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Article en cours de modif: Antonius Félix

Promptuarii Iconum Insigniorum
Antonius Felix par Guillaume Rouillé

Antonius Felix selon tacite mais appelé Claudius Felix par Flavius Josèphe est un procurateur de Judée à l'identité imprécise et dont les dates de fonction sont incertaines. Il est toutefois admis que celle-ci se termine en 58 - 60. D'après Tacite, Antonius Felix a été procurateur de Samarie à l'époque où Ventidius Cumanus était procurateur de Galilée, celui-ci étant donné par Flavius Josèphe comme procurateur de la province romaine de Judée dont faisait partie la Samarie d'environ 48 à 52, Claudius Felix lui succédant. Si les informations de Josèphe sont exactes, il aurait été gouverneur de la Judée pendant 6 à 8 ans. Toutefois, l'erreur de Josèphe sur son nom vient peut-être du fait qu'il y a eu deux procurateurs successifs appelés Felix: Claudius Felix, puis Antonius Felix qui aurait été précédemment procurateur de Galilée comme l'indique Tacite.

Son nom[modifier | modifier le code]

Il est appelé Antonius Felix par Tacite et Claudius Felix par Flavius Josèphe. Les Actes des Apôtres et Eusèbe de Césarée l'appellent seulement Felix. Antonius Felix signifierait que comme son frère Pallas, il est un esclave affranchi de la mère de l'empereur romain Claude, Antonia Minor[1],[2]. Son tria nomina serait logiquement Marcus Antonius Felix. Certains critiques ont supposé qu'en l'appelant Claudius Felix, Flavius Josèphe le considère comme affranchi de Claude[3],[4]. Pour Christian Settipani, la question de savoir s'il s'appelait Antonius Felix ou Claudius Felix n'est toujours pas tranchée[5]. Suidas appelle un procurateur de Judée Claudius Felix[6]. Un préfet d'Egypte est appelé dans des inscriptions: Tiberius Claudius Felix. Il est en poste au début de l'année 55. Il a un affranchi appelé Epaphrodite qui pourrait être Epaphodite de Chéronée. Selon Suidas, ce dernier était un affranchi d'un préfet d'Egypte qu'il appelle Modestus[7]. Il est remplacé en 55 par Tiberius Claudius Balbilus. Il est possible qu'il ait été nommé à ce moment là comme procurateur de Judée. Antonius Felix après avoir été procurateur de Samarie ainsi que l'indique Tacite l'aurait remplacé comme Procurateur de Judée vers 57/58.

La différence entre Tacite pour qui Antonius Felix était procureur de Samarie pendant que Cumanus était procurateur de Galilée conduit les critiques à penser qu'Antonius Felix a d'abord été procurateur de Samarie avant de devenir procurateur de Judée. Il est possible que dans cette période le procurateur de Judée ait été Tiberius Claudius Felix et qu'Antonius Felix lui ait succédé à ce poste. Ces deux Felix successifs expliquerait la confusion de Flavius Josèphe.

POV de Steve Mason[modifier | modifier le code]

Antonius Félix selon Tacite (Hist. 5.9), Claudius Felix selon les manuscrits de Josèphe en Ant. 20,137. L'Epitome a ici : "Claudius envoya Felix" (voir Schürer-Vermes 1.460 n 19; but Kokkinos 1990). Felix était le frère de Marcus Antonius Pallas, l'affranchi influent d'Antonia, la mère de Claudius. Pallas a servi comme secrétaire financier de l'empereur Claude (a rationibus) et semble avoir joué un rôle majeur dans les affaires de la cour impériale (Suétone, Claud 28-9;. Tacite, Ann 12.53.). Bien qu'il - et parce-qu'il - a eu l'honneur exceptionnel pour un affranchi de recevoir l'insigne d'un haut magistrat (celle de préteur: Pline, Ep 8,6), Pallas s'est créé de nombreux ennemis aristocratiques: Pline l'appelait un «scélérat pourri et sale» (Pline , Ep. 7.29). Il a ensuite été mis à mort par Neron. Vers la fin des Antiquités judaïques, Josèphe a introduit Felix comme le frère de ce fonctionnaire notoire, en supposant évidemment un public qui connaît le nom de Pallas: Ant. 20,137., correspondant à la description de Felix par Tacite comme un homme qui, «pratiquait toutes sortes de cruauté et de luxure, qui a exercé le pouvoir royal avec les instincts d'un esclave» (Hist. 5.9), Josèphe a d'abord décrit la convoitise de l'affranchi réussie pour la princesse de Judée Drusilla (fille d'Agrippa I et sœur d'Agrippa II), déjà mariée mais toujours adolescente, ce qui l'a amenée à "violer les lois ancestrales» et à épouser ce Gentil (Ant. 20,143 à 44). C'est sous le gouvernement de Felix, selon Josèphe, que la vie politique de Judée s'est fortement détériorée. La décision du gouverneur de faire le mal l'a conduit à introduire des assassins armés de couteaux (sicaires) dans la ville et d'assassiner l'ancien grand prêtre Jonathan (20,162 à 64). Il a ainsi ouvert la boîte de Pandore, qu'il ne pouvait pas refermer bien qu'il ait agressivement essayé d'éradiquer les militants radicaux et religieux (20.167-72). Il a également pris parti arbitrairement pour les habitants syriens de Césarée Maritime contre les Judéens (20.173-78), créant de nouvelles tensions. Cf. Guerre de 2,247 à 70 et Krieger 1994 141-71. Les dates du mandat de Felix comme procurateur sont incertaines et dépendent d'un grand nombre de variables (voir Schürer-Vermes 1,460 n. 17, n 465-66. n.42). La plupart des chercheurs postulent 52 ou 53 CE pour sa première année, bien que la question est compliquée par la description confiante de Tacite (Ann. 12.54), non mise en parallèle avec Josèphe, d'un partage antérieur du pouvoir sur la Samarie et la Judée (Galilée) par Felix et Cumanus. Les estimations pour l'année de son rappel vont de 54 à 61 CE, avec le point de vue majoritaire favorisant 59 ou 60. Kokkinos (1998: 385-86) fait un cas de la monnaie pour 58 CE.

