Utilisateur:Gérard/Musique de clavecin

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La musique de clavecin a suivi une évolution continue depuis la fin du XIVe siècle où l'instrument semble apparaître en Europe occidentale[note 1], partageant tout d'abord son répertoire avec l'orgue et le clavicorde, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle qui voit son effacement rapide au profit du piano-forte et la captation de son propre répertoire par le nouvel instrument, mieux adapté à l'évolution de la sensibilité musicale.

Pendant ces quatre siècles, les instruments de la famille du clavecin participent à l'éclosion d'un style et à l'élaboration de formes purement instrumentales. Ce mouvement, progressif, connaît des périodes d'accélération et de maturation sous l'impulsion de personnalités marquantes, dominant leur époque comme William Byrd, Jan Pieterszoon Sweelink ou Girolamo Frescobaldi au XVIIe siècle,

Plongeant ses plus anciennes racines, d'une part dans la musique vocale (chansons, madrigaux, motets), d'autre part dans la musique d'orgue, l, pendant les préiodes de la Renaissance et du Baroque, à l'éclosion d'un répertoire purement instrumental

Le clavecin apparaissant vers la fin du XIVe siècle[note 2], un répertoire idiomatique ne se développe que très progressivement, plongeant ses plus anciennes racines, d'une part dans la musique vocale (chansons, madrigaux, motets), d'autre part dans la musique d'orgue : cet instrument, y compris sous la forme du portatif, est bien antérieur au clavecin - sous ses différents aspects - et au clavicorde qui lui empruntent son clavier et qui commencent par partager son répertoire, tant profane que sacré.

Aux XVe et XVIe siècle, ce répertoire reste commun, que l'on identifie comme musique pour instruments à clavier, très souvent sans qu'on puisse attribuer telle ou telle pièce à l'orgue, au clavecin ou au clavicorde[D 1], tous instruments touchés par les mêmes artistes.



Ce n'est qu'au début du XVIIe siècle que le clavecin acquiert une individualité marquée et tend à se spécialiser dans la musique profane, cependant que l'orgue se spécialise plus ou moins dans la musique sacrée. Le clavecin est utilisé couramment, en concurrence avec d'autres instruments (luth, viole de gambe), pour réaliser la basse continue. Les compositeurs lui dédient bientôt un large répertoire soliste ; instrument harmonique, il est propre à faire danser

Collegium musicum

Il Il est aussi le destinataire d'un vaste et prestigieux répertoire pour soliste : c'était, avec l'orgue (mais dans un registre profane), l'instrument idéal pour réaliser le contrepoint ; pendant un siècle environ (1650-1750), la suite est la forme instrumentale privilégiée qui lui est associée mais il exécute aussi des toccatas, des fugues, fantaisies, etc ; au cours du XVIIIe siècle, on lui a aussi consacré des sonates, des concertos mais il s'est alors rapidement effacé au profit du piano-forte.

Sa renaissance à la fin du XIXe siècle a surtout contribué à faire revivre la musique ancienne mais a aussi été saluée par la composition de nombreuses œuvres contemporaines.

Le XVIe siècle[modifier | modifier le code]

Les premières œuvres qui nous sont parvenues remontent au XVIe siècle. Dans le monde latin, l'écriture est proche de celle du luth qu'il remplace souvent. Dans les pays allemands, l'évolution du répertoire du clavecin reste indiscernable de celui de l'orgue, dont les praticiens sont les mêmes. Les clavecins tels l’épinette, en France, ou le virginal, en Angleterre, ont été utilisés à cette époque pour l'interprétation de pièces profanes et légères, telles que transcriptions de chansons populaires et pièces à danser qui sont parfois perdues. La première fantaisie pour clavier fut composée dans cette période, par Antonio Valente. En Espagne, les compositions pour clavier consistent surtout en élaborations de pièces pré-existantes, composées à l'origine pour des voix ; maître de cette pratique fut Antonio de Cabezón.

Le XVIIe siècle[modifier | modifier le code]

Les foyers initiaux du développement du répertoire sont multiples : l’Italie, les Pays-Bas, l’Angleterre, la France, les pays germaniques, de même que les formes musicales pratiquées. Celles-ci s’organisent principalement en trois grandes catégories dont chaque nation se fait, plus ou moins, une spécialité :

Les compositeurs germaniques visitent l'Italie afin d'y puiser à la source et ont une prédilection pour la fugue, forme issue du ricercar, qu'ils porteront au plus haut point de développement.

Ces foyers ne sont donc pas isolés les uns des autres et nombreux sont les artistes qui quittent leur région d’origine pour aller à la découverte d’autres horizons. Ces musiciens sont au service des princes et des cours aristocratiques. Ils peuvent accompagner leurs commanditaires pendant leurs voyages et leurs ambassades, tel Frescobaldi séjournant en Flandres, Bernardo Pasquini à Paris. Ils peuvent aussi fuir un environnement politique défavorable, comme les anglais Peter Philips et John Bull qui terminent leur carrière en Flandre après s'être enfuis de leur pays en proie aux luttes entre anglicans et catholiques. Le talent et la réputation de professeur des plus grands — Frescobaldi à Rome, ou Sweelinck à Amsterdam — attire de nombreux élèves et disciples.

Notes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • André Pirro, Les clavecinistes, Paris, Henri Laurens, coll. « Les musiciens célèbres », , 125 p.
  • Norbert Dufourcq, Le clavecin, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », (réimpr. 1967), 3e éd. (1re éd. 1949), 127 p.
  1. p.  33
  • (en) Edwin Ripin, Howard Schott, John Barnes, Grant O'Brien, William Dowd, Denzil Wraight, Howard Ferguson et John Caldwell, Early keyboard instruments, New York, W. W. Norton & C°, coll. « The New Grove Musical Instruments Series », , 3e éd., 313 p. (ISBN 0393305155)
  • (en) Ann Bond, A guide to the harpsichord, Portland, Oregon, Amadeus Press, , 1re éd., 267 p. (ISBN 1574670638)
  • Jean-François Paillard, La musique française classique, Paris, P.U.F., coll. « Que sais-je ? » (no 878), , 2e éd. (1re éd. 1960), 128 p.