme des fidèles pour les rendre capables d’agir comme ses enfants et de mériter la vie éternelle. Elles sont le gage de la présence et de l’action du Saint Esprit dans les facultés de l’être humain.

L’Église catholique définit ainsi la foi : « La foi est la vertu théologale par laquelle nous croyons en Dieu et à tout ce qu’Il nous a dit et révélé, et que la Sainte Église nous propose à croire, parce qu’Il est la vérité même. Par la foi « l’homme s’en remet tout entier librement à Dieu » (DV 5). C’est pourquoi le croyant cherche à connaître et à faire la volonté de Dieu. « Le juste vivra de la foi » (Rm 1,17). La foi vivante « agit par la charité » (Ga 5,6). »[1] Ainsi, la foi peut être définie non pas comme une information théorique sur Dieu, mais comme une relation que la personne accepte d'établir avec Dieu.

Le catéchisme décrit ainsi l’espérance : « L’espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons comme notre bonheur le Royaume des cieux et la Vie éternelle, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en prenant appui, non sur nos forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit. « Gardons indéfectible la confession de l’espérance, car celui qui a promis est fidèle » (He 10,23). « Cet Esprit, il l’a répandu sur nous à profusion, par Jésus Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par la grâce du Christ, nous obtenions en espérance l’héritage de la vie éternelle » (Tt 3,6-7). »[1].

Le catéchisme décrit ainsi l'amour ou charité :« La charité est la vertu théologale par laquelle nous aimons Dieu par-dessus toute chose pour Lui-même, et notre prochain comme nous-mêmes pour l’amour de Dieu. »[1] L'être humain aime, par la découverte d'être aimé en premier par Dieu.

Vertus théologales et vertus cardinales[modifier | modifier le code]

Les vertus humaines s'enracinent dans les vertus théologales, qui les rendent plus parfaites.

Les trois vertus théologales complètent le groupe de quatre vertus cardinales, humaines (prudence, tempérance, force et justice). Leur ensemble est parfois appelé celui des sept vertus.

Le groupe des quatre vertus cardinales, qui reçoit ce nom au Moyen Âge, existe déjà chez les philosophes grecs, dans le judaïsme hellénisé et chez les Pères de l'Église.

Les vertus humaines (cardinales) s’enracinent dans les vertus théologales car celles-ci se réfèrent directement à Dieu. Elles ont Dieu Un et Trine pour origine, pour motif et pour objet.

Les vertus théologales dans le monde[modifier | modifier le code]

En Russie, ces trois vertus théologales sont associées à trois prénoms féminins : Véra, Nadejda, Lioubov (littéralement : Foi, Espoir, Amour), et la fête de Véra, Nadejda, Lioubov et leur mère Sophia et est célébrée le .

Dans le baptême arménien les vertus théologales sont demandées par le prêtre trois fois au parrain après la question « que demande cet enfant », ce dernier répond havatq, huys, ser et rajoute mkrtutyun (le baptême).

Représentation dans les arts[modifier | modifier le code]

Attributs des vertus théologales[modifier | modifier le code]

Dans les œuvres d'art du Moyen Âge, de la Renaissance et jusqu'au XIXe siècle, les vertus sont généralement représentées sous les traits de femmes. Toutefois, à la Renaissance, la peinture de Raphaël connue sous le nom de Vertus cardinales et théologales, les représente par trois anges, tandis qu'il représente les vertus cardinales sous les traits de femmes. Cette représentation où les vertus sont représentées par des anges, se retrouve également sur la sculpture du XVIIIe siècle réalisée par Laurent Delvaux, en image ci-dessous.

Les représentations sont toujours allégoriques, et ce sont les attributs qui permettent de reconnaitre l'une ou l'autre des vertus. Ainsi, l'allégorie de la foi est souvent représentée par une femme tenant un livre (contenant la doctrine chrétienne), un ostensoir (contenant l'hostie consacrée), un calice, une croix tréflée ou une colombe. L'allégorie de l'espérance est souvent représentée par une ancre qui symbolise la fermeté dans la tempête, même invisible ou bien une barque. Et enfin, pour représenter l'allégorie de la charité, il s'agit le plus souvent d'une femme ou d'un ange, les bras ouverts, avec des enfants accueillis ou nourris ce qui expliquer la poitrine féminine souvent dénudée, en tout ou partie, avec au moins un nourrisson pas loin, et parfois, un cœur enflammé.

Les vertus théologales au cinéma[modifier | modifier le code]

Le cinéaste québécois Bernard Émond a réalisé une trilogie de films sur les vertus théologales.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Benoît XVI et son successeur François ont consacré une trilogie d'encycliques aux vertus théologales : Deus caritas est (sur la charité) et Spe salvi (sur l'espérance) promulguées par le pape Benoît XVI ; Lumen fidei (sur la foi) promulguée par le pape François, mais rédigée en partie par Benoît XVI.
  • Delhaye Philippe 1956, Rencontre de Dieu et de l’homme, Tournai, Belgique, Desclée.
  • Jeanguenin Gilles 2011, Foi, espérance, charité: les vertus théologales selon saint François de Sales, Paris, France, Éd. de l’Emmanuel, 123 p.
  • Lassus Alain de 2009, Les vertus théologales: foi, espérance, charité, Paris, France, 167 p.
  • Josef Pieper: Lieben, hoffen, glauben. Kösel, München 1986, (ISBN 3-466-40168-2).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]