Éléments de biographie[modifier | modifier le code]

Antonius Felix est le frère de Pallas, et comme ce dernier un esclave affranchi de la mère de l'empereur romain Claude, Antonia Minor[1],[8], dont il prend le nom.

Tacite, indique que son frère Pallas était un des descendants de la famille royale d'Arcadie (Grèce)[9]. Celui-ci est secrétaire du trésor durant les règnes des empereurs Claude et Néron et l'un des hommes les plus riches et les plus influents à l'époque de Claude. Protégé par son frère, Felix devient un des favoris de l'empereur, qui lui confie le commandement de cohortes[10], puis le nomme procurateur de la province romaine de Judée[11].

Situation de la Palestine à la nomination de Felix[modifier | modifier le code]

Judée, Galilée et Samarie au Ier siècle

Selon Flavius Josèphe, Felix devient gouverneur de Judée en 52[12], succédant à Ventidius Cumanus[13],[12] qui gouvernait la province depuis 47 ou 48[14]. Toutefois d'après Tacite, il aurait été dans un premier temps, procurateur des régions de Judée et de Samarie, pendant que Cumanus gouvernait encore la Galilée[15]. Selon E. Mary Smallwood, à la suite des importants affrontements qui se produisent entre Juifs et Samaritains (à partir de Pessah 51[16]), qui virent à une quasi guerre, confronté aux plaintes des deux parties et notamment aux plaintes des autorités juives contre Cumanus, le légat de Syrie, Ummidius Quadratus (en) aurait détaché provisoirement la Samarie du reste de la province et celle-ci aurait été confiée à Felix, le temps de faire une enquête complète[17]. Cette situation de guerre entre Juifs et Samaritains intervient après le meurtre de pèlerins[16] dont un important Galiléen[18], attaqués et tués près de Djenin.

« Là-dessus une foule considérable accourut de Galilée pour livrer bataille aux Samaritains ; les notables du pays vinrent trouver Cumanus et le supplièrent, s'il voulait prévenir un malheur irréparable, de se rendre en Galilée pour punir les auteurs du meurtre : seul moyen. disaient-ils, de disperser la multitude avant qu’on en vînt aux coups. Mais Cumanus, ajournant leur requête à la suite des affaires en cours, renvoya les suppliants sans aucune satisfaction[19]. »

Mais Cumanus s'est laissé acheter par les meurtriers et refuse de prendre la défense des Juifs[20].

À l'annonce du meurtre de ce personnage, « la plèbe » des juifs abandonnent les fêtes de pessah à Jérusalem et se précipitent vers Samarie « sans généraux, sans écouter aucun des magistrats qui essayaient de les retenir[21]. »

« Les brigands et les factieux avaient pour chefs Eléazar, fils de Dinæos, et Alexandre, qui, attaquant les cantons limitrophes du district d’Acrabatène (au sud-est de Sichem), massacrèrent les habitants sans distinction d'âge et incendièrent les bourgades[22]. »

Toutefois, Cumanus le gouverneur ne semble pas vouloir punir les coupables. Une partie de la foule se joint donc au groupe d'Eléazar, fils de Damniaos qui selon Flavius Josèphe, vivait depuis quelque temps de façon indépendante « au désert ». Ils ravagent quelques villes et cantons limitophes de l'Acrabatène, ce qui contraint Cumanus à intervenir avec l'aile de la cavalerie de Sébaste, toutefois il ne parvient pas à réduire la révolte et Tacite dit même que les forces romaines ont été vaincues. Les exhortations des chefs juifs n'y font rien, ils ont beau supplier le peuple de ne pas déclencher une guerre pour « le meurtre d'une seule personne », une partie du peuple les écoute, mais une bonne partie s'y refuse et un grand nombre rejoint même les « brigands » d'Eléazar. Les autorités samaritaines et juives saisissent chacune de leur côté, Immanus Quadratus, le gouverneur de la province romaine de Syrie pour lui demander justice. Celui-ci entend les deux parties et fait mettre en croix les révoltés juifs, dont des « hauts personnages » que Cumanus avaient fait prisonnier, puis il se rend à Lydda et fait décapiter 18 Juifs dont il savait qu'ils avaient participé aux combats. Les affrontements semblent durer ainsi pendant un an (52 – 53) et l'affaire se termine devant l'empereur où comparaissent à la fois Cumanus et le grand-prêtre en exercice Ananias de Zébédée ainsi que son fils Jonathan (et Anan), capitaine du Temple, ainsi que « deux autres personnes de marque ». Selon Flavius Josèphe, le grand-prêtre et ses co-accusés ne doivent la vie sauve qu'à l'intervention du futur Agrippa II qui fait plaider leur cause par l'intermédiaire de l'impératrice Agrippine.

Cumanus est exilé pour ne pas avoir puni les coupables du meurtre initial. Alors que dans la Guerre des Juifs, Flavius Josèphe indique que la cause initiale de la révolte le meurtre d'un important Galiléen, dans les Antiquités judaïques qu'il écrit xx ans plus tard, il n'insiste plus sur l'importance du meurtre de ce Galiléen et indique que plusieurs juifs ont été tués en passant par la Samarie pour se rendre à la fête à Jérusalem.

Tacite (Annales XII, LII) donne une troisième version de ces événements, qui fait intervenir la rivalité entre deux procurateurs Félix qui administre la Judée et a donc sous ses ordres les Samaritains et Cumanus qui est Procurateur de la Galilée (avec probablement l'ancienne tétrarchie de Philippe, puisque à l'issu de cette guerre ces territoires seront donnés à Agrippa II). Les deux procurateurs laissent agir dans leurs territoires respectifs des « bandes de brigands » car ceux-ci leurs fournissent une part de la collecte des impôts. Les bandes Galiléennes ne se privent pas pour rapiner en Samarie et réciproquement. Lorsque effrayé par l'ampleur que prenaient ces bandes, les procurateurs voulurent y mettre un terme, les soldats envoyés furent « taillés en pièce ». Il faut le renfort des troupes de la Syrie romaine et du proconsul Quadratus pour rétablir l'ordre. Les leaders « payent leur crime de leur tête. » Pour finir Quadratus, donne tord au seul Cumanus.

Par la suite, Felix obtiendra par la ruse qu'Eléazar, fils de Damnaios vienne le rencontrer et après l'avoir arrêté, il sera envoyé à Rome où il sera condamné par l'empereur et exécuté.

fin autre relation

Selon Tacite, Antonius Félix « exerce le pouvoir d'un roi avec l'esprit d'un esclave[1] », accumulant « débauches et cruautés[1]. » En 52, il laisse les violences se développer entre les Samaritains, sous sa juridiction, et les Galiléens, sous la juridiction du procurateur Ventidius Cumanus. Comme Felix et Cumanus ne parviennent pas à ramener l'ordre avec leurs soldats, Claude missionne le gouverneur de Syrie Quadratus pour sévir contre les fauteurs de troubles, et aussi contre les procurateurs irresponsables. Selon Tacite, Quadratus ménage Félix en le nommant juge, et ne condamne que Cumanus[23]. Flavius Josèphe donne une version un peu différente : Cumanus est envoyé à Rome pour comparaître devant Claude, puis exilé, et Felix lui succède alors comme procurateur de Judée[24].

« (3) Elles en viennent ainsi à se piller mutuellement, envoyer l'un chez l'autre des troupes de brigands, se dresser des embuscades, à se livrer même de véritables combats, et à rapporter aux procurateurs les dépouilles et le butin. Ceux-ci s'en réjouirent d'abord: bientôt, alarmés des progrès de l'incendie, ils voulurent l'arrêter avec des soldats, et les soldats furent taillés en pièces. La guerre eût embrasé la province, si Quadratus, gouverneur de Syrie, ne fût venu la sauver[25]. »

« (4) Les Juifs qui avaient eu l'audace de massacrer nos soldats ne donnèrent pas lieu à une longue délibération: ils payèrent ce crime de leur tête. Cumanus et Felix causèrent plus d'embarras: car le prince, informé des causes de la révolte, lui avait donné pouvoir de prononcer même sur ses procurateurs. Mais Quadratus présenta Felix parmi les juges, et, en le faisant asseoir sur son tribunal, il étouffa les voix prêtes à l'accuser. Cumanus fut condamné seul pour les crimes que les deux avaient commis, et le calme fut rendu à la province[26]. »

« A Rome, l'empereur entendit Cumanus et les Samaritains en présence d'Agrippa, qui plaida avec ardeur la cause des Juifs, tandis que beaucoup de grands personnages soutenaient Cumanus ; l'empereur condamna les Samaritains, fit mettre à mort trois des plus puissants et exila Cumanus. Quant à Céler, il l'envoya enchaîné à Jérusalem et ordonna de le livrer aux outrages des Juifs : après l'avoir traîné autour de la ville, on devait lui trancher la tête[27]. »

« Après ces événements, Claude envoie Félix, frère de Pallas, comme procurateur de la Judée, de Samarie, de la Galilée et de la Pérée : il donne à Agrippa un royaume plus considérable que Chalcis, à savoir le territoire qui avait appartenu a Philippe et qui se composait de la Trachonitide, de la Batanée et de la Gaulanitide, en y ajoutant le royaume de Lysanias et l'ancienne tétrarchie de Varus[28]. »

Procurateur de Judée[modifier | modifier le code]

Bronze prutah minted by Antonius Felix.
Obverse: Greek letters NEP WNO C (Nero) in wreath.
Reverse: Greek letters KAICAPOC (Caesar) and date LC (year 3 = 56/57 A.D), palm branch.

Après que Néron ait agrandi le royaume d'Agrippa II « de quatre villes avec leurs toparchies : Abila et Julias dans la Pérée, Tarichées et Tibériade en Galilée[29] (64), » « Félix procurateur du reste de la Judée[29], » « s'empare du chef de brigands, Eléazar, fils de Dinæos, qui depuis vingt ans ravageait le pays, ainsi que d'un grand nombre de ses compagnons, et il les envoie à Rome ; quant aux « brigands » qu'il fit mettre en croix et aux indigènes convaincus de complicité, qu'il châtia, le nombre en fut infini[29]. »

Vers 53, il convainc Drusilla, la sœur d'Agrippa II, alors mariée au roi Aziz d'Émèse de quitter son mari[30]. Ils se marieront peu après. Ces événements font scandale[31].

Felix doit réprimer les brigandages endémiques, et les prophètes qui agitent le pays et menacent de créer une situation insurrectionnelle.

« Quand il eut ainsi purgé la contrée, une autre espèce de brigands surgit dans Jérusalem : c’étaient ceux qu'on appelait sicaires[158] parce qu'ils assassinaient en plein jour au milieu même de la ville. Ils se mêlaient surtout à la foule dans les fêtes, cachant sous leurs vêtements de courts poignards, dont ils frappaient leurs ennemis ; puis, quand la victime était tombée, le meurtrier s'associait bruyamment à l'indignation de la foule. inspirant ainsi une confiance qui le rendait insaisissable. Ils égorgèrent d'abord le grand prêtre Jonathas, et beaucoup d'autres après lui : chaque jour amenait son meurtre. La crainte était pire encore que le mal ; chacun, comme à la guerre, attendait la mort à chaque moment. On surveillait de loin ses ennemis, on ne se fiait même pas aux amis que l'on voyait s'avancer vers soi ; mais on avait beau multiplier les soupçons et les défiances, le poignard faisait son oeuvre. tant les assassins étaient prompts et habiles à se cacher[32]. »

« Il se forma encore une autre troupe de scélérats, dont les bras étaient plus purs, mais les sentiments plus impies, et qui contribuèrent autant que les assassins à ruiner la prospérité de la ville. Des individus vagabonds et fourbes, qui ne cherchaient que changements et révolutions sous le masque de l'inspiration divine, poussaient la multitude à un délire furieux et l'entraînaient au désert, où Dieu, disaient-ils, devait leur montrer les signes de la liberté prochaine[160]. Comme on pouvait voir là les premiers germes d'une révolte. Félix envoya contre ces égarés des cavaliers et des fantassins pesamment armés et en tailla en pièces un très grand nombre[33]. »

Puis Felix doit réprimer le faux prophète égyptien qui parvient à emmener 30 000 partisans sur le mont des Oliviers devant les murs de Jérusalem. Selon Flavius Josèphe son but était de s'emparer de la ville puis « d'y régner en tyran sur le peuple avec l'appui des satellites qui l'accompagnaient dans son invasion[34]. » Cependant, Félix devance l'attaque en marchant à sa rencontre avec la grosse infanterie romaine beaucoup sont tués ou fait prisonniers, mais l'Égyptien parvient à prendre la fuite avec quelques compagnons[34].

« A peine ce mouvement réprimé, [...] les imposteurs et les brigands se réunirent pour entraîner à la défection et appeler à la liberté un grand nombre de Juifs, menaçant de mort ceux qui se soumettaient à la domination romaine et déclarant qu'ils supprimeraient de force ceux qui acceptaient volontairement la servitude. Répartis par bandes dans le pays, ils pillaient les maisons des principaux citoyens, tuaient les propriétaires et incendiaient les bourgades. Toute la Judée fut remplie de leur frénésie, et de jour en jour cette guerre sévissait plus violente[35]. »

Selon Flavius Josèphe, il paie des sicaires pour assassiner le grand-prêtre Jonathan, qui critiquait constamment sa mauvaise gestion de la Judée. Après cet attentat, les sicaires multiplient leurs actions violentes[36].

C'est devant lui que comparut Paul de Tarse, appréhendé à Jérusalem, accusé d'impiété par Tertulle et menacé d'exécution sommaire par ses adversaires[37]; Ne pouvant obtenir une accusation précise et légale contre Paul qui avait de plus la qualité de citoyen romain, il le retint deux ans en prison à Césarée, lui permettant de recevoir les visites de ses proches[38]. Selon les Actes des Apôtres, Felix et son épouse Drusilla se seraient entretenus plusieurs fois avec Paul, interrompant les rencontres lorsque Paul aborda les questions de moralité. Toujours selon les Actes, Felix aurait retenu Paul pour plaire aux Juifs, ce qu'on peut interpréter comme une mesure de prévention contre un assassinat ou une émeute possible, et dans l'espoir de monnayer sa libération.

Affrontements de Césarée[modifier | modifier le code]

En 60, des émeutes opposent à Césarée des Juifs et des Syriens, que Felix réprime durement avec ses soldats. Une délégation des Juifs de Césarée rencontre Néron et accuse Felix d'injustices envers les Juifs, mais ce dernier est protégé par son frère Pallas, encore influent. Il est remplacé par Porcius Festus[39].

« D'autres désordres se produisirent à Césarée, où les Juifs, mêlés à la population, se prirent de querelle avec les Syriens qui habitaient cette ville. Les Juifs prétendaient que Césarée devait leur appartenir, alléguant la nationalité juive de son fondateur, le roi Hérode : leurs adversaires maintenaient que, en admettant que le fondateur fût Juif, la ville même était grecque, car Si Hérode avait voulu l'attribuer aux Juifs, il n'y aurait pas érigé des statues et des temples[165]. Telle était l'origine de leur dispute. Bientôt la rivalité alla jusqu'à la lutte armée : tous les jours, les plus hardis de l'un et de l'autre camp couraient au combat ; ni les anciens de la communauté juive n'étaient capables de retenir leurs propres partisans, ni les Grecs ne voulaient subir l’humiliation de céder aux Juifs. Ces derniers l'emportaient par la richesse et la vigueur corporelle, les Grecs tiraient avantage de l'appui des gens de guerre : car les Romains levaient en Syrie la plupart des troupes chargées de garder cette région, et en conséquence les soldats de la garnison étaient toujours prêts à secourir leurs compatriotes[166]. Cependant les gouverneurs n'avaient jamais négligé de réprimer ces troubles : toujours en arrêtaient les plus ardents et les punissaient du fouet et de la prison. Mais les souffrances des prisonniers, loin d'inspirer à leurs amis hésitation ou crainte, les excitaient encore davantage à la sédition. Un jour que les Juifs l'avaient emporté, Félix s'avança au milieu de la place publique et leur commanda sur un ton de menace de se retirer : comme ils n'obéissaient pas, il lança contre eux les soldats, en tua un grand nombre et laissa piller leurs biens. Voyant que la sédition continuait, Félix choisit des notables, appartenant aux deux partis et les envoya à Néron comme députés pour discuter devant lui leurs droits respectifs[40] (Les Antiquités ne parlent pas de cette députation ordonnée par Félix. L'affaire se place en 59-60. Cf. Schürer, I4, 578). »

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Selon Flavius Josèphe, Félix a épousé trois reines. Sa première épouse était Drusilla de Maurétanie, probablement la fille de Ptolémée de Maurétanie et de Julia Urania. La seconde épouse de Félix était Drusilla, fille d'Agrippa Ier et de Cypros. Drusilla de Judée a divorcé de Caius Julius Azizus, roi d'Émèse pour épouser Félix. Le couple eut un fils, Marcus Antonius Agrippa, qui mourut, avec de nombreux habitants de Pompéi et d'Herculanum, lors de l'éruption du Vésuve le 24 août 79. Le nom de sa troisième épouse n'est pas attesté.

Un homme nommé Lucius Anneius Domitius Proculus est décrit dans une inscription comme l'arrière-petit-fils d'Antonius Félix, sa grand-mère est nommée Antonia Clementiana, vraisemblablement une fille de Félix[41].

selon en_wiki

Une autre inscription nomme un Tiberius Claudius (dont cognonem estmanquant) qui était en quelque sorte associé à un Titus Mucius Clemens[42],[43].

Antonia Agrippina (dont le nom a été trouvé dans les graffitis d'un tombeau royal en Égypte) était peut-être une petite-fille d'Agrippa.

Marcus Antonius Fronto Salvianus (un questeur ) et son fils Marcus Antonius Felix Magnus (un grand prêtre en 225) sont également des descendants possibles.

Descendants d'Antonius Felix et Caenis[modifier | modifier le code]

Carte de l'Istrie

Un homme nommé Lucius Anneius Domitius Proculus est décrit dans une inscription comme l'arrière-petit-fils d'Antonius Félix, sa grand-mère est nommée Antonia Clementiana, vraisemblablement une fille de Félix[44].

Traduction

L'inscription qui mentionne Lucius Aeneas Domitius Proculus, la grand-mère Antonija Klementijana et l'arrière-grand-père Antonius Felix, trouvée à Pula (Istrie en Croatie actuelle), est l'occasion d'une analyse prosopographique, qui éclaire le contexte dans lequel elle a été créée. Antonija Klementijan fit ériger un monument, à l'endroit déterminé par le conseil municipal de Roman Pula, à son petit-fils Lucius qui était un garçon. D'une part, il était un descendant de la famille sénatoriale d'Aneja, et d'autre part, son arrière-grand-père était Antonius Felix, l'affranchi d'Antonia Minor, la mère de l'empereur Claudius, qui était le gouverneur de la province de Judée au milieu du Ier siècle. On ne peut exclure que la famille Antonija possédait des propriétés foncières dans le sud de l'Istrie, bien que la présence de seulement leurs puissants affranchis et leurs descendants (Antonia Clementiana, Antonia Caenis, mais aussi six autres "anonymes",

Les noms de Caenis et de Proculus sont notables.

Epaphrodite, affanchi de Tiberius Claudius Felix[modifier | modifier le code]

Traduction de la source ci-dessus[modifier | modifier le code]

p. XXVII

« Papyrus CCLXXX: Avis de détermination de la location d'une oliveraie qui appartient au domaine impérial adressé par E[rius ?], fils de Satabous, de Socnopaei Nesus (a village in the Faiyum) à Epaphrodite affranchi de Tiberius Claudius Felix. Daté dans le mois d'Epeiph, dans la première année de Nero Claudius Caesar Augustus (juillet 55). »

p. 193

« Ligne 2: (en grec) Tiberius Claudius Felix : [commentaire->] probablement «esclave» ou «affranchi de Tiberius Claudius Felix». Un Romain n'aurait pas de fils nommé Epaphrodite. Suidas mentionne un grammairien nommé Epaphrodite, qui était un affranchi de Modestus, préfet d'Égypte à l'époque de Claude. Il est possible que Tiberius Claudius Felix soit ce préfet. Le premier préfet connu sous le règne de Néron est T. Claudius Balbillus, mais on dit qu'il a seulement été envoyé en 56. Aussi bien Felix que Balbylus auraient sans doute été affranchis de Claude et de même le T. Claudius Serapion mentionné à la ligne 5. »

fr:wiki: En octobre 54, Claude meurt et Néron lui succède comme empereur. Sous Néron, Balbillus est nommé préfet d'Égypte de l’an 55 à 59[45]. Après sa préfecture, il continue de vivre à Alexandrie.

Conclusions

Après avoir été préfet d'Egypte, il est tout à fait possible que Tiberius Claudius Felix ait succédé à Tiberius Claudius Balbilus comme procurateur de Judée. Si c'est bien le cas et qu'Epaphodite était son affranchi, on comprend pourquoi Flavius Josèphe l'escamote en le faisant disparaître sous l'identité du frère de Pallas qui lui s'appelait Antonius Felix et pas Tiberius Felix. C'est lui qui aurait été procurateur de Judée au moment de l'inhumation de la reine Hélène d'Adiabène et c'est donc lui qui aurait autorisé Jésus/Îsâ à venir à Jérusalem pour assister à ces obsèques avec tous les apôtres et les frères de Jésus. Cette autorisation se serait terminé brutalement au bout de moins de 3 moins et Jésus serait alors reparti dans la clandestinité.

Autel de la famille de Tiberius Claudius Felix[modifier | modifier le code]

"Autel dédié au dieu Malakbêl (Soleil) et aux dieux de Palmyra par Tiberius Claudius Felix, Claudia Helpis et leur fils, Tiberius Claudius Alypus", Marbre, œuvre romaine à Palmyre.

Autel daté d'après le début du règne de Galba (68) et peut-être 115 (si première génération d'affranchis de Claude) (réf: George W. Houston, The altar from Rome with inscriptions to Sol and Malakbel, sur persée.fr)

Tacite - Annales XII, 54[modifier | modifier le code]

H. Affaires provinciales (52 ap. J.-C.) (12,54-55)
Troubles en Judée (12,54)

« II était en effet désintéressé, en comparaison de son frère surnommé Felix, depuis longtemps à la tête de la Judée, et qui, soutenu de l'énorme crédit de Pallas, croyait l'impunité assurée d'avance à tous ses crimes. Il est vrai que les Juifs avaient donné des signes de rébellion en se soulevant contre l'ordre de placer dans leur temple la statue de Caïus. Caïus était mort, et l'ordre resté sans exécution, mais la crainte qu'un autre prince n'en donnât un pareil subsistait tout entière. (2) De son côté, Felix aigrissait le mal par des remèdes hors de saison, et Ventidius Cumanus n'imitait que trop bien ses excès. Cumanus administrait une partie de la province: il avait sous ses ordres les Galiléens, Felix les Samaritains, peuplades anciennement désunies, et dont les haines, sous des chefs méprisés, éclataient sans contrainte. »

« (3) Elles en viennent ainsi à se piller mutuellement, envoyer l'un chez l'autre des troupes de brigands, se dresser des embuscades, à se livrer même de véritables combats, et à rapporter aux procurateurs les dépouilles et le butin. Ceux-ci s'en réjouirent d'abord: bientôt, alarmés des progrès de l'incendie, ils voulurent l'arrêter avec des soldats, et les soldats furent taillés en pièces. La guerre eût embrasé la province, si Quadratus, gouverneur de Syrie, ne fût venu la sauver. » (4) « Les Juifs qui avaient eu l'audace de massacrer nos soldats ne donnèrent pas lieu à une longue délibération: ils payèrent ce crime de leur tête. Cumanus et Felix causèrent plus d'embarras: car le prince, informé des causes de la révolte, lui avait donné pouvoir de prononcer même sur ses procurateurs. Mais Quadratus présenta Felix parmi les juges, et, en le faisant asseoir sur son tribunal, il étouffa les voix prêtes à l'accuser. Cumanus fut condamné seul pour les crimes que les deux avaient commis, et le calme fut rendu à la province[46]. »

Tacite - Histoire V, IX[modifier | modifier le code]

  • Tacite - Histoire V, IX, parle d'un Antonius Félix (présenté comme un affranchi(ou un chevallier ?)), marié à Drusilla, petite-fille d’Antoine et de Cléopâtre

« Après la mort d'Hérode, et sans attendre les ordres de César, un certain Simon avait usurpé le nom de roi. Il fut puni par Quintilius Varus, gouverneur de Syrie, et la nation, réduite au devoir, fut partagée entre les trois fils d'Hérode. Elle, fut tranquille sous Tibère. Ayant reçu de Caïus l'ordre de placer son image dans le temple, elle aima mieux prendre les armes : la mort de Caïus arrêta ce mouvement. Sous Claude les rois n'étaient plus, ou leurs domaines étaient réduits à peu de chose : ce prince fit une province de la Judée, et en abandonna le gouvernement à des chevaliers ou à des affranchis. Un de ces derniers, Antonius Félix, donnant toute carrière à sa débauche et à sa cruauté, exerça le pouvoir d'un roi avec l’esprit d'un esclave. Il avait épousé Drusilla, petite-fille d’Antoine et de Cléopâtre, en sorte qu'il était gendre au second degré du même triumvir dont Claude était petit-fils[1]. »

Flavius Josèphe Antiquités judaïques XX[modifier | modifier le code]

  • Dans toute les AJ XX, Josèphe ne parle que d'un Felix (sans plus de précision). Il a été présenté comme le frère de Pallas.
  • Il éposuse Drusilla, fille d'Agrippa Ier.
  • Tacite - Histoire V, IX, parle d'un Antonius Félix (présenté comme un affranchi(ou un chevallier ?)), marié à Drusilla, petite-fille d’Antoine et de Cléopâtre
AJ XX, VII, 1-3

Mariages de Félix avec Drusilla (1-2), du roi Polémon avec Bérénice, de Démétrius d'Alexandrie avec Mariamme (3-4).

[137] 1. Claude envoya ensuite Félix (30), frère de Pallas, pour s'occuper des affaires de Judée. [138] Après avoir accompli sa douzième année de principat, il donna à Agrippa la tétrarchie de Philippe et la Batanée, en y ajoutant la Trachonitide et Abila, c'est-à-dire la tétrarchie de Lysanias, mais il lui enleva Chalcis qu'il avait gouvernée pendant quatre ans. [139] Ayant reçu ce présent de l'empereur, Agrippa donna en mariage à Aziz, roi d'Émèse (31), qui avait consenti à se faire circoncire, sa sœur Drusilla (la sœur d'Agrippa), qu'Épiphane, fils du roi Antiochus, avait refusé d'épouser parce qu'il ne voulait pas se convertir au judaïsme, bien qu'ayant promis autrefois au père de Drusilla de le faire. [140] De plus, Agrippa donna Mariamme à Archélaüs, fils d'Helcias, auquel son père Agrippa l'avait fiancée, et ils eurent une fille nommée Bérénice.

[141] 2. Peu après, le mariage de Drusilla et d'Aziz fut rompu pour la cause suivante. Au moment où Félix était procurateur de Judée, il vit Drusilla, et, comme elle l'emportait en beauté sur toutes !es femmes, il s'éprit de passion pour elle. Il lui envoya un Juif cypriote de ses amis, nommé Simon, qui se prétendait magicien, et il essaya de la décider à quitter son mari pour l'épouser, promettant de la rendre heureuse si elle ne le dédaignait pas. [143] Elle, qui était malheureuse et voulait, échapper à la haine de sa sœur Bérénice - Félix l'invitait en raison de sa beauté qui, croyait-il, l'exposait à bien des tourments du fait de Bérénice (32) - se laissa persuader de transgresser la loi de ses ancêtres et d'épouser Félix. Elle eut de lui un fils qu'elle nomma Agrippa. [144] Pour la façon dont ce jeune homme périt avec sa femme dans l'éruption du Vésuve sous l'empereur Titus, je l'expliquerai plus tard (33)

[145] 3. Quant à Bérénice, après la mort d'Hérode, son mari et son oncle, et après un long veuvage, comme le bruit courait qu'elle était la maîtresse de son frère, elle persuada à Polémon, roi de Cilicie, de se faire circoncire et de l'épouser, car elle espérait ainsi prouver que ces accusations étaient calomnieuses. [146] Polémon consentit surtout à cause de la richesse de Bérénice, mais leur union ne fut pas longue et Bérénice abandonna Polémon par légèreté, à ce qu'on dit. Celui-ci, dès la rupture de son mariage, renonça aussi aux coutumes juives. [147] Au même moment Mariamme, après avoir quitté Archelaüs, s'unit à Démétrius, le premier des Juifs d'Alexandrie par la naissance et la fortune, qui était alors alabarque. Elle eut de lui un fils qu'elle nomma Agrippinus. Mais nous parierons plus loin (34) en détail de chacun de ces personnages.

AJ XX, VIII, 4

[158] 4. (36). La première année du gouvernement de Néron, Aziz, prince d'Émèse, mourut et son frère Soème (37) Iui succéda au pouvoir. Aristobule, fils d'Hérode, roi de Chalcis, reçut de Néron le gouvernement de l'Arménie Mineure. [159] L'empereur gratifia aussi Agrippa d'une partie de la Galilée et soumit à son autorité Tibériade et Tarichée (38) ; il lui donna aussi la ville de Julias en Pérée (39) et quatorze bourgs situés dans son voisinage.

AJ XX, VIII, 5

[160] 5 En Judée les affaires prenaient de jour en jour une tournure de plus en plus mauvaise, car le pays était de nouveau rempli de brigands et d'imposteurs qui trompaient le peuple. [161] Chaque jour Félix arrêtait beaucoup de ces derniers et les faisait périr, ainsi que des brigands. Eléazar, fils de Dinaios, qui avait réuni une troupe de brigands, fut pris vivant par lui grâce à un stratagème : lui ayant donné sa foi qu'il ne lui ferait aucun mal, il le persuada de se rendre auprès de lui, puis, l'avant fait enchaîner, il l'envoya à Rome. [162] Félix était irrité contre le grand-prêtre Jonathan parce qu'il était souvent, admonesté par lui, réclamant une meilleure direction des affaires de Judée ; car Jonathan ne voulait pas se voir lui-même chargé de reproches par le peuple pour avoir demandé à l'empereur d'envoyer Félix comme procurateur en Judée. Félix cherchait donc un prétexte pour se débarrasser de cet homme qui ne cessait de l'importuner, car des admonestations continuelles sont pénibles à qui veut commettre des injustices. [163] C'est pourquoi Félix, par la promesse d'une grosse somme, décida le plus fidèle ami de Jonathan, un Hiérosolymitain nommé Doras, à faire attaquer et tuer Jonathan par des brigands. L'autre y consentant. machina de la façon suivante l'exécution de ce meurtre par les brigands. [164] Certains d'entre eux montèrent à la ville comme pour adorer Dieu, avec des poignards sous leurs vêtements et, s'approchant de Jonathan, ils le tuèrent. [165] Comme ce meurtre était resté impuni, les brigands, sans aucune crainte désormais, montèrent, lors des fêtes avec leurs armes dissimulées de la même manière et, se mêlant à la foule, tuèrent les uns parce que c'étaient leurs ennemis, les autres, parce qu'on les avait payés pour un tel service, et cela non seulement dans le reste de la ville, mais parfois même dans le Temple : en effet, ils osaient les égorger en cet endroit. parce qu'ils ne voyaient même en cela rien d'impie. [166] C'est pourquoi, à mon avis, Dieu, détestant leur impiété, se détourna de notre ville et, jugeant que le Temple n'était plus pour lui une résidence pure, excita contre nous les Romains et lança sur la ville la flamme purificatrice en infligeant aux habitants, à leurs femmes et à leurs enfants la servitude pour nous rendre plus sages par ces calamités.

AJ XX, VIII, 9

[182] 9. Porcius Festus (42) ayant été envoyé par Néron pour succéder à Félix, les principaux des Juifs de Césarée allèrent à Rome pour accuser Félix, et il aurait été châtié de toutes ses injustices envers les Juifs si Néron n'avait montré beaucoup de condescendance pour les demandes de Pallas, frère de Félix, qui avait alors le plus grand crédit auprès de lui. [183] Deux des principaux Syriens de Césarée obtinrent, en le corrompant par de grosses sommes d'argent, que Burrhus (43), gouverneur de Néron, chargé des dépêches pour les pays grecs, demandât à Néron un rescrit abolissant l'égalité de droits politiques des Juifs avec eux. [184] Burrhus, ayant sollicité l'empereur, obtint que ce rescrit fût rédigé, et ce fut pour notre peuple la cause de tous les malheurs qui suivirent. En effet, lorsque les Juifs de Césarée surent ce qui avait été écrit, ils persistèrent davantage dans leur révolte contre les Syriens jusqu'à ce qu'ils eussent allumé une guerre.

Drusilla, Zénobie, Cléopâtre[modifier | modifier le code]

  • Settipani

En particulier, il signale qu’il existe des témoignages indépendants de l’ Histoire Auguste qui montrent que Zénobia revendiquait Cléopâtre comme ancêtre. Pour C. Bennett, il faudrait placer la naissance des princesses orientales nommées Drusilla, après 37, date d’accession au trône de Caligula, dont la sœur préférée était Drusilla. On sait d’ailleurs que tel est le cas pour Drusilla, fille du roi Agrippa, née en 38. Il doit en aller de même pour la princesse maurétanienne. Ce qui confirmerait que cette Drusilla n’est pas la sœur de Ptolémée de Maurétanie, mais probablement sa fille. Le même auteur a vérifié que le terme ‘regina’ n’est appliqué par Suétone qu’à des souveraines et qu’il faut donc considérer que Drusilla a dû conclure un mariage royal après son union avec le procurateur Felix (elle serait trop jeune pour avoir convolé avant). Le meilleur candidat pour être son époux serait le roi Sohaemus d’Emèse ?? (ou Marc Antoine Felix ?) En 54, Felix divorce de Drusilla pour épouser une autre Drusilla, veuve du roi d’Emèse Azizus. Le successeur d’Azizus, Sohaemus, a pu reprendre, lui, Drusilla, femme délaissée de Felix. Cette reconstruction génère néanmoins un problème chronologique. Pour que la postérité de Sohaemus soit issue de son union avec une princesse de Maurétanie, ce qui est le fondement de ma généalogie, il faut que cette union soit antérieure à 40 ap. J.-C. Son épouse ne peut donc être née après 37. On ne peut donc appliquer le même raisonnement pour la fille de Ptolemaeus que pour celle d’Agrippa (raisonnement qui avait déjà été formulé d’ailleurs par N. KOKKINOS, 1998, p. 277). Si la fille de Ptolemaeus est réellement une Drusilla, il suffit de supposer qu’elle est née après la princesse Drusilla, en 15 ap. J.-C., pour admettre que Ptolemaeus, apparenté à la famille impériale, l’ait ainsi prénommée. Cela suffit aussi d’ailleurs à confirmer ma suggestion que Drusilla n’était pas la fille de Cléopatre Séléné, née en 40 av. J.-C., mais celle de Ptolémée, né vers 10 av. J.-C. 31 Drusilla aurait épousé, vers la fin du règne de son père, le prince Sohaemus 32 . Antonius Felix a donc bien épousé une reine, et non une future reine, conformément à la formulation de Suétone (pour Polémon, voir infra , ad p. 448) :

Mariages[modifier | modifier le code]

Suétone dit qu'il fut le mari de trois reines[10]. La première Drusilla était sans doute fille de Ptolémée de Maurétanie et arrière-petite-fille de la grande Cléopâtre et de Marc Antoine[47]. La deuxième est inconnue. La troisième est Drusilla, une princesse juive, fille du roi Agrippa Ier (mort en 44) et sœur du roi Agrippa II[30].

Lorsque son frère Agrippa II est devenu roi de l'ancienne tétrarchie de Philippe, vers 53, Drusilla a cassé l'engagement de mariage qui avait été pris par son père à l'égard d'Antiochus Épiphane[20]. Elle s'est alors mariée au roi Aziz d'Émèse, à la condition posée par Agrippa II qu'il se fasse circoncire[48],[20]. Selon Flavius Josèphe, Drusilla, « Extrêmement belle[30] », ne tarde pas à séduire Antonius Felix[30], devenu procurateur de Judée. « Mais Félix n'a pas à subir la circoncision ; c'est Drusilla qui renie sa religion[30]. » Drusilla s'enfuie avec Félix[49], qui la fait divorcer pour l'épouser, et elle lui donne un fils nommé Agrippa[50]. Ces événements ont fait scandale à l'époque[31].

Tacite sur la Judée et la statue de Caïus[modifier | modifier le code]

« Elle, fut tranquille sous Tibère. Ayant reçu de Caïus l'ordre de placer son image dans le temple, elle aima mieux prendre les armes : la mort de Caïus arrêta ce mouvement[1]. »

48 - 52[modifier | modifier le code]

De violents affrontements se produisent entre Samaritains et Galiléens. Des pèlerins dont un important Galiléen ont été attaqués et tués près du district d'Acrabatène. À l'annonce du meurtre de ce personnage, les juifs abandonnent les fêtes de pessah à Jérusalem et se précipitent à Césarée pour demander justice à Cumanus. Mais celui-ci s'est laissé acheté par les meurtriers et refuse de prendre la défense des Juifs[20].


« [20]. » « Pendant ce temps, la situation en Judée ne cesse d'empirer. Magiciens et bandits qui se font passer pour des messies sévissent un peu partout dans le pays » et « excitent le peuple au soulèvement contre Rome[30]. »

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Tacite, Histoires, livre V, 9.
  2. (en) E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule: From Pompey to Diocletian: A Study in Political Relations, Brill, 2001, p. 256s.
  3. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, livre XX, VI
  4. Duane W Roller, The World of Juba II and Kleopatra Selene: Royal Scholarship on Rome's, éd. Routledge, Londres, 2003, p. 251.
  5. Christian Settipani, CONTINUITE GENTILICE ET CONTINUITE FAMILIALE DANS LES FAMILLES SENATORIALES ROMAINES A L'EPOQUE IMPERIALE, Addenda I - III (juillet 2000- octobre 2002), 2002, Prosopographica et Genealogica], p. 83.
  6. F. F. Bruce, The Full Name of the Procurator Felix.
  7. Greek Papyri in the British Museum, British Museum. Dept. of Manuscripts, Harold Idris Bell, Walter Ewing Crum, British Museum, p. 193 et p. XXVII.
  8. (en) E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule: From Pompey to Diocletian: A Study in Political Relations, Brill, 2001, p. 256s.
  9. Tacite, Annales, livre XII, 53.
  10. a et b Suétone, Vie de Claude, 28.
  11. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, livre XX, VII, 1 ; Aurelius Victor, Épitomé, IV.
  12. a et b Jean-Pierre Lémonon, Ponce Pilate, éd. Atelier, 2007, p. 264, extrait en ligne
  13. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, XII, 8 (247)
  14. Warren Carter, Pontius Pilate: Portraits of a Roman Governor, 2003, Minnesota, éd. Barbara Green, p. 44-45.
  15. Tacite, Annales, livre XII, 54, 1s.
  16. a et b (en) E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule: From Pompey to Diocletian: A Study in Political Relations, Brill, 2001, p. 265.
  17. (en) E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule: From Pompey to Diocletian: A Study in Political Relations, Brill, 2001, p. 266.
  18. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, XII, 3 (232).
  19. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, XII, 3 (232-233).
  20. a b c d et e Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 255.
  21. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, XII, 4 (234).
  22. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, XII, 4 (234-235).
  23. Tacite, Annales, livre XII, 54
  24. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, livre XX, VII, 2 et livre XX, VII, 1
  25. Tacite, Annales, livre XII, 54, 3.
  26. Tacite, Annales, livre XII, 54, 4.
  27. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, XII, 7 (245).
  28. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, XII, 8 (247).
  29. a b et c Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, XIII, 2 (252).
  30. a b c d e et f Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 256.
  31. a et b Jean-Marie Guillaume, Jésus-Christ en son temps, éd. Médiasâul, Paris, 1997, p. 123.
  32. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, XIII, 3 (254).
  33. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, XIII, 4 (258).
  34. a et b Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, XIII, 5 (261).
  35. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, XIII, 6 (264).
  36. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, livre XX, VIII, 5 (160).
  37. Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 23 : 24 à 35.
  38. Nouveau Testament, Actes des Apôtres, 24 : 21 à 27.
  39. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, livre XX, VIII, 7 à 10
  40. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, livre II, XIII, 7 (266).
  41. Tabula: Revue de la Faculté de Philosophie, Université Jurja Dobrila de Pula , Vol. Mais. 12 , 2014.
  42. Colin Hemert, The name of Felix agein.
  43. Porter, Stanley E.; Evans, Craig A. (1997). New Testament Text and Language: A Sheffield Reader. A&C Black. p. 257. (ISBN 9781850757955).
  44. Tabula: Revue de la Faculté de Philosophie, Université Jurja Dobrila de Pula , Vol. Mais. 12 , 2014.
  45. Hazel, Who's who in the Roman World, p. 35.
  46. Tacite, Annales, livre XII, 54.
  47. Tacite, Histoires, livre V, 9.
  48. (en) E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rule: From Pompey to Diocletian: A Study in Political Relations, Brill, 2001 (ISBN 9780391041554), p. 273.
  49. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XX, VII, 1.
  50. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques, livre XX, VII, 2

Bibliograhie[modifier | modifier le code]

Historiens[modifier | modifier le code]

Sources antiques[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]